mercredi 31 août 2016

Décapitainer

Dans quelques semaines, la LNH débutera sa 100ème saison officielle.

Dans les 5 dernières conquêtes de la Coupe Stanley, Dustin Brown des Kings de Los Angeles aura soulevé la Coupe le premier deux fois. Les deux seules fois que les Kings ne l'auront jamais gagnée. Même que la première fois, il aurait nettement dû aussi gagner le trophée Conn Smythe aussi, trophée que l'on remet au joueur le plus utile des séries. On lui avait préféré Jonathan Quick. 

Choix pas fâcheux non plus.

Ce que je trouve toutefois fâcheux, c'est de retirer à un capitaine, son titre de capitaine. C'est une forme de désavoeu de leadership. Comme si on démettait un de vos patrons pour le ramener à votre niveau. Je trouve que c'est rarement une bonne idée que de changer de capitaine. Surtout si le joueur reste dans dans l'équipe. Ça créé de drôles de vagues dans un vestiaire. 

Brown en est visiblement ébranlé. Après 8 ans et deux Coupes Stanley, auquel il a largement participé, on lui a soudainement préféré Anze Kopitar pour la saison prochaine comme capitaine. Si j'étais Marc Bergevin, je testerais les eaux afin de savoir si Brown serait prêt à changer de vestiaire. Voilà un talent sur lequel je sauterais.

C'est arrivé à quelques reprises que des capitaines aient vu leur "C" disparaître de leur gilet. Parfois de manière justifiée. parfois non. 

Survol de décapitainisation.

1983:
Lee Fogolin est capitaine des Oilers depuis 1980. Mais le jeune Wayne Gretzky devient la plus grande sensation que le hockey n'ait jamais connue. Ça s'impose, voilà un vrai leader non seulement de son club, mais de son sport. Fogolin lui laisse le "C" à partir de 1983. Fogolin est encore coéquiper de Wayne pour les trois prochaines années et 35 matchs. 

1986:
Rick Vaive est capitaine des Leafs depuis 1981. L'équipe est misérable. Vaive manque une pratique sans explications un matin, apparemment dans le désoeuvrement d'un club qui ne va de toute façon nulle part. On lui retire alors le "C" jusqu'à la fin de la saison et les Leafs jouent l'entière saison suivante sans capitaine (les trois saisons suivantes pour dire vrai). Vaive sera envoyé aux Hawks de Chicago au terme de la saison suivante. Rob Ramage lui succède comme capitaine...en 1989!

1990:
Les Nordiques sont la risée de la Ligue. Québec n'a gagné que 12 fois dans toute la saison. Mais Joe Sakic, en joueur extraordinaire, marque encore plus de 100 pts (102). C'est l'année grotesque où Martin Madden* donnait Michel Goulet aux Hawks, Jeff Brown aux Blues et Peter Statsny aux Devils. On se sent obligé de faire porter le "C" à Sakic qui n'a que 20 ans. En co-capitanat avec Steven Finn. Mais on se ravise, le trouvant trop jeune, et dès l'année suivante, on le remplace par Mike Hough. Les Nordiques sont tout aussi minables avec 4 maigres victoires de plus. Sakic offre maintenant 109 pts. En 1992-1993, il redevient Capitaine. il fait 105 pts. Lors de la première conquête de la Coupe de l'Avalanche en 1996, il en est le Capitaine et le récipiendaire du Conn Smythe.

1996:
Brett Hull est capitaine des Blues depuis 1992. Il en est l'incontournable superstar. Mais comme leader, il laisse à désirer. On lui prête une attitude de marde. En faisant l'acquisition de Shayne Corson comme agent libre, Mike Keenan soutire le "C" `à Hull et le donne au pire candidat possible. Ça ne durerait pas trop longtemps. Quand on loue le meilleur joueur de tous les temps en prévision des séries, on lui donne aussi le "C" qui lui revenait d'emblée. En terme d'attitude de marde, de toute manière, Corson est au temple de la renommée.

1997:
Trevor Linden est non seulement Capitaine des Canucks depuis 6 ans, mais il est aussi adoré des fans. Mais lorsque les Canucks signent Mark Messier, ils lui promettent aussi le "C". Linden est aussi échangé peu de temps après aux Islanders ne jouant pratiquement jamais avec Messier. Les fans n'aimeront jamais Mark pour avoir coûté leur Trevor chéri.

1997:
Nommé capitaine par interim des Flames en 1995 quand Joe Nieuwendyk refuse de se présenter au camp d'entrainement par chantage contractuel, Theoren Fleury sera fait capitaine quand Nieuwendyk prend la direction de Dallas en retour de Jarome Iginla et Corey Millen. Il sera capitaine jusqu'en 1997 où ses problèmes de consommation font ombrage et qu'on lui préfère Todd Simpson.

1998:
Kevin Dineen est le dernier capitaine des Whalers et le premier des Hurricanes. Mais dès que Keith Primeau se joint au club, la saison suivante, on lui trouve plus de gueule et il prend son "C". Dineen joue une seule saison avec Primeau avant de prendre la direction d'Ottawa.

2000:
Vincent Lecavalier, premier choix de la Ligue deux ans avant, devient alors le plus jeune capitaine de l'histoire de la LNH. Toutefois, justement, on le juge trop jeune et dès la saison suivante, on lui retire le "C". Il sera renommé Capitaine 7 ans plus tard, jusqu'à ce qu'on lui rachète honteusement son contrat en 2012-2013. Il a une fin de carrière relativement déshonorante.

2000:
Après une xème commotion cérébrale Eric Lindros accuse les médecins des Flyers de ne pas l'avoir protégé adéquatement de leurs conseils avisés. C'est trop pour Bobby Clarke, un fameux leader à son époque de joueur, il lui arrache le "C" du gilet et le donne à un autre Eric, Desjardins celui-là. Lindros joue sa dernière saison à Philadelphie. Mais Desjardins est un individu très discret. Il se voit très mal dans ce rôle et l'abandonne en 2001. Keith Primeau revient prendre un autre "C".

2004:
Craig Conroy est capitaine à domicile et Bob Boughner sur la route pour les Flames en 2001. Boughner n'est déjà plus capitaine l'année suivante. Puis, Conroy, choisit lors de la troisième année, en vrai leader, de concéder son rôle au vrai leader du vestiaire selon lui, et à l'avenir du club: Jarome Iginla.

2006:
Quand Keith Primeau subit la commotion cérébrale qui met un terme à sa carrière, Derian Hatcher est nommé Capitaine des Flyers jusqu'à la fin de la saison. Toutefois, la saison suivante on lui préfère le nouveau venu Peter Forsberg, pour ce même rôle. Hatcher ne jouera qu'une autre saison et 44 matchs avant de disparaître de la LNH.

2007:
Mike Modano, en grand leader, cède son "C" à Brendan Morrow, afin qu'il soit la bougie d'allumage des jeunes Stars et le symbole de la nouvelle direction du club. On lui laisse un "A" pendant 4 autres années avant qu'il ne termine sa carrière à Détroit.

2007:
Patrick Elias devient le premier Capitaine européen de l'histoire de la concession des Devils du New Jersey en 2006. Mais les européens, Brent Sutter, les trouve mous. Il ne veut pas de gentilhomme. Sutter le trouve trop tempéré et lui soutire le "C"  pour l'offrir au bouillant Jamie Langenbrunner. 10 ans plus tard, Elias est toujours un Diable Rouge.

2008:
Pendant que Scott Niedermayer se demandait si il prendrait sa retraite, les Ducks n'avaient pas de temps à perdre. Non présent au camp d'entraînement, ni pour les trois premiers mois de la saison, on commence donc la saison avec Chris Pronger dans le rôle du capitaine. Quand Niedermayer revient en décembre, Pronger reste capitaine. Niedermayer pense encore se retirer à la fin de l'année suivante, mais se ravise beaucoup plus vite que la dernière fois. Avant le camp d'entrainement. Cette fois on enlève le "C" à Pronger et on le redonne à Niedermayer.

2009:
Quand Markus Naslund signe avec les Rangers, les Canucks ont besoin d'un nouveau leader. Roberto Luongo parle lui aussi de quitter. Pour l'amadouer on lui promet le 7ème capitanat de l'histoire de la LNH chez un gardien de but, et le premier depuis 1948. Pourquoi ça n'arrive pas plus souvent? Parce que c'est une idée idiote! Le projet complètement farfelu fait patate quand Luongo lui-même cède le "C" de son masque au gilet d'Henrik Sedin.

2009:
Après 4 ans de bonnes saisons, mais aucune participation à la seconde ronde des séries, les Sharks choisissent de changer de leadership et enlève le "C" au gentilhomme Patrick Marleau. On le donne à Rob Blake, le temps d'une saison.

2012:
Milan Hedjuk commence la saison capitaine de l'Avalanche, mais dans le but de montrer que le club opère un virage jeunesse, on se ravise à mi-saison et on l'offre au plus jeune capitaine (19 ans et 286 jours) de l'histoire de la LNH, Gabriel Landeskog. Landeskog est toujours capitaine du club.

2015:
Joe Thornton est capitaine des Sharks depuis 2010. Mais voilà un autre 4 ans de fabuleuses saisons et de piètres séries. En avril 2015, San Jose mène 3-0 contre les Kings et se fera tout de même éliminer. S'en est trop. Aujourd'hui, c'est Joe Pavelski. Thornton et Marleau sont assistants.

Cette année. après s'être fait soutirer un Conn Smythe amplement mérité en 2012, Dustin Brown des Kings se fait maintenant injustement soutirer le "C" de son chandail.

*Mon père avait été interviewé par Marcel Aubut pour ce même poste mais on lui avait préféré Madden, il n'aurait peut-être pas fait mieux, mais n'aurait très certainement pas fait pire.

mercredi 24 août 2016

Dans L'Ombre de Wayne et de Mario

Pendant 19 ans, de mes 8 à 26 ans, le championnat des compteurs de la LNH n'était jamais une surprise.

Soudainement, un nouveau joueur, bien de chez nous, est apparu à Pittsburgh et à partir de 1988, il y avait légère variation, une année c'était lui, l'autre c'était le 99. 

Une splendide caricature (de chez nous aussi) de l'époque, vers 1984, se moquait gentiment du talent largement concentré sur Wayne Gretzky et Mario Lemieux dans la LNH avec un dessin de deux amateurs regardant le grand 66 de dos filer sur la glace:
"Mais il est excellent ce nouveau joueur!" disait le premier
"Normal, c'est Wayne déguisé et portant son numéro sur l'autre sens pour nous leurrer" disait l'autre. 

Depuis quelques années, il est intéressant de noter que les champions marqueurs varient beaucoup.

Iginla, Forsberg, St-Louis (2 x), Thornton, Crosby (2x), Malkin (2x), Henrik & Daniel Sedin sur deux années consécutives (2010 & 2011), Benn et Patrick Kane.

Mais avant eux, peu de variations. Wayne, Mario ou Jaromir. Pour ce dernier, coéquipier de Lemieux, les gens s'amusaient à l'époque pour dire que "Jaromir" n'était qu'un anagramme de "Mario Jr". Un autre leurre.

Des très fameux talents ont plus ou moins été obscurcis par le fantastique du 99 ou du 66.
Penchons nous sur de formidables saisons pour des joueurs dont le talent n'a pas toujours été souligné comme il se devait, puisque les projecteurs ne nous montraient que la Merveille ou le Magnifique.

À juste titre car ils étaient époustouflants.  

1980: Wayne, à sa première saison dans la LNH, gagne le championnat des compteurs. Enfin pas complètement. On l'accorde à Marcel Dionne des Kings qui a autant de points que lui (137) mais 2 buts de plus. Pourtant, sur le site de l'Internet Hockey Database. on fait plutôt le contraire. Peu importe, pour les 8 prochaines années, Wayne règne en magicien. Derrière Dionne et Wayne, Guy Lafleur, sur la fin de sa carrière, avec sa dernière saison de 50 buts, et 125 pts.

1981: Wayne (164 pts)
Marcel Dionne patrouille la ligne de la "triple couronne" avec Charlie Simmer et Dave Taylor. Simmer est troisième buteur de la ligue avec se 56 buts (derrière Bossy (68) et Dionne (58)), et Taylor est 9ème meilleur passeur du circuit avec 65 passes. C'est la ligne la plus redoutée de la LNH de l'époque. Dionne est second marqueur clairement derrière Wayne cette fois avec 135 pts. Mais celui qui m'impressionne le plus (outre Wayne) cette saison-là c'est un suédois à Calgary qui connaîtra la meilleure saison de sa carrière dans la LNH avec 49 buts, 82 entions d'aide et 131 points: Kent Nillson. Il ne répétera jamais plus de si beaux chiffres dans la LNH. (mais en fera un point de plus en Italie à 31 ans, 6 ans plus tard)

1982: Wayne (212 pts)
Mike Bossy a eu une carrière formidable. Recrue de l'année en 1979 avec 53 buts, il enchaînera avec 9 saisons consécutives de 50 buts ou plus, dont 5 de plus de 60. Il a aussi 4 bagues de la Coupe Stanley, fût le premier à égaliser le record de 50 buts en 50 matchs de Maurice Richard, et a trois trophées Lady Bing en poche. En 1982, il marque 64 buts (après une saison de 68 buts), et obtient 147 points. Ses Islanders gagnent la Coupe en 4 matchs contre Vancouver et Bossy gagne aussi le trophée Conn Smythe. Il est second marqueur, mais ne manque pas d'honneurs.
Peter Stastny, réuni pour la première fois à ses frères Anton et Marian, connaîtra dans l'ombre de Bossy et Gretzky, la meilleure saison de sa carrière avec 139 points. Les Nordiques seront du carré d'As face aux Islanders et seront balayés en 4 matchs. Denis Maruk, des Capitals de Washington connait aussi la saison de sa vie avec 136 pts. Bryan Trottier brille au centre de Bossy avec 129 points.

1983: Wayne (196 pts)
Peter Stastny est toujours avec Anton et Marian et obtient 124 pts. Denis Savard et Steve Larmer sont deux jeunes de 21 ans qui brillent à Chicago. C'est Savard qui est 3ème marqueur de la Ligue avec 121 pts. Mike Bossy en a 118.

1984: Wayne (205 pts)
L'année de la première Coupe des Oilers voit plusieurs Oilers se glisser dans le top 10 de meilleurs marqueurs. Paul Coffey sera le seul défenseur à terminer second marqueur de la Ligue depuis que je suis le hockey de la LNH. Il totalise 126 pts. Jari Kurri se glisse au 7ème rang avec 113 pts. Michel Goulet connait la meilleure saison de sa vie dans la LNH avec 121 pts au troisième rang des compteurs. Peter Stastny, maintenant son centre, le suit deux pts derrière. Mike Bossy a encore 118 pts, Son centre, Bryan Trottier, 111. Barry Pederson impressionne à Boston avec 116 pts. Son ailier Rick Middleton en aura 105.

1985: Wayne (208 pts)
Jari Kurri connait la meilleure saison de sa vie avec 71 buts, 64 mentions d'aide et 135 pts. Dale Hawerchuk, à la racine de ma passion pour le #10, connaitra aussi la meilleure saison de sa vie aussi avec 130 pts à Winnipeg. Marcel Dionne ne ralentit pas malgré ses 33 ans avec 126 pts. Paul Coffey en a 121 et Mike Bossy 117.

1986: Wayne (215 pts)
Arrive pour la première fois un certain Mario Lemieux qui, après une saison recrue de 100 pts, s'installe dans le top 10 au deuxième rang avec 141 pts. Il y est pour y trôner bientôt. Paul Coffey a 138 pts, Jari Kurri 131, Mike Bossy 123, Peter Statsny 122 et Denis Savard 116.  Le petit viking Mats Naslund surprend tout le monde au 8ème rang avec 110 pts. Montréal surprendra aussi tout le monde en gagnant la Coupe Stanley.

1987: Wayne (183 pts)
Jari Kurri est second avec 108 pts, Mark Messier suit avec 107. Trois Oilers. Vous vous étonnez qu'ils gagnent la Coupe cette année-là? Mario Lemieux, qui rate 17 matchs en raison de maux de dos naissant et qui mineront le reste de sa carrière, est tout de même au 4ème rang avec 107 pts en 63 matchs (dont 54 buts). Doug Gilmour des Blues de St-Louis étonne avec ses 105 pts à 23 ans. Dino Ciccarelli marque 53 fois avec les North Stars du Minnesota et totalisera 103 pts. Dale Hawerchuk en aura 100.

1988: Mario Lemieux rafle son premier trophée Art Ross avec 70 buts, 98 mentions d'aide et 168 pts en 77 matchs. Wayne se blesse et ne joue que 64 matchs. Mais surtout il est amoureux de l'actrice de Los Angeles Janet Jones. Ce sera sa dernière saison en tant que Oilers et il termine tout de même second marqueur de la LNH avec 149 pts. Denis Savard suit avec 131. Dale Hawerchuk 121. Mark Messier, Peter Statsny et Luc Robitaille 111 chacun 

1989: Mario (199 pts)
Wayne voit sa marque de 200 pts dans la LNH innateinte par un maigre point. En tant que joueurs des Kings, près de son amour, il termine second avec 168 pts. Le nombre de pts qu'avait fait Lemieux la saison précédente pour gagner son championnat des compteurs. C'est dire comment ces deux-là dominent leur sport. Presque dommage car cette même année, Steve Yzerman, à 23 ans, connait la meilleure saison de sa carrière dans la LNH avec 155 pts et ça passe plus ou moins inaperçu. Bernie Nicholls profite de l'arrivée du 99 à L.A. pour marquer 150 pts. Rob Brown et Joe Mullen profitent du magnifique #66 avec respectivement 115 et 110 pts.

1990: Wayne (142 pts)
Mark Messier des Oilers termine non seulement second avec 129 pts mais soulève aussi la Coupe Stanley le premier cette année-là. Il n'aura jamais devancé son ancien coéquipier au championnat des marqueurs, mais l'aura devancé pour l'obtention du Conn Smythe, sera le seul capitaine à soulever une Coupe avec deux clubs différents (4 ans plus tard) et a cette année-là une Coupe Stanley de plus que Gretzky (et une autre 4 ans plus tard). Yzerman a 127 pts et Lemieux, en seulement 59 matchs, marque 45 buts, obtient 78 mentions d'aide et totalise, au 4ème rang, 123 pts. Formidable.
Lemieux

1991: Wayne (163 pts)
Brett Hull et Adam Oates, à St-Louis, sont l'un des tandems les plus redoutables de la LNH. Le premier menace le record de 92 buts de Gretzky avec ses 86 buts et le second est un des meilleurs orchestrateurs de jeu que la Ligue ait connu. Hull est second avec 131 pts, sa meilleure saison en carrière et Oates obtient 90 passes et 115 pts.Mark Recchi, à Pittsburgh, obtient 113 pts. John Cullen commence la saison en Penguin mais est envoyé aux Whalers dans l'échange qui amène Ron Françis et Ulf Samuelsson à Pittsburgh. Il est 5ème avec 110 pts. Joe Sakic, dans une équipe qui ne gagne que 16 fois, brille avec 109 pts. Un autre brillant capitaine et #19, Steve Yzerman, suit avec 108 pts. Mario Lemieux ne joue que 26 matchs en raison de blessures, mais obtient un impressionnant total de 45 pts. Il revient pour les séries et obtient en 23 matchs 44 pts. C'est le Mario-show. Il offre à la ville de Pittsburgh sa première Coupe Stanley et rafle le Conn Smythe sans hésitation.

1992: Mario (131 pts)
Pittsburgh gagne sa seconde Coupe Stanley consécutive et Lemieux son second Conn Smtyhe aussi. avec 34 pts en 15 matchs. Kevin Stevens, à l'aile de Lemieux profite de son talent pour terminer second au classement des marqueurs avec 123 pts. Il ne fera jamais mieux. Wayne Gretzky reste toujours impressionnant avec ses 121 pts.

Brett Hull, Luc Robitaille, Mark Messier, Steve Yzerman, Jeremy Roenick, Brian Leetch et Adam Oates complètent le top 10.

1993: Mario (160 pts)
Lemieux ne joue pourtant que 60 matchs! Le joueur est tout simplement phénoménal. Ceci obscurcit la saison de rêve de Pat Lafontaine à Buffalo qui joue pour la seule fois de sa carrière tous les matchs de la saison, marque 53 buts, obtient 95 fois des mentions d'assistance et totalise 148 pts. Il n'avait jamais fait mieux que 105 pts et ne se rapprochera plus jamais de ce chiffre. Adam Oates, maintenant un Bruins, reste un brillant passeur. Avec 97 mentions d'aide et 45 buts, il totalise 142 pts. Sa meilleure saison à vie. Steve Yzerman suit avec 137 pts. Teemu Sellane, recrue de 22 ans, bat des records de recrue avec ses 76 buts et 132 pts à Winnipeg. Pierre Turgeon, échangé contre Lafontaine deux ans avant, se vaut un bel investissement aussi, marquant 132 pts avec les Islanders. Turgeon ne s'approchera plus jamais de cette marque, ne marquant plus jamais 100 pts.

1994: Wayne (130 pts)
Lemieux ne joue que 22 matchs (37 pts) ce qui donne le champs libre à Gretzky qui y va de 92 assistances. Sergei Fedorov, un joueur que j'aurai adoré, le chauffera avec 120 pts.

1995: Demie saison dans la LNH qui perd du lustre avec son lock-out. Une nouvelle race de joueurs méprisables nait. La divulgation publique des salaires ruinent la Ligue à jamais et renversent les pouvoirs.
En 48 matchs, Jaromir Jagr en profite pour se faufiler au sommet des marqueurs avec 70 pts, autant qu'Eric Lindros à Philadelphie. Mais on accorde la Art Ross à Jagr parce que Lindros est un enfant de chienne. Gretzky marque 48 pts en autant de matchs. Lemieux ne joue pas du tout. Son dos fait des siennes.

1996: Mario (161 pts)
Le retour très en forme de Lemieux aide Jagr et Françis à se hissser parmi les 10 meilleurs marqueurs de la Ligue. Jagr est second avec 149 pts, Françis (un autre fameux #10) est 4ème avec 119 pts. Joe Sakic se classe troisième avec 120 pts et son coéquipier Forsberg sera 5ème avec 116 pts.  

1997: Mario (122 pts)
Teemu Selanne et Paul Kariya font la pluie et le beau temps avec les Ducks. Le premier se classe second avec 109 pts, Kariya en obtiendra 99. Gretzky est 4ème avec 97 pts. À égalité avec John LeClair.

1998: Jaromi Jagr s'installe au sommet des marqueurs pour la première fois de 4 consécutives. Il ne profite en rien de Mario Lemieux, sinon moralement, car Lemieux, trop incommodé par ses maux de dos, ne joue plus. Il s'est retiré de la Ligue à 30 ans. Jagr gagne le Art Ross avec 102 pts. Peter Forsberg le suit avec 91 pts, Gretzky et Pavel Bure 90.

En avril de cette année là, à New York, Wayne Gretzky joue son dernier match dans la LNH.

Un chapitre historique se termine.

Lemieux revient en 2000, principalement par orgueil, pour faire vivre à son fils (qui découvre le hockey) la légende de leur père. Il obtiendra des saisons de 76 pts (en 43 matchs), 31 pts (en 24 matchs), 91 pts (en 67 matchs), de 9 (en 10 matchs) et une dernière de 22 pts (en 26 matchs), cette année-là, aux côtés de Sidney Crosby qu'il fait habiter chez lui. Le flambeau est passé.

En 2003, Lemieux termine 8ème marqueur de la ligue avec ses 91 pts. Mettant un terme à une domination de près de 20 ans des #99 et 66.

mercredi 17 août 2016

Avalanche Estivale

Disons le tout de suite: je n'aime pas du tout Patrick Roy. D'aucune manière.

Nos destins ont fait en sorte que nous nous sommes croisés à quelques reprises à Ste-Foy, plus jeune. Mon père, dans la vingtaine, et sa mère Barbara, au même âge avaient tous deux travaillés ensemble et quand Patrick gardait les buts pour les Gouverneurs de Ste-Foy dans le Midget AAA, (avec Sylvain Côté à la ligne bleue), je jouais jouais Atome et quand on se croisait dans les arénas, mon père et sa mère se jasaient tout le temps.

Déjà, je lui trouvais un air extrêmement arrogant. Je le savais qui idolatrait le même gardien que moi (Daniel Bouchard dont il copierait et rendrait meilleur encore le style papillon) et qu'il avait aussi de tatoué sur le coeur la même équipe que moi: Les Nordiques.

Ce sentiment fût doublé d'un sentiment de traîtrise quand ce fût Montréal qui le repêcha par la suite et qu'il venait "nous" faire chier devant le filet des Canadiens.

Pour ajouter l'insulte à l'injure, Daniel Bouchard, alors à l'embauche des Nordiques, allait sans le réaliser, donner la motivation manquante à Roy quand, après que les Nordiques eût pris les devants 2-0 contre Montréal en série, une année où Québec avaient tout pour se rendre plus loin en séries, en disant "On a trouvé le point faible de Patrick Roy".

No you did not.

Montréal ne perdra plus un match contre Québec en séries suite à la déclaration, cette année là, et  gagnera même une Coupe que les Nordiques auraient pu avoir plus facilement encore.

Quand Mario Tremblay a été engagé comme entraîneur de Montréal, Roy a eu une attitude de super marde en disant, arrogance et suffisance encore, "j'ai dû aller prendre une douche pour m'assurer que je ne rêvais pas". Comment vouliez vous qu'un entraîneur respecte une telle fiente par la suite?

Devenu un Avalanche, il était tout aussi détestable. Premièrement parce qu'il rendait la dignité confuse. Les "anciens Nordiques" gagnaient bien la Coupe, mais Roy n'aurait jamais été échangé aux Nordiques de Québec si ils avaient encore existé. Et Roy, en enfant-roi, avait demandé à être échangé, ce qui légitimisait les joueurs-roi que nous connaissons parfois de nos jours.

Au Colorado, il n'était pas à une connerie près non plus. Il allait se battre contre les gardiens des Wings, n'ayant jamais le dessus, et n'ayant jamais l'air intelligent. Il allait faire du hot-dog qui se retournerait contre lui et son équipe, il dévisserait une porte lorsque confirmé cocu et détruirait une télé dans le bureau de l'entraîneur, comme un enfant de 8 ans.

Bref, il avait encore tout pour que je le méprise.

Sa carrière d'entraîneur par la suite a amplifié toute ce que je déteste chez lui, un menteur/manipulateur, un show off. Un enfant.  

Dès son premier match dans la LNH derrière un banc, il refaisant le gland.

Là où je l'ai admiré toutefois c'est dans l'audace de retirer le gardien avec plus de 2 minutes à jouer. Ça n'a pas toujours fonctionné, mais ça a changé la manière de penser le hockey en fin de match.

Mais un bon flash ne fait pas romance.

Je n'aime pas du tout Patrick Roy pour ce qu'il est, comme individu.

À sa première année comme entraîneur de l'Avalanche, il a très bien fait. Il a même ajouté un trophée à sa collection comme entraîneur de l'année. L'effet nouveau, le sang neuf derrière le banc a marqué le club. On ne peut lui enlever un vrai sens de la compétition, un côté féroce qu'il passe à ses joueurs. Dès sa première saison, le club faisait les séries et livrant 7 matchs très serrés au Wild en première ronde.

Mais dans les deux suivantes, peu de raisons nous ont été donnés par le club de penser qu'il y avait là un entraîneur pour lequel on voulait se donner.

Paul Statsny, Ryan O'Reilly et Mikkel Boedker, tous en âge de bien livrer dans la LNH, ont tous souhaité vivre ailleurs et ont été exaucés. On a misé sur Berra et Pickard devant le filet, mais le développement des deux reste faible. Varlamov est toujours l'homme de confiance avec son drôle de style, plus Hasek que Roy.

Avant la prochaine saison, avant même le repêchage, au Colorado le plan devait resembler à ceci:
-Obtenir des joueurs d'expérience afin d'épauler les plus jeunes
-Continuer le développement de jeunes talents
-Anticiper où le club sera à la date limite des échanges: vendeur, acheteur ou neutre?
-Évaluer les contrats venant à échéance en fin de saison
-Garder en mémoire qu'un repêchage d'expansion forcera tout le monde à protéger un certain nombre de joueurs mais à en laisser partir d'autres aussi.

Ajoutons maintenant : trouver un nouvel entraîneur.

Il sera très dur pour le Colorado de faire les séries l'an prochain, voire impossible. Il faudrait beaucoup, beaucoup de chance. Des blessures importantes dans d'autres club par exemple.
Roy n'a probablement pas envie d'une troisième année de suite derrière le banc d'un club qui mûrit lentement.

Ce n'est pas dans son tempérament.

Quand les Canadiens ont commencé leurs années de misère, Roy a demandé à sortir.
Quand Roy a quitté la LNH, l'Avalanche commençait ses années de misère.

Il y a un pattern ici.

Roy ne laisse pas la défaite s'approcher de son ego.

C'est là que je le déteste. Dans son ego.

Cet ego qui l'aveugle et qui en fait le contraire d'un héros sportif.

Quitter l'Avalanche, ok, pourquoi pas? il est libre de le faire, mais maintenant? à trois semaines du camp d'entraînement?

Ça c'est couillon, lâche. Égoïste. Les avalanches estivales sont rares, Personne ne l'a vu venir.

Joe Sakic, son patron était en vacances à l'extérieur quand il a annoncé son départ de l'Avalanche.

J'ai revu Patrick Roy, le gardien des Canadiens, qui donnait un coup de bâton derrière les genoux de Sakic quand il jouait pour les Nordiques.

Joe Sakic, le contraire de l'égoïste.

Joe Sakic qui venait de lui repêcher une émule de l'ancien #19 en Tyler Jost.

Roy a continué à faire chier un Nordique.

Patrick Roy n'était pas investi dans le club (dont il s'était assuré plusieurs postes de contrôle mais qui ne bougeait pas assez vite à son goût, en bon contrôle freak), il était investi dans ce que le club pourrait contribuer à sa propre légende.

Il y était par ego.

En quelque sorte, il a encore fait un move de junior.

Parce que mentalement, il en a encore l'âge.

Savoir gagner c'est aussi savoir perdre.

Ça, Roy ne veut pas le savoir.