mercredi 29 juin 2022

Champions 2022: L'Avalanche du Colorado

Fallait bien Arturi Lekhonen pour marquer le but gagnant de la finale de la Coupe Stanley.

Assisté de Josh Manson, ce qui n'a fait que souligner l'intelligence des choix du directeur gérant Joe Sakic. Ce dernier n'a pas mordu à l'hameçon Claude Giroux qui n'était, après tout, qu'une coûteuse location. 

Tampa Bay a réagi dans la laideur d'un vieux couple qui se sépare, plein de rancoeur. Une troisième finale de suite ce n'est pas rien. Mais ça use assurément l'aspect mental autant que physique. On l'a bien vu. Ryan McDonagh qui frappe par derrière. Patrick Maroon qui attaque physiquement deux fois Josh Manson en train de célébrer le but gagnant, par frustration. Steven Stamkos qui lance la rondelle en direction d'un arbitre par frustration, aussi. Il s'en est tiré par diplomatie et protégé inconsciemment pas son statut de superstar. Laid de bien des manières. Kucherov qui préfère passer le dernier 25 secondes à briser son bâton sur la bande et à tirer ses gants sur le banc. Rien que du beau.

Tampa Bay aura critiqué 100% des infractions contre eux et facilement 88% des buts contre eux. Ils ont beau avoir été une fameuse équipe sur 4 ans, ils sont des contre-exemples à bien des niveaux. Jon Cooper est horrible plaignard. Insupportable même. 

Bill Daly aura eu la classe, à la remise de la précieuse Coupe, de saluer le parcours du Lightning, non seulement en séries, mais dans les trois dernière années, en séries. Le lézard Bettman, terré chez lui parce qu'atteint de Covid, parce que sombre abruti aussi, n'avait nullement mentionné le fabuleux exploit des Canadiens de Montréal, qui n'auraient jamais dû faire les séries, et qui ont atteint la finale. Une crotte qui ne s'effacerait jamais de mon coeur. Dé là les vannes faciles sur le crapaud Bettman. 

Mais concentrons nous sur les gagnants qui se sont aussi comportés ainsi. 

#16 Nicolas Aube-Kubel a commencé la saison comme Flyers mais l'a terminé en brisant la Coupe Stanley en tombant avec pour la photo d'équipe. Il a joué 67 matchs avec l'Avalanche, totalisé 22 points avec 11 buts et autant de mentions d'aide en saison régulière et en a joué 14 en séries, ne totalisant aucun point. Il a 26 ans.

#95 Andre Burakovsky en était à sa troisième saison avec l'Avalanche où il aura compté toujours 20 buts ou autour de 20 buts (20, 19, 22). La dernière saison a été sa meilleure avec 61 pts, mais aussi la seule où il jouait plus de 58 matchs avec l'Avalanche. En 12 matchs, il avait marqué 3 buts et obtenu 5 mentions d'aide. Il a 27 ans.  Il marque un important but en surtemps dès le début de la finale. 

#4 Byram Bowen a été tout simplement fantastique. Repêché 4ème au total, en 2019, le jeune défenseur de la Colombie Britannique a joué avec la confiance d'un vétéran cette saison, après 19 matchs l'an dernier en saison régulière, mais aucun en séries. En 30 matchs cette saison, il avait obtenu 17 pts, mais avait surtout convaincu ses entraîneurs de ne pas le retourner dans les mineures. En séries, il a été une valeur sure pour les 20 matchs de la formation. Obtenant 9 passes, mais surtout, brillant en défensive tout en restant offensivement allumé. Il n'a que 21 ans. Il sera encore bon longtemps. Recrue, il a déjà son nom sur la Coupe.

#11 Andrew Cogliano avait connu l'amertume d'une finale perdue, au sein des Stars de Dallas, en 2020. À 35 ans, il était l'un des plus vieux joueurs de la formation. Le centre a débuté la saison comme Shark de San Jose, mais a joué ses 18 derniers matchs de la saison avec l'Avalanche. En 16 matchs de séries, son expérience a été précieuse, et il a obtenu 6 pts, marquant 3 fois pour autant de passes. 

#37 J.T.Compher a été repêché par les Sabres en deuxième ronde en 2013, mais heureusement, n'a jamais joué un seul match dans cette moribonde organisation. Il est passé au Colorado en 2016 et y a joué ses 6 dernières saisons, la dernière étant sa plus complète (70 matchs), et sa productive (18 buts, 33 pts). En séries, il jouera les 20 matchs, marquera 5 fois et obtiendra 8 pts. Il a 27 ans.

#39 Pavel Francouz aura gardé 7 matchs en série quand Darcy Kuemper sera blessé contre Nashville, dès la première ronde. À 32 ans, il ne s'est jamais franchement établi comme #1 dans la LNH, encore mais n'a que trois saisons dans le corps, en Amérique du Nord (il est Tchèque) mais n'a pas mal fait du tout en relève à Kuemper. 


#49 La tornade de Roberval Samuel Girard aura connu des séries très frustrantes étant condamné à regarder ses coéquipiers jouer, ne jouant que 7 matchs puisqu'incommodé par une blessure. Il n'a que 2 ans, mais en était déjà à sa 5ème saisons dans la LNH, commencée à Nashville, en 2017. 

#43 Darren Helm, commence sa carrière dans la LNH, en séries, (il avait joué 7 matchs dans la saison régulière) 2008. et signe aussitôt son nom sur la Coupe dans l'uniforme des Red Wings après y avoir joué 18 matchs. Il y jouera les 13 saisons suivantes comme Red Wings. À 35 ans, il jouait sa première saison avec Colorado cette année, 68 matchs, 15 pts, suivi des 20 des séries, et de 5 pts. 

#6 Erik Johnson est le tout premier choix de la LNH du repêchage de 2006. Les Blues le faisait leur. Il n'y jouera que 3 saisons avant de devenir Avalanche pour les 13 saisons suivantes. C'est le plus ancien Avalanche d'ailleurs, voilà pourquoi il porte le "A" de l'assistant capitaine et qu'il a été le premier, après le capitaine, à soulever la Coupe. L'Étatsunien a joué les 20 matchs des séries. 

#3 Jack Johnson a été repêché 3ème de la LNH, en 2005, n'est pas lié à Erik familialement même si il est aussi Étatsunien, avait boudé la Caroline qui en avait fait son premier choix, ce qui fait qu'il a débuté sa carrière comme Kings de Los Angeles, mais pas des éditions gagnantes de la Coupe. Il y jouera 6 ans avant de passer aux Bluejackets où il y évolue 7 ans, passe à Pittsburgh, où il joue deux ans, pour finalement jouer une saison avec les Rangers et la dernière, avec l'Avalanche. Il ne joue que 13 matchs en séries, blessé pour les autres. Il a aussi 35 ans. 

#91 Nazem Kadri a été un choix de première ronde des Maple Leafs de 2009. Il y joue ses 10 premières saisons. Donc ne gagne pas souvent. On le pointe même deux ans différents pour son indiscipline qu'on juge coûteuse fatalement aux Leafs, en séries. Il est Avalanche depuis 2019. Il y a connu deux saisons de plus de 30 pts avant de connaître une saison de rêve de 87 pts. En séries, il joue 16 matchs, obtient 15 pts, dérange comme toujours et en entrevue post-victoire de la Coupe il offrira ce bijou en direct: "For those who said that I was a liability in the playoffs, you can kiss my ass". De l'or. Kadri a connu la plus belle saison de sa carrière à 30 ans.

#35 Darcy Kuemper a 32 ans. Il a été repêché par le Wild, en 6ême ronde, en 2009. Il y a joué 5 ans. Il sera Kings, une seule saison avant de devenir Coyotes où il a brillé dans un club mauvais. Encaissé du caoutchouc, ça forme. Depuis seulement cette saison, il était Avalanche. C'était sa première saison comme #1 avec Colorado. Et il n'avait pas complètement convaincu, surtout au 5ème match contre Tampa, à domicile, alors qu'on pouvait soulever la Coupe, devant ses partisans. Il a brillé en fin de match #6.

#92 Gabriel Landeskog a été le second choix de la LNH en 2011, et l'un des plus jeunes capitaines de l'histoire de la LNH. On a quelques fois même souligné que c'était peut-être son trop jeune leadership déficient qui aurait expliqué les déboires de l'Avalanche en séries, alors qu'ils connaissaient de bonnes saisons. En 11 saisons dans la LNH, il a connu deux fois des saisons de 30 buts ou plus, dont la dernière et 8 saison de plus 50 points. 75 en 73 matchs, en 2018-2019. Dans les 20 matchs des séries il a obtenu 22 pts, ce qui reste formidable pour un si "mauvais" leader. Le premier à soulever la Coupe a 29 ans.

 #62 Arturi Lekhonen s'est fait un nom. L'an dernier, avec Montréal, il a offert un moment historique le soir de la fête nationale en éliminant d'un de ses buts en période supplémentaire qui envoyait Montréal, contre toute attente, en finale. Cette année, il récidivait en faisait la même chose pour l'Avalanche, et de plus, en finale, promu à l'aile de McKinnon (sur la 3ème ligne dans le pire club de la Ligue cette année, avant de devenir Avalanche, allez savoir!), il marque le but gagnant de la finale. Homme humble, mais homme des grandes occasions, certain. En 16 matchs, avec l'Avalanche, en saison, il avait obtenu 9 pts, jouant les 20 en séries, il est indispensable avec 8 buts et 14 pts. Il est un trésor de 26 ans.

#29 Nathan MacKinnon est une superstar. Facilement un des 5 meilleurs joueurs de la LNH, en ce moment. Il est complet et peut tout faire. Tout premier choix du repêchage de 2013, il a remporté dès ses débuts le trophée Calder remis à la recrue de la saison avec ses 63 pts. Avec des saisons de 97, 99 et 93 pts, de 39, 41 et 35 buts, entre 2017 et 2020, et de 88 pts en 65 matchs, dont 32 buts, et connaissant d'excellentes séries, avec 24 pts en 20 matchs, il était un proche candidat au Conn Smythe. Il a 26 ans.

#8 Cale Makar a gagné, avant la Coupe et le Conn Smythe, la trophée Norris qui aurait dû aller à Roman Josi cette saison. Il avait aussi gagné le trophée Calder en 2020 et le Hobey Baker dans la NCAA, en 2019. Sa saison a été formidable avec 86 pts. Et presque 30 buts, avec 28. En 20 matchs, il a terminé premier marqueur de la LNH, en séries avec 29 pts. Il a 23 ans et une carrière de superstar n'est pas à ses pieds, elle est déjà largement sur les rails. 

#42 Josh Manson aura été une brillante acquisition de Joe Sakic. Et une aubaine contractuellement. Après 9 saisons avec les Ducks, il brille en séries à tous les niveaux et réussit ce que papa n'aura jamais réussi à faire dans la LNH, signer son nom sur la Coupe, à 30 ans.

#18 Alex Newhook est un choix de première ronde de 2019, le 16ème, et à sa seconde saison, où il obtient quand même 33 pts en 71 matchs, en saison régulière, en 12 des séries, il obtient 4 mentions d'aide. Il n'a que 20 ans. L'âge de Cole Caulfield.

#13 Valeri Nichushkin est un choix de première ronde de Dallas, en 2013, 10ème de la LNH, Il y a joué trois ans avant d'aller jouer dans la KHL. Il revient avec Dallas pour 57 matchs en 2018-2019. Mais n'obtient que 10 passes. Il est étiquetté, déception. L'Avalanche le signe quand même et après deux saisons de seulement 20 points, il vient d'en connaître une de 52, dont 25 buts. Il joue aussi tous les matchs des séries, obtenant 15 pts, dont 9 buts. Il a 26 ans. 


#25 Logan O'Connor n'a jamais été repêché dans la LNH. Colorado lui donne une chance en 2018-2019 pour 5 matchs. Après des saisons de 16 et 22 matchs, il joue 81 matchs cette saison, Obtenant 24 pts. En séries, il joue 17 matchs. Il n'a que 25 ans. 

#96 Mikko Rantanen a eu une saison formidable. Largement sous estimé depuis ses débuts en 2015, il a connu des saisons de 84, 87 pts, de 41 en 42 matchs, de 66 en 52 matchs, et cette saison de 92 pts (personne n'a fait mieux au Colorado cette saison), et , toujours bon en séries depuis 5 ans, il a obtenu 25 pts en 20 matchs. Il mérite amplement son nom sur la Coupe. Il n'a que 24 ans.

#78 Nico Sturm a commencé ses 4 uniques saisons dans la LNH avec le Wild. Il est une acquisition de mi-saison cette année, où il a joué 21 matchs. En séries, il en a joué 13. Il a 27 ans.

#7 Devon Toews est un trésor aussi. Abandonné par NYI, où il brillait aussi depuis deux ans, à partir de 2018, il est Avalanche depuis 2020. En 66 matchs cette saison, le défenseur n'avait pas moins de 57 pts en 66 matchs. En 20, en séries, il obtient 15 pts, il est tout simplement complet. Et d'une valeur inestimable. Il a 28 ans. 

Jared Bednar est entraîneur du Colorado depuis 2016. Outre la première saison, son club a toujours fait les séries. Ne se rendant jamais au Carré d'As. Sauf cette saison, qui fût la bonne pour lui et ses garçons. Il n'a que 50 ans. Mon âge. Je suis plus vieux que lui de 24 jours.

Joe Sakic a autant de Coupes Stanley que la concession dont il est le directeur gérant. Il a gagné les deux premières (et un Conn Smythe) comme capitaine du club et gagne, dimanche dernier sa troisième, et première, comme directeur gérant.

Il est aussi l'unique membre de l'organisation qui était un ancien Nordiques. 

Corey Perry devient aussi l'unique joueur de la LNH a perdre trois ans de suite, en finale, au sein de trois clubs différents. Les plus cons diront que si vous vous voulez maintenant perdre assurément en finale, il faut aller chercher Perry. Les plus avisés diront que sans Perry, Dallas, Montréal et Tampa Bay ne se rendent peut-être, pas là du tout. 

mercredi 22 juin 2022

Finale de la LNH 2022

Oulàlà...c'est dans la nuit d'Yverdon-des-Bains, en Suisse, que je me glisse en coulisse pour vous écrire ceci.

C'est un secret pour personne, Tampa Bay est le club de la LNH le plus puissant des trois dernières années. On peut très certainement parler d'une dynastie. Et leur meilleures saison des 4 dernières, il n'ont jouée que 4 matchs en séries. Mais les trois suivantes, ils ont atteint la finale! Et pas n'importe lesquelles. Deux finales de saisons Covid. 

Le club est de loin celui de la LNH qui a joué le plus de matchs des trois dernières années. On peut, après une dégelée de 7-0 au second match conte l'Avalanche, légitimement croire que la fatigue y est pour quelque chose. Colorado a pris une route beaucoup plus courte pour atteindre cette finale. Et bien que je vous avais écrit que le premier match important d'une série 4 de 7 était le 4ème, c'est pas vrai, quand cette série est 2-0, le troisième match devient le plus important. À 3-0, c'est perdu à 90%. À moins de jouer contre Toronto. Mais à 2-1, la série est encore très en vie. Donc ce match qui débute à 2h00 du matin, heure de Suisse, ici, est archi déterminant. Passerais-je une nuit blanche ?

Les tirs bloqués, les haines étirées, les hanches et les épaules fragilisées, constamment testées, les coupures, les cicatrices, jouer tous les deux jours, ça use. Même si ils n'ont pas toujours l'air crapous parce que Tampa a des osties de bons talents, ils sont crapous. Humains. Il manque des joueurs des deux côtés des clubs, mais ça fait partie du deal d'une finale. Stamkos avait gagné sa Coupe, il y a deux ans, sur une seule jambe. Leon Draisatl a été magique, à moitié mort, avec 4 mentions d'aide, dans le dernier match contre Colorado.  

La finale du Lightning ne ressemble pas aux deux dernières. Point, si déterminant, est en morceaux. Et il n'est pas le seul. Sergachev est une grosse erreur coûteuse à chaque match. Bogosian ne suit plus. Kuch perds facilement les pédales. L'an dernier TB est devenu seulement le second club à gagner 2 Coupes sur deux ans de suite (Avec Pittsburgh) depuis 2005. Depuis l'après lock-out. Cette année, ils ont pris 7 longs matchs pour éliminer difficilement Toronto. Ils ont ensuite balayé l'autre club de la Floride, et ont battu NYR en 6.

Tampa a joué 67 matchs en séries, passé le 1er août, 2020. Ceci est davantage que tout club de l'histoire de la LNH sur une période de trois saisons de suite. N'oublions pas qu'on avait ajouté une ronde en séries dans ces trois années-là. Ce qui a permis à Montréal, de non seulement faire les séries, mais d'atteindre la finale. Un exploit phénoménal aussi, que Gary Bettman, idiot majeur, a passé sous silence, encore jusqu'à maintenant. La pandémie a condensé les saisons ce qui fait que les temps de repos ont aussi été moins longs, et les saisons, étirées. Ça ne fait donc que du sens que TB soit un brin crevé. Mais Corey Perry, qui a fait cette finale dans trois clubs différents, les trois dernière années, (Dallas, Montréal, TB), ne tient pas à se trouver encore du côté des perdants. Et il ne serait pas le genre de joueur à accepter ce type d'excuses. 

Les matchs des séries sont toujours plus intenses, plus physiques, plus durs. Plus plus plus plus de toute! Pour l'instant, au second match, en tout cas, Tampa s'est peu à peu effacé, épuisé. Mais là il a joué à domicile. Devant ses fans. (si j'étais méchant, je parlerais aussi de leurs rues désertes, mais bon...). Quand tu joues ce nombre de matchs en si peu de temps, tu dois carburer en simple adrénaline. 

Depuis les Islanders des années 1980, aucun club de la LNH n'a gagné 3 fois la Coupe Stanley de suite (les NYI, 4!). Ils n'ont jamais cherché d'excuses quand ils ont perdu à la cinquième présence en finale. Contre les Rangers, ils perdaient aussi 0-2. Et on gagné les 4 autres. 

L'Avalanche semble beaucoup plus frais, et le sont probablement. De leur trois rondes, ils ont imposé 2 balayages de 4 matchs à leurs adversaires et n'ont perdu que contre les Oilers. Ils sont visiblement plus reposés. Mais ne doutez aucunement que les deux clubs, définitivement les deux meilleurs cette saison, ont bien méritées leurs places. Et tiennent absolument à être là où ils sont. En tout cas, TB, en meilleure position, assurément, mais ils n'utiliserons pas d'excuses. Ils la veulent autant que Makar, McKinnon et les autres.

Et c'est encore une maudite belle finale, avec du maudit beau hockey. 

Capitaine Stamkos a pris les choses en main, Kuch était en mode action et Tampa Bay a corrigé Colorado 6-2. Nous avons une sacré finale, ce n'est que 2-1 Colorado. 

Arturi Lekhonen ne pourra peut-être pas donner la série (et la Coupe) à son club, à la Saint-Jean, cette année.

mercredi 15 juin 2022

Hayes & Hayes

Exceptionnellement, je ne pourrai pas vous parler de ce qui se passe dans la LNH pour les deux prochaines semaines puisque je suis en France où ce sport, avec gouret, cerbère et palet, ne me donnera aucune accessibilité ou presque. J'ai donc écrit ceci, le 4 juin dernier. 

Je vous parlerai donc, étrangement, de hockey passé.

Les frères Jimmy & Kevin Hayes ont été élevés dans le hockey. Ils sont cousins des anciens joueurs Tom Fitzgerald et Keith Tkachuk, donc aussi lié, familialement à Matthew et Brady Tkachuk, Ryan Fitzgerald, repêché par les Bruins, en 2013, depuis associé aux Flyers de Philadelphie, et de son frère Casey Fitzgerald, repêché par Buffalo, en 2016, toujours un espoir à la défense des Sabres. 

Jimmy, né à Boston, en 1989, a fait le club U17 des États-Unis, de 2005. Dans les rangs collégiaux, il a connu deux saisons de 18 buts et de plus de 30 pts (34 et 31) avec respectivement 32 et 29 matchs de joués. À 6'5, il attirait l'attention de tous. En 14 matchs, avec les U17, il avait marqué 9 pts en 14 matchs. Avec l'équipe Étatsunienne U18 de 2007 et 2008, il allait obtenir 29 buts et 30 mentions d'aide pour 59 pts en 70 matchs et 4 buts 14 passes pour 18 pts en 42 matchs, affecté par une blessure. Il est choisi en deuxième ronde, 60ème au total, par les Maple Leafs de Toronto, en 2008. 

Avec les Stars de Lincoln, dans une Ligue universitaire, il obtient 15 pts en 21 matchs, mais surtout 9 en 8, en séries éliminatoires. En trois saisons suivantes, avec le Boston College, il totalisera 42 buts et 39 mentions d'aide, pour 81 pts en 117 matchs. Avec les Icehogs de Rockford, le club-école des Black Hawks de  Chicago, auquel il était passé, en 2010, contre un choix au repêchage qui ne jouera jamais dans la LNH, il naviguera entre la AHL et la LNH jusqu'en 2013 où il est désormais échangé aux Panthers, avec Dylan Osten, en retour de Kris Versteeg et Philippe Lefevbre. Il y jouera sa première saison complète 72 matchs, totalisant 19 buts et 35 pts. Le 1er juillet 2015, il passe aux Bruins en retour de Reilly Smith et du contrat de Marc Savard. Il y obtient un contrat de trois ans. À sa première, il y fait 29 pts en 75 matchs, et y marque son premier tour du chapeau contre Ottawa. Mais la saison suivante est catastrophique. Il ne totalise que 5 pts en 58 matchs. Boston rachète son contrat, il est libre. 

Les Devils du New Jersey le signent et il y joue 33 matchs, totalisant 9 pts. Il joue aussi 3 matchs dans la AHL. L'année suivante, les Penguins lui font signer un essai, mais il ne jouera jamais pour eux, envoyé au club école, les Penguins de Wilke-Barre/Scranton.  Il y fera 30 points 15 buts, autant de mentions d'aide, avant de choisir de se retirer. Il n'a pas 30 ans. Depuis il co-animait, avec deux amis de la Floride et ancien coéquipiers Shane O'Brien et Scottie Upshall, un balado.

Il est retrouvé mort en août dernier, à 31 ans, d'une surdose de fentanyl et de cocaïne. 

Son jeune frère, Kevin, 4 ans plus jeune, joue adolescent son hockey avec les futurs joueurs de la LNH, Noel Acciari, Chris Wagner et Charlie Coyle. Après avoir aussi joué dans les rangs collégiaux, totalisant de meilleurs chiffres que son grand frère avec 13 pts en 29 matchs, 55 en 23 et 69 en 29, avant ses 18 ans, il joint aussi le club collégial des États-Unis U18, pour 2 buts en autant de matchs. Choix de première ronde des Black Hawks, (24ème), en 2010, il fait aussi 6'5. Pour le Boston College, il joue de 2010 à 2014, totalisant 44 buts et 88 mentions d'aide pour 132 points en 141 matchs. 

Plus important toutefois, il perd connaissance, suite à une blessure à la jambe en 2013, dans le vestiaire du club et doit être traité d'urgence à l'hôpital car il est atteint, sans le savoir d'emblée, du syndrome de loge. Deux heures plus tard et il aurait été amputé d'une jambe. Il y a des doutes sur un retour au jeu possible, mais il le fera. Il jouera sa dernière saison collégiale avec Bill Arnold et Johnny Gaudreau qui seront tous deux repêchés par Calgary. À cette dernière saison, il est de la première équipe d'étoile et est nommé joueur le plus utile d'un tournoi

Il ne s'entendra pas avec Chicago et ne jouera jamais pour eux mais restera parmi les 6 clubs originaux lorsque signé par les Rangers. Dès sa saison recrue, il épate avec 45 pts en 79 matchs. Terminant 5ème au rang des votes pour la recrue de l'année. En séries jusqu'au Carré d'As, il joue les 19 matchs et obtient 7 pts. Avec les Rangers, il évolue 3 autres saisons et 51 matchs, totalisant 36, 39, 44 et 42 pts. Il apprend qu'il est échangé aux Jets quand leur capitaine Blake Wheeler lui texte "Bienvenue dans l'équipe!". Il leur est loué pour 20 matchs et 12 pts et 3 autres pts en séries, en 6 matchs. Il est signé par Philadelphie où il retrouve son ancien entraineur, Alain Vigneault. Il joue les 69 matchs de la première année pandémique, et obtient 41 pts, dont 23 buts, son second plus haut total depuis 2018 avec les Rangers et ses 25 en 76 matchs. Il allait battre cette marque. En 16 matchs des séries éliminatoires, il marque 13 pts. Il avait marqué 4 buts en désavantage numérique cette année-là et 5 buts gagnants. Des sommets pour lui. Les Flyers lui remettent le trophée remis au joueur ayant le plus de coeur du club, selon eux. L'an dernier, il obtient 31 pts en 55 matchs, saison encore écourtée par la pandémie. Il est particulièrement habile à bloquer les tirs, mais doit être traité pour une hernie et doit récupérer pendant 5 semaines. 

Suite au décès de son frère, on lui découvre une infection du sang, cette saison, et il doit se faire faire de nouvelles chirurgies. Mais il joue encore 48 matchs, quand même, totalisant 31 pts.

Carey Price a gagné le trophée Bill Masterton le 3 juin dernier, trophée remis au joueur ayant surmonté de manière exceptionnelle l'adversité que la dernière saison lui a présentée. 

Kevin Hayes, endeuillé, multiples fois blessé, infecté, était aussi en nomination. 


mercredi 8 juin 2022

Finalistes & Presque Finalistes

 Arturi ! Arturi ! Arturi !

Pour la seconde année consécutive, et avec deux clubs différents, Arturi Lekhonen a propulsé d'un de ses buts son équipe directement en finale de la Coupe Stanley. L'an dernier, au sixième match contre Vegas, cette année, au 4ème, contre les Oilers, envoyé en vacances à domicile dans un autre match offensivement surexcitant. 

Si le Conn Smythe est à donner maintenant, je le donnerais à Cale Makar, formidable de ses 23 ans, seulement. 1 buts 4 mentions d'aide dans ce seul match de 6-5. Et que dire du #29 de l'autre côté ! Leon Draisatl m'a aussi tout simplement épaté. Jouant très visiblement blessé à une jambe, il a tout de même réussi pas une, pas deux, pas trois, mais quatre mentions d'aide sur les 5 buts des Oilers, dont l'important but qui faisait 5-5, avec moins de 4 minutes à jouer. SENSATIONNEL. Même à moitié mort, il était plus inspirant que tous les joueurs de soccer que j'aurai vu dans ma vie. 

Ce sera donc Colorado, en finale, pour la première fois depuis 2001. Et Colorado, dans son histoire, ne perds pas encore, en Finale. Deux présences, deux Coupes. Patrick Roy le Conn Smtyhe la première fois, en 1996, la seconde avec Joe Sakic comme récipiendaire du Conn Smythe, unique capitaine de la concession à avoir soulevé la Coupe le premier. Le fera-t-il maintenant directeur-gérant de l'Avalanche.

Nous étions nombreux à penser qu'il ferait des pieds et des mains pour obtenir Claude Giroux à la date limite des transactions. Ça n'a pas abouti. On voulait probablement Bowen Byram dans le groupe à bouger. Sakic, comme quand il était joueur, est resté sage. Et a tout à fait bouger les bons joueurs. Un gars de troisième ligne qui se fait maintenant une spécialité d'envoyer ses clubs en finale d'un but en supplémentaire et un jeune défenseur agressif, pour pas cher encore un bout de temps. L'agent de Lekhonen a de bons arguments pour valoriser son client. Manson m'impressionne de retenue là où son père échappait un peu trop rapidement. Son utilité est bien fauve, mais pas toujours besoin de mordre. Il rûgit en masse, là où Giroux avait justement de la gueule, lui aussi. Mais Manson le fait oublier. Et Giroux, rappelons-le, était une location. Faut repartir à zéro niveau contrat avec lui en juillet. Et il peut choisir lui-même de jouer pour meilleur club, à ses yeux. Ou meilleur État, tout simplement. La Floride est une honte aux États-Unis, presqu'à tous les niveaux. 

Voilà aussi pourquoi je ne tiens pas beaucoup à ce que Tampa Bay retourne en finale. Kucherov, dont le talent sur la glace reste toujours impressionnant, et serait fort probablement mon candidat si TB gagnait la Coupe demain, reste une ordure très floridienne, hors-glace. J'adore en revanche, Palat, qui a joué au héros au troisième match en donnant le victoire dans les dernières secondes du match à Tampa qui avait tiré de l'arrière 0-2 dans le match, comme il tirait de l'arrière 0-2 dans la série. NYR n'ont plus été les mêmes depuis la victoire de 3-2 de dimanche après-midi. Le vent soufflait Lightning encore hier. Même si les Rangers lançaient plus souvent, Tampa Bay y allait avec ce qu'ils font le mieux: ils capitalisaient sur toutes leurs chances. Ils sont encore très impressionnants. Ils jouent sans leur grand talent Brayden Point.

Là aussi, à Tampa, ce n'est pas la superstar qu'on est allé chercher mais un gars comme Nick Paul qui élimine Toronto à domicile de deux buts dans le dernier match. 

Je ne veux pas voir Tampa en finale. Mais ce sera aussi quelque chose si ils s'y rendent. Peu de clubs ont fait la finale trois ans de suite depuis 35-40 ans. La dernière fois qu'un club a fait trois présences de suite en finale, c'était les Oilers de Wayne, Jari, Paul et Mark, en 1983, 1984 et 1985, gagnant seulement les deux dernières fois. Le dernier club a gagner (au moins) 3 Coupes de suite, ce sont les Islanders de Mike Denis, Billy et Bryan,(qui en gagneront en fait 4). 

Et Tampa ne perds pas beaucoup en finale, non plus. Première présence, en 2004 vs Calgary, gagne la Coupe avec Martin St-Louis, Vincent Lecavalier et Brad Richards nommé joueur le plus utile des séries. On y retourne en 2015 contre Chicago, mais dans une cause perdante en 6 matchs. Ce sera l'unique fois. Les deux dernières ont les connait. Contre Dallas et Corey Perry en 2020, zont gagné en 6. Contre Montréal et Corey Perry, en 2021, zont encore gagné, en 5. 

Iront-ils encore en finale, AVEC, ce talent qu'ils ont eu sous le nez dans l'adversité, Corey Perry, qui lui, serait d'une troisième finale de suite, dans un club différent toutes les fois. 

Je suis toujours Rangers. Qui eux, n'ont pas goûté souvent la finale, malgré leur longue histoire. 

La série, maintenant à 2-2, est devenue un 2 de 3. 

Je ne pourrai pas vous écrire de réalité directe puisque je serai en croisière sur la Seine, aujourd'hui, la semaine prochaine, à Paris, et en Suisse l'autre mercredi. Je vous peuplerai tout de même d'intemporel.

Bonne Coupe. Que je suivrai à distance.