Bernard Marcel Parent (1945-2025)

Bernard nait 7e enfant d'une famille de Rosemont, à Montréal. Les grands frères lui demandent constamment de garder les buts pour lui tirer dessus dans les ruelles, et son idole devient vite Jacques Plante, des Canadiens de Montréal. La soeur de Plante est même voisine dans le quartier et souvent, il ira l'espionner afin de voir son frère y passer. 

À 18 ans, dans le Junior A, il évolue comme gardien avec les Flyers de Niagara Falls. Son accent Québécois est sujet de moqueries chez les anglophones, il se fera donc discret dans les vestiaires et ne se fera jamais vraiment interviewer en anglais, même quand on le demande au micro. Il gagne le trophée Dave Pinkey remis au gardien ayant obtenu la meilleure moyenne de buts accordés par match deux fois avant de gagner la Coupe Memorial, à 20 ans. Il ne sera jamais repêché, mais a un essai avec les Bruins de Boston à 21 ans. 39 matchs. Partage la saison suivante entre les Bruins et le club école. Est laissé sans protection par Boston lors du repêchage d'expansion de 1967 qui accueille les Flyers de Philadelphie, qui le prendront.

Et changeront sa vie. 

Avec Doug Favell, ils se partagent tous les deux la tâche devant le filet de leur première saison dans la LNH. Une saison où les Flyers terminent premier de la division "Ouest" avec une moyenne raisonnable de 2,48 buts accordés par match accumulant aussi 4 blanchissages. Les divisions sont alors au nombre de 2 et comprennent une division des 6 clubs originaux et une autre, celle dite "de l'ouest",. même si Philadelphie est clairement à l'Est, 6 clubs d'expansion. Favell se blessant régulièrement dans les saisons suivantes font en sorte que Parent voit beaucoup d'action. Gardant 58 des 76 matchs de la saison 1968-1969 et 62 des 76 de la saison suivante avec un impressionnant % d'arrêts de .925. 

En 1971, Philadelphie, malgré le brio de Bobby Clarke, ne gagne autant qu'ils le voudraient et envoient Parent aux Leafs, dans un échange à trois clubs. Un choix de 1971, qui sera Rick Kehoe, est envoyé à Toronto aussi avec lui en retour de Bruce Gamble et une choix de première ronde qui sera Pierre Plante. Boston envoie aussi Rick MacLeish et Danny Schock aux Flyers qui recevront Mike Walton des Leafs. Parent est aux anges. Son partenaire comme gardien, à 42 ans, est son idole de toujours, Jacques Plante. Il sera son mentor. Plante vient de connaître une splendide saison pour son âge. Il devient alors meilleur et plus consistant. Il garde régulièrement avec les Leafs et a même de l'expérience en séries en 1972. 

Sans contrat à la fin de la saison, il se fait offrir de jouer dans l'AMH, avec les Screaming Eagles de Miami. Il devient même le premier joueur de la LNH à faire le saut dans la nouvelle Ligue concurrente. Mais la formation ne prend jamais forme et il jouera finalement avec les Blazers de Philadelphie. La défensive du club est si faible qu'il reçoit en moyenne 63 lancers par matchs. Mais forcément, il est impliqué dans le jeu plus que bien des gens. Et développe des habiletés au lieu de s'en décourager. L'AMH est malhabile dans ses négociations avec lui et il souhaite revenir dans la LNH. Mais pas comme Leafs. Toronto échangera les droits de Parent des Leafs contre son ancien coéquipier, Doug Favell et un choix de première ronde en 1973. 

Les deux saisons suivantes seront ses meilleures à vie, et pour plusieurs les meilleures d'un gardien de la LNH depuis longtemps. Il connait des saison de 73 matchs devant le filet en 78 parties et obtient 30 blanchissages en trois ans en saisons et en séries combinées. À sa première saison de retour avec les Flyers, il gagne le trophée Vézina et est si dominant dans la première conquête de la Coupe Stanley de l'histoire de la concession, mais aussi la première qui ne soit pas des 6 clubs originaux, ou la première des nouvelles équipes, c'est selon, qu'il gagne aussi le trophée Conn Smtyhe remis au joueur le plus utile des séries. Cette saison là, il avait débuté la saison avec un blanchissage contre Toronto et son ancien coéquipier Doug Favell. 

La saison suivante, il domine encore avec 12 blanchissages en saison régulière, une moyenne de 2.08 buts accordés par match et un % d'arrêt de .918. Il gagne un second trophée Vézina et un second Conn Smythe quand Philadelphie gagne sa seconde et dernière Coupe Stanley. Étrangement, les Flyers n'auront, dans l'histoire de leur concession, que 2 Coupes Stanley, mais 4 récipiendaires du trophée Conn Smtyhe remis au joueur le plus utile des séries. Reggie Leach, en 1976, marque 19 buts en 16 matchs, un record qui tient toujours. Dans une cause perdante, en finale contre Montréal, Leach devient alors l'unique joueur qui ne soit pas un gardien à gagner ce trophée. Jusqu'à Connor McDavid il y a deux ans. Le gardien Ron Hextall, en 1987, gagnait aussi le trophée Conn Smythe dans une cause perdante contre les Oilers. 

Parent, cette saison, ne garde que 11 matchs, affecté par un problème de disque dans les nerfs du cou qui l'affecteront jusqu'à la fin de sa carrière. Même en séries, il ne garde que 6 matchs et on lui préfère Wayne Stephenson en finale. Lors de ses trois dernières saisons, il gardera une moyenne de moins de 3 buts accordés par matchs dans une LNH qui change d'un style plus défensif à l'offensive de Guy Lafleur, Steve Shutt, Mike Bossy ou Marcel Dionne. 

Gardien se tenant principalement debout, quand le style devient papillon, et que son cou ne tient plus la route, il se retire en 1979, suite à une blessure à l'oeil contre les Rangers, en Février, qui met un terme à sa carrière. Il sera même aveugle d'un oeil pendant deux semaines. Il se retire à 34 ans. 

 Après aussi 608 matchs dans la LNH et une moyenne générale formidable de 2,55 à vie. La même année de sa retraite, en octobre 1979, les Flyers retire son #1 au plafond de leur aréna. Il restera dans l'organisation des Flyers longtemps, devenant mentor et conseiller de Pelle Lindbergh et Ron Hextall dans le futur. Probablement les deux meilleurs gardiens que Philadelphie ont eu depuis Parent. 

Il sera itntroduit au temple de la renommée en 1984.

Sera voté 63e meilleur joueur de la LNH dans toute son histoire par le Hockey News qui listait ses 100 meilleurs, en 1998. 

Il s'éteint dans son sommeil dimanche dernier, au New Jersey. 

Ait du fun là-haut, Bernie! Philly a toujours, TOUJOURS besoin d'un bon goalie.