mercredi 27 janvier 2016

Des Séries Sans Équipes Canadiennes?

Le phénoménal déclin des Canadiens de Montréal annonce peut-être une rare saison sans équipe canadienne en séries éliminatoires.

Ce serait en fait la première fois depuis qu'il y a 6 équipes canadiennes ou plus dans la Ligue.

La première tout court depuis 1970, alors qu'il n'y avait que Montréal et Toronto comme clubs canadiens.

Si les séries éliminatoires commençaient hier, aucun club du Canada n'en aurait fait parti.

Montréal, avec son épouvantable fiche de 5 victoires dans ses 31 derniers matchs, serait même encore le meilleur club canadien de la LNH.

Montréal était 10ème de sa division avec 52 points.

Ottawa en a autant mais a une victoire de moins au 11ème rang dans l'Est.
Vancouver est à un point derrière, mais est aussi 10ème dans l'Ouest.
Calgary a 45 points, tout comme Winnipeg.
Edmonton et Toronto ont 43 pts chacun.

Minable avez vous prononcé à voix haute?

À Montréal, on a bénéficié et l'an dernier, et cette année en début de saison, d'une équipe en parfaite santé. On néglige souvent ce facteur, mais regardez la Caroline en ce moment. Ils sont tout feux, tout flammes. Ils chauffent le cul des meilleurs clubs pour une place en séries. Ils ont été lourdement affectés par les blessures de leurs meilleurs éléments depuis deux ans, mais avec de Skinner et de Staal(s) en forme, les Hurricanes sont très beaux à voir jouer ces temps-ci. Ils ont botté le cul des champions de la Coupe Stanley hier. Même Eddie Lack, appelé à porter les jambières du gardien #1 avec cette xème blessure à Cam Ward, brille de manière étincelante pour ce club qui joue devant 11 441 spectateurs en moyenne par match.

Montréal compte Paul Byron, Tom Gilbert, Daniel Carr sur la liste des blessés et n'aura pas Carey Price avant la fin février. Ils ont aussi souffert des absences de Brendan Gallagher, Alex Emelin, Dale Weise, Torrey Mitchell, Devante Smith-Pelly et Jeff Petry depuis deux mois. Depuis la descente aux enfers. On remarque d'ailleurs dans le cas de Petry qu'il est excellent dans une équipe qui va bien, mais que lorsque que l'on exige de lui qu'il se comporte en leader dans un club qui en arrache, il n'est pas du tout l'homme de la situation. Il n'est pas de ceux qui donnent de l'élan, mais plutôt de ceux qui suivent l'élan des autres. De plus, depuis hier, Max Pacioretty, qui a mangé une rondelle dans la gueule, est peut-être à l'écart pour longtemps.

Montréal a besoin de buts. C'est un problème existant depuis bientôt 5 ans. De robustesse et de buts. Sans Price, encore plus.

Difficile de croire que ce club était premier de la Ligue avec 11 pts d'avance sur le second rang en décembre dernier.

Ils se sont fait rossé 2 fois en autant de soir 5-2 par le 30ème club de la ligue nationale. Un club dont les deux meilleurs gardiens sont blessés en plus...

Ottawa est le club qui accorde le plus de tirs de toute la Ligue avec une moyenne de 33, 3 tirs par match! Voilà un statistique qui explique que les gardiens craquent de temps à autre.  Ottawa a contenu les Devils à seulement 20 lancers lors de leur match du 21 janvier dernier mais on tout de même perdu 6-3. Ils ont une fiche de .500 dans leur 10 derniers matchs. Ottawa est 29ème sur 30 en défensive.

Toronto a perdu 7 de ses 10 derniers matchs. 5 de ces défaites les ont vu marquer seulement 1 but. Un sixième les as blanchi offensivement. La situation de leur défensive, ainsi que celle de leurs gardiens est toujours chambranlante. Rien n'est facile pour les Leafs.

Vancouver accorde aussi 40 tirs ou plus par match sans marquer plus de 3 buts par match. No good.

Winnipeg jouera 8 matchs sur 10 sur la route entre le 6 février et le 27. Le 23 et le 25, il s'agira de deux matchs contre les puissants Stars de Dallas. Prêts a manger des volées les Jets? Calendrier peu facile pour le club de Paul Maurice.

Calgary a le pire avantage numérique du circuit. Faudea régler si on veut gagner.

Edmonton verra Connor McDavid revenir, si ce n'est déjà fait. Espérons que ça redonnera de la vie à ce club en péril. Est-ce que Chiarelli voudra échanger des Eberle, Ference ou même the Nuge-(Hopkins)?

Chez les meilleurs, les 10 premiers clubs de la LNH sont en très bonne position et jouent tous de l'excellent hockey équilibré.

Il se trouve un futur club champion de la Coupe Stanley entre Washington, Chicago, Los Angeles, St-Louis, Tampa Bay, Dallas, la Floride, les Islanders, les Rangers ou les Red Wings.

San Jose, Boston, Minnesota, Arizona, Colorado, New Jersey, Nashville et la Caroline sont plutôt brillants par les temps qui courent et peuvent croire en un place en séries.

Même les Ducks ont gagné 6 de leur 10 derniers matchs.

Pittsburgh, Philadelphie, Montréal, Ottawa, Vancouver sont en chute libre.

Buffalo, Columbus, Toronto, Calgary, Winnipeg, Edmonton n'ont jamais vraiment été dans la course.

mercredi 20 janvier 2016

Échanges LNH

Commence depuis peu, le dernier droit en préparation d'une potentielle présence en séries d'après-saison. Ce sera encore plus vrai après la pause du match des étoiles autour du 31 janvier prochain.

Ce sont Columbus et Nashville qui ont ouvert le bal avec un échange plutôt surprenant.

Jarmo Kekäläinen et David Poile ont procédé à un échange de la vieille école, 1 joueur contre 1 seul autre, en s'échangeant deux anciens 4èmes choix de première ronde.

Columbus a choisi de se départir du centre (et ailier) Ryan Johansen, tandis que Nashville a donné en retour Seth Jones.

Il semble que les deux clubs ont voulu corriger des problèmes pressants et immédiats de leurs alignements respectifs. Les Bluejackets n'ont pas de ligne bleue et les Preds avaient besoin de plus de feu à l'attaque. Jones est de deux ans le cadet de Johansen, mais comme les deux joueurs évoluent à des positions différentes, il est plutôt difficile de les comparer. Voilà un échange qui aura un impact comparable dans seulement 3 ou 4 ans.

Nashville a perdu 4 de ses 5 derniers matchs avec Johansen, mais celui-ci a contribué à 7 points lors de ces 5 matchs. Ils sont 21ème de la ligue mais avec une seule victoire ils rattrapent Montréal au 13ème rang.

Montréal justement, a aussi bougé. De manière assez mineure, mais a bougé tout de même. Dustin Tokarski avait connu l'an dernier la saison de Mike Condon cette année. N'ayant plus le même mojo cette saison, les Habs l'ont envoyé aux Ducks qui font franchement pitié cette saison, en retour de l'espoir Max Friberg.
Les Ducks avaient aussi au préalable envoyé Carl Hagelin aux Penguins de Pittsburgh en retour d'Adam Clendening et de David Perron. Ce dernier n'a que 27 ans et évoluera pour une quatrième équipe en 3 ans (Stl/Edm/Pit/Ana). Il se rapproche du parcours de Steve Bernier qui a fait 6 clubs en 10 ans. Les deux ont d'ailleurs quelque peu le même style échevelé.

Anaheim est toujours 24ème de la ligue avec une moyenne offensive de 2 buts par match. Il s'agit, par 10 buts, de la pire offensive de la ligue.

Montréal a aussi envoyé Jared Tinordi en Arizona, en compagnie de Stefan Fournier en retour de Victor Bartley et du clown John Scott. Rien ne va plus pour Montréal qui a encore perdu hier soir.

Le classement est toutefois si serré qu'outre Toronto et Columbus, tout le monde peut espérer passer en séries éliminatoires. Et même pour les Leafs et les Bluejackets, il suffit qu'un seul autre club ne connaisse une séquence comme celle des Canadiens de Montréal avec leur fiche de 4 et 16 dans leurs 20 derniers matchs et les chances mathématiques redeviennent heureuses,

Voilà pourquoi on bouge plus tôt cette saison. On veut y croire le plus longtemps possible.
Et tout le monde peut virtuellement y croire

On parle beaucoup de Jonathan Drouin, qui a demandé un nouvel environnement. À St-Louis, San Jose, Montréal et au Minnesota. Rick Dudley (Montréal) et Doug Wilson (San Jose) ont suivi Drouin cette semaine dans les mineures.

Chez le Wild, les noms de Matt Dumba et de Jonas Brolin sont prononcés régulièrement dans les rumeurs d'échange.

Eric Staal discuterait beaucoup avec son agent en ce moment. Son salaire de 9,5 millions est toutefois un sérieux boulet. Jeff Skinner a aussi été longuement mentionné dans les rumeurs, mais les Hurricanes vont si bien depuis une quinzaine de matchs qu'une présence en séries ne serait plus farfelue pour la Caroline.

Avec le brillant avenir de la ligne bleue des Cannes, (Faulk, Hanifin, Pesce, Slavin, Fleury, personne n'a plus de 23 ans!), il devient difficile de briser le noyau de vétérans à l'attaque.

Staal se dirige vers une saison de 49 points, ce qui serait son pire total depuis sa saison recrue en 2004. En revanche Skinner a 17 buts en 47 matchs alors que l'an dernier il en a totalisé 18... en 77.
L'excellent # 23 n'a pas joué une saison complète depuis sa saison recrue en 2011. Il est signé pour encore trois saisons à 6 millions par saison. Pour le moment, il a joué tous les matchs du club.

À St-Louis, le contrat de Vladimir Tarasenko forcera les Blues à se départir de certains salaires. David Backes et Kevin Shattenkirk vont tous deux demander des augmentations pour l'an prochain. Backes se dirige vers le marché des agents libres pour faire sauter la banque si St-Louis ne lui offre pas ce qu'il veut et Shattenkirk veut renouveler malgré une année à terminer sur son contrat. On dit là-bas qu'il faudra choisir entre Shattenkirk et Pietrangelo, qui lui, est à 6.5 millions par saison jusqu'en 2020.

On dit aussi que les jeunes Petteri Lindbohm et Ty Rattie à St-Louis servent d'appâts pour les clubs tentant d'obtenir de nouvelles forces.

Luke Schenn et Vincent Lecavalier sont devenus des Kings. Le vieux Vinny fini a marqué trois buts en autant de matchs en supériorité numérique depuis.

Pittsburgh a 39, 1 millions sur 7 contrats de joueurs cette saison. L'an prochain, il faudra rajouter un autre 13 millions à cette somme pour les contrats de Letang et Fleury. Ils bougeront probablement encore.

Leo Komarov est le prototype du russe-à-problème. Très séduisant sur glace, mais pas ailleurs. À Toronto, il coûte un raisonnable 2.95 millions et a totalisé 16 buts jusqu'à maintenant. Voilà un rare candidat potentiellement intéressant à aller chercher dans la ville reine. Si le club qui va le chercher a de bons "encadreurs de talent".

Bryan Bickell, à Chicago, a survécu au ballottage pour une seconde fois cette saison. Il a été envoyé dans les mineures à Rockford et son avenir pourrait facilement se jouer ailleurs si Stan Bowman a une offre qui lui plait.

Les Capitals ont une saison du tonnerre et viennent de signer Mike Richards pour un an. Washington a perdu son premier match avec Richards à bord samedi dernier (contre Buffalo!) mais ont déclassé les Rangers dès le lendemain 5-2. Richards n'a pas de point, mais serait aussi soigné face à ses dépendances.

Washington, Dallas, Detroit et Chicago sont le plus sérieux candidats à la Coupe Stanley en ce moment.

St-Louis, les Rangers et les Kings  ne sont pas loin derrière non plus.

Et la Floride, comme équipe cendrillon.

mercredi 13 janvier 2016

Les Jaros de la Beauce

En 2015, on fêtait les 40 ans de la création de ce club de hockey mythique qui a peu duré mais qui a tant marqué les esprits qu'il a inspiré directement le film culte Slap Shot.

Les Jaros de la Beauce sont nés de l'esprit agité de l'homme d'affaires André Veilleux, co-actionnaire des Nordiques de Québec de l'AMH, qui a échoué à tenter de devenir l'acheteur principal du club.

Veilleux tente alors d'acheter les Remparts, puis les Canadiens Junior de Thertford Mines, alors le club-école des Canadiens de Montréal en 1974.

Veilleux veut SON club. Et il le fera naître dans sa région: La Beauce. Veilleux est propriétaire des camions Mack à Québec, il a l'argent pour faire naître les Jaros. Le nom du club est tiré de la mascotte des jeux du Québec tenus l'année précédente dans la région qui elle, tenait son surnom aux terme "les jarrets noirs" utilisé historiquement pour parler des Beaucerons quand ils traversent les cours d'eau à Lévis pour aller vendre leurs cossins à Québec.

La North American Hockey League a débuté ses opérations en 1973 suite au démantèlement de la Eastern Hockey League. Le 27 mai 1975, une concession est accordée à Veilleux et son équipe.

Comme les champions de la Coupe Stanley sont les Flyers de Philadelphie, les Broad Street Bullies, non seulement on en adopte les couleurs, mais on promet aussi le même style de jeu. Le même style fou que l'on retrouvera dans le film de George Roy Hill (scénarisé par la blonde d'un joueur de cette ligue: Dave Hanson des Jets de Johnstown). Marc Picard, qui a mené les Remparts à la Coupe du président la saison précédente sera le premier entraîneur, ce qui donne de la crédibilité au club. Les deux premiers matchs hors concours offrent des scènes de cirque. Une défaite de 10 à 1 suivie, d'une victoire de 9 à 1. Dans les deux cas, quand le match devient hors de portée pour l'un des deux clubs, les bagarres et les coups salauds se succèdent.

Lors du match d'ouverture au Maine contre les Nordiques de l'endroit, St-Georges gagne 8-4. Le match est excessivement rude. Même le gardiens des Nordiques du Maine est frappé par Gilles "Bad News" Bilodeau. Maurice Fillion, directeur-gérant des Nordiques de Québec, mais aussi directeur-gérant de leur club-école, les Nordiques du Maine est outré et amène avec lui, pour le match suivant, le match d'ouverture des Jaros au palais des sports en Beauce, Alan Globensky, qui ne sait pas du tout jouer au hockey mais qui sait se battre. Après seulement 8 secondes de jeu. les deux bancs sont vidés et les excités sont expulsés. Joe Hardy, capitaine des Jaros, marque 3 buts et ceux-ci gagnent à nouveau 9-2.
En novembre, contre les Comets de Mohawk Valley, une autre bagarre générale survient et les Jaros auront de multiples suspensions et amendes, dont leur entraîneur Picard, REsuspendu lorsqu'il intervient sur son banc, alors qu'il était suspendu.

Suite aux plaintes des autres clubs, la ligue change ses règlements. Quand il y aura bagarre et inconduite de partie, le joueur sera suspendu pour le match suivant. Si il y a récidive, on rajoute un autre match de suspension et ainsi de suite.  Peu d'effets. On va chercher d'autres joueurs pour remplacer les suspendus et parfois, ils sont meilleurs. Reynald Tremblay, frère de Jean-Claude et Wally Weir de Montréal, se joignent au club.

Le 22 novembre, nouvelle bagarre générale à Lewiston entre les Nordiques et les Jaros. On se bat même dans les estrades avec Gilles "Bad News" Bilodeau. Puis, 4 jours plus tard, même scénario à Syracuse, alors que les joueurs suspendus des Jaros (Weir, Folco, Bilodeau) se battent dans la foule. L'arbitre annule la troisième période. Weir, Folco et Bilodeau sont arrêtés par la police, Joe Hardy et James Troy, qui ont tenté de les défendre de la glace debout sur les baies vitrées aussi. Et au poste de police, le club en entier va les rejoindre et fait la fameuse scène où ils exposent leur cul à la police reproduite dans le film de George Roy Hill (qui en a changé un peu le sens dans le film, alors que les Chiefs font leur moon au club adverse).

Les accusations sont abandonnées, ont leur donne des amendes de 25$ et 800$ est soutiré à Veilleux. Picard en a plein son casque et quitte pour aller diriger les Dynamos de Shawinigan dans la LHJMQ. Joe Hardy devient alors joueur-entraineur (comme Reggie Dunlop dans Slap Shot). Alain Caron, Joe Hardy, Luc Simard et Richard Grenier sont les 4 moteurs offensifs du club. "Bad News" Bilodeau, les bras qui leur permet de développer leur talent. Les Jaros remportent 9 matchs de suite et prennent le premier rang en décembre 1975.

Le club est au sommet de la ligue, mais est mal géré et reste déficitaire. En Janvier, Veilleux annonce qu'il cherche des investisseurs.

Lors d'un match à Buffalo, l'instructeur des Norsemen, afin de protester contre la robustesse jugée impunie, des Jaros, retire son club en milieu de troisième période. Avec 24 matchs à jouer, Joe Hardy a déjà 125 points ! Veilleux veut faire la piasse et fait jouer son club au Colisée de Québec. 8300 personnes remplissent le Colisée. Mais l'arbitre Ron Fournier pénalise tout ce qui est répréhensible et les Jaros perdent le match 8-7 contre Érié.

Le match au Colisée, où le spectacle de bagarreurs des Jaros a été hué, marque un point tournant pour le club. De retour au Palais des Sports, celui-ci passe d'assistance de 1750 spectateurs à 1300 en moyenne. Victimes de leurs succès, trois de leurs joueurs sont repêchés par l'AMH. James Troy ira avec les Whalers de la Nouvelle-Angleterre, Peter Folco et Gilles Bilodeau s'entendent avec les Toros de Toronto. Malgré ces pertes, les Jaros gagnent 12 de leur 17 derniers matchs et le championnat du circuit avec une fiche de 54 victoires, 18 défaites et 2 parties nulles. 14 points devant les Jets de Johnstown, leurs plus proches rivaux, qui ont dans leur rang, les trois frères Carson, inspiration pour les frères Hanson dans le film de George Roy Hill (et rebaptisé ainsi en l'honneur du chum de la scénariste). Les 4 premiers marqueurs de la ligue seront Joe Hardy avec 208 pts (60-148), Richard Grenier avec 160 pts (77-83), Alain Caron avec 137 pts (78-59) et Luc Simard avec 136 pts (65-71).

Hardy devient le premier joueur de hockey professionnel à atteindre le plateau des 200 points, 6 ans, avant Wayne Gretzky ("Mais pas dans la même Ligue!" précisera Hardy toute sa vie, ne voualnt en rien se comparer à la merveille).

Les Jaros, à leur première, et seule saison complète, établissent 2 records d'équipe, 3 records individuels, 2 records de hockey toute ligue confondues (plus grand nombre de pts: Hardy, plus grand nombre de buts: Caron) et raflent trois trophées individuels (meilleur marqueur et joueur le plus utile (Hardy) gentilhomme (Simard).

En séries, les Jaros éliminent les Nordiques du Maine 3 matchs à 1 en première ronde, puis balaient Syracuse en quatre matchs et une bagarre générale au dernier match.

La finale opposera les Firebirds de Philadelphie et leur spectaculaire jeune gardien Rejean Lemelin. Philadelphie gagne le premier match 7-5, mais les Jaros gagnent le second 7-4. À Philadelphie, la foule de 6500 spectateurs est très hostile à ce club qui compte maintenant Folco et Bad News Bilodeau, de retour dans l'alignement puisque Toronto ne fait pas les séries dans l'AMH. On se partage les matchs à Philadelphie 1-6 et 7-6 en prolongation. Dans le match suivant, Bad News Bilodeau écope tout seul de 17 minutes de punitions permettant au Firebirds de marquer 2 fois, un retard qui ne sera jamais comblé. et de gagner le match 6-4. Les Jaros perdent 3-1 en deuxième période et utilise alors leur arme favorite: l'agressivité pour écoper de 150 minutes de pénalités en seule deuxième période. Ça leur sert, l'écart est réduit à un seul but. Mais Philadephie tiendra bon et marquera deux autres fois en troisième, remportant la Coupe Lockhart en 6 matchs.

Alain Caron, 37 ans, se tape des roteux et de la bière entre chaque période, il est victime d'un infarctus en finale et sera forcé à la retraite la saison suivante. Mike McKegney, frère de Tony, est si constamment saoûl, qu'il demande le plus sérieusement du monde, après le dernier match de la finale, quand aura lieu le prochain match.

Veilleux fait une conférence de presse annonçant sa fierté pour son club, qu'il ne déménagera finalement pas.

Mais quand la saison 1976 s'amorce, l'équipe a beaucoup changée. Wally Weir et Richard Grenier ont joint les Nordiques de Québec, McKegney les Nordiques du Maine, Caron, Simard et Dwayne Byers sont à la retraite, Mike Busniuk est avec le nouveau club école des Canadiens, les Voyageurs de ls Nouvelle-Écosse et le gardien Yves Archmabault est dans la Southern East League. Seulement 16 joueurs se présentent à Joe Hardy au camps d'entrainement et comme on aligne seulement 16 joueurs, ils font tous l'équipe.

Marc Boileau sera le nouvel entraîneur. Veilleux oblige une baisse de salaire pour ses joueurs afin de faire ses frais et plusieurs se sont alors désistés.

Les Jaros sont à leur tour victimes de leur propre école de robustesse et les équipes adverses se vengent sur eux. La Beauce perd 6 de ses 7 premiers matchs. Les foules sont de plus en plus petites. Les blessures sont nombreuses et les joueurs changent constamment dans l'alignement. Avant janvier, on a déjà utilisé 4 gardiens.

Veilleux est en sérieuse chicane avec la ligue pour des questions d'argent. Il refuse que son club se présente contre Utica en mesure de représailles. Il refuse de présenter son club aussi à Johnstown. On vote pour l'exclusion des Jaros, mais ceux-ci, avec leur robustesse digne d'une ligue de garage, attirent les foules, et seront votés pour qu'ils restent dans la ligue. Mais mis à l'amende.

Mais le club s'enlise encore dans les défaites et on peine à trouver de bons joueurs ailleurs. Veilleux a de gros problèmes de ressources financières et la foule hue maintenant Joe Hardy sur la glace.

Devant 900 spectateurs, les Jaros gagnent leur dernier match contre les Jets de Johnstown le 12 décembre 1976. Une semaine plus tard, ils perdent, sans le savoir, le dernier match de leur histoire 8-2 contre les Blazers de Syracuse devant seulement 500 spectateurs. Ce jour-là, le match est déplacé. sans grande publicité en après-midi, puis remis en soirée quand la vente des billets stagne.

Veilleux disparaît.

Le 22 décembre, personne n'a encore de nouvelles de Veilleux. Il sort finalement de son mutisme et annonce qu'il dissout son club.

Les Jaros s'éteignent après 30 matchs et une fiche de 6 victoires, 22 défaites et 2 matchs nuls.

Hardy s'en va à Binghampton.
René Villemure, Paul Daigle, Yves Preston, Pierre & Gilles Quintal, Craig Crawford et Ed Humphreys s'en vont aux Nordiques du Maine.
Jim Troy à Érié
Peter Folco à Philadelphie
Ron Pronchuk à Mohawk Valley

Nancy Dowd s'inspirera de cette année de fou et des anecdotes racontées par son frère Ned Dowd, ailier des Jets de Johnstown pour scénariser Slap Shot en 1977. Dave Hanson, goon des Jets, incarne Jack Hanson parmi les trois frères dans le film, Steve & Jeff Carlson, joueurs des Jets incarnent les deux autres frères.

Les adversaires des Chiefs dans le film ont les couleurs des Jaros.
Paul Newman dira qu'il s'agit du film qu'il aura le plus de fun à tourner de sa vie.

Pas autant que les joueurs ont eu à la jouer cette saison de parfaits excès...

Un livre (qui se lit tout seul) de Steve Vallières appelé Implacables: Les Jaros de la Beauce 1975-1976  raconte l'éphémère, mais marquante, existence de ce club mythique.








mercredi 6 janvier 2016

La Chaude Floride

Puisque je suis actuellement en Floride, ou en direction de la Floride, Laissez-moi vous parler de brillants soleils.

Les Panthères de la Floride n'ont connu la gloire qu'il y a 20 ans, lors des séries éliminatoires de 1996. Éliminant coup sur coup Boston, Philadelphie et Pittsburgh, les Panthers, guidés par un Jonh Vanbiesbrouck devant le filet particulièrement en forme, avaient causé la surprise en affrontant l'Avalanche du Colorado dans la Grande Finale de la Coupe. Perdant en 4 matchs, mais se rendant tout de même à la dernière danse du grand bal.

Depuis, les moments heureux en Floride ont été rares.

Le 26 février dernier, pourrait aussi être une date mémorable pour l'organisation. C'est le jour où ils ont acquis Jaromir Jagr des pauvres Devils du New Jersey en retour de deux premiers choix. Jagr, 43 ans, est une véritable inspiration. Il est maintenant à 7 buts de battre la marque de 741 détenu en carrière par Brett Hull au troisième rang des meilleurs buteurs de tous les temps, derrière Gordie Howe et Wayne Gretzky. Une marque qu'il battra cette saison si il évite les blessures.

Le 4 mars 2014 est aussi une date importante pour l'organisation alors qu'elle faisait l'acquisition de Roberto Luongo (et de Steven Anthony) des Canucks en retour d'une partie de son salaire payé par Vancouver, le gardien Jacob Markström, et de Shawn Matthias. Roberto Luongo a d'abord fait une fleur à l'organisation en la déclarant, la seule à laquelle il souhaitait se faire échanger par les Canucks. C'est en Floride qu'il a connu les 6 meilleures années de sa carrière entre 2000 et 2006. Et c'est aussi là qu'il avait envie de terminer sa carrière. En beauté. Et il est tout simplement brillant devant le filet des Panthers. Il a tout de John Vanbiesbrouck en 1996, même plus.

Avec les années de misère qu'ont connu les Panthers, le public de la Floride a complètement délaissé l'aréna, faisant du club le quatrième pire sur 30 en terme d'assistances aux matchs. Pour la Caroline, le club est assez désespérant et le marché d'abord axé sur le golf ou le NASCAR, sans parler du basketball collégial, du baseball et du football, collégial et professionnel. Pour l'Arizona, on parle de hockey dans le désert, est-il anormal de retrouver un désert dans les estrades quand c'est ce que l'on retrouve à quelques kilomètres à peine hors de la ville de Bloomsdale? Pour ce qui est des Islanders, le calcul a été absolument atroce. On a refait un nouvel aréna à Brooklyn, mais on l'a construit en fonction de l'équipe de basketball professionnelle de la NBA SEULEMENT, ce qui fait qu'à bien des endroits dans l'aréna, on n'y voit presque pas la patinoire, où encore on y voit très mal. Ce qui ne fait tenter à personne d'acheter des billets.

Mais pour la Floride, c'est dur à comprendre ce manque d'intérêt. Voilà le club qui trône au sommet de la division Atlantique dans L'Est, devant Montréal, Boston et Détroit et qui est aussi au 5ème rang de la ligue, un point derrière St-Louis.

Si les assistances ont été gonflées au mois de décembre, qui fût fameux pour les Panthers avec un fiche de 11 victoires et seulement 3 défaites, ce n'est pas seulement parce que la troupe de Gerard Galllant avait fait du bon boulot, mais, comme à chaque année, aussi parce que des centaines de Canadiens  y ont passé le temps des fêtes au chaud sans renier leur passion première.

Le trio de Jonathan Huberdeau, Aleksandr Barkov et Jaromir Jagr est actuellement l'un des plus impressionnants de la LNH. L'équilibre entre le quarantenaire, le Québécois dans la vingtaine et l'adolescent européen est tout simplement formidable. Jussi Jokinen, Nick Bjugstad et Reilly Smith forment un second trio assez étonnant aussi. Jokinen est actuellement le troisième marqueur de l'équipe et Smith a 11 buts. Bjugstad revient d'une blessure, mais a généré un point tous les deux matchs cette saison.

Ce qui impressionne davantage c'est que les 6 derniers attaquants sont de parfaits inconnus.  Et qu'ils font un excellent travail. Pirri, Trochek, Shaw, Howden, MacKenzie, Knight, vous connaissiez? Vous apprendrez à le faire.

De toute manière en Floride, on bâtit du gardien en passant par les défenseurs avant de se rendre aux attaquants.

À la ligne bleue, on a que du 6 pieds et plus. Brian Campbell, Erik Grudbanson, Aaron Ekblad, Willie Mitchell, Dimitry Kulikov et Alex Petrovic.

C'est fameux pour la Floride de se retrouver là où ils sont actuellement car les clubs situés dans les zones de climats chauds, outre Los Angeles les clubs d'Anaheim, Tampa Bay, San Jose, Arizona traînent de la misère depuis le début de la saison.

Pas Dallas non plus. Tout simplement hors pair depuis le début de la saison.

Mais on peut voir, en simplement regardant les alignements des Stars et des Kings, pourquoi ceux-ci sont si forts cette saison.

Pour les Panthers, il faut comprendre qu'un ancien assistant entraîneur des Canadiens, maintenant coach de la Floride, un gardien de 36 ans, un capitaine de 38 et un formidable attaquant de 43 ans, qui a, n'oublions pas, cessé de jouer dans la LNH pendant 4 ans, avant d'y revenir pleinement rechargé, sont suffisants pour animer un club de jeunes espoirs.

Des espoirs qui deviennent réalité en ce moment pour de splendides panthères.

Sans réel public.

Quel beau cadeau ce serait pour Québec de voir un jour cette concession atterrir dans leur Centre Vidéotron.