mercredi 26 juin 2013

La Victoire des Justes

Quand les Mighty Ducks d'Anaheim, inspirés par l'instinct brutal de Brian Burke ont remporté la précieuse Coupe Stanley en 2007, nous étions plusieurs à nous inquiéter de la technique "gagner à coup de hache".

Mais c'était du hockey pas du curling disaient les moins subtils. Reste que voir un talent comme celui de Scott Niedermayer vouloir se battre aux poings avec un talent comme celui de Pavel Datsyuk qui ne demandait rien de tout ça, n'était pas ce qu'il y avait de plus chic de ce merveilleux sport collectif qu'est le hockey.

Puis arriva 2011, L'année de la Ugly Cup où les Bruins de Boston ont cochonné ce beau sport du premier match à la dernière victoire de la saison.  Sous les ordres d'un instructeur ne contrôlant en rien son vestiaire et avec la complicité d'un tandem, Murphy/Campbell, plus-que-douteux au comité de discipline et dont le fils Campbell ferait parti de la formation gagnante de la Coupe, Boston, qui avait tout de même quelques perles au sein de sa formation, allait ternir l'image de la ligue avec un style de jeu intimidant même les officiels.

 Encore aujourd'hui, il est difficile de savourer pleinement le talent d'un Krejci, Bergeron, Rask ou Seguin sans sacrer tout de suite après sur un coup de coude de McQuade, une obstruction de Boychuk, un coup de poing de Chara ou la face de Rat Marchand. Ces gestes et ces joueurs, encore aujourd'hui très timidement punis par des officiels complètements avalés par la rudesse bostonienne semblent dicter la voie à suivre pour le hockey de demain qui, jusqu'à cette semaine encore, devrait nous faire nous habituer à voir des finales où les deux plus beaux talents des deux clubs patinent avec des commotions cérébrales cachées sous leurs casques.

Et bien non!

Les Black Hawks de Chicago ont servi la médecine que les Bruins servent habituellement à leurs adversaires. À chaque trois coups vicieux des Bruins ont appelle une punition. Lors du 5ème match à Chicago, alors que la série était 2-2 et que le match en fin de troisième était à 2-1 en faveur des Hawks, Michael Frolik a donné un violent croc-en-jambes au défenseur de Boston Torey Krug, ce qui aurait dû être un 2 minutes de pénalité facile, mais comme le karma est une pute, n'en a pas été une, et qui a donné la chance à Dave Bolland d'avoir l'espace pour lancer la rondelle dans un filet désert mettant le match hors de portée, 3-1 et donnant du même coup les devants aux Hawks 3-2 dans la série, les rapprochant à une victoire de la vénérée coupe.

Lundi soir avait lieu ce 6ème match de la série qui pouvait faire de Chicago les néo-champions de la Coupe Stanley 2013. Toutefois, le match a nettement été dominé par Boston. La première période surtout. Malgré la victoire in extremis des Hawks, j'aurais donné deux étoiles aux Bruins (Lucic et Seguin) et la première étoile, ainsi que le titre de joueur le plus utile aux Séries à Duncan Keith des Hawks. Ce dernier à joué le plus beau match de la part d'un défenseur que j'ai eu la chance de voir de ma courte vie de 41 printemps de hockey. Pas nécessairement parfait ni spectaculaire mais outre une erreur grossière sur le second but de l'adversaire, un match splendide.

À 1:19 de la fin, Boston avait gagné et il y aurait un 7ème et ultime match.
À 1:16 Chicago convergeait à 4 attaquants vers le but comme on se doit de le faire en fin de match, le gardien retiré en faveur d'un attaquant supplémentaire, et créait l'égalité.

TOUT LE MONDE, s'attendait alors à une période supplémentaire mais c'était sans compter sur l'énergie du 4ème trio des Hawks qui allait donner la victoire sur un beau jeu allumé à trois Kruger-Oduya-Bolland (encore lui) et l'histoire de 17,7 secondes se tranformait en conte de fée pour les Hawks qui allait faire taire cette foule odieuse qui avait eu le culot de huer un joueur adverse retraitant au banc après avoir saigné toute sa joue gauche sur la patinoire.

Ça en dit long sur le grotesque de cette organisation qui a aussi contaminé ses tristes fans.

C'était la victoire du hockey contre la brutalité et l'intimidation.
Et probablement la faute des arbitres du point de vue des Bruins.
Vous remarquerez que depuis cette Ugly Cup où la ligue avait beaucoup aidé avec ce type raisonnement, "rien n'est jamais de la faute des Bruins."

Up
Your
Butts
Boston.

Les bons gars ne finissent pas toujours dernier.
Chicago a répété son exploit de 2010.
Boston a merdé et c'était très bien ainsi.