Les deux clubs ont, sur la glace et sur papier, pas mal ce qu'il faut pour gagner la Coupe.
Tampa Bay a connu l'une des meilleures années de l'histoire de la LNH l'an dernier en saison régulière. Tout le monde s'entendait pour les voir se rendre jusqu'au bout. Avec l'acquisition de Ryan McDonagh à la ligne bleue sans trop perdre quoi que ce soit, avec Kucherov qui connaissait une saison de MVP, avec la profondeur de 4 lignes pouvant produire et un gardien qui se mériterait le Trophée Vézina, on ne les voyait pas ailleurs qu'en finale.
Et pourtant, les Bluejackets de John Tortorella allaient leur infliger ce qu'ils n'avaient jamais subi de la saison, 4 défaites consécutives pour les envoyer au purgatoire des vacances. Ouch!
Cette année, maintenant qu'ils ont déçu BIG TIME à la Capitals de Washington, ils étaient en position de justement faire comme les Caps et de, sans être LE club spectaculaire de la LNH, être le club soulevant la Coupe en...enfin...sera-t-elle seulement soulevée?
Le fait est que la fenêtre d'opportunités, pour quelques clubs comme Tampa Bay ou Toronto, se ferme peu à peu.
Généralement, on prend trois ans pour bâtir le club qui vous fera gagner la Coupe.
Brian Burke, arrivé comme gérant à Anaheim en 2004, gagnait l'unique Coupe de la concession en 2007.
En 2006, Pittsburgh ne faisait pas les séries éliminatoires. En 2009, le club gagnait sa première Coupe depuis celles de Mario Lemieux en 1991 et en 1992.
Les Black Hawks ne faisaient pas les séries en 2007 mais gagnaient leur première de 3 Coupes en 6 ans en 2010.
Les Kings, qui n'avaient jamais gagné de Coupe, ne faisaient pas les séries non plus en 2009, mais gagnaient aussi leur première de 2 en 4 ans en 2012.
Et je ne survole que les dernière années.
En 2017, Tampa Bay était écarté des séries. L'an dernier pouvait facilement être la leur. Cette année aussi. Cette fois, c'est la Covid qui vient leur mettre le bâton dans les roues. Un virus si minuscule qu'il est sans couleur et n'est épais que de 700 nanomètres. Pour vous donner une échelle, l'épaisseur d.une feuille de papier est de 100 000 nanomètres. Vous dire si c'est petit. Et son impact est si grand...
Jon Cooper a tout gagné comme entraîneur. Le championnat des États-Unis Junior B, 2 Coupes Robertson donné au meilleur club de la OHA, le trophée de l'entraîneur de l'année dans la NAHL, la Coupe Clark dans la United States Hockey League, la Coupe Calder dans la AHL. Sa dernière saison comme entraîneur dans la AHL montrait une fiche de seulement 18 défaites en 65 matchs avant qu'il ne soit recruté dans la LNH. Où il n'a que bien fait.
Deux ans après avoir été nommé entraîneur du Lightning, il le menait en finale contre Chicago. Qui auraient le meilleur sur Tampa Bay, en 6 matchs.
Mais l'an dernier, alors que son club menait 3-0 en première période contre Columbus, les boys auront trouvé le moyen de perdre le match. Et ne plus jamais gagner hors saison par la suite. Cooper doit trouver ce moyen, hors saison, il l'a déjà fait. En 2015.
Alors que la Ligue change excessivement vite et que les joueurs ne restent plus très longtemps avec les mêmes clubs, comme le baseball au tournant des années 80, un entraîneur doit s'assurer de garder les vestiaires, toujours composés de nouveaux visages, en chimie parfaite. Ce n'est peut-être pas toujours le cas dans le vestiaire de TB.
La Ligue favorise la parité et ça fonctionne assez bien. Vegas est tout de suite devenu un club compétitif. On aurait pas dit de Philadelphie que c'était un club à surveiller il y a 2 ans. Les Rangers, disant ouvertement être en reconstruction, se sont vite rebâtis assez fortement. Rien ne sera tellement facile pour des clubs comme TB ou Tor. Tous deux, dans la même division en plus, ce qui multiplie les duels intenses et d'importance entre eux.
De plus, l'expansion de 2021, c'est presque demain. Si il n'y a pas de Coupe cette saison, ET TB ET Tor devront protéger 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien. TB pourra-t-il garder McDonagh, Hedman, Sergachev et Coburn? Pourront-ils encore payer Palat, Stamkos, Vasilevski, Kucherov, Gourde, Johnson, Hedman, Killhorn et McDonagh au même prix qu'ils le sont en ce moment?
À Toronto, c'est pire. 4 de leurs joueurs, à eux seuls touchent grugent 40 millions du budget de l'équipe. Tavares, Nylander, Matthews et Marner sont certes, talentueux, mais personne dans le lot n'a jamais fait plus qu'une ronde en séries éliminatoires. Tavares, une fois, 11 matchs en 2 rondes. En 2016. En Islanders. Surprenant les champions de la division Atlantique, les Panhers de la Floride, en première ronde avec 3 de leurs 4 victoires gagnées en surtemps.
Les joueurs et le agents ont plus de pouvoir en ce moment dans la LNH que jamais auparavant. Depuis que les salaires sont publics, le pouvoir est tout à eux. Vous pensez qu'ils ont vraiment envie de revenir jouer en ce moment?
Si on vous donnait 10 millions pour rester chez vous pour jouer à Call of Duty contre Patrick Laine et faire ce que vous voulez dans la vingtaine, vous ne seriez pas mort de rire?
"Ensemble, en Arizona, what do you say?" |
Les contrats de Nylander et de Matthews se terminent en 2024. Tavares et Marner, un an plus tard. Si le succès en séries n'arrive pas pour Toronto dans les trois prochaines années, Nylander et Matthews pourraient simplement choisir d'aller là où ça les inspire.
"Si ça gagne pas d'ici 2 ans, décolle, dude" |
"2 ans, dude, max" |
Nous ne sommes plus dans les années d'Yzerman, le joueur, les années 80. La LNH a changé.
La business de la LNH a changé. Le pouvoir a changé de mains.
En 2024, trois de ses joueurs n'auront qu'autour de 26 ans.
La NBA, en ce moment même, reconstruit la force de ses concessions en seulement deux-trois ans.Ça n'échappe pas aux agents de la LNH. Dont le commissaire Bettman est issu de la NBA.
"C'est maintenant, Fred" |
Et le gardien des leafs, le très surestimé Frederik Andersen, son contrat se termine en juillet 2021. Est-il le poulain pour tenir la défensive des Leafs? Si oui, la fenêtre d'opportunité est plus courte encore que prévu. C'est cette année ou l'an prochain. Morgan Rielly sera aussi à resigner au même moment qu'Andersen. Que fera-t-on?
Les fenêtres d'opportunités pour Tampa et Toronto, c'est cette année et l'an prochain.
Maximum.
Et cette année est lourdement handicapée...
Dommage pour ces deux concessions aux talents certains.
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Les arbitres seront en contact avec Toronto afin de consulter la reprise vidéo en ce qui concerne votre commentaire. Vous serez publié bientôt n'ayez crainte (à moins d'être parfaitement incohérent).