mercredi 27 novembre 2019

Les Oilers Pour Vrai?

Si on regarde le classement dans la division Pacifique, ceux qui trônent en tête sont les Oilers d'Edmonton.

Ouioui, les Oilers d'Edmonton.

Buffalo et Toronto avaient aussi commencé en lion, mais si les séries commençaient demain, les deux clubs n'en feraient pas parti.

On pouvait penser en début de saison que le temps rattraperait les élans optimistes, mais pour le moment, ça tient très bien.

Une combinaison de bonnes performances devant le filet, de surprenante défensive, et de supériorité numérique invincible. C'est une équipe si bien huilée (indulgence pour le jeu de mots) qu'ils peuvent même se permettre de gagner des matchs avec un seul but, parfois 2.

Dave Tippett, de son temps de joueur, était ce type de hockeyeur intelligent, capable de brio en défensive et porteur de lettres d'assistant capitaine et de capitaine sur son chandail (à Hartford). Leon Drasaitl est un joueur transformé par Tippett. Il est non seulement le dangereux marqueur qu'on connait, toujours en progression, mais aussi une valeur sûre pour le club en ce moment à 4 vs 5.

Les Oilers sont même dans le top 5 parmi les meilleurs de la Ligue en désavantage numérique. Dans les revirements, et les tirs bloqués aussi. Des qualités qui font de clubs de vrais potentiels finalistes. Des facteurs intangibles en constante évolution dans la chimie d'une équipe. Tout ça augure fameusement pour Edmonton. La caractère et la détermination (sans Lucic maintenant) est assez remarquable aussi. Voilà un banc où les joueurs se parlent sans arrêt. Et pas comme Phil Kessel le fait. Après 25 matchs, des recrues comme Ethan Bear, Joakim Nygard et Patrick Russell font tant leur marque qu'ils se méritent de plus en plus de temps de glace. 25 matchs, c'est souvent un bon test pour évaluer les forces et les faiblesses d'un club et Edmonton ne fléchit pas comme plusieurs, moi le premier, pensaient qu'ils le feraient.

Si Edmonton continue d'être aussi bon, du gardien en montant, ils continueront de briller et de gagner. Avant les matchs d'hier, ils avaient autant de points que les Bruins de Boston. Boston qu'on imagine assez facilement en finale sans avoir l'air fou. Les statistiques en défensive peuvent parler sur un club. Pas autant les stats en offensive. 

Tampa Bay broyait tout sur son passage l'an dernier et pourtant, en séries, ils allaient durer 4 matchs.

Offensivement ils brillent. McDavid et Draisatl sont à la hauteur de leur talent: formidables. Mais Ryan Nugent-Hopkins a 16 pts en 25 matchs. Il brille aussi dans les deux sens de la patinoire. Voilà trois joueurs qu'on peut imaginer produire 70 pts et plus cette saison. Chiasson, Neal, Kassian, Gagner, Klefbom et Nurse sont tous des joueurs qu'on peut anticiper marquer entre 10 et 15 buts, peut-être 20 pour certains.

Si le club continue de ne pas offrir 3, 4 ou 5 buts à l'adversaire, il garderont aussi leur place en tête.

Quand une victoire comme leur dernière contre les Sharks, 5-2, peut être porté au crédit de leur défensive, c'est que les choses se passent bien pour le club de Dave Tippett.

Vancouver était une autre jeune équipe canadienne qui avait commencé en lion. Mais ils sont redevenus peu à peu chatons.

Ne jouant plus pour .500.

Regarder jouer le #97 rappelle tant le #99 parfois.

Edmonton est peut-être en train de se bâtir du nouveau rêve.

En ce moment bien éveillés.


mercredi 20 novembre 2019

Huer PK

Pourquoi huer PK Subban en tout temps?

Comment l'explique-t-on aux enfants malades qu'il aide tant hors glace?

J'ai cherché. Souvent. Je peux comprendre qu'on hue Zdeno Chara, spécialement à Montréal, mais partout ailleurs aussi.

Les connaisseurs du hockey savent qu'une grave injustice a été commise en 2011 quand il a commis une tentative d'assassinat, à son deuxième essai, contre Max Pacioretty, coupable de deux graves crimes, le premier ayant été d'être le meilleur marqueur du Canadien contre les Bruins, le second d'avoir poussé dans le dos le grand 6'9 dont le dos lui collait à la face après que Patch eût marqué en supplémentaire donnant la défaite aux Bruins dans un match bénin du calendrier régulier.

Ce geste, si peu grave, a fait disjoncter le cerveau malade du #33 et il a cherché à se venger dans les matchs suivants contre Pacioretty. Il a réussi en le collisionnant volontairement contre la paroi de la bande, écopant de 17 minutes de punition pour le geste ce soir-là en plus d'être expulsé dès la deuxième période. Mais que la Ligue, empoisonnée par des dirigeants corrompus, a choisi de dire que les arbitres ce soir-là s'étaient tous trompés, et que Chara ne méritait pas une seule minute sur la passerelle. La Ligue leur préparait le chemin vers la Ugly Cup.*

Le public n'est pas toujours con. Il sait qu'on s'est moqué de son intelligence. Chara est un crime sur patin impuni. Et pour cela, des huées sont facilement explicables.

Je peux aussi complètement comprendre les fans des Islanders de huer John Tavares qui, après avoir été pratiquement la seule vedette de l'équipe depuis le début de sa carrière, et cette équipe n'allant nulle part depuis son arrivée en 2009, a choisi de se joindre  "à l'équipe de ses rêves" les Maple Leafs de Toronto l'an dernier.

Tavares a connu une brillante saison dans une équipe qui en a connu une tout aussi belle. Il a marqué 47 fois et donné plein d'espoir à un club qui en vit depuis...toujours? Reste que les Leafs ne joueront que 7 matchs en séries.

Les Islanders, qu'il abandonnait, allaient connaître une meilleure saison encore avec 3 pts de plus au classement que les Maple Leafs. Ils élimineront Crosby, Malkin et les Penguins en 4 petits matchs et seront éliminés de la même manière par la Caroline, mais en deuxième ronde des séries. Et battront les Maple Leafs, les deux premières fois assez définitivement par des pointages de 4-0 et de 6-1, et perdant le dernier, en avril, 2-1. Son retour à Brooklyn devenant un véritable spectacle dans les gradins, alors que la foule s'est réservée une fête remarquablement créative.

Huer Matt Cooke, Todd Bertuzzi, Chris Kreider, Brad Marchand, Matthew Barnaby, Sean Avery des joueurs capables des coups tellement vicieux qu'ils sont une disgrâce pour leur sport, je peux comprendre. Il y a un historique derrière tout ça. Ces joueurs peuvent choisir de salir le match d'un coup hors norme. Ils ont la mêche courte et peuvent faire preuve d'une formidable imbécilité. La huée n'est donc pas une surprise si on les entends quand ils jouent(jouaient).

Huer systématiquement Gary Bettman parce qu'il est un gnôme Étatsunien axé sur l'argent et non le sport. Comprenable. Et le voir rougir est toujours le préambule à quelques larges sourires.

Mais PK Subban?

Qui donne 10 millions à un hôpital de Montréal spécifiquement pour que celui-ci investisse sur les enfants malades?

Qui est hyper intéressant hors glace et un spectacle en soi, faisant oublier tous ses joueurs si talentueux, mais si beiges dans leurs personnalités? Depuis Jeremy Roenick, rares ont été les joueurs aussi intéressants hors glace que sur la glace. Très facile d'imaginer PK hériter d'un talk-show  fort divertissant à sa retraite. Il a déjà un show de télé réalité dans sa besace, de Nashville

PK est spectaculaire, peut-être époustouflant, fait rire, fait hurler quand il créé des revirements (souvent) ou est pris hors position (souvent), est original et créatif, peut surprendre d'une toujours légale mise en échec. Il fait toujours face aux micros, qu'il adore, beaux jeux, mauvais jeux, bons matchs, mauvais matchs. Il a toujours quelque chose à raconter, même si les joueurs de la LNH n'ont pas toujours de grandes questions à répondre, ni de grandes réponses à offrir. Je rêve du moment où Renaud Lavoie, le roi des absences de questions du genre "PK! Tu as connu un grand match, 2 buts, 2 passes!" et que celui-ci lui répondrait "peut-être, mais où se trouve ta question?".
PK est verbomoteur, prêt à dire qu'il a été formidable et qu'il est le plus beau, comme l'aurait fait Muhammed Ali. Il est flamboyant dans ses costumes et le contraire de drabe. Il semble attirer l'ire des fans adverses parce qu'il a une personnalité là où leurs propres vedettes sont plates et plein de fausse humilité.

Il a un impact sur un match. Bon ou mauvais. Personne ne hue Dan Hamhuis. On hue des superstars ou des parasites au spectacle. PK est de la première catégorie, celle des superstars. Et il peut créer le spectacle à lui tout seul. Mais avec de mauvaises décisions, il peut faire mal paraître ses propres coéquipiers. Ce qui est arrivé assez souvent. Mais ça peut être le cas de bien des superstars. Ça vaut le "boo" à perpétuité? Ça vaut la haine?

Finalement, expliquer aux enfants pourquoi PK est perpétuellement hué devrait inclure tout simplement le racisme?

Aux États-Unis, le racisme est un réel cancer. Décomplexé par le plus atroce des présidents sur le sujet des 40 dernières années. Il y a 24 équipes sur 31 jouant leurs matchs locaux sur le territoire des États-Unis. Les spectateurs présents aux matchs sont donc largement plus nombreux issus des États-Unis. C'est un sport que de huer son nègre en groupe à défaut de pouvoir tenter de le humilier publiquement dans la rue?

Tous les originaux sont par définition aussi marginalisés.
Pense hors de la boîte, mais pas trop.
Il y a de cela dans leur huées. Mais il y a aussi des traces de simple racisme ordinaire.

Devante Smith-Pelley s'est fait chanter d'aller jouer au Basketball par les fans de Chicago. Ironiquement, un club qui a non seulement le mot "Black" dans le patronyme de son prestigieux club, mais qui en plus, porte le nom d'une ancienne tribu autochtone, et qui a l'unique président noir de l'histoire du pays issu de cet endroit. Une foule raciste. L'organisation, gênée, a fait expulser les 4 idiots à l'origine des commentaires haineux, et s'est excusée publiquement de l'incident. La Ligue a aussi émis un communiqué qui était aussi une mise en garde et une recommandation pour les autres organisations et leurs fans.

Huer PK pourquoi donc?
Parce qu'il est spectaculaire?
Comment l'expliquer aux enfants, malades ou non?

Dans les arénas adverses, les publics hors Canada, on pouvait toujours expliquer par une ignorance et du sport et de ses acteurs.
Mais samedi dernier,
à Montréal...
Ça faisait mal de vous entendre tout le match.

PK a-t-il choisi de quitter Montréal?
Extrêmement pas.

A-t-il craché sur Montréal?
Pas du tout.

A-t-il cessé de donner de l'argent aux enfants malades?
Surtout pas.

C'est donc quoi votre ostie de problème?

Assez content que New Jersey se soit poussé de Montréal avec les 2 points.
Vous ne méritiez pas le spectacle.

Et non, je ne suis pas un si grand fan de PK.
Juste un partisan de la dignité humaine.

*Regardez sur la photo qui est prêt à en découdre, ne serais-ce que verbalement, avec Chara du banc.

mercredi 13 novembre 2019

La Brave Ligne Choucroute

Boston ne devrait jamais se rappeler de Don Cherry.
Associé à l'inaccomplissement de toute manière.

La LNH ne devrait jamais se rappeler de Don Cherry.
Qui l'a ternie trop longtemps.

Cherry a fait sa sortie à la McSorley, un joueur qu'il a dû, un temps, admirer.

Boston, en cette semaine du jour du souvenir devrait toutefois se rappeler de "La Kraut Line".

Au Canada anglais on dit Rememberance day. Aux États-Unis, Veteran's Day. C'est la même chose.
Un jour pour se rappeler les braves qui sont tombés à la guerre. Mais aussi ceux qui en sont revenus. Brisés. Blessés. Assurément transformés. Différents.

La Kraut Line c'était Woody Dumart, Bobby Bauer et Milt Schmidt, des Bruins de Boston. Trois excellents attaquants des Bruins de Boston, les Pastrnak, Bergeron, Marchand de l'époque, tous trois originaires de Kitchener en Ontario, une ville ironiquement reconnue pour ses immigrants allemands, appelée Berlin jusqu'en 1916.

Le surnom du trio "sauerkraut line" leur avait été donné par des adversaires. La ligne choucroute.

Joignant les rangs des Bruins en 1938, le trio n'a pas pris de temps à devenir leur meilleur. Gagnant la Coupe dès 1939, avec Eddie Shore comme coéquipier. Boston, avec le même trio, regagnait la Coupe en 1941, balayant Detroit en finale. Entretemps, en 1940, le centre Milt Schmidt gagnait le trophée Art Ross, remis au meilleur marqueur de la Ligue avec 52 points en 48 matchs.Les deux suivants sont Dumart et Bauer avec 43 points.

Bauer, Schmidt et Dumart, 26 ans, 23 ans et 26 ans respectivement, étaient tous les trois dans la fleur de l'âge quand ils décidèrent de plaquer la Ligue Nationale et de se porter tous les trois volontaires pour l'effort de guerre canadien, afin d'aller se battre contre les Nazis. Dans la Royal Canadian Air Force.

Restrospectivement, on remarque que plusieurs joueurs de la LNH l'ont fait. Mais ces trois là, c'était littéralement amputer Bergeron, Pastrnak et Marchand des Bruins, avec aucune assurance que l'un des trois ne revienne vivant.

Les trois joueurs prêts pour ce sacrifice.

Bien que ce fût une époque où il était plus facile de trouver sa place en finale avec seulement 6 clubs, reste que les Bruins n'ont gagné par la suite que quelques Coupes sur les 77 années suivantes. Pas même 4.

"We should have won more!".... "I Know"
Même avec le meilleur défenseur au monde, celui qui allait en changer le rôle, Bobby Orr, le club ne gagnerait que 2 fois, en 1970 et en 1972. À une époque, entre 1968 et 1977, où la compétition, outre Montréal et Philadelphie, était relativement faible. Orr a eu trois autres saisons de plus de 100 points APRÈS la conquête de 1972 et avec un groupe de joueurs formidable, parmi eux le flamboyant Phil Esposito, ils ne connaîtrait pas le succès ultime.

Les Bruins sont toujours remarquables de nos jours, ayant gagné la Ugly Cup de 2011, une année où leur capitaine aurait dû être suspendu à la Maurice Richard, et ont perdu deux fois en finale, en 2013 face à Chicago et l'an dernier face aux Blues. Ils sont encore de très sérieux prétendants aux grands honneurs avec une équipe presque parfaite. Dans un circuit de maintenant 31 clubs.

Mais revenons à la Kraut Line, ceux-ci quittait un club qui avait gagné la Coupe un an auparavant, un club dont ils étaient la bougie d'allumage, et ils partaient tous les trois pour, peut-être l'ultime sacrifice. Avec trois noms de famille à consonances allemandes, ce qui rendait leur présence inconfortable dans les rangs militaires canadiens compte tenu des fascistes ennemis qu'ils allaient combattre.  Au dernier match de la saison, par admiration, les joueurs du Canadien, leurs adversaires, allaient les transporter sur leurs épaules par respect pour leur geste.

Comme Elvis dans l'armée, ils ont, bien entendu, été préservés là-bas de situations trop périlleuses et sont tous les trois revenus sains et saufs au Canada.

Schmidt reviendrait avec les Bruins pour longtemps, y terminant sa carrière de joueur en 1955, devenant entraîneur lors de cette même saison, et ce, jusqu'en 1966. Il amènerait son club, comme coach, deux fois en finale, en 1957 et 1958, dans des causes perdues. Et aidant son club, comme joueur, à aussi atteindre la finale dès son retour en 1946 et en 1953, toujours dans des causes perdues, les deux fois face à Montréal. Schmidt vivra jusqu'au 4 janvier 2017, où il décède à 98 ans.

Woody Dumart sera aussi un Bruins jusqu'en 1954. Terminant sa carrière moins gracieusement, dans la AHL, mais vivant.

Bobby Bauer serait un Bruins jusqu'en 1947, gagnant le trophée Lady Bing trois fois avec 36 punitions seulement en 327 matchs. Il sera ensuite entraîneur dans la OPHL, y gagnant deux championnats et le club et étant entraîneur de l'équipe de hockey canadienne aux Olympiques de 1956 (médaille de bronze) et de 1960 (médaille d'argent).

Le jour du souvenir de lundi, c'était aussi un peu ces trois Grands Hommes.

Et la soustraction publique de celui dont on ne devrait jamais se souvenir.

Les trois seront intronisés au temple de la renommée.

mercredi 6 novembre 2019

Le Far-Ouest des Multimillionnaires

Je ne suis pas 100% contre les batailles dans la LNH. Dans le feu de l'action, quand ça brasse, quand on se bouscule le long de la rampe ou encore devant le filet, j'arrive à comprendre que l'intensité deviennent hors de contrôle et qu'au lieu de pousser la rondelle, on choisisse de pousser l'autre.

Pas nécessairement à coups de poings, mais en se brassant les puces.

Y a des batailles qui naissent comme ça dans le feu de l'action. Des incendies nés d'étincelles. Aussi vite éteints.

Mais je dirais que la plupart des combats, je les trouve idiots, inutiles, suspendables.

Une bataille initiée par un club qui perd 5-1 en fin de troisième période, c'est pas une bataille justifiée. C'est la consécration d'une frustration qu'une bataille ne réglera en rien. Que tu gagnes ta bataille ou non, tu sors du match du côté des perdants.

Une bataille sur rendez-vous est selon moi ce qu'il y a de plus suspendable. On s'est parlé à la mise au jeu, on laisse tomber les gants quand la rondelle est elle-même tomber sur la glace et on s'étudie avant de se puncher ou au se saute tout de suite l'un sur l'autre. Ce n'est pas du hockey, c'est du règlement de compte.

Dans le match du 2 Novembre dernier, samedi, mettant aux prises les Golden Knights de Vegas aux Jets, à Las Vegas, toute la stupidité de la Ligue s'est déployée à ce niveau.

Adam Lowry, le #17 des Jets, un dur joueur de centre, revenait de 2 matchs de suspension pour un geste douteux. Dans ce match, il en a commis un autre. Moins douteux, mais venant de lui, on ne sait plus. Ça devient du brouillard. Comme si Chris Kreider tombait vraiment par erreur sur un bon gardien, on ne saurait plus distinguer le volontaire du non volontaire.

Alex Tuch, le #89 des Golden Knights est en possession de la rondelle dans le coin de la patinoire et le ballet des joueurs en train de foncer vers ce coin entraîne Adam sur la rampe où il met promptement en échec Alex Tuch qui avait les yeux 100% sur la rondelle et ne l'a jamais vu venir. Tuch s'écrase lourdement au sol. Lowry semble un peu surpris du résultat de sa mise-en-échec. De mon point de vue, ça me semblait honnête et légal. Les deux arbitres sont du même avis puisqu'ils n'appellent aucune pénalité sur la séquence.
Tuch est mal en point.

Les joueurs de Las Vegas sont légèrement agités. Hey! notre joueur est K.O.? no call? L'agitation rejoint le banc, l'entraîneur Gerard Gallant, un dur à son époque de joueur, exhorte aux arbitres que l'épaule visait la tête. Lowry, selon moi, ne visait rien. Il a atterri là où il a atterri. Sur une tête bien basse, mais des épaules au bon endroit. Juste assez brouillon pour faire circuler dans des têtes froides, du sang soudainement chaud.

Et nous sommes dans ce bouillon chaud de manque de clarté quand la mise au jeu suivante se prépare à prendre part. Gallant, frustré, place son plus dur, Ryan Reaves, un ailier, au centre pour la mise au jeu. Ce qu'il n'a jamais fait, prendre part à une mise au jeu, au centre. De l'autre côté de la mise au jeu, à sa position, lui, Adam Lowry. Tout le monde sait ce qui se prépare. Ce ne sera pas du hockey. Vous ne voulez pas sévir messieurs les arbitres, ça va, on s'en occupera. Lowry, fils de Dave, un dur à son époque aussi, comprend très bien que la loi du code s'appliquera, et que justice sera recherchée personnellement dans le Far-Ouest des multimillionnaires.

Reaves lui confirme en lui disant avant la mise au jeu "on règlera ça tout de suite, ça te va?". Sous la forme du codé "Ok?"
Lowry répond par l'affirmative de la même manière.

La foule, les commentateurs, les arbitres comprennent tous ce qui se prépare. Reaves ne sait pas prendre une mise au jeu. Il n'y est que pour la chorégraphie, rondelle sur glace, gants qui vont le rejoindre, on s'étudie, on se frappe à coups de poings. Les arbitres se consultent, ils ne savent trop quoi faire. Ça se communique à Reaves qui se retire temporairement de la mise au jeu, semblant dire "vous savez que je fais semblant, on se bat tu tout de suite ou...?" Lowry lui-même lance aux arbitres "Ça me va! Ça me va! laissez tomber la rondelle, je suis à l'aise avec tout ça!" Reaves se garde loin du cercle de mise en jeu où tombera la rondelle, comme un ailier. Il ne jouera même pas la mise au jeu, la mise-en-scène a ses limites, le mauvais théâtre pue, tout le monde le sait non- centre.

Et en mission de revanchard boxeur.
Lowry refuse la demande de changement du banc du plus honorable entraineur Paul Maurice. Ce théâtre lui pue aussi au nez. I got this! dit Lowry. Les commentateurs s'en amuse. Cette culture est infecte.

La rondelle tombe, les gants suivent le même trajet, on s'étudie, on se frappe, Lowry se débrouille très bien, Reaves offre le coup le plus dur, mais termine le combat entricoté dans son propre chandail et ses épaulettes, incapable d'en sortir la tête. Il n'a pas vengé complètement Tuch, mais a amené Lowry là où on le voulait du côté de Vegas. Lowry a tout de même essuyé les foudres de l'une des trois brutes les plus fortes de la LNH.

Les Jets perdaient 3-1 après une période.
En début de deuxième ceci se produit.
Il n'y aura pas d'autres buts dans cette période.
En troisième, les Jets en marquent 2. 3-3.
En surtemps, ils gagnent.
Kyle Connor participant aux trois derniers buts, marquant celui en surtemps.

Stimulés par Lowry tenant son bout?

L'an dernier, Paul Byron frappe MacKenzie Weegar dans le coin de la patinoire dans un match entre Montréal et la Floride. Weegar sera tenu à l'écart une grande partie de la saison. Pour son geste, jugé une charge, il écope de 5 minutes sur le jeu, est expulsé du match, et sera suspendu.

Mais Weegar revient au jeu en fin de saison et invite ti-Paul, qui a pourtant été soustrait de salaire et de temps de jeu par la Ligue, à appliquer le code. Paul, dont ça n'a jamais été le rôle répond à l'invitation.

Et meurt.

Il n'a jamais été le même joueur depuis.

Un lien avec ce jour de duel au soleil?

Suspendez tous ceux qui se donnent rendez-vous pour se battre.

À la limite, on aura de très mauvais comédiens qui feront semblant de jouer au hockey intensément pour rien devant le filet quand le jeu est arrêté. Ce qui serait aussi clownesque que ce code qui prévaut en ce moment.

Ça restera encore loin du théâtre du soccer.

Et suspendez les coachs qui trop clairement, commandent une bataille.

On a encore le goût du hockey.
Et celui qui parle encore de "finir sa mise en échec".
Avec lui il faut se battre.
Pour en finir avec cette expression à la con.