Les Flyers ont congédié leur directeur gérant cette semaine. J'y reviens plus loin.
Dès leur entrée dans la LNH, en 1967, Philadelphie est une équipe "de tête". En effet, lors de l'expansion, les conservateurs premiers six clubs de la LNH veulent bien des nouveaux, mais pas dans leur division. Dans l'Est on a les 6 clubs originaux, dans l'Ouest, les 6 nouveaux. Les Flyers, malgré une fiche de moins de .500, terminent premier dès leur première saison, de leur division "Ouest".
Deux gardiens de 22 ans chacun, Bernard Parent & Doug Favell se partageront le filet et garderont des moyennes fort honorables de moins de 3 buts accordés à l'adversaire. Parent sera la gardien principal de la seconde saison, mais Philadelphie perd encore en première ronde des séries. Les Flyers ne jouent pas encore pour .500. Lors de la troisième saison, Parent est toujours le plus occupé des deux gardiens, mais le club joue encore moins en bas de .500 et ne fait pas les séries.
En 1970-1971, le nouvel entraîneur préfère Doug Favell. Philadelphie ne passe pas encore la première ronde, malgré deux gardiens aux excellentes moyennes. Lors de la saison morte, Parent n'est plus au goût du jour, on l'échange aux Leafs, en retour du gardien Bruce Gamble et d'un choix de première ronde qui deviendra Pierre Plante. Les Flyers sont lamentables en 1972 et ne font pas les séries. Même si Bobby Clarke est tout simplement formidable à sa troisième saison dans la LNH. Doug Favell sera le gardien #1 de la saison suivante mais les Flyers ne miseront plus jamais sur lui, malgré deux rondes de séries éliminatoires, une première dans l'histoire du club.
Après un flirt avec l'AMH, Bernard Parent, qui avait comme partenaire avec les Leafs son idole, Jacques Plante, apprend énormément de lui. Il revient avec les Flyers et passe d'assez bon gardien à fantastique superstar. Les deux saisons qui suivront lui feront non seulement gagner deux Coupes Stanley, les deux seules de l'histoire du club, mais il gagne aussi le trophée Conn Smythe remis au joueur le plus utile des séries. Sur ces deux saisons, il enregistre pas moins de 30 blanchissages (incluant les séries) et garde une moyenne de 1.89 buts accordés par match. Il partage aussi le Vézina avec Tony Esposito, ayant les mêmes chiffres que lui.
Mais en 1976, bien que le club se rende à nouveau en finale, contre Montréal, Parent a une importante blessure au cou qui le diminuera pour le reste de sa carrière. En 76-77 et en 77-78, Parent est encore dominant pour la moyenne, et en séries, on se rend les deux fois dans le carré d'As. En 78-79, Wayne Stephenson, qui s'imposait de plus en plus depuis deux ans, obtient plus de départ, mais Parent garde une meilleure moyenne. Cette année marque la fin de la carrière de Parent qui, en février, a une important blessure à l'oeil qui le blesse de manière permanente et l'oblige à la retraite. Philadelphie ne franchit pas le deuxième ronde avec Stephenson et Robbie Moore.
En 1979-1980, le jeune Pete Peeters s'impose et la saison suivante Peeters et Rick St-Croix sont remarquables devant le filet. Gardant les Flyers parmi l'élite de la LNH. Peeters accorde le but en surtemps à Bob Nystrom qui marque le début de la dynastie des Islanders, et leur fait remporter leur première Coupe Stanley en 1980 et les Flyers sont éliminés en seconde ronde en 1981. Mais ce ne sont pas les gardiens qui font la différence autant que la fascinante offensive.
Le tandem Peeters/St-Croix ne fonctionne plus tellement bien, déjà et Philadelphie ne traverse pas la première ronde des séries. En 1982-83, le jeune Pelle Lindbergh s'impose avec une moyenne de 2,98, mais les Rangers les balaient en 3 matchs de première ronde. L'année suivante, Lindbergh partage son temps devant le filet avec Bob Froese. Et Philadelphie est encore éliminé en première ronde. Par Washington, en 3 matchs aussi.
Mais la saison d'après, Pelle Lindbergh est tout simplement le meilleur gardien de la Ligue. Pour la première fois depuis Bernard Parent, les Flyers ont le meilleur gardien du circuit. Lindbergh mène son club en finale (mais perd contre Wayne et les Oilers) et il remporte le Vézina. Qui était donc le premier conseiller de Lindbergh avec les Flyers? Bernard Parent.
Pelle, avec son nouveau succès, s'achète la voiture de ses rêves, et se tue dedans, le jour des morts, le 11 novembre de la saison suivante. Il avait gardé 8 matchs et avait gardé une moyenne de 2,88. Philadelphie ne se relève pas de cette tragédie et même si ils terminent premier de leur division, ils ne franchissent pas le premier tour.
En 1986-1987, un jeune gardien de 22 ans, au tempérament bouillant fait vite oublier Lindbergh en gagnant non seulement le trophée Vézina, mais aussi en amenant à lui tout seul son club en finale, dans une cause perdante contre Wayne et les Oilers, (encore) et raflant le trophée Conn Smythe malgré tout. Hextall sera inégal mais toujours spectaculaire. Il sera flamboyant gardien #1 pendant trois ans avant de se blesser et de céder une saison à Ken Wregget. En 1991 et en 1992, il redevient #1. Mais il sera de la méga transaction amenant aux Flyers Eric Lindros des Nordiques en 1993. Dominic Roussel ne fait pas complètement le travail cette année-là. Tommy Soderstrom ne convainc pas non plus.
Hextall est ramené en 1994-1995 et fait très bien avec sa moyenne de 2,89. Il fait encore mieux la saison suivante avec une moyenne de 2,17. Il refréquente la finale en 1997, toujours dans une cause perdante, face aux Red Wings, après une splendide saison partagée avec Garth Snow. En 1998, Hextall, à 33 ans, est encore formidable avec sa moyenne de 2,17. Mais c'est John Vanbiesbrouck qui verra plus de temps de glace la saison suivante et qui fera mieux.
Vanbiesbrouck et Brian Boucher se partagent la tâche l'année suivante de manière assez brillante, mais les Devils éliminent en 7 matchs, après que les Flyers eût mené la série 3-1, dans le carré d'As. Ça fait trop mal. On fait le ménage.
Les trois saisons suivantes, on va miser sur Roman Cechmanek comme gardien =1. Qui ne fera jamais trop mal, mais le club ne va nulle part en séries. Robert Esche est le gardien #1 de la dernière saison avant la grève. On perd encore, dans le carré d'As. Au retour de la grève, Esche et Antero Niittymaki se partagent la tâche et ne font pas mal. Mais en séries: rien. Niittymaki est clairement #1 en 2007, mais Philly ne fait pas les séries. Martin Biron soutire le poste de #1 à Niittymaki et Philly atteint encore le carré d'As. Mais ce n'est pas le gardien qui les mènent là. Ce sont Richards, Umberger, Brière, Prospal et Carter qui sont lumineux. Même si Biron et Niitymaki font encore bien en 2009, on ne franchît pas le première ronde.
Si on atteint une surprenante finale en 2010, toujours dans une cause perdante, contre Chicago, le gardien n'y est encore pour rien. Brian Boucher, Ray Emery et Mike Leighton se partagent la tâche devant le filet et c'est Leighton qui sera le #1 en finale, bien qu'on alterne de temps à autre avec Boucher. On ne franchit pas la deuxième ronde ni avec Bryzgalov, ni avec Bobrovski. Steve Mason ne fait pas un gardien #1 convaincant dans les 4 dernières années. Brian Eliott s'affirme peu en gardien #1.
Le sujet du vrai gardien #1 à Philadelphie est devenue une blague de vestiaire. On la raconte depuis Hextall vers la fin des années 80.
C'est justement Ron Hextall qui a perdu son emploi de directeur général cette semaine. Principalement pour 4 raisons:
1-L'échange de Brayden Schenn aux Blues en retour de Jere Lehtera.
Pour être juste, ce ne sont quand même pas tous les échanges d'Hextall qui ont été mauvais. Mais celui-là ne le fait pas briller. Schenn a été échangé après une saison de 25 buts. Contre un joueur qui n'en avait jamais marqué plus de 14. C'était un geste "salarial" mais ça, amateur de hockey, on s'en calisse. Schenn est une superstar ailleurs. Et Lethera, le joueur de troisième ligne qu'il a toujours été.
2-Hextall n'a pas trouvé de nouveau Hextall.
Comme démontré, un solide gardien #1 n'existe plus depuis à peu près 30 ans, à Philadelphie. En raison des blessures, cette saison ne fait pas exception. 5 gardiens ont amorcé un match devant le filet cette saison. Aucun n'a complètement brillé. Pourquoi c'est Buffalo qui a mis la main sur Carter Hutton?
3-Avoir engagé David Hakstol.
Lorsqu'engagé, en 2015, on comprenait alors que le club allait s'orienter surtout défensivement. La surprise de l'absence d'un meilleur gardien parmi eux est d'autant plus grande. Les chiffres autour de Hakstol brillent principalement en défensive. Hasktol était formidable dans la NCAA mais ce succès ne se traduit pas toujours dans la LNH. Bien qu'il ait amené le club deux fois sur trois en séries, il n'en ont a jamais gagné une seule avec lui derrière le banc. Ça ne doit pas attirer les joueurs autonomes ni vouloir faire étirer les contrats à Philadelphie.
4-Toujours miser sur Hakstol.
Son congédiement est probablement lié au fait qu'il faisait toujours confiance à Hakstol. Les Flyers ne sont non seulement pas près de faire les séries, mais n'ont que trois clubs pires qu'eux dans toute la Ligue (Ari/Stl/LA) Deux de ses clubs ont limogé leur entraîneur. L'autre, on ne s'attendait pas à nécessairement mieux d'eux.
Philadelphie, oui.
Si un jour on trouve un gardien.
Entre autre.
La patience de Ron n'était plus bienvenue.
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