mercredi 27 avril 2022

Guy Lafleur (1951-2022)

Né à Thurso, dans le secteur de Gatineau, il se rend ponctuellement à l'aréna locale, avant son ouverture, pour y entrer par effraction et y patiner tout en décochant des lancers dans des filets déserts, tout en prenant bien soin de tout remettre comme si personne n'y était passé, malgré les évidentes marques de patin sur la glace forçant le resurfaseuse à repasser sur la glace. 

À 12 ans, il domine complètement son sport. On le fait jouer avec les plus vieux. Il est plus rapide, comprend mieux le jeu que les autres et à déjà un lancer foudroyant. Grandissant en ne manquant aucun match des Canadiens, il est fasciné et inspiré par Jean Béliveau et portera son #4 chaque fois qu'il le pourra. À 14 ans, il joue avec les 18 ans, À 15, on le fait jouer pour les As de Québec où il y joue deux saisons et 8 matchs, marquant 81 buts, obtenant 80 mentions d'aides pour 161 pts en 100 matchs. 

La toute naissante Ligue Junior Majeure de Hockey du Québec le prend à l'âge adulte, avec les Remparts de Québec. Il y fait dès sa saison recrue 170 pts, dont 103 buts et aide son club à atteindre la finale de la Coupe Memorial (Perdu contre le Canadien Junior de l'Ontario avec Gilbert Perreault, 1er choix de la LNH, l'année suivante). Pour gagner leur passeport pour la Coupe Memorial, Guy, avec les Remparts, avait marqué 43 pts, dont 25 buts, en 15 matchs. L'année suivante, il marque 130 fois, obtient 209 pts. Les trois premiers marqueurs de la Ligue sont des Remparts, Lafleur, Michel Brière et André Savard, et ceux-ci terminent premier, 32 points devant les plus proches poursuivants. Le record de 130 buts ne sera battu, par 3 buts, que 13 ans plus tard, par Mario Lemieux. Totalisant encore 43 pts (en 14 matchs, 22 buts) les Remparts accèdent encore à la Coupe Memorial, récompensant la meilleure équipe canadienne Junior au pays. Cette fois, dans le tumulte, les Remparts gagne cette Coupe Memorial, haut la main. 


Montréal, après avoir gagné 5 des 7 dernières Coupes Stanley, magouille auprès d'un gérant novice pour obtenir le premier choix au repêchage de 1971, dans la LNH. Le timing est parfait, Béliveau prend sa retraite et passe la flambeau au point de loger Lafleur chez lui, à ses débuts. Il lui propose de prendre son #4, mais celui-ci refuse et prendra le #10.

Il débute à Montréal, en même temps que Ken Dryden, que le nouveau capitanat d'Henri Richard et que le nouvel entraineur, Scotty Bowman. Il obtient 64 pts, en 73 matchs, à 19 ans. La saison suivante, il obtiendra 55 pts, en 69 matchs et 28 buts. Mais il gagne sa première Coupe Stanley. Avec un modeste 8 pts, en 17 matchs.

Sa troisième saison, il totalise 56 pts en 73 matchs, et 21 buts. Ce seront ces trois uniques saisons, casqué. Au début de la saison 1974-1975, il joue "avec pas de casque". Il hérite vite du surnom du démon blond et obtient la première de 6 saisons consécutives de 50 buts ou plus (53) et de plus de 100 pts (119). Les saisons qui suivent, il marque 56, 56, 60, 52 et 50 buts et totalise 125, 136, 132, 129 et 125 pts. Il gagne le championnat des marqueurs en 1975-1976, en 1976-1977 et en 1977-1978, le Leaster B.Pearson, en 1975-1976, 1976-1977, 1976-1977 et 1977-1978. Il gagne le Hart, remis au joueur le plus utile de la LNH, deux ans de suite, en 1976-1977 et en 1977-1978.  Il signe aussi son nom 4 fois de plus sur la Coupe Stanley, entre 1976 et 1979 tout en gagnant le Conn Smtyhe de 1977, l'année légendaire des Canadiens de seulement 8 défaites*. 


Cette année-là, un match mythique le placera au coeur de l'action.

Nous sommes au 7ème match de la demie-finale entre les Bruins de Boston, de l'entraîneur obscène, Don Cherry et les Canadiens de Montréal. Le club gagnant ira faire face aux Rangers de New York, en finale. 


Au défunt forum de Montréal, Rick Chartraw écope d'une pénalité pour bâton élevé et Rick Middleton en profite pour marquer son 3ème des présentes séries. Mais Bob Miller est au cachot pour avoir accroché, plus tard dans la même période, et Jacques Lemaire fait 1-1 en avantage numérique aussi. En 2ème, la capitaine Wayne Cashman fait 2-1, 27 secondes au début de cette période. Il doublera l'avance aussi, avec moins de 4 minutes à faire en deuxième. Middleton a 3 pts, c'est 3-1 Boston. On se vengera peut-être enfin d'années d'humiliation face aux Canadiens, une fois pour toute. Mais en troisième Mark Napier, aidé de Lafleur, fait 2-3 et Guy Lapointe, profitant d'une pénalité à Dick Redmond pour avoir accroché, encore aidé de Lafleur, créé l'égalité deux minutes après l'autre. Sauf que Rick Middleton, encore lui, avec moins de 4 minutes à jouer, donne les devants 4-3 aux Bruins. Ça semble cuit pour Montréal. Mais avec 2:34 à jouer, Boston se fait prendre avec trop de joueurs sur la glace. 


Pour le restant de leur existence les mots "too many men" sont hantés à Boston. Pendant cette avantage numérique, avec 1:14 à faire, Guy Lafleur marque un but typique de sa part, signature qui lui collera à la peau jusqu'à sa mort, créant l'égalité et électrisant le Forum comme jamais. 

En supplémentaire, Mario Tremblay sert une passe parfaite à Yvon Lambert et Montréal non seulement retourne en finale, mais gagne encore la Coupe Stanley.

Ce but reste mythique. La légende est gravée dans les mémoires à jamais. 


Quand j'ai vraiment connu Guy Lafleur, il était placé sur le banc pour ses lacunes défensives et était malheureux dans ses derniers moments à Montréal. On avait beau me dire qu'il était légendaire, j'arrivais pas à être épaté par ce que je voyais. Et j'étais si passionné par mes Nordiques, pourquoi me convaincre qu'il serait si intéressant ? Youtube et le net n'existaient pas. Il faut reconnaître qu'il était immense pour son époque. Qui n'était plus la sienne à l'aube des années 80. Il connaitra des saison de 70 pts, 84, 76, 70 et jouera 19 matchs en 1983-1984, avant de prendre sa première retraite.

Mais Henri Richard voit juste en disant que Guy reviendra au jeu. Il le fera en 1988, avec les Rangers. Et à son premier match au Forum, contre un jeune Patrick Roy, il marque 2 fois. Soulevant pour une rare fois la foule pour un joueur de l'équipe ennemie. Il n'y jouera que 67 matchs, 18 buts, 45 pts, et jouera deux saisons à Québec, avec mes Nordiques, une sorte d'impropriété en ce qui me concerne, mais une boucle qui se ferme pour celui dont l'étoile à commencer à briller pour tous dans cette ville. 

Composante de la glorieuse sainte trinité des Canadiens de Montréal, avec Maurice Richard (les années 50) et Jean Béliveau (les années 60), Guy Lafleur (les années 70) aura lui aussi, comme les deux autres, des funérailles nationales au Québec, suite à son décès, le 22 avril dernier, du cancer du poumon. Il avait été avide fumeur, même de son temps de joueurs. 

Parce qu'il aura été légendaire pour la nation Québécoise et son sport.

Il aimait les gens et ceux-ci le lui rendait bien. Il était comme Mike Bossy qu'il rejoint, une semaine plus tard. 

Simple et vrai. 

Bye bye démon. Merci. 

Toute ma vie j'ai dû expliquer que mon amour du #10 en général n'avait rien à voir avec Lafleur. Mais le week-end dernier. J'aurais peut-être prétendu le contraire. Juste pour faire ce que Lafleur faisait à la perfection, et c'était sa plus belle qualité:

Plaire. 

*qu'on a toutes beaucoup pleuré dira Jacques Lemaire, des années plus tard:), entraineur des Devils. 


mercredi 20 avril 2022

Michel Bossy (1957-2022)

Lettre à un jeune, moi-même.

Cher Mike Bossy de 14 ans,

Je t'écris aujourd'hui dans la peau d'un soixantenaire et j'ai des nouvelles de toi, du futur, que tu ne croiras tout simplement pas.

Il y a désormais plus de 30 équipes dans la LNH, il y en a même une, à Las Vegas et une autre, à Seattle.

Les gars ne fument plus de cigarettes et ne boivent plus de café noir entre les périodes. Ils boivent des smoothies et s'étirent. 

Leur rythme est de marquer autour de 50 buts par saison et de gagner autour de 9 millions par année. 

Se battre est enfin devenu un art qui se meurt. 


Je sais que cette dernière affirmation te plait tout particulièrement. Tu t'apprêtes à vivre ta large part de violence extrême. Si je t'écris c'est parce que tu passeras par le plus difficile des défis, jusqu'ici. J'espère que t'as bien apprécié ton si joli nez des 14 dernières années, bientôt, il ne sera plus aussi droit. Les responsables d'une équipe junior de Laval sont sur le point de t'offrir, toi et ta famille, une nouvelle maison, pour te voir jouer pour eux. Tout semblera parfait, du moins, au début. Jusqu'à maintenant, tes parents ont élevé 10 enfants dans un 4 1/2 de Montréal. Tu n'as jamais eu de chambre à coucher, à toi. Tu dormais dans une sorte de petit lit au bout du corridor, derrière un rideau. Quand tu penses au hockey, tu ne visualises pas les Canadiens de Montréal dans leur gilet bleu-blanc-rouge, tu ENTENDS les Canadiens de Montréal. C'est parce que ton père t'envoies au lit tout juste avant Hockey Night In Canada. Il ferme le rideau. Mais le corridor est tout juste là. À côté du salon. Tu restes éveillé. Tu entends tout le match. Tu n'as pas beaucoup de souvenirs d'avoir vu jouer Jean Béliveau, mais tu te rappelles le timbre de voix qui change de Danny Gallivan, quand Béliveau touche à la rondelle. 


Quand tu arrives finalement à Laval, tu as enfin ta propre chambre. Mais les 4 prochaines années de ta vie seront difficiles. Quand tu arriveras, tu seras considérer comme un marqueur de but naturel. Il n'y a aucun secret là-dessus. Tu ne le comprends pas et tu ne sauras jamais l'expliquer. Ça t'agaceras toujours quand on te dira "Mike, pourquoi c'était aussi naturel pour toi de marquer des buts ?".


Ce n'étais jamais facile. Ta mère adorait raconter la fois où tu avait marqué 21 buts à ton premier match, enfant. Mais même si cette histoire est vraie, les buts ne racontaient qu'une partie de l'histoire. Parce que ta mère ne raconte pas que tu passais tout ton temps à lancer des rondelles, tout seul, dans la cour arrière, sur la patinoire, sur un morceau de bois. Tu n'as pas de vrai but, alors tu lances toujours sur les mêmes petites marques noires jusqu'à ce que tes pieds gèlent. Tu ne marquent pas, tu vises. Rapelles-toi que ta mère te "réchauffait" les pieds dans
l'eau glacée, parce que l'eau chaude t'aurait fait perdre apparemment tes orteils. 


Pour peu importe la raison, on te méprisera d'être un marqueur de buts. Les autres équipes te cibleront, solide. Tu te feras attaquer par derrière, donné des coups de poings sans prévenir, par en arrière, ou par en dessous, on va te faire fermer tes lumières en t'assommant de sévères mises en échec frôlant la légalité. Dans le futur, il y a cette chose dont tu n'as jamais entendu parler, peu en ont entendu parler, en fait, qui s'appelle commotion cérébrale, tu apprendras, dans le futur à savoir c'est quoi, en le collectionnant. 


Certains soirs, tu seras assis sur le banc, simplement pour reprendre ton souffle et tu te retourneras pour voir littéralement le club entier de l'autre côté, foncer vers ton banc pour se battre avec le tien. Des coups de bâtons de toute sorte tu les auras tous. De toutes les forces. Ça deviendra si commun qu'on en parlera même plus. Ça fera partie du jeu. Ce sera une réalité du hockey junior des années 70. 

Les abus physiques te marqueront à jamais. Ton nez sera brisé. Tes côtes aussi. Ça marquera aussi ton âme. Prendre l'autobus en équipe et foncer vers la violence appréhendée sera toujours difficile pour toi. Très souvent tu te demanderas "pourquoi je fais ça, au juste ? quel en est l'objectif ?". 


Mais tu te dois de continuer pour deux raisons:

Si tu quittes tu vas laisser tomber le record qui tu es train d'établir dans le hockey Junior de marquer en moyenne plus de 2 buts par matchs pendant 4 ans. Et surtout si tu lâche l'univers du hockey, tu ne fréquenteras plus aussi souvent la fille au snack bar de l'aréna. 


La fille qui y travaille tous les matins à l'aréna est fort jolie n'est-ce pas ? Je connais tes trucs petit-cul. T'es trop timide pour faire quoi ce soit. Tu ne lui parles même pas. Tu te contente de lui acheter une tablette de chocolat tous les matins, avant les pratiques. 

Éventuellement, tu trouveras le courage de lui faire la conversation. tu apprendras son nom, Lucie. Son frère est entraineur du club Midget. C'est un dur, t'as intérêt à être un gentleman avec elle. 

Il s'agit de la fille qui sera à tes côtés pour le restant de tes jours. Elle est une immense fan de hockey. Et personne, même pas toi-même ne sera plus exigeant au niveau hockey qu'elle-même, à propos de tes performances. En 1977, dans 6 ans, tu auras une chance inouïe. 12 équipes de la LNH passeront par dessus toi au moment choisir un espoir junior. Il ne voudront rien savoir de toi. Ils te trouveront trop timide. Ils te trouveront trop "mou" pour affronter le violence de la LNH. Ils ne penseront pas que tu peux marquer comme ça dans la LNH. C'est ce que tu te diras en tout cas, assis près de ton avocat, dans un hôtel, aux côtés du téléphone, attendant de savoir si un club de la LNH te repêche. 


Tu recevras finalement un appel d'un Bill Torrey, directeur gérant d'un club pas très vieux, qui te souhaite la bienvenue chez les Islanders de New York. Bill est en train de bâtir tranquillement un dynastie. Je dois te dire quelque chose tout de suite: Bill est une légende. 

Tu est timide et naïf, kid. Laisse ton agent négocier tes contrats. Puis-je changer le futur avec cette lettre ? Si je le peux, quand tu t'assoeiras avec Bill et qu'il te fera une offre de salaire ridiculement basse, laisse ton agent négocier la chose. Laisse le comparer ton contrat avec celui des recrues. C'est comme ça que ça fonctionne. N'accepte et ne signe rien, sans lui. Tu veux savoir ce que tu as fait ? (NE LE FAIS PAS).


Bill te diras que puisque tu n'es pas satisfait de ce que je t'offre, tu penses tu être heureux dans la LNH ? Tu lui répondras sans broncher que tu penses marquer 50 buts dès ma première saison. Il s'étouffera de rire. Tu n'es pas assuré d'avoir un poste dans le club, encore. Et les Islanders sont une équipe meilleure, année après année depuis leur entrée dans la LNH, en il y a 5 ans. 50 buts ? 50 buts ? on ne promets pas une telle chose quand on a pas joué un seul match dans la LNH. Surtout quand on est si gêné. Je ne sais pas d'oû c'est venu, mais c'est sorti de moi comme ça. J'en ferai donc, 53. 


Mais ne fait pas ça. Bien que ton contrat s'en sortira, je peux te garantir que ça n'aura rien à voir avec ton audacieuse prédiction. Tu sera le kid au camp d'entrainement qui a promis 50 buts au gérant. (il racontera ça souvent dans le futur, ajoutant de la crème à l'anecdote chaque fois). Ça finira par t'agacer. 

Ne te trompes pas, les Islanders t'ont choisi pour marquer des buts. Ce qui m'amène à mon prochain conseil: laisse ton entraineur faire son travail. Al Arbour ne veut pas te parler, kid. Aux deux-trois premières pratiques, il viendra te voir pour te demander ce que tu penses que tu devrais faire dans ta propre zone. 


"Es-ce que je dois coller la bande?"

"Quand la rondelle est derrière le but, suis-je au bon endroit?"

"Coach?...."

Il te dira simplement "Mike, t'es ici pour faire des buts"

"O.K..."

"Tu peux faire des buts pour nous?"

"Oui" 

"Alors ne fait plus jamais chier avec ta défensive, si ça m'inquiète, je viendrais te voir".

Tu ne lui parleras que 2 ou 3 fois pour le reste de la saison.


Al ne te parles par parce qu'il a un joueur du nom de Bryan Trottier qui guide le vestiaire pour lui. Bryan sera ton meilleur ami, au hockey. Je dois t'avertir, c'est un autochtone de l'Ouest Canadien avec une drôle de petite moustache. Et il a l'air d'absolument rien. Mais il est plus que bien. Il est un des meilleurs centres que tu pourrais trouver. Il travaille absolument tous les aspects de son jeu. Le hockey coule dans ses veines. Il est le joueur de hockey le plus complet. Tu développeras une telle chimie avec lui que le club aura de la difficulté à garder un constant ailier gauche pour vous accompagner. Celui-là se plaindra tout le temps que vous ne jouez qu'à deux. Ce qui est un peu vrai. Mais ça marche. À un certain moment, Bryan te dira, ne me cherche pas sur la glace, garde ton hockey par terre et soit prêt à lancer tout le temps. Si tu vois mon bâton, places-y la rondelle. Trots fera 46 buts à ta saison recrue, quand tu en feras 53. Mais il te rappelleras toujours qu'il t'a devancé dans les points. Dans vos 2 premières saisons, la chimie sera formidable mais ton club ne se rend pas à la Coupe Stanley.


En saison régulière tout va bien, mais en séries, ça devient plus agressif et vous n'avez pas ce qu'il faut. Tu te fais écorcher, frapper, battre à coups de bâton et on fait tout pour que tu laisses tomber tes gants. Tu prendras alors une décision très controversée pour l'époque, 1979, tu annonces que tu ne battras jamais plus. Que c'était complètement contre nature. Que tu trouves que c'est idiot et inutile. Que ce n'est pas du hockey.

Oh là là, les jours intéressants qui s'annoncent...


Tu dois être prêt pour tous les noms dont on t'affubleras. Mike Pussy étant le moins imaginatif. Parfois même, des commentateurs, fans et journalistes.  Certains pensent très sérieusement que dire une telle chose fait de ce joueur un athlète qui ne pourra jamais gagner. 

Alors, en 1980, au premier match de la finale de la Coupe Stanley, contre les Flyers, tu as ton moment de vérité. Ton équipe fait un dégagement accidentel en avantage numérique. Lors de l'arrêt de jeu, le gros Mel Bridgman fonce sur toi, comme un train fou. Tu choisis de le frapper avant qu'il ne te frappe. Le surprenant complètement. Tu veux marquer ton point contre la gratuite intimidation. Dans cette fraction de seconde, tu te diras c'est assez. Plus de cette boule malsaine dans le ventre. Cette collision qui fait tomber Bridgman sur son cul, au Spectrum de Philadelphie donne le ton aux 4 prochaines années de ta vie. Tu gagneras la Coupe Stanley en période supplémentaire, au 6ème match. Trois autres suivront, coups sur coups. 


Mon nouveau conseil serait tente de t'en rappeler davantage. C'est triste, mais te racontant ceci dans la soixantaine, je me rappelle assez peu de tout ceci, dans l'intensité des jours anciens. J'ignore si c'est en raison des mes commotions ou simplement parce que je vivais tant de choses intensément en même temps que je pouvais tout garder en moi. 

Mais je me rappelle Bryan avec la Coupe. Je me rappelle qu'il était devenu parfait singe après la première, faisant le tour de la patinoire en entier avec, se tenant avec la Coupe sur le banc, la pointant aux fans. Je le vois aussi sauter dans les bras de Billy Smith, à la 4ème de suite.


Rapelles-toi plus, kid. Chéris ses moments davantage car ta vie sera plus courte que prévue. 

Tu te rappelles quand tu t'étais dévissé le genou au saut en longueur aux olympiques scolaires de la petite école, que tu avais était quand même receveur de ton équipe de baseball avec un plâtre jusqu'aux hanches, la jambe sur le côté ? Ton genou ne guérira jamais complètement. Tu penseras que ce n'est pas tellement grave, mais en patinant dessus, toutes ses années, ça développera un déséquilibre physique qui rejoindra ton dos. Après seulement 9 ans, tu seras forcé d'abandonner la LNH. Quand ton dos t'abandonnes, lui aussi. À seulement 30 ans.


Tu ne sera pas en mesure d'écrire le reste de tom histoire comme tu le souhaitais. Ce sera une pillule très difficile à avaler. Mais ce sera une grande leçon pour toi, jeune homme. C'est ainsi que le vie fonctionne. Il y a des parties qu'on peut écrire nous mêmes et d'autres déjà écrites pour nous. 

Penses à ton père, entre autres. 


Quand a commencé ta route vers les 4 Coupes ? Avec cette collision contre Bridgman ? Avec la chimie travaillée avec Trottier ? Avec le coup de téléphone de Bill Torrey? Avec les 260 buts marqués à Laval ou les 21 au premier match ?

Non. Rien de ceci n'arrive sans le tout premier chapitre de ton histoire, écrit pour toi, dans le petit appartement de Montréal, à dormir dans le corridor, derrière les rideaux. Certains matins, quand tu te réveillais pour déjeuner, ton père arrivait de dehors, les cils glacés d'avoir arrosé la patinoire pendant des heures. Refixant le morceau de bois qui recevait tes rondelles. 


À des milliers de kilomètres, le père de Bryan faisait la même chose, dans l'Ouest canadien. Sur un petit lac. Près d'un barrage de castor. 

On écrit ni le début, ni la fin de son histoire. 

Mais on peut s'inspirer de La Soirée du Hockey dans ses rêves. 

On peut trouver la femme de sa vie derrière un comptoir de snack bar d'aréna.


On peut frapper des taureaux comme Mel Bridhman.

On peut remercier le ciel d'avoir été un Islander et d'avoir tant aimé ce petit autochtone moustachu de Bryan Trottier. 

On doit aussi cesser de fumer avant sa première saison recrue dans la LNH

Sincèrement, Mike


Légende de la LNH. 10 saisons. 9 de suite de 50 buts ou davantage. 7 saisons de plus de 100 pts. deux de plus de 90. Une saison de 69 buts, sa seconde dans la LNH. Une autres de 68, en 1980-1981. Une saison de 147 pts, en 1981-1982. 4 Coupes Stanley. Un trophée Conn Smythe. Aussi en 1982. Un trophée Calder remis à la recrue de l'année, en 1978. Trois trophées Lady Bing remis au joueur le plus gentilhomme. 573 buts, 553 mentions d'aide, 1126 pts. N'a jamais joué pour une formation qui n'aurait pas fait les séries éliminatoires. 160 pts en 129 matchs, dont 85 buts. Trois saisons consécutives de 17 buts en séries éliminatoires. 

Légendaire gentleman.  


mercredi 13 avril 2022

Saison de Trophées Hart


Le trophée Hart Memorial est remis au joueur jugé le plus utile dans une saison de 82 matchs réguliers dans la LNH débutée en octobre et terminée en avril/mai. Le gagnant est voté par la Professional Hockey Writer's Association depuis 1923 et a été remis à 56 joueurs différentes sur 92 remises.

Wayne Gretzky l'a remporté 9 fois. Gordie Howe, 6 fois, Eddie Shore 4 fois, Howie Morenz, Bobby Orr, Bobby Clarke, Mario Lemieux et Alexander Ovechkin 3 fois. Nels Stewart, Bill Cowley, Jean Béliveau, Bobby Hull, Stan Mikita, Phil Esposito, Guy Lafleur, Mark Messier, Dominik Hasek, Sidney Crosby et Connor McDavid, 2 fois chacun. 


Il y a toujours trois nominations pour se mériter le trophée à chaque année. Cette année ne fera pas exception. Toutefois, facilement 5 noms se mériteraient , au minimum, une nomination. je vous les épluches, vous dit un peu pourquoi selon moi, et vous explique qui devrait le gagner et pourquoi. 

Selon moi.

Roman Josi.


Le défenseur, né à Berne, en Suisse, a longtemps joué dans les sillons de Shea Weber, Ryan Ellis et Mattias Elkhom., au sein d'une défensive fameuse qui avait l'excellent Pekka Rinne devant le filet, à Nashville. Weber est passé aux Canadiens. Ellis, aux Flyers. À sa première saison de plus 70 matchs, sa troisième, il marquait 40 pts, total qu'il battra toujours pour toutes les années à suivre, sauf l'an denier, où une blessure ne lui a fait jouer que 48 matchs (33 pts, quand même). En 2020, à 28 ans, il totalisait 65 pts en 69 matchs et se méritait un premier trophée Norris. 


On attendait pas grand chose des Predators de Nashville et les voilà en lutte très serrée avec Vegas, Dallas, Vancouver et Los Angeles pour une place en série dans l'Ouest. À 31 ans, on comprendrait un léger ralentissement de sa part. Mais non. Roman EST, à lui seul, les Prédateurs de Nashville, cette saison. Il n'avait jamais marqué plus de 16 buts (l'année de son Norris), il en a au moment d'écrire ceci, 19. Il n'avait jamais amassé plus de 49 mentions d'aide (la même année, de son Norris) il en compte, lundi soir, 68. Pour un total de 87 pts. Ce qui est 12 pts de plus que son plus proche coéquipier au sein du club, Matt Duchene. Avec encore 10 matchs à jouer, il se dirige peut-être vers une saison de 100 pts. 

Si il n'est pas nommé pour le trophée Hart, il le sera assurément pour le trophée Norris remis au meilleur défenseur de la saison. Trophée qu'il devrait encore se mériter, cette saison. 


Igor Shesterkin

Chris Kreider fera probablement 50 buts cette saison, il en a 49, ce lundi. Artemi Panarin et Mika Zibandjad ont plus de 70 pts, aussi chacun, Panarin, 88 même. Adam Fox, dernier récipiendaire du trophée Norris, continue d'épater avec 67 pts. Ryan Strome connait une bonne saison de 47 pts. Les Rangers sont une belle surprise cette saison. Plus belle encore est la tenue de leur gardien de but de 25 ans. 

Igor Shesterkin se dirige vers le troisième meilleur % d'arrêt de l'histoire de la tenue de cette marque, avec son .935. En 48 matchs et 2778 minutes de jeu, il n'a accordé que 96 buts, conservant une moyenne de 2,07 buts alloués par matchs. Il a 34 victoires, 10 petites défaites, et 4 matchs nuls. Il est définitivement l'une des raisons pour laquelle les Rangers connaissent une très bonne saison, second dans la division Métropolitaine, devant Pittsburgh et Washington, au moment d'écrire ceci. 


Shesterkin n'a que 3 ans d'activités dans la LNH. Avec des saisons de 2,52 et de 2,62, de moyenne de buts accordés par match. Mais il n'avait jamais gardé plus de 35 matchs avant cette saison. Si il n'est pas nommé pour le trophée Hart, il le sera assurément pour le trophée Vézina, remis au meilleur gardien de la saison régulière. 

Connor McDavid

Voilà un joueur qui n'a plus à prouver qu'il est phénoménal en saison régulière. C'est en séries qu'il voudra pousser son équipe au moins jusqu'au Carré d'As. Il trône toujours au sommet des marqueurs de la ligue avec 108 pts. Avec 10 matchs à jouer, il pourrait battre sa propre marque personnelle de 116 pts, établie en 2018-2019. Il a déjà remporté trois fois le Art Ross, remis au meilleur marqueur de la saison, entre 2017 et 2021. Il a aussi gagné le Ted Lindsay, remis au joueur jugé le plus utile de la saison, tel que jugé par l'association des joueurs de la LNH, trois fois, dont celui de l'an dernier. Il a aussi gagné le Trophée Hart 2 fois, dont le dernier. Il est spectaculairement bon. 

Mais il joue aussi avec l'excellent Leon Draisatl, troisième meilleur marqueur de la saison actuelle. Plusieurs pensent que voilà, actuellement, les deux meilleurs joueurs actifs de la LNH. Certainement parmi les 5 meilleurs. Avec l'ajout de caractère comme Zack Hyman et Evander Kane, on ne bouscule plus aussi facilement le talentueux #97. 

Il serait légitime qu'il soit au moins nommé pour ce trophée encore cette année. Encore plus si il gagne le Art Ross, ce qu'il fera très probablement, à moins d'une blessure malencontreuse. Mais je ne le ferais pas gagner le Hart. Il aura le Art Ross de toute manière. 


Auston Matthews. 

Il n'y a pas à dire, le petit gars de l'Arizona connaît une saison du tonnerre. Sa meilleure saison avait été de buts avait été celle de 2019-2020, où il avait marqué 47 fois en 70 matchs. L'an dernier, il n'avait été pas moins que formidable et ça aurait dû être un indice de la direction de la saison en cours. Il avait compté 41 buts en seulement 52 matchs. 


Cette saison, en 67 matchs, il a pulvérisé le record de concession de Rick Vaive qui était de 54. Première parenthèse ici, pour l'ancienne plongeuse olympique, devenue chroniqueuse sportive le matin, à la radio de Radio-Canada, il ne s'agit pas de Rick "Véve"  ou Rick "Verve", prononcé sur deux jours consécutifs, mais bien de Rick Vayve. Seconde parenthèse pour la CBS, TSN ou Hockey Night in Canada. Cesser d'éjaculer aussi ouvertement autour de Matthews, c'est gênant. Quand Cole Caulfield, talent intéressant aussi, à fait 2-3 dans le match les opposants aux Leafs, la caméra était sur Matthews, SUR LE BANC. Cacher cette bandaison qui dégonflera dès la première ronde, en séries, de toute façon.


Matthews a pulvérisé disais-je le record de Vaive en marquant 2 fois dans ce match contre Montréal, totalisant 56 buts, lundi soir. Il est route pour plus 60, 66 disent plusieurs selon son rythme, peut-être 70, qui sait. Du jamais vu depuis longtemps dans la LNH, 70 buts ou plus. Encore moins à Toronto. Il pourrait gagner ce trophée car tout est favorisé pour les Leafs cette saison, c'est mal caché par la LNH. Mais je ne crois pas que c'est lui qui devrait le gagner. Au moins nommé. Il aura le rpcket Rochard de toute manière.


Jonathan Huberdeau.

Serait mon choix. Le record du nombre de mention d'aide, pour un ailier gauche, en une seule saison, était de 70, détenu par Joé Juneau. Huberdeau l'a battu la semaine dernière avec sa 71ème. Au moment d'écrire ceci, il en a même 77. Et 104 pts. 4 derrière Connor McDavid. Le petit gars (6'01) de St-Jérôme connait définitivement la saison de sa carrière, à 28 ans. Avant cette saison, sa meilleure saison avait été celle de 2018-2019 où il avait marqué 30 fois, et totalisé 92 pts. À 27, et avec aussi 10 matchs à jouer avant le début des séries, il fera probablement encore 30 buts ou plus cette saison. 


Dans les seuls matchs récents, contre Montréal et surtout contre les Maple Leafs où il avait marqué 2 buts, dont celui en surtemps et obtenu 3 mentions d'aide dans la victoire de 7-6 de son club, qui perdait 1-5 contre les Leafs, à un certain moment, j'ai réellement vu un formidable leader et un MVP. 

Ce n'est pas parce qu'il est Québécois d'origine. Pas plus parce que Matthews, je ne bande encore tant que ça sur son style de jeu. Je ne lui trouve rien de sympathique au #34. Mais à mon avis, c'est le tour de Jon.  

Le trophée Hart, ça se jouera quand même pas mal entre eux, selon moi.

   

mercredi 6 avril 2022

Toronto, Discrètement, Pression ou Pas ?


Dans la victoire de 7-4 des Maple Leafs contre les Jets, la semaine dernier, l'Étatsunien Auston Matthews  a marqué, dans un filet désert, son 50ème but de la saison. 

Il est le premier joueur de la LNH à le faire cette saison. 


À domicile, il devenait le 4ème joueur de la longue histoire des Maple Leafs à marquer 50 buts ou plus. Ce n'est pas si fréquent, Montréal, qui a une histoire aussi longue, n'a eu que 5 joueurs ayant réussi le même exploit (Le rocket, Boom-Boom, Lafleur, Shutt et Richer). Le premier à le faire pour les Leafs, fût Rick Vaive, 65 ans après la création du club, en 1917. Vaive le fera trois fois. 54 buts en 77 matchs, en 1981-1982, 51 en 78 matchs, l'année suivante, 52 buts en 76 matchs, l'année d'après. 

Vaive avait été repêché par les Canucks de Vancouver, en 1979, il avait été acquis par les Leafs, avec Bill Derlago, les Canucks recevant Jerry Butler et Dave Tiger Williams en retour, en 1980. Vaive avait été terrassé par l'échange. 5ème choix de Ligue, il n'avait que 20 ans et ne s'attendait pas du tout à être échangé. Il se croyait "fini". Au contraire, il connaîtra personnellement les meilleures années de sa carrière. Collectivement...ben c'était les Leafs. Vaive ne jouera jamais pour un club gagnant. 


En 1989-1990, Gary Leeman étonnait tout le monde. Après trois saisons dans la LNH à la défense, (et la majorité de sa carrière avant), l'entraineur Dan Maloney, voulant ajouter un peu de changement à son offensive anémique, en faisant un attaquant qui, sur le trio de Ed Olczyk et Mark Osborne, allait faire flèche de tout bois. Il ne marquera jamais plus que 17 buts pas la suite dans une saison de la LNH. 6  en saison régulière et 1 en séries, l'année où il gagne la Coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal, en 1993. Il deviendra l'unique défenseur (repêché ainsi) à marquer 50 buts ou plus dans la LNH. Mais l'aura fait, à l'aile droite. 


Dave Andreychuk l'a fait deux fois. En 1992-1993 et en 1993-1994. 54 buts en 83 matchs et 53 en 83 matchs. Il était le dernier à l'avoir fait chez les Leafs. Mais étrangement, les gens se rappellent assez peu que Andreychuk ne jouera que 223 matchs (de ses 1639 dans la LNH) avec les Leafs. Le 4ème plus faible nombre de matchs des 6 clubs qu'il fera. Repêché par les Sabres où il évolue 10 ans et demi, il sentira un peu ce que ça devait être d'être un Oilers d'Edmonton, avec Pat Lafontaine au centre et Alexander Mogilny, à l'aile droite qui marquera 76 buts, en 77 matchs, en 1991-1992. "Uncle Dave" en avait marqué 41 cette année-là. Il est encore aujourd'hui l'unique attaquant à marquer 25 buts ou plus dans deux équipes (Buffalo-29, Toronto-25 en 1992-1993). Il passe aux Leafs, en février 1993, avec Darren Puppa et un premier choix au repêchage qui deviendra Kenny Jönsson envoyant Grant Fhur et un 5ème choix conditionnel au repêchage de 1995. 

Même Doug Gilmour, qui a littéralement brillé à Toronto, détenant la marque du plus grand nombre de points pour un joueur des Leafs en une seule saison (127, en 1992-1993), n'aura joué que 393 matchs avec les Leafs. Ces deux-là ont été étincelants pour ce club au succès rare, brièvement, mais tout à fait lumineux. 1993 est la dernière vraie lueur d'espoir Torontois alors qu'en demie-finale, il n'était qu'à deux buts d'atteindre une finale qui aurait été toute canadienne, contre les canadiens, perdant à domicile le 7ème match, 5-4, contre les Kings de Wayne Gretzky. 


Andreychuk se retire au sommet de la pyramide en soulevant la Coupe Stanley le premier, comme capitaine du Lightning de Tampa Bay, en 2004, devenant le joueur ayant joué le plus de matchs dans la LNH avant de signer son nom sur la Coupe, 27 matchs de plus que Raymond Bourque.

 Pour un club qui a plus de 100 ans, l'histoire des joueurs repêchés et formés par l'organisation ayant connu de grandes saisons/carrière avec les Leafs reste étonnamment petite. 


Auston Matthews représente la belle exception. On peut dire la même chose de Mitch Marner, que je préfère, personnellement. Le trouvant plus complet. Matthews, il faut lui accorder, a un lancer du tonnerre. Quand il lance, ça entre dans le but. Aussi souvent que le lancer frappé d'Alex Ovechkin entre dans le but et presque de la même manière. Matthews, c'est son tir du poignet qui est magique. 


On a tendance à ne visiter l'histoire des Leafs que depuis 1967. Depuis leur dernière conquête de la précieuse Coupe. Mais Toronto avait gagné 4 des 10 Coupes Stanley remises dans les années 60. Avaient atteint la finale une autre de ces fois. Dans les années 50, une seule, mais une finale aussi, dans une cause perdante. Et dans les années 40, ils atteignent la finale 6 fois et gagnent la Coupe 5 fois. 


Dans les années 30, il atteignent la finale 6 fois, mais ne gagnent la Coupe qu'une seule fois.

Dans les années 20, les Pats de Toronto gagnent la Coupe en 1922, atteignant la finale dans des causes perdantes 2 autres fois et la toute première Coupe Stanley de l'histoire est remise aux Arenas de Toronto, en 1918. 

Les problèmes des Leafs commencent donc à partir du moment où il y a plus que 10 équipes dans la LNH. 

Mais avec les insuccès des années 2000-2010, la concession a obtenu de bons rangs pour repêcher, réussi de fameux repêchages en Morgan Rielly, Auston Matthews, William Nylander et Mitch Marner. L'ajout de John Tavares laisse fantasmer de belles choses. 

Mais si le fait de lutter contre 31 autres clubs rend la tâche plus ardue pour les Leafs, (et pour tout le monde), en ce moment, un portrait des séries dans l'Est, en ce qui concerne les participants, du moins, est maintenant assez clair. 

Même très certain dans l'Est.

On sait déjà que Montréal, New Jersey, Philadelphie, Ottawa, Buffalo, Detroit, Columbus et les Islanders n'ont pas de chances de faire les séries éliminatoires. On peut déjà commencer à préparer la saison prochaine. Ce que ces clubs font, d'ailleurs. On sait donc aussi que les deux clubs de la Floride, Pittsburgh, Washington, Boston, la Caroline, les Rangers et Toronto les feront. On ne sait juste pas dans quel ordre final. Ce qui reste important. 


La pression était sur Washington (et leur sensation Ovechkin) depuis plus, de 10 ans quand ils ont enfin gagné leur unique Coupe Stanley, en 2018. Washington la trouvait particulièrement dure de connaître de si formidables saisons, particulièrement depuis 2016, où le club remportait le trophée du Président remis au club terminant au premier rang du classement de la saison régulière, et ne même pas atteindre la finale par la suite. 

Quand ils ont enfin gagné leur Coupe, c'était après une saison terminée au 6ème rang. 

Discrètement, au 6ème rang.

L'année suivante, St-Louis gagnait l'unique de sa concession, terminant 12ème.

Discrètement.

Tampa Bay était sagement oublié au 8ème rang après avoir connu une saison presque record et étant éliminé en 4 matchs en première ronde, et d'avoir gagné la Coupe Stanley aux séries les plus longues de l'histoire de la LNH. Peu les voyait répéter la chose après avoir gagné la plus dure à rafler l'an dernier. Encore cette année, on suspecte l'usure des nombreux matchs supplémentaires à jouer pendant plusieurs semaines et les plus courts repos avant les débuts de saison suivante d'avoir raison de l'endurance des athlètes portant le gilet du Lightning.


Toronto est, au moment d'écrire ceci, au 7ème rang de la LNH. Discrètement. Ça a peu d'importance me direz-vous puisque les séries ne tiennent compte que du classement par division/conférence. Et vous aurez raison.

Il y a de bonnes chances que le premier opposant des Leafs soit le Lightning de Tampa Bay. Si ça commençait demain, ce serait ceci:

"Talking pressure or not, Jones?"

Flo ou Car vs Was, Flo ou Car vs Bos

TB vs Tor, NYR vs Pit

Sinon Boston rattrape les Leafs, les Leafs deviennent la "wild card" et affrontent la Caroline ou les Panthers. Tampa Bay, Floride, Caroline. S'attend-on vraiment à une deuxième ronde pour les Leafs ? La pression n'y est pas. Cynisme oblige. 


Matthews a 24 ans. Wayne Gretzky marquait 52 fois, obtenait 163 mentions d'aide et 215 points, à 24 ans. Mario Lemieux gagnait sa première Coupe Stanley de deux de suite et le premier Conn Smythe de deux de suite au même âge. Matthews est-il de cette trempe ? 

La pression n'était pas la même pour Washington, au 6ème rang du classement de la saison régulière, en 2018, après plusieurs insuccès en séries. Pas plus qu'elle ne l'était pour St-Louis qui n'était que ravi d'être en séries après avoir été 32ème sur 32, le 1er janvier précédent. Un exploit que Montréal n'a pas fait cette saison. La pression sur les Blues était nulle. Le train n'était qu'en marche depuis longtemps. Et Tampa, après l'humiliation de la première ronde suite à une saison parfaite, n'avait pas cette pression non plus pour la première des deux dernières conquêtes. 


On s'attend tant à ce que Toronto ne fasse pas plus qu'une première ronde. Ils nous y ont habitués.

Ils pourraient aussi très bien la passer cette première ronde, à bien y penser.

Discrètement. Sans la pression mentale habituelle. 

Ils ont le talent à bord pour. Mais ils ont aussi cette historique faiblesse mentale...

...Hier, Tor menait 5-1 contre le 2ème meilleur club de la LNH, les Panthers. 

Ont perdu 7-6. Auston fera probablement 60 buts cette saison. Il en a 54. Et plus de 100 pts. 

Personnellement, ce sera une immense saison pour lui. Collectivement, Tor peut enfin faire quelque chose?