Je n'aime pas complètement l'expression easy-go-lucky. On disait ça de Pierre Larouche. Mais je comprends ce qu'on veut évoquer. On veut en quelque sorte dire que "Tout ce qu'il touche, lui réussit, et ça ne semble même pas un effort, c'est naturel." Aussi bien dire le talent lui est naturel. Easy, ça veut dire facile, même les "easy go luckies" travaillent fort pour y arriver.
Selon moi. Peut-être naïvement.
Je vais quand même vous parler de deux joueurs qui étaient leur concession. Entièrement.
Wayne Gretzky a bien entendu transformé les équipes qu'il a fréquenté, mais je n'ai pas envie de vous parler de ce héros athlétique, déchu socialement cette année.
Le premier dont je veux vous parler, et qui m'a donné l'impression de carrément être l'enfant chéri de l'organisation, était un superstar des Bombers de Flin Flon, dans l'OHJL, vers la fin des années 60. Mais le jeune Bobby Clarke est diagnostiqué atteint de diabète de type 1. Et malgré ses 185 pts en 45 matchs, 168 et 137 pts dans deux saisons de 51 matchs, la santé du joueur de centre effraie la LNH qui veut une assurance médicale, écrite de la main d'un médecin, pour qu'il puisse jouer dans la LNH, sans crainte. Mais même avec cet avis favorable, le doute subsiste. Et toute la première ronde de sélection au repêchage de 1968, les équipes passent par dessus et ne le repêchent pas. Les Flyers sont dans la Ligue Nationale depuis seulement un an, et leurs 2 premiers choix à vie ont été Serge Bernier des Éperviers de Sorel et le défenseur Al Sarrault de Lumber Kings de Pembroke, en 1967. En première ronde de 1968, même Philadelphie passe deux fois par dessus Bobby Clarke en choisissant les ailiers Bob Currier au 6e rang et Lew Morrison au 8e. Il faudra attendre la 2e ronde, et le 17e choix pour choisir Clarke, après avoir refusé deux offrent, des Red Wings et des Canadiens de Montréal, qui voulaient prendre le risque Clarke.
Ce sera leur plus beau coup à vie.
Il jouera 1280 matchs dans la LNH, tous comme Flyers, ne ratant les séries que 2 fois en 15 ans. Sera l'unique capitaine des deux conquêtes de la Coupe Stanley gagnées en 1974 et en 1975, les deux premières d'un club qui n'était pas des 6 originaux, à soulever le trophée le premier, gagnera le trophée Hart remis au joueur le plus utile de la LNH, 3 fois, gagnera le Selke en 1983 pour son talent défensif, totalisant 1329 points, 400 buts, 929 passes et sera introduit au Temple de la renomée dès 1987. 3 ans après sa retraite. Après une honorable saison de 60 pts en 73 matchs, à 35 ans.
J'ai commencé à suivre assidûment avec passion le hockey de la LNH en 1980. J'ai donc connu ses 5 dernières années en direct. Et la manière donc on s'agitait autour de lui, je voyais le coeur d'un club comme je ne le voyais pas nécessairement ailleurs. Tout était articulé autour de lui. Toutes les conversations avec les officiels l'impliquaient. Il avait un immense "C" de capitaine sur la poitrine et ça faisait du sens. C'était affirmé et visuellement confirmable. Leader complet.
Il était si important pour l'organisation qu'à partir de 1978-1979, il était même joueur-entraineur. Phénomène extrêmement rare. Dès 1985, l'année suivant sa retraite, on le plaçait dans la chaise du directeur gérant. Et les Flyers atteignaient la finale la même année et deux ans plus tard, dans des causes perdantes. En 1990, il était limogé de son poste et aussitôt réengagé dans le même rôle avec les North Stars dy Minnesota qui allaient aussitôt atteindre, de manière surprenante, la finale, face à un autre immense leader : Mario Lemieux. Clarke reviendrait Flyers dès 1992, dans le rôle de vice-président, fera un passage comme premier directeur gérant des Panthers de la Floride, puis reviendra dans son rôle de vice-président des Flyers. Dont il est encore une partie du coeur.
Mario Lemieux, C'est l'autre joueur, auquel se statut ne me fait aucun doute. Son talent n'a pas besoin de vous convaincre. Bien que les blessures l'aient largement handicappé dans sa carrière. il a quand même réussi à jouer dans la LNH, 1022 matchs, marquant 1895 pts, 766 buts et 1129 mentions d'aide. Il était rien de moins que magnifique. Magique. Spectaculaire. Irremplaçable. Mais quand il est revenu, en 1999, après une première retraite, et une rapide introduction au Temple de la Renomée, les Penguins sont en faillitte. Il achète donc le club, et son club-école. Difficile de ne pas incarner la concession davantage, il t'appartient. Il jouera jusqu'à l'arrivée d'un autre joueur d'exception, Sidney Crosby, qu'il "gardera" à la maison un an et avec lequel il joue sa dernière saison, question de lui passer dignement le flambeau. Il avait aussi logé Jaromir Jagr et Marc-André Fleury à leur saisons recrues.
Mario vend quelques parts des Penguins, avec lesquels il gagne 3 autres Coupes Stanley, autre que les deux premières où il avait les deux fois été gagnant aussi du Conn Smythe, mais reste propriétaire majoritaire jusqu'à il y a quelques semaines.
Où il a vendu...pour 2 milliards...
2
milliards.
Au groupe d'affaires Hoffman.
Immense Mario.
Concessionnaire Clarke.
Deux joueurs qui ÉTAIENT leur club.
Il y en a surement d'autres, (Sakic, Yzerman, etc.) mais ces 2 là étaient enfants-roi là où ils ont joué. Et dans la continuité organisationelle. Qu'ils ont trainé sur leurs épaules, un temps.
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