mercredi 15 mai 2024

Taureau du Troupeau

Plus je vieillis, plus je me désillusionnes de la LNH. 

La justice, l'honnêteté ne s'y trouves pas. 

Tout sport comprenant des arbitres fera des erreurs. Mais un sport qui en compte 4 sur le terrain, qui comprend aussi un bureau de révision à l'extérieur, ça fait beaucoup de têtes à penser sur les mêmes séquences de jeu. Et un comité engagé précisément pour analyser avec une attention démesurée une séquence en particulier n'a aucune excuse. Son jugement doit être éclairé. 

La LNH a commis quelque chose d'extraordinairement sombre dimanche en accordant le but de Sam Bennett.  

Un joueur indispensable aux Panthers et je dois vous parler de ces types de joueurs. 

Les taureaux du troupeau.

Je suis avec une attention démesurée le hockey de la LNH depuis la saison 1977-1978. Encore plus émotivement et appliquée deux ans plus tard, quand les Nordiques de Québec y sont entrés. J'habitais alors le 418. De toutes les conquêtes, j'ai compris qu'une Coupe Stanley se gagnait par le vestiaire. Quand chacun y joue parfaitement son rôle. Ça doit être comme ça aussi dans tous les sports. Si chacun y joue bien son rôle, on a le meilleur des films. Un de ces rôles est le taureau. Dans la composition des vaches productives de chaque édition de champions de la Coupe Stanley, il y a toujours eu ce type de joueur que j'appelle "Taureau parmi le troupeau". Le joueur parfois moins habile, moins capable de finesse, mais qui reste indispensable car il fonce tête première et donnera absolument tout pour son équipe. 

Ce ne sera pas toujours chic, je dirais même plutôt jamais, mais ça aide grandement l'équipe. Brad Marchand ne se qualifie même pas là-dedans selon moi. Il est trop talentueux. Et de toute manière, tout le monde sait que c'est un rat. Voilà pourquoi on est généralement plus agressif autour de lui. La semaine dernière, Sam Bennett a accueilli Marchand de ce qu'on appelle "un sucker punch". Qu'on pourrait aussi appeler maintenant "we will meet again, you fucker". Marchand n'a pas fini le match et n'a pas joué le 4ème ni la 5ème contre la Floride. Le 4è aurait pu faire 2-2 dans la série, mais a fait 3-1 Floride sur la décision la plus incohérente dont j'ai pu être témoin depuis Chara/Pacioretty. (qui était de l'ordre Bettuzzi).

C'est 2-1 Boston, dans un match où déjà les décisions contre les joueurs des Bruins sont extrêmement douteuses. Si bien que la Floride, avec tous ses avantages numériques en leur faveur, ont maintenant près du double de lancers que les Panthers. La rondelle se promène devant le filet, autour du brillant Swayman, gardien des Bruins. Charlie Coyle pourrait prendre la rondelle perdue, mais est poussé dans le dos par Sam Bennett, le boeu des Panthers. Coyle tombe sur Swayman qui ne peut pas faire quoi que ce soit, laissant le champs libre à Bennett de lancer dans un filet désert. 

Bien entendu le but sera refusé c'est l'ABC même de ce qui est interdit de faire. Les entraineurs font réviser...à Toronto...ville qui a vu son club se faire éliminer par ces Bruins, et contre toute logique, on accepte le but, ce qui donne un autre avantage numérique aux Panthers qui feront 3-2. Donc cette monumentale escroquerie coûte deux buts, le match, et probablement la série. On a même pu lire sur les lèvres de Jim Montgomery, un montréalais d'origine, donc qui connait et parle le français, en tout cas, quand il est fâché, crier du banc clairement "MANGE DE LA MARDE!" aux arbitres. La décision reste encore dur à justifier. 

Le règlement est clair: (1) un attaquant, soit par son positionnement, soit par contact qui empêcherait le gardien d'être apte à arrêter la rondelle ou à bouger librement dans sa zone des buts, ne pouvant défendre ce but...

BENNETT EST COUPABLE DE ÇA SUR LE JEU.

(2) un attaquant qui initie un contact délibéré contre le gardien ou contre un joueur afin d'empêcher le gardien d'opérer, verra la but alloué si il se trouve à l'extérieur de la zone de buts et a montré un effort pour que rien de tout ça ne survienne.

 BENNETT EST ENCORE PLUS COUPABLE DE ÇA SUR LE JEU.

L'effort est manifeste pour rendre invalide deux joueurs. 

OUI il est à l'extérieur de la zone de buts, mais il ne fait aucun doute qu'il a poussé Coyle pour arriver à ses fins. AUCUN doute. Ce but n'était pas bon. C'était SAM BENNETT!!!! pas Carter Vereaghe ou Sam Reinhart. Brad Marchand fait la même chose, le but est refusé sur la glace, pas même à Toronto. Il est très évident que son geste contre Coyle était malsain de la part de Bennett. 

Massive mistake. La LNH a un autre oeil au beurre noir. Deux jours plus tard, on fermera les yeux sur l'obstruction de Heinen sur Bobrovski...cheap NHL

Mais je veux vous parler des taureaux. Je ne peux pas dire que je déteste Sam Bennett. Il est devenu ce qu'on appelle un game changer. C'est un 4ème choix au repêchage de la LNH. Il y a 10 ans. Des Flames. Il y connaitra sa meilleure saison en tant que Flames en 2016, avec 36 points. Certains parlent alors de déception. Un premier choix au repêchage qui n'a que 3 joueurs repêchés devant lui au repêchage*, doit être capable de mieux. Voilà pourquoi quand il passe aux Panthers, en 2021, personne ne verse une larme nulle part, parmi les fans ou l'organisation. Même si il avait fait 12 points en 38 matchs à Calgary et en fera 20 en 15 matchs avec les Panthers. Ce qui indiquait déjà, un meilleur rendement Bennett connaitra des saisons de 49, 40 et 41 pts et deux saisons de 20 buts et plus. Dont la première complète de 28 buts. Bennett formait son rôle. Ce genre de peste qui fonce dans le tas et advienne que pourra. 

À Montréal, ce type de taureau, c'est Brendan Gallagher. Ce ne sera pas toujours beau, mais son coeur pourrait rester sur la glace pour le club. Au travers des époques, des joueurs comme John Tonelli ou Bob Nystrom avec les Islanders des années 80, Esa Tikkanen des Oilers des années 80-90,  Holmstrom, McCarty ou Konstantiov des Wings des années Yzerman, Phil Bourque des Penguins de Mario Lemieux, Stéphane Matteau des Rangers de 1994, Dustin Penner des Ducks de 2006, Dustin Byfuglien des Black Hawks de 2010, Dustin Brown des Kings de 2014, Patrick Hornqvist des Penguins de 2016 et 2017, Pat Maroon surtout, avec Lightning et trois finales de suite entre 2020 et 2023, dont 2 conquêtes ont tous été les taureaux nécessaires autour des productifs animaux du zoo de la LNH.  

Ils ont la même grâce bovine, mais leur importance est aussi indispensable que le calcium pour nos os.

La Floride a Sam Bennett bien campé dans ce rôle et dans les deux derniers matchs, il a fait une énorme différence en faveur des Panthers. Mais pas hier. Boston a mieux fait que les Panthers.

À Edmonton, on peut penser Evander Kane ou même Zach Hyman. À Vancouver, Nikita Zadorov semble remplir le rôle, lui qui n'a pas moins de 4 buts déjà dans les présentes séries. 100% inattendu de sa part. À Dallas, Jamie Benn, à 34 ans, pioche davantage qu'il ne finesse. Josh Manson serait le taureau de l'Avalanche. Steve Rempe, mais Barclay Goodrow, mieux encore chez les Rangers occupent ce titre. Jordan Martinook est taureau en Caroline. Maroon, reprend ce rôle qui lui va si bien avec les Bruins.

Je n'haïs pas la détermination de ces types de joueurs duquel j'étais souvent entouré quand je jouais moi-même. Ils donnent tout pour l'équipe avec le talent parfois limité qu'ils ont.

Ils sont durs et provoquent des choses. Sont généralement aimé dans le vestiaire. 

Dans son vestiaire.

Parce que je devines que dans le vestiaires de Bruins, Sam...

...se ferait raser la moustache à grands coups de poings. 

Mais on ne peut nier qu'il est drôlement utile.

La Caroline n'est pas morte face aux Rangers, même si trainant 2-3 dans la série après avoir tiré de l'arrière 0-3. Dallas mène 3-1 contre l'Avalanche. Peut l'éliminer ce soir. Boston s'est gardé en vie hier battant Flo à domicile, la série étant maintenant 2-3. Faveur Flo. Vancouver pouvait prendre une avance de 3-1 contre les Oilers hier. Mais Evan Bouchard a joué aux héros en donnant la victoire aux Oilers avec moins d'une minute à jouer et la série est égale 2-2.

*Ironiquement parmi les 4 premiers choix de ce repêchage, 2 de ses coéquipiers actuels s'y trouvent, Aaron Ekblad (1er) et Sam Reinhart (2e). 

mercredi 8 mai 2024

Deuxième Ronde des Séries de la LNH 2024

Alors ce sera ceci:

Les Rangers de New York, détenteurs du trophée du président remis au club terminant premier au classement général de la saison de la LNH, font face aux Hurricanes de la Caroline.

Les Stars de Dallas affrontent l'Avalanche du Colorado.

Les Panthers de la Floride ont pour adversaires les Bruins de Boston pour une reprise de la frustrante première ronde de l'an dernier.

Et dans une série toute canadienne, les Oilers d'Edmonton et les Canucks de Vancouver sont aux prises les uns contre les autres.

Commençons d'ailleurs avec cette série pas même commencée.

Les Canucks ont complètement dominé les Oilers en saison régulière gagnant les 4 matchs contre eux. Mais étrangement, avec la manière donc ont disposé les Oilers des Kings en première ronde, Edmonton démarre cette série favoris aux yeux de tous. Edmonton a gagné la série 21-7 au total des buts contre LA. Vancouver contre Nashville, tout comme Boston contre Toronto, a vu sa série se transformer en matchs de soccer gagnant 1-0 pour éliminer les Prédateurs, après avoir perdu 2-1, à domicile. Les Oilers ont gardé une moyenne de 4,40 buts par matchs dans la première ronde dans leur séries de 5 matchs. Vancouver a maintenu un moyenne de 2,17 buts par match dans sa série de 6. Une surprise Vancouveroise aura été le gardien Arturs Silovs qui a dû prendre la relève de Thatcher Demko et de Casey DeSmith, tous deux blessés. Gardant les 3 derniers matchs de la série, il a gardé un % d'arrêt de .938 et maintenu une moyenne de buts accordés par match de 1,70. Stuart Skinner n'a pas mal fait non plus avec sa moyenne de 2,59 (et son club qui marquait 4 fois par match minimum) et son% d'arrêt de .910. 

Ne pas prendre de punitions contre les Oilers qui ont le plus fameux jeu de puissance de la LNH. 45% des fois, ils marquent. Plus impressionnant encore. Ils n'ont accordé aucun but lorsqu'en désavantage numérique. Leurs unités spéciales sont remarquables. Mais si EDM est à 100% dans son désavantage numérique, Van est tout de même à 90% dans le sien. Ce qui est fameux aussi. 

Sans surprise Connor McDavid et Leon Draisatl dominent les pointeurs des séries avec respectivement 11 pts (1B 10P) et 10 pts (5B 5P). Brock Boeser est le meilleur marqueur des séries pour Vancouver avec 6 pts. J.T. Miller aussi. Hughes suit avec 5 passes. Mais les Pettersson, Lindholm, Garland, Suter, restent discrets offensivement. Suter a bien 2 buts, mais c'est tout. On sait que l'offensive des Canucks peut produire beaucoup. Mais elle ne l'a pas tellement fait en première ronde. Explosera-t-elle maintenant si le club accorde 4 buts par matchs ? Avec son 3ème gardien ?

Avantage Oilers et c'est mon vote personnel. Jusqu'au bout d'ailleurs. Le premier match de cette série canadienne aura lieu ce soir. À Vancouver. 

 

L'Avalanche affrontera Dallas. Les Stars n'ont eu qu'un seul jour de congé, avant-hier, alors que l'Avalanche les étudient depuis longtemps. Mais pour Boston, qui a eu un seul jour de congé aussi, ça a porté fruit. 

Dallas a gagné 4 des 5 derniers matchs contre Colorado. Mais Colorado a gagné le dernier, sur leur patinoire, 7-4. Dallas a le meilleur gardien selon moi en Jake Oettinger, mais l'Avalanche a la meilleure offensive, les deux défensives sont féroces et équilbrées. Le meilleur entraineur serait selon moi Kris Knoblaugh puisqu'il pilote le meilleur club de la LNH depuis le 1er janvier 2024. Mais Peter DeBoer a connu la finale 2 fois dans des causes perdantes. Il était entraineur des Devils en 2012, quand ils ont perdu en 6 contre Los Angeles. Il était entraineur des Sharks de San Jose quand ils ont perdu en 6 contre Pittsburgh.  Il a été entraineur 6 fois pour des clubs éliminés dans le carré d'As, donc à une série d'atteindre la finale. Plusieurs voient Dallas retourner au minimum dans le Carré d'As. 

Cette série sera très intéressante. Hier soir, Dallas prend les devants 3-0 en première pour ensuite se faire entièrement remonter par l'Avalanche dans les 3 périodes suivantes et les voir gagner le premier match 4-3 sur un but de Miles Wood, en surtemps. 

Boston voudra venger son élimination de première ronde de l'an dernier par la Floride, après avoir mené la série 3-1, ce qu'ils ont répété, par cruauté, avec les Leafs jusqu'en surtemps, samedi dernier. Sauf que cette fois, c'est du laxisme de Marner et Rielly que Pastrnak a profité pour fermer les livres et ramener les Leafs là où ils sont toujours à cette période de l'année depuis plus de 20 ans : au golf. Pastrnak avait été rencontré par son entraineur Jim Montgomery parce qu'il était parmi les stars plutôt remarquées pour se faire renverser sur la patinoire depuis le début de la série. Il a répondu au bon moment. 

Mais lors du premier match contre les Panthers, lundi, ceux-ci ont ouvert la marque en deuxième et ce ne sont pas les stars qui ont répondu mais la profondeur de ce très beau club: Geekie, tout juste plus d'une minute plus tard, Lohrei avec son premier à vie en séries, Carlo avant la deuxième, allaient offrir une avance dont la Floride ne s'approcherait plus. Brazeau, avec son premier à vie aussi en séries et DeBrusk ont ajouté des buts en troisième pour dompter les Panthers solidement 5-1. Jeremy Swayman, qui a eu besoin de quelque fois sauver les matchs contre les Leafs, aura surement encore besoin d'un peu le faire contre le club qui a terminé 2e sur 32 cette saison.  À 5-1, on a vu la Floride tenté de japper pour intimider ce qui restait pathétique de leur part. Du stuff de junior. Montour démontrait de la belle immaturité avec Maroon dont je vous reparlerai surement prochainement. 

Depuis leur élimination en séries l'an dernier, Boston a gagné ses 5 matchs suivants conte la Floride. Leur prochain affrontement a lieu ce soir. On se déteste dans cette série.

NYR & Car se font face pour la deuxième fois en trois ans. On se déteste là aussi.  En 2022, l'équipe locale avait gagné tous ses matchs locaux jusqu'au 7ème où les Rangers avaient surpris les Hurricanes à domicile. Cette fois, c'est NY qui a l'avantage de la glace. Et ils ont gagné ce premier match, étrangement joué le même jour que se jouait le dernier de la première ronde. NYR a terminé premier de la LNH, mais la Caroline n'a terminé qu'à 3 pts d'eux au classement (3è) derrière la Floride qui n'était qu'à 1 pt de NY. Vincent Trotchek joue contre le club pour lequel il évoluait en 2022. Il vient de connaitre sa meilleure saison à vie avec 77 pts. Il a bien fait dans le premier match marquant le 3ème but de la victoire des Rangers 4-3. Artemi Panarin est assurément un de mes 5 joueurs préférés de la LNH. Même pour des raisons hors glace. Il a marqué le but gagnant. Le second match avait lieu hier soir.

Steve Rempe me fait mentir. Il réussi là où Ryan Reaves a lamentablement échoué pour Toronto. Je disais, avant les séries, que ce genre de joueurs serait inutile en séries et au contraire; il a été très utile en plus d'obtenir un but, une mention d'aide et de terminer un match +3 dans une victoire de 3-1 de la première ronde. Dans le match d'hier, après que Svenchnikov eût fait tomber Igor Shesterkin semi-volontairement, quand Rempe est simplement venu freiner devant le filet de Frederik Andersen, on a sauté dessus pour le faire tomber au sol. Sa réputation le précédait. Les arbitres l'ont tout de suite averti qu'à la première folie, il serait puni. À la mise au jeu suivante, il a légalement fait de ChiéDansLeChamp Chatfield, un tatou dans la bande, ce dernier perdant son casque et devant retraiter au banc des Hurricanes. Amusant. Par anticipation de ce qu'il pouvait faire, la Caroline a essayé de le provoquer une partie de la soirée, se sortant temporairement mentalement du match.

Dans cette série, l'entraineur des Rangers Peter Laviolette, était l'entraineur des Hurricanes lors de leur unique conquête, en 2006. Son capitaine était Rod Brind'amour, actuel entraineur des Hurricanes. Ils se connaissent donc bien. Dans cette série aussi, Tony DeAngelo, raciste assumé, maintenant Hurricane, a joué 4 ans avec NYR, où son racisme s'est exercé piteusement contre K'Andre Miller. Les deux s'affrontent. La foule hue DeAngelo comme il se doit. Il ne devrait pas jouer dans la LNH. 

Hier, dans un match très enlevant, Igor Shesterkin n'a toujours pas accordé plus de 3 buts dans ses 29 matchs des séries à vie, il a repoussé 54 tirs et les Rangers ont gagné en 2 e surtemps 4-3 sur un but de Vincent Trotchek pour prendre les devants 2-0 dans la série. 

Les 8 clubs restants n'ont pas volé leurs places. Ils méritent d'y être et ils seraient tous aucune surprise de gagner la Coupe. 

Boston, leur 7ème, Edmonton, leur 6ème, New York, leur 5ème, Colorado, leur 4ème, Dallas & la Caroline leur seconde et la Floride & Vancouver leur première. 


mercredi 1 mai 2024

Maple Leafs, Toujours Dans Le Même Film

La cruauté règne autour des Maple Leafs de Toronto. 

Je l'ai toujours dit, gagner une Coupe Stanley, c'est comme faire le meilleur plat servi à une clientèle de restaurant. 

Ça commence toujours dans la cuisine. 

Au hockey de la LNH, dans le vestiaire. 

Avant même que la saison ne débute, j'avais dit des acquisitions de Ryan Reaves, Max Domi et Tyler Bertuzzi par les Leafs de Toronto, qu'ils seraient de bons atouts pour leurs adversaires. Ils seraient les candidats idéaux pour la punition idiote qui coûterait le match. Ou des revirements fatals. Ou principaux responsables des distractions qui feraient dérailler le club. Les présentes séries ne m'ont pas fait croire le contraire. Sans qu'ils soient tous les trois responsables de la tenue des Leafs contre Boston, ils ont incarné absolument tout ça. Plusieurs fois. Ils ont aussi peut-être installé une dynamique émotive dans un vestiaire qui en avait surement un peu besoin, mais l'émotivité peut être aussi malsaine que bienfaitrice. Dans un vestiaire, c'est comme dans un bon film, il faut avoir une bonne distribution des rôles. Toronto est construit sur 4 As et un défenseur surestimé. 

Quand ils ont signé leur capitaine John Tavares en 2018, à 77 millions sur 7 ans, les Maple Leafs marquaient un tournant dans leur longue histoire. Jamais un joueur de cette équipe de plus de 100 ans n'avait gagné autant. Rapidement, on avait souligné qu'aucun club de la LNH n'avait gagné une Coupe avec un joueur gagnant 10 millions ou plus dans ses rangs. Sans critiquer la décision, disons que c'était un vif sujet de discussions. Le club avait déjà deux centres relativement fiables, en Auston Matthews et Nazem Kadri. On se demandait si on ne devait pas investir sur la défensive, une question qu'on se pose encore avec raison, et on s'inquiétait que les jeunes stars du futur demandent à s'approcher davantage du salaire du vieillissant Tavares. Ce qui s'est exactement passé. 

William Nylander a boudé le début de la saison en cours jusqu'à ce qu'il ait son contrat monstre de 45.1 millions sur 6 ans, en décembre. 2 mois plus tard, Matthews était renouvelé à 58,2 millions sur 5 ans. Mitch Marner avait manqué le début du camp d'entrainement de 2019 avant de signer 6 ans à 65,4 millions. Les Leafs n'ont plus un joueur payé 10 millions et plus, ils en ont 3. Et le plus utile en séries, selon moi, Nylander, est à 6,4 millions par année. On en parle comme du "core four" les 4 indispensables du club autour desquels il faudra bâtir avec forcément moins coûteux. Ce sont des contrats issus de deux directeurs généraux différents, Kyle Dubas (JT et MM) et Brad Treliving (AM & WN), mais la conclusion est la même, il faut faire avec ces 4 là. Au moins jusqu'à la fin de la prochaine saison où Tavares et Marner, l'année seront à renouveler pour Treliving. 

Ou qui seront échangés d'ici là. 

Le core four des Leafs est payé collectivement 48 505 616 millions sur le 83, 5 millions que les Leafs peuvent dépenser dans le régime du cap salarial de la LNH. 4 Joueurs sont 48, 51 % de la masse salariale du club. Le Lightning de Tampa Bay a gagné ses Coupes de 2020 et 2021 avec la structure salariale se rapprochant le plus de celle des Leafs, payant ses 4 meilleurs attaquants 36,87 % de la masse salariale du club. Dans les 5 dernières Coupes Stanley, Vegas, Colorado, Tampa Bay, Tampa Bay, St-Louis, Tampa, à 37%,  a le plus haut % de salaire posé sur 4 talents. Sinon les 4 plus salariés de Vegas, Colorado et St-Louis ne dépassaient pas 34% dans leurs conquêtes respectives. C'est plus de 10% de moins de structure salariale que ce que les Maple Leafs investissent sur seulement 4 joueurs. Duquel on exige, légitiment, la lune. 

Tampa Bay, avec deux gagnants du trophée Norris en Victor Hedman et Ryan McDonagh à bord de leur défensive, avait investi 27% à la ligne bleue. Les Leafs avaient investis autour de 20% dans ces années-là, sur leur D. Avec une édtion de 2020, qui ne faisait peur à personne comprenant Morgan Rielly, Cody Ceci, payés plus de 4.5 millions, mais Rasmus Sandin, Travis Dermott, Justin Holl et Martin Marincin tous payés moins d'un million. 

Colorado, en allant chercher Josh Manson et Devon Toews à la date limite des transactions payait maintenant 40% de sa masse salariale à sa défense. Cale Makar, un défenseur, serait nommé le récipiendaire du trophée Conn Smythe. Les deux récipiendaires de ce même trophée remis au joueur le plus utile de la conquête de la Coupe, chez le Lightning, seraient aussi des joueurs en défensive, un défenseur et un gardien, Victor Hedman et Andrei Vasilevskiy. L'an dernier Vegas dépensait 30% de sa masse salariale sur ses D et la grosse acquisition était Alex Pietrangelo.  Alors que Toronto dépensait 10% de moins sur leurs défenseurs. 

Morgan Rielly n'est probablement pas un défenseur #1. Mais il est utilisé comme tel. Il est donc pas si anormal de la voir merder coûteusement, épuisé. Comme Mike Matheson, à Montréal. Toronto aurait besoin d'un défenseur #1 et d'un défenseur #3. Ce qu'ils n'ont en ce moment pas. Jake McCabe et Simon Benoit sont davantage des défenseurs de deniers tiers de D. Timohty Liljegren quitte peut-être dès cet été, là où ne chiâle pas comme dans le junior sur le banc, il est agent libre.

Samsonov n'avait pas à voler des matchs si le travail se faisait devant. Mais là aussi, on avait pas un gardien #1. Sheldon Keefe, derrière le banc, a probablement fait son temps. Ça prend un xème coup de volant pour sentir sur la route des gagnants en séries. 

Route que ne trouve absolument pas la concession des Maple Leafs.  

Toronto mérite mieux. 

Leurs fans encore plus.

La reprise de ce film est usée. 

À la corde.  

Corde avec laquelle les fans des Leafs pensent au tabouret depuis 1967.

Les Rangers ont éliminés les Caps en 4 matchs. Dallas et Vegas sont nez à nez chaque club ayant gagné deux fois sur la patinoire de l'autre les deux fois. Les Panthers ont envoyé le Lightning en vacances en 5 matchs. Les Oilers mènent 3-1 contre Los Angeles.  

Hier soir, Boston pouvait éliminer Toronto, la Caroline pouvait faire de même avec les Islanders, Vancouver pouvait envoyer en vacances Nashville et l'Avalanche faire tomber Winnipeg. Les Islanders ont été éliminés. Boston ne voulait pas gagner. Toronto s'est sauvé le cul en surtemps hier. Impardonnable la performance d'hier à domicile face à un club sans Auston Matthews, un an après s'être fait remonter 1-3 en première ronde conte la Floride. Nashville a aussi sauvé sa peau gagnant 2-1 mais le Colorado a éliminé les Jets.