mercredi 17 juillet 2013

Poignards en Ontario et Ailleurs

La réalité du hockey de la LNH a beaucoup changé depuis les temps où je l'écoutais bambin.

Il fût un temps où, n'ayant pas compris encore la nature du mot business, les bandes des patinoires étaient entièrement blanches et lors de pauses publicitaires, quand les matchs étaient présentés à la télé (car ils ne l'étaient pas tous), on ne pouvait se permettre que 15 secondes de publicités car l'action sur glace n'attendrait pas, on allait manquer du jeu. Le sport dictait le rythme et non la pub.

L'argent allait changer tout ça.

Quand les salaires sont devenus publics au début des années 90, le rapport de force a complètement changé dans la LNH. Pensez-vous que le millionaire en patins allaient vraiment respecter le sacrifiable instructeur qui gagne 140 fois moins que lui? Les organisations qui plaçaient du gros bidous sur leurs joueurs ont toujours préféré remplacer le gars qui coûte rien plutôt que d'échanger l'athlète sur lequel ils avaient investi et du coup avouer que leur stratégie d'affaires n'avait pas été la bonne. L'orgueil étant toujours très fort en sport, les athlètes sont devenus les boss de la business qu'est devenue la LNH.

Et avec les joueurs au poste de commande, on a permis aux Mario Lemieux et Eric Lindros de ce monde de se permettre de bouder la ligue qui allait les rendre riche avant même de donner un premier coup de patin dans la LNH. Afin d'honorer le premier, qui allait donner deux coupes Stanley à Pittsburgh et remporter autant de trophée Connie Smythe, quand on lui devait encore de l'argent à la fin de sa carrière, on a fini par carrément lui donner le club!

Les joueurs, comme l'a vaillamment démontré Raymond Bourque, ne se sont plus jamais montré gênés de grandir dans une organisation qui lui auront tout donné pour à la fin les plaquer et aller gagner la coupe ailleurs. Tout le monde était "content pour Raymond" quand il a gagné "sa" coupe. Moi je trouvais que le sport que j'aime le plus au monde mangeait un autre oeil au beurre noir. Et l'appartenance à une organisation? aux fans? à une ville?

Comme l'amour: aux chiottes.
Marrying today may divorce tomorrow.

Récemment,  Mikhail Grabovsky a été largué par les Leafs. Avant de joindre les Leafs en 2008, ce sont les Canadiens qui l'avaient largué. En fait, l'instructeur avait choisi de le faire regarder un match à Phoenix de la passerelle, ce que que Grabovski n'a pas digéré et il a aussitôt demandé à être échangé. Ce qui fût promptement fait. Il s'est appliqué par la suite à versé du fiel contre l'organisation comme une jeune fille jalouse du succès d'une rivale en amour.
Désagréable à tous les niveaux, Grabovski a aussi été largué cette année par les Leafs. Réaction du truffion? "Mon instructeur est un idiot". Vous croyez qu'on se bousculera pour la signer cette tarte?
Au congélateur, et vite celui-là!

Toujours en Ontario, Daniel Alfredsson a planté le plus vil poignard à une organisation qui lui a non seulement tout donné , mais pour lequel il a aussi été la bougie d'allumage pendant de nombreuses années. Il y a trois mois encore, il brillait dans toute les facettes du jeu et je ne connais pas un adversaire plus dangereux en désavantage numérique ou en fin de match quand vient le temps de niveler. Un vrai leader. Et dans un club où tous les espoirs sont permis. Ottawa a un très brillant avenir devant lui.

Mais ce sera sans Daniel qui viendra faire chier son ancien club dans l'uniforme des Red Wings. Égoistement. Si j'étais fan des Sens, je metterais sa tête à prix. J'ose croire que les Wings se feront écraser à chaque match (plus nombreux cette année) contre les Sens. Les jeunes de l'organisation, motivés par l'abandon de l'ancien capitaine blond.

Autre geste qui en dit long sur la principauté des joueurs et le manque absolu d'attachement pour une organisation et de fidélité aux fans, la retraite prématurée d'Ilya Kowalchuk.

Prématurée parce que les Devils allaient le payer pour encore 12 ans. 12 ANS!
Bien entendu il ne sera pas payé ces années à venir. Le contrat était grotesque de toute façon.
Lui, pendant le lock-out, il est allé en Russie, il a eu le mal du pays de son enfance, il a songé à quitter ceux qui l'avait rendu riche, il a joué les 48 matchs pour les Devils l'an dernier, mais sans passion. Il en avait parlé au club qui avait dit :" allez, penses-y encore un peu"

C'est maintenant tout pensé.

"Je suis riche, allez donc chier"


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