mercredi 29 octobre 2014

La Barre est Relevée pour les Islanders

L'anecdote en est presque une métaphore.

Match Boston-NY Islanders.
L'ogre Zdeno Chara met en échec* John Tavares. Ce dernier croule sur la glace.
Mais c'est Zdeno Chara, blessé, qui ne reviendra pas au jeu.
N'est toujours pas revenu. Les Islanders gagneront le match.

La talent sur la glace et gagnant.
Le brutalisme sportif au rancart.
Et perdant.

Les Islanders ne sont plus l'ombre d'eux-même.
Pour ceux qui les suivent depuis le début des années 90, ceci veut dire qu'ils sont impressionnants.

Depuis la fin des années 70 et le milieu des années 80. les Habitants de l'Île n'ont jamais offert à leurs partisans du hockey aussi inspiré.

Voilà une ancienne dynastie qui n'a pas accédé à la seconde ronde des séries éliminatoires depuis 1993. Quand Al Arbour était derrière le banc. AL ARBOUR! le même qui était derrière le banc pendant les années de gloire dans les années 70 et 80. Les plus cyniques disaient que cette organisation était l'affaire d'un seul entraîneur.

Les Islanders ont raté les séries éliminatoires dans 6 des 7 dernières années. Dans 14 des 19 autres aussi. Ils ont été la risée de la ligue trop longtemps. Pensez Mike Milbury et ses échanges désastreux. Pensez Charles Wang et ses décisions désastreuses. Pensez contrats abominablement longs et très coûteux pour Alexei Yashin et Rick DiPietro. Pensez à ces gilets qu'on semblait se forcer à faire horriblement laids. Même leur site internet était une horreur avec ses "bubbleheads" pour chaque joueur (corrigé depuis).

Tout ça semble derrière.
Are the Islanders for real? demandent les journaux newyorkais.

L'équipe est jeune, excitante, et dès l'automne, elle repart à neuf dans un nouvel aréna à Brooklyn avec un tout nouveau propriétaire. L'an dernier, une blessure aux (idiotes) olympiques qui allait mettre un terme la saison de John Tavares, allait renvoyer New York au dernier rang de sa division. Mais leur as capitaine et superstar de 24 ans, a maintenant de l'aide de ses coéquipiers. Les années de merde ont nécessairement offerts plusieurs bons rangs de sélection (dont Tavares, tout premier choix de la ligue en 2009) aux Islanders: Okposo, Bailey, de Haan, Nelson, Strome sont tous des artisans de l'excitante relève sur patins. Griffin Reinhart et Michael Dal Colle commencent tout juste, mais baigneront dans un bouillant générateur de talent. Les Islanders ont gagné 4 de leur 5 premiers matchs. Ils trônent en ce moment au sommet de la division Métropolitaine avec 12 pts en 8 matchs.

4ème de la ligue. 

Au cours des 5 dernières années, New York a eu le pire pourcentage d'arrêts chez les gardiens (.899). L'an dernier n'a pas fait exception avec le vieillissant Evgeny Nabokov (qui peine encore cette année à Tampa Bay) et deux mauvais substituts (Poulin & Nilsson). 

Cette année, Jaroslav Halak et Chad Johnson font un brillant travail à deux. De l'intelligent renfort en défensive avec l'ajout de Johnny Boychuk et Nick Leddy a aussi redynamisé la ligne bleue de NY,

Les Islanders affrontant Boston, Dallas, San Jose ou les Rangers, il y a trois ans, aurait favorisé ces derniers, mais de nos jours, New York peut très bien penser gagner. Et ils l'ont fait depuis le début de la saison. Contre ces 4 clubs.

Jack Capuano et les fans de New York ont de quoi se réjouir du spectacle offert par ce club dont la composition se démarque par l'abscence de vétérans d'envergure.

Comme quoi le succès d'un club ne vient pas nécessairement d'un équilibre vétérans/jeunes, mais peut aussi originer d'un club composé principalement d'un paquet de jeunes boucs.


*À la défense de l'escogriffe Chara, la mise en échec était tout à fait propre.

mercredi 22 octobre 2014

Nouvelles Feuilles D'Érables

Loin derrière sont les années séniles d'Harold Ballard.

Il y a bien eu 1993 où on a rêvé d'une finale toute canadienne entre Montréal et Toronto, mais les Kings de Wayne & Jari se sont mis dans le chemin. Cette année-là, les Leafs avaient été guidés par des Pat Burns, Doug Gilmour, Wendel Clark, Dave Andreychuck, Glen Anderson, Mike Gartner et Felix Potvin fort inspirés. Mais vous remarquerez qu'outre Clark et Potvin, il avait fallu emprunter ses joueurs à plusieurs autres organisations pour se bâtir une chimie. 1994 allait être aussi excitante, les Canucks et Greg Adams en surtemps brisant le rêve.

En 1999, Mats Sundin, Steve Thomas et Curtis Joseph ranimait les espoirs en demie-finale, mais les Leafs seraient une proie facile des Sabres, perdant en 5 matchs. Et les trois fers de lance des Leafs arrivaient aussi d'ailleurs...

La suite aura été tout aussi chaotique que les années 80. Le scénario se répétant de manière ridiculement ponctuelle année après année. Les Maple Leafs commenceraient l'année en lion terminant premier de lkeur division ou presque autour de Noël. Puis, ils s'effondreraient et rateraient les séries dans les trois mois suivants.

Pat Quinn allait imposer sa culture de brute épaisse et en bon perdant ne gagnerait rien du tout laissant derrière un club qui ne fera les séries éliminatoires qu'une seule fois dans les 8 années sous son règne, le temps d'une seule ronde où ils avaient pris les devants devants 2-0 dans la série contre Boston avant de se faire éliminer dramatiquement lors du septième match.

Brian Burke, autre brute épaisse issue de la vieille école de l'intimidation, était jusqu'en septembre dernier Président et Directeur Gérant des tristes Leafs qui toutefois, comme les Nordiques d'antan, ont toujours rempli leur aréna à pleine capacité. Burke n'aura fait que perpétuer la culture de goon de Quinn et avec la même absence de succès. Burke a accepté le poste de Président des Opérations Hockey à Calgary, un poste n'existant que dans 3 autres clubs de la LNH, des clubs qui ne connaissent pas tellement plus les séries que les Flames ou les Leafs (Columbus, Edmonton, Buffalo). 

Mais depuis cet été, il y a tout de même de quoi s'exciter dans la mecque du hockey,

Le directeur gérant Dave Nonis a d'abord annoncé que les deux instructeurs qui seconderaient Randy Carlyle (Un autre partisan du brutalisme sur patin) seraient Steve Spott et Peter Horacek, Pas une révolution mais deux nouvelles têtes pour parler aux joueurs derrière le banc.

Puis, Brendan Shanahan est venu occuper le poste de Président de l'organisation. Celui-ci a choisi de garder son instructeur (Carlyle) et son décevant capitaine (Phaneuf), mais il s'est aussi assuré que le club qui a terminé la dernière saison ne ressemblerait ne rien à celui qui allait commencer contre Montréal dans le tout premier match de la LNH, saison 2014-2015. Match qu'ils ont tout de même perdu. Mais de justesse.

Les deux assistants de Dave Nonis, ont aussi été remplacé par une nouvelle tête. Un jeune homme de 28 ans, qui n'a aucune expérience de la LNH: Kyle Dubas. Alors pourquoi lui? Parce que l'ancien directeur général des Greyhounds de Sault-Ste-Marie est un expert en statistiques et en analyse. Vous connaissez le film Moneyball? Appliquez le maintenant au hockey et vous avez une toute nouvelle manière de lire, organiser et bâtir le hockey. Kyle Dubas c'est Peter Brendt dans le film de Brad Pitt (rôle tenu par  le rond et nerdy Jonah Hill).

Dubas est le contraire de tout ce que l'organisation de Toronto a engagé dans les 25 dernières années.

Il perçoit le hockey différemment et n'a pas peur de penser "outside of the box".

Le regard sur le jeune défenseur Jake Gardiner en a été le premier exemple.

Ce défenseur de 23 ans ne fait que promettre depuis son acquisition des Ducks d'Anaheim en 2011 avec Joffrey Lupul en retour de François Beauchemin. Le fait que les deux autres n'ont plus rien à prouver dans la LNH ont mis une pression injuste sur le défenseur défensif qui n'avait que 20 ans lorsqu'arrivé à Toronto. Il a tout de même cumulé trois saisons de 30 pts ou plus dans un club moribond. Carlyle un ancien défenseur lui-même récipiendaire du trophée Norris, ne l'aime pas du tout. et depuis deux ans, on parlait de lui dans toutes les rumeurs de transactions. Son contrat venant à échance cette année, on parlait d'un an de vérité ou de simplement le laisser ballotter, mais au contraire. on l'a signé pour 5 ans. Le deuxième étage lui a dit "on investit en toi, now show me if you can keep it up!"

Gardiner a terminé la saison très fort l'an dernier en marquant 5 de ses 10 buts dans les 21 derniers matchs de la saison et en ajoutant 9 mentions d'assistances.

Dans les années précédentes, on a offert trois ans de suite un contrat d'un an à Cody Franson et un contrat de courte durée à leur joueur d'avenir Nazem Kadri. Ses trois jeunes, Gardiner, Kadri, Franson, devraient être au coeur des projets d'avenir de ce futur grand club mais on les plaçe dans des ententes éphémères.

Ils ont aussi créé de la compétition à même le camp d'entrainement en signant plus de joueurs que de de postes disponibles. Outre la première ligne de Van Riemsdyk, Kessel et Bozak, tous les postes n'étaient pas confirmés. David Clarkson ou Leo Komarov sur la deuxième ligne? Gardiner, Polak ou Robidas avec Phaneuf? Frattin, Booth ou Kontiola sur la troisième ligne? Bernier ou Reimer? Daniel Winnik, signé cet été? où le placer? Carlyle jouait avec trois lignes l'an dernier car il gardait toujours deux brutes (Orr & McLaren) sur la quatrième qui ne pouvaient jouer que 5 minutes par match (généralement pour en passer au moins 5 autres au banc des punitions). Sa première jouait finalement trop et se fatiguait aussi vite que le club manquait de souffle en fin de saison.

Avant que la saison ne débute Colton Orr et Frazer McLaren ont été remerciés et les Leafs ont placé du personnel pour composer une troisième et une quatrième ligne légèrement plus digne qui sait jouer au hockey.

La dernière fois que Toronto a choisi un européen au repêchage c'était Jiri Tlusty en 2006. Mais par la suite, Brian Burke, qui ne croyait qu'en l'Amérique, allait diriger les choix sous son clocher. Cette année, sans Burke dans les pattes, Toronto a choisi William Nylander, fils du suédois Michael, comme tout premier choix et il n'a pas mal fait du tout au camp d'entrainement (mais jouera en Suède). Ce ne serait pas l'histoire d'un seul essai puisqu'ils ont choisi comme second choix le défenseur russe Rinat Valiev et un géant suédois comme dernier choix.

Aussi haïssables que pouvaient être les Leafs depuis 10-15 ans, voilà un club qui promet d'être fort excitant dans les années à venir.
C,est un sérieux vent de changement qui souffle sur le club à la faute d'accord ("LEAVES" au pluriel, pas "Leafs")

Et Randy Carlyle, qui n'a jamais paru d'accord avec les remerciements de Orr & McLaren doit sentir l'ombre de la guillotine lui pendre au dessus de la tête...

Son club ne lui ressemblera plus bientôt.

Le club a une fiche inégal de 2-3 et 1 défaite en prolongation.

Ils sont parmi les 5 derniers de l'Est.

Peut-être que cette année ce sera le scénario inverse:
Médiocres en ouverture et solide au finish,

Reste à voir si Randy sera de la solution...

Hier, ils n'ont fait qu'une bouchée des étonnants Islanders en deuxième période.
Laissant présager de très belles choses.

mercredi 15 octobre 2014

Capitanat dans la LNH: Crise de Leadership ou Relève de la Garde?

De mémoire d'homme, je ne crois pas qu'un seul club champion de la LNH n'ait remporté une Coupe Stanley sans capitaine.

Dans les années 80 et 90, ont pouvait même compter sur deux à trois capitaines par club.

Les Islanders des années 80 avaient Denis Potvin, Bryan Trottier et Clark Gillies comme co-capitaines. Avec Potvin comme le plus régulier. Toutefois,fin 1970 début 1980, on avait laissé tomber le système d'assistants du capitaine. Nommer trois capitaines, c'était ainsi un peu contourner cette loi.

Il n'y a pas si longtemps, débuter la saison sans capitaine pouvait paraître hautement inconcevable.

Cette année, 3 clubs ont débuté la saison SANS capitaine.

Les Blue Jackets de Columbus débuteront une seconde campagne consécutive sans capitaine. Amplifiant du même coup le vide de leadership potentiellement lisible dans l'alignement depuis le départ de leur attaquant étoile Rick Nash. Et pourtant l'échange en était un bon pour l'équipe de l'Ohio. 4 assistants se partageront la tâche à nouveau cette année. Les élus étant Jared Boll, Steve Dubinsky, Mark Letestu et Jack Johnson. Ce n'est pas comme si les "Tuniques Bleues" n'avaient pas besoin de leadership...

Les Canadiens de Montréal, eux qui ont deux capitaines en 1989-1990, un pour la route (Chris Chelios) et un autre pour les journalistes francophones du Québec (Guy Carbonneau) commenceront la saison 2014-2015 avec 4 assistants eux aussi: les placides Thomas Plekanec et Andrei Markov, l'agité et charismatique P.K. Subban et l'étatsunien Max Pacioretty. Le vrai chef c'est Therrien.

Les Sharks ont eu la drôle d'idée de dépouiller Joe Thornton de son tître et d'enlever aussi les "A" à Marleau et à l'autre qui le partageait avec lui afin de ramener la course au capitanat à la case de départ. Si la stratégie de l'entraîneur Todd McLelland était d'attirer l'attention ailleurs que sur les performances de ses "sous performeurs" pendant le camp d'entraînement, ça a fonctionné puisque pendant deux mois, les fans des Sharks se sont votés Joe Pavelski pour porter le "C" du capitaine, Toutefois au moment de laisser la rondelle tomber mercredi dernier à Los Angeles, personne ne portait de "C" sur son gilet. 4 assistants, deux jeunes, deux vieux se partageaient aussi la tâche: Pavelski, Vlasic, Thornton & Marleau, On a su tout ça à l'heure du premier match, pas avant.

À Buffalo, la crise de leadership est si criante qu'après une année cauchemardesque, on a donné le titre de capitaine au nouveau venu Brian Gionta et un de ses assistants et le tout aussi nouveau venu Josh Gorges. Tous deux avaient le même rôle à Montréal. Matt Moulson arrivé l'an dernier, parti, puis revenu, est le second assistant. Semblerait qu'il n'y avait pas déjà de leader à bord...

En Floride, on a tardivement annoncé que le défenseur Willie Mitchell porterait le titre de capitaine. Scottie Upshall et Brian Campbell le seconderont comme assistants.

À Nashville, on a, comme dans les années 80, exclusivement un seul capitaine: Shea Weber. Mike Fisher étant blessé pour une bonne partie de la saison, on ne l'a pas remplacé. Tout comme on a pas remplacé David Legwand l'an dernier en l'échangeant aux Wings en mars.

D'autres gestes étonnants ont marqué les capitanats en début de saison.

À Ottawa, on a préféré donner le "C" que portait Jason Spezza, et Daniel Alfredsson avant lui, à Eric Karlsson plutôt qu'à Chris Phillips. Je n'ai rien contre Karlsson. Toutefois, ses carences en défensive pourraient être comblées en regardant jouer Phillips. Chris a été le tout premier choix de la ligue en 1996. Alors qu'il n'avait que 16, 17 et 18 ans, il s'occupait, en plus de sa carrière de hockeyeur, de ses deux parents invalides. Il est (a été, peut-être) un excellent défenseur défensif et a été le représentant des joueurs des Sénateurs lors du lock-out de 2012-2013. Si c'est pas du leadership, ça... Il ne faut pas oublier que le capitaine c'est aussi le lien entre la direction et le vestiaire, J'ai personnellement trouvé baveux de passer par desssus Phillips. Même si il n'en avait que pour un an ou deux.

Même scénario à Manhattan.
Entre Martin St-Louis, Dan Girardi, Marc Staal, Ryan McDonagh et Derek Stepan, on a choisi le plus jeune pour porter le "C" et les 4 autres pour se partager les assistants. (Pas vrai, Stepan est le plus jeune). Alors que l'an dernier, images dans le vestiaire à l'appui. que le vrai leader de ce club était le diminutif Marty St-Louis, le seul du lot à avoir sa bague de la Coupe Stanley, il m'a été très étonnant de voir qu'on choisissait le jeune Ryan à sa place. Même si je suis un très grand admirateur de McDonagh, j'aurais passé le "C" à l'ancien de Tampa Bay qui sait ce qu'il faut faire pour gagner.

Il faut noter que les trois clubs qui ont choisi d'y aller de 4 assistants au lieu d'un capitaine connaissent tous un éclatant début de saison.

Montréal a gagné 3 de ses 4 premiers matchs, tous sur la route et deux fois en revenant de l'arrière, unis dans l'esprit d'équipe.

San José a blanchi les champions de la Coupe Stanley qui les avaient humilié en première ronde l'an dernier et ont à nouveau blanchi les Jets 3 jours plus tard. Hier ils sont restés invaincus en battant Washinton en tirs de barrage.

Columbus a battu Buffalo en match d'ouverture en plus de sortir Henrik Lundqvist du match dans une éclatante victoire de 5-2 contre les finalistes de la coupe Stanley. Hier, ils ont tenu les Stars pendant deux périodes et demi avant que Tyler Seguin ne termine son show de trois buts.

Comme quoi ne pas nommer de capitaine ferait peut-être 20 leaders de plus par matchs...

Rajout (23 octobre) au sommet de la ligue trônent invaincus, les Predators de Nashville...accompagnés des Canadiens de Montréal qui totalisent le même nombre de points...





mercredi 8 octobre 2014

À 18 ans dans la LNH

Les trois premiers choix au repêchage de 2014 dans la LNH, Aaron Ekblad, Sam Reinhart et Leon Draisaitl ont percé l'alignement de leurs clubs respectifs (Flo/Buf/Edm).

Ils ont tous 18 ans.

Bien qu'après 11 matchs, les clubs devront prendre une décision sur leur statut, les retourner à leurs clubs juniors ou encore les garder pour toute la saison.

Quelques fois la décision de faire graduer un jeune de 18 ans tout de suite avec le Grand Club est une erreur. Les Bluejackets de Columbus ont rapidement voulu faire de leur premier choix de 2005 (6ème au total), Gilbert Brûlé, un de leurs 6 leaders offensifs dans la LNH. Il avait très bien fait avec 2 buts 2 passes en 7 matchs mais aussitôt, il s'est blessé sérieusement au sternum. Son jeune corps de 18 ans n'était pas encore celui d'un homme. Il a manqué tout le reste de la saison. Il jouerait 78 matchs obtenant 19 maigres points la saison suivante avant de ne pas se qualifier dans le club pour les 16 premiers matchs de la saison suivante. Il jouerait pour 6 clubs différents (2 de la LNH) dans les 9 années suivantes, totalisant comme meilleure saison, 37 pts. Il joue dans la KHL, à 27 ans.
Alex Galchenyuk a fait le saut dès sa sélection au 3ème rang de la ligue avec Montréal en 2012. Toutefois la saison suivante n'a pas été complète, amputée d'une vingtaine de matchs. À quoi ressemblera l'année de ses 20 ans cette saison?

Mais ce ne sont pas que les blessures, des fois, c'est simplement la maturité mentale.

Brian Lawton qu'on aura repêché au tout premier rang du repêchage de 1983 aura été une catastrophe sur toute la ligne. Alexandre Daigle promettait beaucoup et a offert une digne première demie-saison de 37 pts en 47 matchs (blessé là aussi) mais la suite aura été pénible pour tous. Joe Murphy a mis des années à devenir un joueur... ordinaire.


Ryan Sittler, Scott Kelman, Micheal Henrich, A,J, Thelen, Alex Bourret, Sacha Pokulok, Angelo Esposito, voilà autant de joueurs qui n'étaient pas bons, mais bien des SUPERSTARS à 18 ans et qui n'ont jamais réellement patiné dans la LNH.

Mais qui, à 18 ans, a vraiment frappé aussi fort dans la LNH que dans les juniors?

En voici qui n'ont jamais ralenti de l'adolescence à la LNH.

Wayne Gretzky.
Les Racers d'Indianapolis de la WHA auront été les "Dick Rowe" du hockey en signant la merveille à 17 ans, lui laissant le temps de jouer 8 matchs avant de le vendre aux Oilers d'Edmonton. Wayne totalisera 46 buts-64 passes et 110 pts, emmenant les Oilers à la dernière finale de la Coupe Avco (qu'ils ont perdue face aux Jets de Winnipeg). Quand la LNH absorbe les 4 meilleurs clubs de la WHA l'automne suivant, Wayne a 18 ans. Il n'est pas éligible comme recrue car il a joué une saison professionnelle auparavant, à 17 ans. Les observateurs étaient convaincus que le maigre et petit Wayne se ferait détruire physiquement dans la grosse LNH. Celui-ci allait au contraire terminer au premier rang des marqueurs avec un impressionnant total de 137 pts. Le titre de champion marqueur irait toutefois à Marcel Dionne totalisant le même nombre de pts mais marquant 2 buts de plus que Gretzky, Wayne amènerait Edmonton en séries éliminatoires dès leur première saison dans la LNH. Dur de faire mieux que 137 pts à 18 ans. Autre marque imbattable de la merveille.

Dale Hawerchuk.
Il est l'une des raisons pour laquelle je suis un inconditionnel du #10. Dale venait de marquer 183 pts en 72 matchs dans la ligue junior majeur du Québec. Était-il étonnant que les Jets de Winnipeg de 1981-1982, ceux qui avaient gagné tout juste 9 matchs sur 80 la saison précédente, le voulasse au plus câlasse? Dale Hawerchuk a marqué 103 pts, 45 buts, 58 passes, avec des Jets qu'il a fait passer du dernier rang au second de leur division derrière les Oilers de Wayne (alors la division Smythe). Hawerchuk détient encore "officiellement" le record des pts pour un joueur de 18 ans à sa première saison dans la LNH. (Même si Wayne...enfin..)

Sidney Crosby.
Marquant 102 pts à sa toute première saison dans la LNH en 2006, Sid allait prouver qu'il était tout ce qu'il avait promis dans les juniors. Deux ans après son arrivée à Pittsburgh, les Penguins étaient finalistes de la Coupe Stanley. Un an plus tard, champions. On vit encore la suite.

Steve Yzerman.
Tel que mentionné plus haut Minnesota avait misé sur Brian Lawton comme tout premier choix au grand total en 1983. Hartford avait choisi Sylvain Turgeon au second rang. les Islanders avaient choisi celui que Detroit voulait: Pat Lafontaine. Les Wings ont dû se "rabattre" sur Steevie Y qui allait marquer 87 pts, dont 39 buts à sa première saison dans la LNH, à 18 ans. Jacques Demers le nommerait le plus jeune capitaine de l'histoire de la LNH (alors) à 21 ans et Yzerman serait au coeur d'une des belles dynasties du hockey de la LNH raflant trois Coupes Stanley et obtenant même une saison extraordinaire de 155 pts. 65 buts 90 passes et ne terminant même pas premier marqueur ni second de la ligue! (Quand vous avez une merveille et un magnifique devant vous...)

Jimmy Carson
En 1986, Detroit choisit au tout premier rang Joe Murphy, une terreur dans les juniors, une déception dans la LNH. Los Angeles choisit tout de suite après Jimmy Carson à qui ils font tout de suite une place. Avec sur son aile une autre recrue, Luc Robitaille, qui lui a 19 ans, Les deux font la pluie et le beau temps. Carson obtenant 79 pts et Robitaille héritant du tître de recrue de l'année (pour lequel Carson était aussi nommé) Carson fait mieux la saison suivante avec 55 buts et 107 pts. Il est toutefois échangé à Edmnonton dans la méga transaction envoyant Wayne Gretzky en sens inverse. Si il fait bien 100 points dont 49 buts à sa première saison, il attrape la maladie de l'ennui à Edmonton et ne sera plus jamais le même par la suite, N'arrivant pas à se motiver, même pour une finale de la Coupe Stanley à son retour à Los Angeles en 1993. Mais à 18-19 et 20 ans...wow!

Jeff Skinner
Ses chiffres ne se comparent pas à ceux de Gretzky ou d'Hawerchuk mais considérant qu'il était placé 34ème dans les sélections de la LNH et qu'il a été repêché par les très peu offensifs Hurricanes, ses performances parlent d'eux-même. Les Canes leurs font une place dès ses 18 ans et Skinner en profitera pour marquer 31 fois et partir avec le trophée Calder. Toutefois, Skinner a subi une troisième commotion cérébrale en quatre ans cette semaine et une épée de Damoclès sur le reste de sa carrière est maintenant bien au-dessus de sa tête. Il n'a que 22 ans...

Raymond Bourque.
Repêché à l'été 1979, il foule la glace de la LNH dans l'uniforme des Bruins le même automne. Le petit gars de Ville St-Laurent sera le meilleur marqueur des défenseurs des Bruins cette même année avec 17 buts se méritant le trophée Calder. Il sera aussi l'un des défenseurs les plus brillants de sa génération totalisant 1579 pts en 1612 matchs, gagnera 5 fois le trophée Norris remis su meilleur défenseur et une fois le trophée King Clancy remis au joueur ayant démontré le meilleur leadership sur la glace et hors glace par ses contributions humanitaires.

Larry Murphy.
Un an après Bourque, Murphy est repêché à la ligne bleue des Kings de Los Angeles (4ème au total) qui le veulent tout de suite. Murphy marquera 16 buts et totalisera 76 pts, fiche qu'il prendra 6 ans à battre. Échangé aux Capitals, il ira gagner la Coupe à Pittsburgh et à Détroit et se retirera 21 ans plus tard avec une brillante fiche de plus de 1000 pts en carrière.

Bobby Orr
Signé au tendre âge de 14 ans par les Bruins de Boston (aaaaah les 60's!) Bobby allait révolutionner le monde du hockey. À 15 ans, il jouait Junior et marquait 94 pts en 47 matchs. À 18 ans en 1966, au sein de Bruins bons derniers de la LNH, il marquait 13 buts et obtenait 41 pts et le trophée Calder. Harry Howell des Rangers qui gagne le trophée Norris cette année-là dira : " je suis content d'avoir gagné le trophée du meilleur défenseur car ce trophée sera le sien pour les années à venir". En effet, Orr le gagnerait pour les 8 ans à venir avant que des problèmes de genoux ne viennent ralentir ce sensationnel joueur. Il ne joue que 36 matchs après 1975 avant d'accrocher ses patins à 31 ans.

Tom Barrasso
Choisi 5ème au total par les Sabres de Buffalo en 1983, cet Étatsunien repêché de son école secondaire allait tasser les vétérans Phillipe Myre et Jacques Cloutier en tant que gardien #1 de l'équipe alors dirigée par Scotty Bowman. Il gagnerait 26 matchs et garderait une moyenne de 2,84 buts alloués par match, suffisant pour gagner le trophée Calder. Il gagne aussi la même année, exploit unique à son âge, le trophée Vézina du meilleur gardien de but. Ce record reste imbattu. Il gagnera deux coupes Stanley à Pittsburgh et terminera sa carrière au deuxième rang des gardiens originaires des États-Unis, derrière John Vanbiesbrouck.



Sam Bennett, 4ème choix de la ligue l'an dernier, un choix des Flames, a été finalement retourné à son club junior, ayant été blessé deux fois lors du camp d'entrainement.

Qui des 18 ans qui on gradué dès cette année resteront dans la Grande Ligue dans deux semaines?

mercredi 1 octobre 2014

La Jeunesse d'un Club de la LNH

On parle souvent de l'équilibre parfait entre les jeunes et les vétérans au sein d'un club qui en ferait le club redoutable que tout le monde redoute.

Anaheim s'est classé 21ème dans la ligue en terme de "jeune club" l'an dernier.
Chicago, 18ème
Montréal, 20ème
Les Rangers 24ème

Le premier club a terminé 2ème sur 30 au classement général l'an dernier.
Les deux suivants se sont retrouvés parmi le carré d'As.
New York, en finale.

Donc une certaine profondeur et une relève assurée, oui, pour ces clubs.
 mais un club jeune, est-ce vraiment un gage de qualité à court terme?

Peut-être pas complètement.

Les 10 clubs les plus jeunes, ont presque TOUS échoué à se tailler une place en séries éliminatoires (à deux clubs près: Washinton & Tampa Bay). Mais Vancouver, 11ème n'a pas non plus fait le séries.

1. Buffalo
2. Winnipeg
3. Calgary
4. Washinton
5. Tampa Bay
6. Toronto
7. Nashville
8. NY Islanders
9. Ottawa
10. Columbus

Donc la jeunesse ne serait pas nécessairement un atout?
Les champions Kings de Los Angeles étaient 13ème avec une moyenne d'âge de 27 ans et 2 mois.

Quels étaient les clubs les plus vieux?
Les 5 plus vieux étaient dans l'ordre:
New Jersey (Merci Jagr, Brodeur, Elias, Zidlicky, Zubrus, Ryder et Salvador)
les Stars (Merci Whitney, Gonchar, Thomas, Cole et Horcoff)
les Panthers (Merci Gomez, Campbell, Jovanovski et Luongo)
les Sharks & les Blues.

Dans chaque club, il y avait quelques trentenaires, presque quadragénaires, qui pouvaient à eux seuls fausser les données. Mais à Dallas, entre autre, Jamie Benn, Jordie Benn, Cody Eakin, Valeri Nichushkin, Tyler Seguin, Antoine Roussel et Brenden Dillon sont tous des rouages extrêmement importants de l'alignement réguliers du club et c'est Jordie Benn l'ainé à 26 ans.

Je vous parlais ailleurs du Wild qui m'avait beaucoup impressionné en séries. Personne d'entre Mikael Granlund, Nino Niederreiter, Charlie Coyle, Jared Spurgeon, Jonas Brodin, Marco Scandella et Erik Haula n'a encore 25 ans! Et Minnesota se retrouve tout de même 19ème de la ligue parmi les clubs les plus jeunes.


La plus jeune édition d'un club de la LNH à avoir gagné la Coupe Stanley reste l'édition des Canadiens de Montréal de 1986. Guidé par Patrick Roy & Claude Lemieux à 20 ans chacun, il y avait aussi Brian Skrudland à 22, Chris Chelios à 24 et Guy Carbonneau à 25. Les deux seuls joueurs au dessus de 30 ans étaient Bob Gainey à 32 ans et Larry Robinson à 34. La moyenne d'âge de ce club champion avait été de 24 ans et 5 mois. 


Les 5 Coupes Stanley des Oilers d'Edmonton se retrouvent parmi les 15 clubs les plus jeunes à avoir emporté la Coupe. L'Édition de 1984 est la seconde équipe la plus jeune après  les Canadiens de 1986. Wayne Gretzky n'avait que 23 ans mais c'était Mark Messier (23 ans aussi) qui avait raflé le trophée Connie Smythe remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires. Les 5 premiers compteurs des Oilers cette année-là, Gretzky, Kurri, Messier, Coffey & Anderson avaient 23 ans ou moins (Anderson & Kurri 22). Les Oilers de 1984 avaient une moyenne d'âge de 25 ans et 2 mois. 


Le plus vieux club de l'ère moderne à avoir gagné la Coupe aura été les Red Wings de Détroit de 2008. Dominik Hasek à 42 ans, Chris Chelios à 45, Niklas Lidstrom à 37, Kris Draper à 36 et Darren McCarty à 35, Kirk Maltby et Chris Osgood à 34, auront aidé le club à atteindre la vénérable moyenne d'âge de 31 ans et 7 mois.


Les Penguins de 2009 sont extrêmement loin (36ème dans les 48 dernières conquêtes) malgré  le fait qu'ils eût été principalement guidés par Sid the Kid (21 ans) Evgeny Malkin (22) et Marc-André Fleury (24). Ils avaient aussi parmi leur rang tout un lot de vétéran tel Bill Guerin (38 ans). Sergei Gonchar et Miroslav Satan (34) ou Hal Gill (33).

Si on prend la moyenne d'âge des joueurs qui ont joué les matchs des séries éliminatoires, le tableau offre une triple égalité au premier rang avec une moyenne d'âge de 24 ans et 5 mois:
(entre parenthèses les joueurs de 25 ans et moins)


Montréal  en 1993 (Racicot, Damphousse,Lebeau, Keane, Desjardins, LeClair, Schneider, Brisebois, Haller, Brunet, DiPietro, Odelein, Ronan, Hill, Belanger, Petrov, Dufresne) 
Edmonton en 1985
(Gretzky, Kurri, Coffey, Kruchelnyski, Anderson, Messier, Huddy, Lowe, McLelland, Carroll, Melnyk, Fhur, Tikkanen, Moog)
Philadelphie en 1974
(Clarke, Macleish, Barber, Kindrachuk, Saleski, Schultz, Bladon, Dupont, Jim Watson, Clement, Kelly, Cowick, MacAdam)

Où trace-t-on la ligne entre un club "trop vieux" et un club "assez mature pour rafler la précieuse Coupe? 

Quand un club dit "expérimenté" devient-il un atout avantageux et quand est-ce une nuisance?

Difficile à dire.


Ce qui frappe toutefois c'est que la moyenne d'âge des champions de la Coupe Stanley dans les 48 dernières années est de 27 ans et 2 mois.

Exactement celle des actuels champions en titre: les Kings de Los Angeles...

Au début de la prochaine campagne qui commence la semaine prochaine, Edmonton, Columbus et Winnipeg seront plus jeunes que 27 ans et 2 mois.
Buffalo, Minnesota et les Islanders, 2 mois plus vieux que 27 ans et 2 mois.

Les Kings sont en plein milieu au 15ème rang, à 28 ans.

Le secret se trouve dans l'équilibre.