mercredi 17 août 2016

Avalanche Estivale

Disons le tout de suite: je n'aime pas du tout Patrick Roy. D'aucune manière.

Nos destins ont fait en sorte que nous nous sommes croisés à quelques reprises à Ste-Foy, plus jeune. Mon père, dans la vingtaine, et sa mère Barbara, au même âge avaient tous deux travaillés ensemble et quand Patrick gardait les buts pour les Gouverneurs de Ste-Foy dans le Midget AAA, (avec Sylvain Côté à la ligne bleue), je jouais jouais Atome et quand on se croisait dans les arénas, mon père et sa mère se jasaient tout le temps.

Déjà, je lui trouvais un air extrêmement arrogant. Je le savais qui idolatrait le même gardien que moi (Daniel Bouchard dont il copierait et rendrait meilleur encore le style papillon) et qu'il avait aussi de tatoué sur le coeur la même équipe que moi: Les Nordiques.

Ce sentiment fût doublé d'un sentiment de traîtrise quand ce fût Montréal qui le repêcha par la suite et qu'il venait "nous" faire chier devant le filet des Canadiens.

Pour ajouter l'insulte à l'injure, Daniel Bouchard, alors à l'embauche des Nordiques, allait sans le réaliser, donner la motivation manquante à Roy quand, après que les Nordiques eût pris les devants 2-0 contre Montréal en série, une année où Québec avaient tout pour se rendre plus loin en séries, en disant "On a trouvé le point faible de Patrick Roy".

No you did not.

Montréal ne perdra plus un match contre Québec en séries suite à la déclaration, cette année là, et  gagnera même une Coupe que les Nordiques auraient pu avoir plus facilement encore.

Quand Mario Tremblay a été engagé comme entraîneur de Montréal, Roy a eu une attitude de super marde en disant, arrogance et suffisance encore, "j'ai dû aller prendre une douche pour m'assurer que je ne rêvais pas". Comment vouliez vous qu'un entraîneur respecte une telle fiente par la suite?

Devenu un Avalanche, il était tout aussi détestable. Premièrement parce qu'il rendait la dignité confuse. Les "anciens Nordiques" gagnaient bien la Coupe, mais Roy n'aurait jamais été échangé aux Nordiques de Québec si ils avaient encore existé. Et Roy, en enfant-roi, avait demandé à être échangé, ce qui légitimisait les joueurs-roi que nous connaissons parfois de nos jours.

Au Colorado, il n'était pas à une connerie près non plus. Il allait se battre contre les gardiens des Wings, n'ayant jamais le dessus, et n'ayant jamais l'air intelligent. Il allait faire du hot-dog qui se retournerait contre lui et son équipe, il dévisserait une porte lorsque confirmé cocu et détruirait une télé dans le bureau de l'entraîneur, comme un enfant de 8 ans.

Bref, il avait encore tout pour que je le méprise.

Sa carrière d'entraîneur par la suite a amplifié toute ce que je déteste chez lui, un menteur/manipulateur, un show off. Un enfant.  

Dès son premier match dans la LNH derrière un banc, il refaisant le gland.

Là où je l'ai admiré toutefois c'est dans l'audace de retirer le gardien avec plus de 2 minutes à jouer. Ça n'a pas toujours fonctionné, mais ça a changé la manière de penser le hockey en fin de match.

Mais un bon flash ne fait pas romance.

Je n'aime pas du tout Patrick Roy pour ce qu'il est, comme individu.

À sa première année comme entraîneur de l'Avalanche, il a très bien fait. Il a même ajouté un trophée à sa collection comme entraîneur de l'année. L'effet nouveau, le sang neuf derrière le banc a marqué le club. On ne peut lui enlever un vrai sens de la compétition, un côté féroce qu'il passe à ses joueurs. Dès sa première saison, le club faisait les séries et livrant 7 matchs très serrés au Wild en première ronde.

Mais dans les deux suivantes, peu de raisons nous ont été donnés par le club de penser qu'il y avait là un entraîneur pour lequel on voulait se donner.

Paul Statsny, Ryan O'Reilly et Mikkel Boedker, tous en âge de bien livrer dans la LNH, ont tous souhaité vivre ailleurs et ont été exaucés. On a misé sur Berra et Pickard devant le filet, mais le développement des deux reste faible. Varlamov est toujours l'homme de confiance avec son drôle de style, plus Hasek que Roy.

Avant la prochaine saison, avant même le repêchage, au Colorado le plan devait resembler à ceci:
-Obtenir des joueurs d'expérience afin d'épauler les plus jeunes
-Continuer le développement de jeunes talents
-Anticiper où le club sera à la date limite des échanges: vendeur, acheteur ou neutre?
-Évaluer les contrats venant à échéance en fin de saison
-Garder en mémoire qu'un repêchage d'expansion forcera tout le monde à protéger un certain nombre de joueurs mais à en laisser partir d'autres aussi.

Ajoutons maintenant : trouver un nouvel entraîneur.

Il sera très dur pour le Colorado de faire les séries l'an prochain, voire impossible. Il faudrait beaucoup, beaucoup de chance. Des blessures importantes dans d'autres club par exemple.
Roy n'a probablement pas envie d'une troisième année de suite derrière le banc d'un club qui mûrit lentement.

Ce n'est pas dans son tempérament.

Quand les Canadiens ont commencé leurs années de misère, Roy a demandé à sortir.
Quand Roy a quitté la LNH, l'Avalanche commençait ses années de misère.

Il y a un pattern ici.

Roy ne laisse pas la défaite s'approcher de son ego.

C'est là que je le déteste. Dans son ego.

Cet ego qui l'aveugle et qui en fait le contraire d'un héros sportif.

Quitter l'Avalanche, ok, pourquoi pas? il est libre de le faire, mais maintenant? à trois semaines du camp d'entraînement?

Ça c'est couillon, lâche. Égoïste. Les avalanches estivales sont rares, Personne ne l'a vu venir.

Joe Sakic, son patron était en vacances à l'extérieur quand il a annoncé son départ de l'Avalanche.

J'ai revu Patrick Roy, le gardien des Canadiens, qui donnait un coup de bâton derrière les genoux de Sakic quand il jouait pour les Nordiques.

Joe Sakic, le contraire de l'égoïste.

Joe Sakic qui venait de lui repêcher une émule de l'ancien #19 en Tyler Jost.

Roy a continué à faire chier un Nordique.

Patrick Roy n'était pas investi dans le club (dont il s'était assuré plusieurs postes de contrôle mais qui ne bougeait pas assez vite à son goût, en bon contrôle freak), il était investi dans ce que le club pourrait contribuer à sa propre légende.

Il y était par ego.

En quelque sorte, il a encore fait un move de junior.

Parce que mentalement, il en a encore l'âge.

Savoir gagner c'est aussi savoir perdre.

Ça, Roy ne veut pas le savoir.

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