J'ai été un très fervent partisan des Nordiques de Québec.
Je suis né en même temps que la concession et quand celle-ci a atteint la LNH, je commençais tout juste à me passionner terriblement pour ce sport. J'avais 8 ans. Je les ai adoré, même poches, jusqu'à leur mort, en 1995. Mais je dois avouer que ça faisait déjà 2 ans que j'avais fait mon deuil des Nords, alors. Ils reviendraient dans la LNH que je ne pourrais plus en être partisan. Je ne suis plus de la région, ce ne serait plus la même chanson, et si, par malheur, un Péladeau mettait sa griffe là-dessus, ce serait un rebutoir plus fort encore pour trouver une manière de les aimer. Ils deviendraient plus facilement des rivaux à battre, maintenant fan des Canadiens que je suis.
Je suis passé à l'Ouest.
Mais du temps que j'adorais le Fleurdelysé (qu'il était beau ce gilet!), il devenait immanquable de ne pas noter la détestation que certains joueurs, les arbitres aussi, détestaient à avoir à venir jouer dans le 418. Les arbitres avaient peut-être des bonnes raisons d'haïr faire le détour par Québec puisque l'entraineur, très longtemps, Michel Bergeron, leur hurlait des bêtises continuellement, ce qui ne peut jamais faire de bonnes intentions pour les gens qui ont le dernier coup de sifflet. De plus, les partisans, les gens de la ville, ne s'exprimaient pas vraiment en anglais. Ça irritait joueurs, entraineurs et arbitres de ne pas se faire comprendre nulle part et de ne pas comprendre ce qu'on pouvait leur crier comme reproches. Québec leur était un irritant. Et le club bon ou mauvais, l'aréna était toujours plein. Donc ça en faisant du monde pour crier. Et quand les Nordiques étaient mauvais, vraiment mauvais, au moins 5 ans, les matchs pouvaient tellement être plates pour les arbitres que d'officier des matchs de 8-3 ou de 11-2 ne devait pas être très palpitant.
Il y avait eu ce crétin de partisan qui avait sauté sur la patinoire contre Buffalo, parfaitement saoûl, et Rob Ray, rien de moins, craignant à juste titre une attaque criminelle, lui avait donné la volée de sa vie du banc. Deux autres fois, dans le cadre de défis universitaires, on avait réussi à déjouer toutes les sécurités pour en arriver à ses fins. La première fois, un étudiant, faux joueur de hockey, avait fait une partie du réchauffement, parmi les vrais Nordiques. Réussissant plusieurs tours de glace avant qu'on ne l'expulse. L'autre fois, c'est la pire, on avait réussi à placer un cochon sur la patinoire. Pauvre bête. Mais comment avait-on réussi à faire entrer dans le Colisée un porc de cette taille? Et le grand patron, c'était Marcel Aubut. Rien, mais RIEN, pour aider à gagner une certainedignité.
Ron Sutter, Greg Millen, Alan Haworth, Michel Dion et tellement d'autres joueurs ont vite demandé à aller jouer ailleurs lorsque passé par les Nordiques. Dean Talafous avait préféré prendre sa retraite quand il avait appris son échange des Rangers aux Nordiques et que Québec ne comptait que le "louer" jusqu'à la fin de la saison 1981-1982. Le con. Québec serait du carré d'As cette année là. C'était honteux de devenir un Nordiques. Et pire dans les 5 années de totale déconfiture, fin 80 début 90. Québec était la ville où on ne voulait pas jouer. Une punition pour hockeyeur.
C'est entré assez clairement dans la têtes des racistes Lindros.
Puis, quand Québec a bâti son club pour gagner la Coupe ailleurs (est-ce que ça rime trop avec loser?) c'est un autre club, importé de la défunte AMH, qui semblait l'endroit où on ne voulait pas jouer: Hartford. Le joueur qui a énoncé la chose le plus clairement a été Brendan Shanahan qui avait clairement dit qu'il ne voulait pas y jouer. Mais qui en portait l'uniforme. Il m'avait souverainement déplu. Pauvre petit millionnaire malheureux. Les Whalers, dès son arrivée avaient alors choisi d'en faire leur capitaine. Ne serait-ce que pour lui greffer un semblant d'intérêt dans le coeur. Mais on le voyait jouer si déprimé, c'était Si Sisyphe poussant sa boule. Il semblait souffrir simplement à porter le gilet. Il a tout de même marqué 44 fois et obtenu 78 pts à sa première saison. Mais avait passé l'été à essayer de convaincre tout le cliub de l'envoyer ailleurs. Il n'avait joué que 2 matchs, la saison suivante avec les Whalers avant qu'on ne l'échange, avec Brian Glynn, aux Red Wings, en retour de Paul Coffey, Keith Primeau et un premier choix qui deviendrait Nikos Tselios. Quand il a gagné ses 3 Coupes avec Detroit, je ne pouvais pas me réjouir pour lui. Je le trouvais gâté pourri.
Shanahan était passé des Blues aux Whalers en retour de Chris Pronger, un autre petit cul doré. Quand Pronger est passé des Blues aux Oilers d'Edmonton, c'était la fin du monde pour sa douce. Malgré une superbe et une très improbable finale de la Coupe Stanley ou Pronger avait été assez formidable pour peut-être même gagner le Conn Smyth dans une cause perdante (21 pts en 24 matchs et le premier but de l'histoire de la LNH sur un tir de pénalité), il avait profité de l'été pour convaincre son gérant de l'échanger. Ça en faisait un bon prince pour sa princesse mais un maudit pion poche pour les fans. Une merde. Doug Weight, un Étatsunien, un autre capitaine malheureux. avait aussi exigé de quitter Edmonton. Le message étant clair, Edmonton , c'est plate. Tellement gentil pour les locaux.
Edmonton, devenant aussi très poche avec le temps, au moins 5 ans eux aussi, reste l'une des destination les moins populaires de la LNH. Moins depuis l'arrivée des merveilles Draisatl et McDavid, mais jusqu'en 2015, Edmonton était l'endroit où personne ne voulait jouer dans la LNH. Suivi dans l'ordre par Winnipeg, (ville trop plate), Buffalo (Club trop poche), Ottawa (club trop poche) et Toronto (trop de pression et club, alors, trop poche).
Il serait juste de dire, de nos jours, que Columbus est l'endroit où personne ne voudrait en ce moment jouer.
Sergei Bobrovski, Artemi Panarin, Steve Duchesne, Josh Anderson, Pierre-Luc Dubois, ont tous fui la bateau piloté par un John Tortorella dont le style n'est vraisemblablement plus au goût du jour. Patrick Laine n'a pris que 2 matchs avant de goûter au 3 minutes de jeu en troisième période, visionné principalement du bout du banc. Choix de Torto. Max Domi peine à rayonner là-bas. Il a marqué 45 fois en deux saison à Montréal. Et obtenu 72 pts à sa première, il y a deux ans, dans le chandail du Canadien. 20 pts de plus que sa meilleure saison dans la LNH, sa première, en Arizona. À Columbus, il est terrible avec ses 6 pts en 16 matchs et sa fiche de -7.
"Fuck you! fuck you! fuck Jones!" |
J'ai un curieux feeling que si on sondait, anonymement, les joueurs de la LNH avec la question "where would you be the saddest to be traded at?" la réponse serait clairement Columbus.
Devenu un mouroir à talents.
Et en raison du tonitruant monsieur derrière le banc.
Remplaçable, à mon avis. Chaque style fait son temps.
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Les arbitres seront en contact avec Toronto afin de consulter la reprise vidéo en ce qui concerne votre commentaire. Vous serez publié bientôt n'ayez crainte (à moins d'être parfaitement incohérent).