mercredi 26 juillet 2017

Devant le Filet

Que feront les Red Wings la saison prochaine?

Jimmy Howard a toujours été le gardien #1 des dernières années, mais en même temps, les Wings ont eu beaucoup de difficultés à gagner ces dernières années. Peter Mzarek a ce qu'il faut pour lui ravir le poste, mais on lui reproche une mauvaise attitude, voilà pourquoi on l'a laissé sans protection lors du repêchage d'expansion pour Las Vegas qui a préféré jeter son dévolu sur le jeune attaquant Thomas Nosek.

Comme bien des clubs (Chicago, Tampa Bay entre autre) Detroit doit se dépêtrer de la mélasse salariale actuelle. Ils doivent signer l'agent libre avec restriction Andreas Athanasiou, et le club serait très mal avisé de ne pas le signer. L'Ontarien de 22 ans a doublé sa production de points l'an dernier et a démontré sa complète utilité au club. Detroit aspire à faire mieux que la décevante 25ème place du classement de l'an dernier. Peut-être voudrait-on bouger Mzarek pour y faire un peu d'espace salarial.

Ce qui dérange, c'est que l'on pouvait s'attendre à ce que Détroit ait déjà la situation bien éclaircie depuis un an, devant le filet. En effet, l'an dernier à pareille date, le scénario était identique. Pendant la saison 2015-2016, Mzarek avait brillamment pris la relève d'Howard et il semblait convenu qu'Howard prendrait la direction d'un autre club. Mzarek avait même gardé les 3 derniers matchs des séries contre le Lightning, ce qui semblait indiquer la sortie pour Howard. Son émergence a fait nâitre bien des spéculations et Ken Holland pendant l'été, en a rajouté en spécifiant que Mzarek serait le gardien #1 la saison suivante. Mais les échanges se font de plus en plus rares. On signe plus qu'on échange dans la LNH de nos jours. Et Howard n'a jamais bougé. Mzarek a eu des difficultés inattendues devant le filet et les Wings ont été heureux de pouvoir compter sur Howard pour le relever.

Après 30 matchs intéressants la saison précédente, il a accumulé une fiche de 18-21-9, un taux d'efficacité de .911 et gardé une moyenne de 3,04 de buts marqués contre lui par match. L'un des pires dossiers pour un gardien prétendu #1 l'an dernier. Howard, bien qu'en santé pour démarrer seulement 24 matchs, a tout de même gardé une fiche de 10-11-1, maintenant une moyenne de 2,10. Un an plus tard, à pareille date, les rôles semblent maintenant inversés.

Les Wings, en écartant Mzarek de leur liste de protection pour Vegas, semblent clairement indiquer maintenant qu'Howard est leur homme pour la saison à venir. Ce qui expliquerait aussi le geste de laisser Mzarek sans protection a peut-être aussi pour nom Jared Coreau. Le gardien de 25 ans a gardé 14 matchs l'an dernier, maintenant une fiche de 5-4-3. Si Howard pouvait rester fiable et en santé pour 50-55 matchs durant la prochaine saison, on semble dire là-bas que Coreau pourrait assumer le reste sans problèmes. Mais Mzarek est toujours un Red Wings. Et il aura des choses à prouver lors du prochain camp d'entrainement.

Ailleurs, les Flames ont laissé tomber Brian Elliot et Chad Johnson, décevants l'an dernier, et miseront sur Mike Smith  et Eddie Lack.

Anaheim misera sur Ryan Miller et John Gibson.

Les Flyers ont récupéré Brian Elliot.

Les Canucks iront avec Jacob Markstrom et Andreas Nilsson.

Boston aura besoin d'un bon gardien #2 car Rask, malgré une excellente saison l'an dernier, a été prouvé imprévisible par le passé.

Buffalo vient de resigner Robyn Lehner pour beaucoup trop cher (4 millions/ 1 an)

Arizona misera sur Antti Raanta.

La Caroline aura Scott Darling.

Le Colorado a obtenu Jonathan Bernier.

Ben Bishop fera peut-être bien à Dallas.

Tampa Bay, New York Islanders, Edmonton, Toronto, Winnipeg auront tous à prouver, comme Detroit, qui est le leader devant le filet.

La dernière Coupe Stanley a prouvé que parfois, ça en prend deux...

mercredi 19 juillet 2017

L'Erreur Qu'Auront Été Les Barons de Cleveland

Les Barons de Cleveland sont étrangement l'un des noms au hockey associés aux plus grands succès, mais surtout aussi, aux plus lamentables échecs.

Dans la AHL, les Barons de Cleveland, avec un jeune Johnny Bower devant le filet, ont gagné pas mois de 9 Coupes Calder en 25 ans, dont la toute première en 1941. Quand la LNH n'a que 6 clubs, on parle alors des Barons de Cleveland comme de la 7ème meilleure équipe de hockey d'Amérique.

Mais on parle aussi de Cleveland comme d'une risée. La rivière Cuyahoga prenait feu régulièrement. Le maire aussi prenait feu.  Puis, sa femme annulait un rendez-vous à la Maison-Blanche afin de ne pas entrer en conflit avec un match de bowling à elle, ce qui ne faisait pas complètement sérieux.

Cleveland avait pensé à passer à un niveau supérieur à la AHL et avait demandé une concession à la LNH dès 1972. Ce leur fût refusé. La même année, la WHA naît. Et ceux-ci leur offre une place. Les Crusaders de Cleveland de la WHA et les Barons de la AHL ont co-exister une seule année en parallèle. Les Barons, entraînés par John  Muckler, auront une fiche bien ordinaire de 32 victoires, 34 défaites et 10 matchs nuls et seront éliminés en première ronde. Les Crusaders de la WHA auront une meilleure saison, (avec Joe Hardy et Gerry Cheevers dans leurs rangs), présentant une fiche de 43 victoires et 32 défaites (2 matchs nuls) pour le second rang de leur division et deux rondes de séries éliminatoires.

Les Barons, dans la AHL, sont déménagés l'année suivante à Jacksonville. Après une année de misère de 23 victoires (en 76 matchs) l'organisation ferme boutique de cette franchise au passé assez glorieux tout de même depuis 1940.

Trois ans plus tard, en 1976, les Crusaders ne vont pas si mal dans la WHA, mais peinent à payer leurs joueurs. Un deal secret est entendu pour faire déménager les tristes Scouts de Kansas City, la pire équipe importée dans la LNH dans l'expansion de 1974 de la LNH. À la dernière minute, les Scouts deviendront les Rockies du Colorado.
Les Seals de la Californie, devenus les Golden Seals en 1970, étaient de la toute première expansion de la LNH en 1967. Ils n'ont fait les séries que deux fois, en 1969 et en 1970 et n'ont jamais passé la première ronde. Sinon 7 de leurs 9 saisons dans la LNH les excluent des séries.
Vs Jack Carlson qui a inspiré les Hanson

Dans la WHA, les Fighting Saints du Minnesota, (un club original de la WHA en 1972) n'arrive pas à terminer sa saison. Le club ne trouve pas d'acheteur et on termine la saison en janvier, ne jouant que 42 des 81 matchs prévus. Les joueurs n'auront qu'un seul chèque de paie dans les trois premiers mois de l'année. On choisit alors de fusionner les deux clubs en difficultés financières, les Crusaders et les Fighting Saints.

Trois mois avant le début de la saison 1976-1977 de la LNH, celle-ci leur offre une place dans leurs rangs. Les Barons renaîtront. Même si ils doivent soudainement coordonner leurs matchs avec ceux des Cavaliers au Basketball de la NBA, qui partagent le même amphithéâtre. Tout arrive si vite que personne n'est complètement mis au courant. La foule n'y sera jamais. Dès janvier de la première saison, on évoque un déménagement du club, qui est lamentable de toute manière. Al MacAdam, capitaine du club et futur marqueur de 42 buts dans la LNH (avec les North Stars du Minnesota) offrira des billets pour un match des Barons à son facteur qui lui préférera une soirée de bowling (le bowling à Cleveland doit avoir quelque chose qu'il n'y a pas ailleurs...).

En 1976-1977, les Barons gagnent 25 fois en 80 matchs et seuls Washington, Detroit et Colorado sont pires qu'eux.
En 1977-1978, ils gagnent 22 fois, et seuls Washington, St-Louis et Minnesota sont pires qu'eux.

Le rendez-vous avec les fans de hockey de Cleveland sera raté.
L'opportunité, manquée.

À l'automne 1978, les meilleurs joueurs des Barons sont achetés par les North Stars du Minnesota.

Le fiasco aura été intégral en ce qui concerne hockey & Cleveland.

Curieux de voir l'impact qu'auront les Golden Knights sur la ville du jeu, Las Vegas.







mercredi 12 juillet 2017

10 Formes de Talents Sales de la Coupe Stanley

Il me semble, il n'y a pas si longtemps, que lorsque les séries éliminatoires étaient entamées, les bagarres devenaient choses extrêmement rares, puis, pendant plusieurs années récentes, chose inexistante.

Cette année, la finale opposant les Prédateurs et les Penguins a offert plusieurs combats.
Evgeny Malkin et PK Subban ont dansé. Viktor Arvidsson et Carl Hagelin en sont venus aux coups pendant que Malkin corrigeait aussi Josi. Finalement, Yannick Weber et Chris Kunitz se sont aussi battus.

Dans la demie finale, Jared Boll s'était battu avec Cody McLeod.

Anaheim/Edmonton, Washington/Pittsburgh avant aussi, batailles.

Au repêchage dernier, on a tous eu la surprise, Ryan Reaves qui ne croyait pas à la rumeur, ni à l'annonce du tout, le premier, de voir un pur goon (et rien d'autre), être échangé contre un choix de premier ronde! Par les Champions de la Coupe Stanley!

Est-ce le retour des bagarreurs?

Je ne crois pas. Mais la combinaison d'une agressivité certaine est toujours une recette qui peut mener à l'ultime conquête. Plusieurs joueurs, mêlant habilement saleté pure et talent ont réussi à mettre la  bague à leurs doigts et leur nom sur la Coupe en usant de leur impureté sportive avec brio.

Voici quelques noms célèbres qui ont marqué leur époque.

Où la Coupe Stanley a été un peu plus sale ces années-là...

Eddie Shore (1933/1939)
Plusieurs s'entendent pour dire qu'Eddie Shore était le défenseur le plus sale des jeunes années du hockey de la LNH. Les frères Hanson s'inspirent ouvertement du hockey d'Eddie Shore dans le classique Slap Shot. Shore était le contraire du candidat pour le trophée Lady Bing. En 1933, en première ronde, dans le 5ème match entre Boston et Toronto, Eddie Shore des Bruins frappe par derrière "Ace" Bailey des Leafs. Il lui fracture le crâne, ce qui envoie Bailey en convulsions. Il ne jouera que 3 autres matchs de ces séries qui voient les Leafs se rendre en finale (mais perdre aux mains des Rangers), Bailey ne jouera que 13 matchs l'année suivante prenant ensuite sa retraite.  L'effet est traumatisant pour tous. Le père de Bailey pourchassera Shore dans les bars, à sa recherche, fusil en main, le soir même. Shore sera suspendu 16 matchs pour son geste, la saison suivante, puisque Boston est éliminé lors de ce 5ème match en surtemps. Shore, 6 ans plus tard, grave son nom sur la Coupe en la gagnant avec les Bruins...contre Toronto.

Bobby Clarke (1972/1975)
Bobby Clarke attire l'attention de tout le monde en 1972, dans la série du siècle, en cassant la cheville volontairement au meilleur attaquant russe, ce qui fera changer le vent de côté dans une série que perdait le Canada contre l'Armée Rouge. Rien de noble. Mais Clarke est aussi un fameux passeur et un excellent joueur de hockey. Bientôt, il sera capitaine et leader des Broadstreet Bullies, une bande de voyous des années 70, réunis à Philadephie, qui contenait Gary Dornhoefer, Don Saleski, Dave Schultz, André Dupont, Bob Kelly et Ed Van Impe. Qui auront tous entre 119 et 348 minutes de pénalités en saison régulière (Clarke 113). Philadelphie devient le premier club d'expansion à gagner la Coupe, en 1974, puis en 1975, En jouant salement cochon, intimidant Boston (en 1974) puis Buffalo (en 1975). Mais pas Montréal qui redonne au hockey leurs lettres de noblesse (et ce pour les 4 prochaines années). Les Flyers inventeront le style salauds et fiers de l'être.

Billy Smith  (1981/1983)
Ron Hextall a de très sérieux problèmes de psychoses. Il les gère extrêmement mal. Billy Smith, c'était tout simplement dans sa nature. C'était un simple voyou. Tu passes devant mon filet? je vais tout simplement t'en couper l'envie. Pour Lindy Ruff, qui ne lui avait absolument rien fait, c'est un coup de bâton entre les jambes (ce qui n'est pas encore rare dans la LNH), suivi d'un coup de bâton dans l'oeil. Tous deux gratuits. Les Islanders sont champions de la Coupe de 1980 à 1983, mais la bande à Wayne les freine en finale, en 1984. Avec dans leurs rangs, le rat en personne...

Ken Linseman (1984)
Le rat. Le vrai. Le Brad Marchand de ma génération. S'en prenant toujours à plus petit que lui. Linseman écopera de pas moins de 65 minutes de pénalités (en 19 matchs) lors de la première conquête des Oilers. Ce n'est pas que le rat est violent sur glace, c'est qu'il est vicieux et lâche. Il fait tous ses coups par en dessous, presque toujours aux mises au jeu. Quelqu'un allait frapper dans le dos? ce serait lui. Il faisait sortir de ses gonds à peu près tout le monde car il ne se battait pas, il ne faisait que piquer de son bâton. Sale, sale, sale. Junior, il avait été suspendu pour avoir donné un coup de patin dans le visage d'un adversaire. C'est dire le niveau de moralité de l'homme. Que l'on a chassé des Hommes pour le placer chez les animaux: Les rats. Il avait été à la bonne école. Repêché par les Flyers en 1978, il y a joué de 1979 à 1982. Récoltant 275 minutes de punitions à sa dernière saison à Philadelphie.

Chris Chelios/Chris Nilan (1986/1989)
Chelios a été l'un des meilleurs défenseurs que la Ligue ait connu. Mais il était dur et faisait perdre la tête avec des gestes très à la limite de la légalité. Il est toutefois vrai que Ron Hextall perdait la tête tout seul. Ce qu'il fît en séries éliminatoires le pourchassant  (en 1989) après un arrêt de jeu dans un moment de démence mémorablement terrorisant. Puisque Chelios était talentueux, il ne pouvait pas passer une fortune de temps au cachot. Chris Nilan a donc pris la relève. En 18 matchs, en 1986, Nilan a obtenu pas moins de 141 minutes de pénalités. 141 minutes! Crotté. Mais ils ont ensemble gagné la Coupe Stanley, la même année.

Esa Tikkanen (1990)
Le #10 des Oilers aurait dû, cette année-là, gagner le trophée Conn Smythe. Esa avait été l'achalante peste qui avait contrer à lui seul Dale Hawerchuk (en première ronde- série que les Oilers perdait 1-3 avant de gagner les 3 derniers matchs). Wayne Gretzky (en 4 matchs, en deuxième ronde), Denis Savard et Jeremy Roenick (dans la troisième ronde) et étouffé Craig Janney en déconcentrant largement Cam Neely, le faisant mordre à tous ses hameçons, mais la LNH reste toujours un peu raciste sur la distribution de ses trophées. Pas question de donner le trophée à un finlandais (ni à un Russe cette année!). On lui avait préféré le gardien Bill Ranford. Tikkanen, je l'aurais pris dans mon club n'importe quand. Il reprendra le même rôle avec les Rangers (et presque 10 anciens Oilers) dans la conquête de 1994.

Claude Lemieux (1996)
Clawde "Lemiew" était le Justin Williams des années 90. Quand venait le moment de marquer le but important, il était complètement présent. Ça lui a valu le trophée Conn Smythe lors de la première conquête des Devils en 1995. Mais quand Claude devient un Avalanche, l'année suivante, il défait le visage, au sens propre, de Kris Draper, avec un mise en échec douteuse, tout à fait dans le style Lemieux, qui, lorsque les choses ne tournaient pas en sa faveur, passait sa fougue un peu n'importe comment. À partir de cette mise en échec, la haine est semée entre les clubs et les bagarres seront légions et légendaires. Patrick E. Roy se convainc qu'il a des talents de pugilistes, même si il mange une volée chaque fois, et le sang coule à chaque match entre Colorado et Detroit pendant plusieurs années. Colorado (et Lemieux) gagne la Coupe en 1996.

Scott Stevens (2000/2003)
J'ai adoré Scott Stevens. Parce que je n'ai jamais eu à faire un face à face avec lui au milieu de la patinoire. Et qu'il n'a jamais tué un joueur que j'aimais particulièrement. Il n'était pas sale en soi. Mais les conséquences de ses mises en échec avaient de lourdes répercussions sur leurs victimes. toutes coupables de la tête entre les deux jambes. Paul Kariya et Eric Lindros en savent quelque chose. La LNH reconnaît son talent car en 2000, il gagne aussi la Coupe ET le trophée Conn Smythe. Avant d'être encore le premier à soulever la Coupe en 2003.

Chris Pronger/Scott Niedermayer (2007)
Chris Pronger a toujours été une petite salope. Se servant de son grand physique afin de tenter d'intimider tous et chacun. Scott Niedermayer était aussi un excellent défenseur, mais extraordinairement axé sur le hockey et fameusement rapide. Quand Pronger se joint aux Ducks, et que Bully Brian Burke en est le directeur gérant. le style de Niedermayer change. Il multipliera les coups vicieux (ce que Pronger ne ménage jamais) et se battra même lâchement avec...Pavel Datsyuk!
Cheap shit. Anaheim gagne sa sale seule Coupe Stanley et Niedermayer en est nommé le récipiendaire du trophée Conn Smythe.

Les Bruins de Boston 2011
Ai-je besoin de préciser? Zdeno Chara fait un Todd Bertuzzi à Max Pacioretty mais là où Bettuzzi est suspendu un an, le géant des Bruins sera excusé de toute part (par le père d'un joueur des bruins! ça ne s'invente pas!)  et on leur livrera la Coupe sans peine. Leur permettant tous les coups vicieux possibles contre des Canucks qui voulaient jouer au hockey. La Ugly Cup m'a sorti du hockey temporairement. Elle reste une lourde tache dans l'histoire de la LNH. Les Hawks ont remis les pendules à l'heure la saison suivante, mais Rat Marchand et Chara perpétuent la tradition. Boston suce.

Souhaitons que la finale de 2018 soit légèrement plus saine.
Et que le hockey et sa magie soient les vrais vedettes.

Pas les compagnies de rince-bouche où les bouteilles lancées du banc.





mercredi 5 juillet 2017

La Loyauté dans La LNH (ou son absence)

Drôle de semaine.

Dans le même sport, le même club, dans la même Ligue, un joueur allait resigner avec son équipe jusqu'à ses 37 ans. Tandis qu'un autre, adoré par fans et journalistes l'an dernier, alors que Montréal était le SEUL club à lui offrir un contrat de retour dans la LNH après sa défection illégale des Prédateurs il y a 9 ans, allait choisir, le lendemain, de jouer jusqu'à ses 35 ans, pour moins cher que ce que Montréal offrait*, au Texas.

Bon...techniquement un an de plus donc autour de 6 millions de plus. Mais vraiment? Radu?... il n'y a que l'argent dans ta sale vie?

Drôle de semaine car toute la semaine m'a parue un mélange de date limite des échanges et de baseball des années 80.

Date limite des échanges car jamais autant que maintenant n'avait-on senti à Montréal ce feeling de vente de feu avant même le début d'une saison automnale!

Même chose à San Jose. Et Chicago. Et Washington.

Voilà de très bons clubs de hockey qui menaçaient toute la semaine de se débarrasser (contre rien) de leurs meilleurs éléments.

San Jose avait Vlasic, Thornton et Marleau sur le coin de la table.
Chicago: Panarin, Hjarmarsson, Campbell.
Montreal: Price, Galchenyuk, Markov et Radulov.
Washington: Johansson, Kuznetsov, Oshie, Williams. Burakovsky.

Baseball parce que lorsque j'ai commencé à suivre sérieusement le hockey et le baseball (1979-1980) je constatais une chose frappante dès les trois premières années de fanatisme. Au hockey, les bons joueurs faisaient toute leurs carrière avec le même club, parfois deux, trois max. Mikita, Orr, Esposito, Dryden, Howe, Bossy, Goulet, etc. Tandis qu'au baseball, je pouvais voir le même bon joueur, une année avec les Reds, l'année suivante avec les Giants, deux ans après être un Phillies puis un A's ou un Oriole. La loyauté envers son organisation sportive semblait inexistante.

Au baseball, c'est la création d'un marché des agents libres en 1978 qui a, à la fois assassiné les Expos peu à peu, mais qui a aussi créé des égoïstes sans scrupules ne visant que l'argent et le succès facile qui a changé la face du sport de balle.

Les années 80 du baseball sont les années 90 du hockey. Dans les années 90 les salaires de la LNH, qui avaient tous été rendus publics, doublé de l'arrivée massive des européens, ont fait en sorte que tous les agents pouvaient maintenant tenir des comparaisons entre stats de l'un, fantaisies des autres et folie des démesures. C'est aussi pour ça que Brian Savage a pu être payé comme un compteur de 30 buts les 10 dernières années de sa carrière. Parce qu'il en avait marqué 26 en 1998, (lui qui n'en marquera jamais plus que 21 par la suite). Au sein de 4 équipes différentes.

Le plus grand joueur de l'histoire de la LNH, Wayne Gretzky, jouera entre 1988 et 1999, pour 4 formations du circuit. Tout le monde pouvait donc bouger comprenait-on alors.

San Jose a sécurisé Vlasic pour la vie, Coup de maître. Pavelski, Marleau, Thornton? ne cherchez plus le capitaine des années futures des Sharks, ce devrait être Marc-Edouard. Ils ont aussi réussi à garder Joe un an de plus. Marleau a préféré les Leafs. En faisant de Toronto un club encore plus intéressant. Si Kowalchuk se joint à Lamoriello...ouch!

Chicago, étouffé par la plafond salarial, a échangé son compteur de 30 buts qui n'aura joué que deux saisons avec les Hawks et ont ramené Brandon Saad qui pourrait retrouver sa touche magique. Columbus devient du coup toujours redoutable avec Panarin. Hjamarsson a pris la direction de Phoenix. Campbell cherche toujours preneur.

Montréal a sécurisé Price pour les 8 prochaines années. Il a du coup confirmé son amour du club, de ses fans, de la ville et de son sport. Il a cimenté son statut de Dieu du stade. Aucun joueur ne sera plus ovationné. Radulov l'a ainsi décidé à sa façon. Si il (re)signait à Montréal il devenait lui aussi un Dieu pour ses fans. Mais il n'y avait pas d'entre deux. Il a préféré les sous du Texas. Emelin parti, nous n'aurons même plus les épaules pour le crucifier dans les bandes. Juste nos huées. Qui n'ont jamais empêché P.K. ou Chara de quoi que ce soit. Chucky reste à négocier. Et Markov est ridicule avec ses demandes. Il est en baseball des années 80. T'auras 40 ans, komrad!

Washington, étouffé aussi par les contraintes salariales, ont échangé Johansson et Williams a signé avec la Caroline. Ainsi, ils ont trouvé les sous pour (re) signer Kuznestsov, Burakovsky et Oshie. Où devront-ils laisser tomber d'autres joueurs pour les garder?...

Quand Raymond Bourque avait demandé quitter Boston pour gagner la Coupe avec le Colorado, je m'étais trouvé l'un des seuls à avoir trouvé son geste légèrement dégoûtant.  Pour les fans et l'organisation des Bruins. Club que je n'aime pas d'ailleurs. C'était contre nature de les défendre, mais encore plus contre-nature que de saluer son geste ou d'en être ému.
Je l'avais écrit dans une lettre ouverte qui a été lue en ondes dans une émission de sports populaire à TQS dont j'oublie le nom.

Je trouvais le geste égoïste. Le hockey est pour moi l'un des plus beaux sports d'équipe qui soit.
D'ÉQUIPE.
Mais des gestes comme ça me rappelle le contraire du mot équipe.

Qui serait quelque chose comme Предатель

Qui voudrait dire traître.
En Russe.

Aussi contraire à héros.

Vlasic, Thornton, Price sont tous devenus phénoménales pour leurs équipes et leurs fans.

Pas Radulov.
Markov en a encore la chance.

Vanek, Iginla, Jagr crééront peut-être un nouveau genre de joueur cette année:
Le vétéran qu'on loue à partir de mars seulement, sans qu'ils n'aient joué dans la LNH avant.

*Montréal offrait 6,33 pendant 4 ans à l'origine, Bergevin a menti sur tout le reste pour faire mal paraître l'agent de Radu qu'ils ont dans le cul.