mercredi 14 décembre 2016

Les Maple Leafs: 21 Gardiens en 10 ans

Depuis que je suis le hockey de la LNH (1979-1980), il y a eu pratiquement une seule constante au niveau des clubs de la Ligue.

Les Maple Leafs ont toujours été misérables. À 5 saisons près, 92-93, 93-94, sous Pat Burns où les 2 fois le club a atteint le carré d'As, et en 98-99, 99-00 et 01-02, sous Pat Quinn où ils ont été tout aussi brillants.

Mais les 31 autres saisons ont été parfois très faibles, presque toujours risibles, quelques fois honteuses.

Dans les années 70, le propriétaire Harold Ballard, a été trouvé coupable de 47 des 49 chefs d'accusations de fraude qui pesaient contre lui. Lorsque sorti de prison, il faisait beaucoup d'ingérence dans la gestion de l'équipe et empêchait, entre autre, les dépisteurs des Leafs de recruter des européens. C'est lorsqu'il était en prison que les Leafs ont signé en douce, le défenseur suédois Börje Salming, qui sera l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire de l'organisation. Dans les années 80, Ballard a montré de sérieux signes de sénilité qu'il ne voulait pas reconnaître. Ce qui mené à de graves problèmes pour le club.
Des superstars comme Darryl Sittler, Lanny MacDonald ou Dave Keon se sont aliénés une organisation pour laquelle ils avaient beaucoup donné et qui était maintenant gérée par un homme qui n'avait plus toute sa tête. Disant des obscénités comme "Les femmes ne sont bonnes que dans une seule position: sur le dos", Jaloux des bannières de succès passés des Leafs sous la gouverne de Conn Smythe, il a fait enlever toutes les bannières gagnées sous son rêgne et les as vendus. Créant une atmosphère abominable dans la ville reine, et ce jusqu'à sa mort en 1990. Ironiquement, les premiers succès des Leafs depuis longtemps sont arrivés 3 ans après son départ de la planète terre et de la planète hockey.

Mais assez rapidement, Toronto a retrouvé les bas-fonds ne repêchant jamais assez bien, soit parce qu'ils perdaient patience et échangeaient trop vite ou encore parce qu'ils avaient déjà échangé leur position de choisir dans le repêchage. Seulement cette année, les fans peuvent espérer, mais encore, pour des succès collectifs qui prendront peut-être encore 4 ou 5 ans, avec de jeunes bougies d'allumage comme Matthews, Rielly, Nylander, Hyman, Marner ou Kapanen.

Depuis le départ de Ballard, il y a peu de bonnes raisons que la concession la plus riche de la LNH en soit aussi la plus risible.

Devant le filet, les Leafs ont utilisés par moins de 21 gardiens sur seulement 10 ans! C'est dire l'instabilité organisationnelle.

Antoine Bibeau est devenu ce 21ème gardien cette semaine.
Jetons un oeil sur tous ses joueurs à grosses jambières.

2006:
Ed Belfour est celui qui gardera le plus de matchs des 3 gardiens utilisés cette année-là. 49. Mais il a 40 ans! Mikael Tellqvist en gardera 25. Ce qui étonne, c'est que Jean-Sebastien Aubin garde 11 matchs et n'en perd que 2 en fusillade ou en surtemps! Toronto ne se classe pas pour les séries.

2007:
On misait sur Aubin mais en 20 matchs, il gagne peu. Mikael Tellqvist ne garde qu'un match, ne reçoit que 17 lancers, mais perd ce match. on l'envoie à Phoenix dans une échange qui amènera Yannick Perreault. Andrew Raycroft, que les Bruins voulait laisser sans protection, ce que les Leafs ignorent alors, est acquis en retour de Tukka Rask. Ouch! Raycroft garde 72 matchs avec les Leafs et égalise le record de franchise d'Ed Belfour pour le plus grand nombre de victoire en saison régulière (37) (en jouant toutefois plus de matchs)  mais les Leafs ne font toujours pas les séries.

2008:
On mise donc encore sur Raycroft pour débuter la saison mais celui-ci en arrache beaucoup. En 19 matchs, il ne gagne que 2 fois. En juin, on le libérera. Un an avant, au repêchage, San Jose avait obtenu des rangs de sélection au repêchage et envoyé Vesa Toskala (et Mark Bell) aux Leafs. Toskala sera l'homme de confiance pour 66 matchs, mais il parait souvent mal. Scott Clemmensen gardera 3 matchs. Toronto termine dernier de sa division et ne fait pas les séries.

2009:
L'entraîneur Paul Maurice a été remplacé par Ron Wilson. Wilson connait Toskala pour l'avoir côtoyé à San Jose. Wilson lui fait confiance pour 53 matchs. Pour le seconder, les Leafs ramènent Curtis Joseph, 41 ans, pour le faire garder 21 matchs. Quand la possibilité de faire les séries devient à nouveau hors de portée, on mise 12 fois sur Martin Gerber (acquis d'Ottawa) et le jeune Justin Pogge pour 7 matchs. Toronto termine dernier de sa division et 12ème sur 15 dans sa conférence.

2010:
Brian Burke est directeur gérant depuis 2008. Il a gagné la Coupe Stanley au même poste en 2007. Et avec Jean-Sebastien Giguère comme leader devant le filet. On avait commencé la saison avec Toskala, sans succès. en 26 matchs, il ne gagne que 7 fois. On misait beaucoup sur le géant suédois Jonas Gustavsson, surnommé la pieuvre et celui-ci gardera les buts 42 fois. Mais le club reste mauvais. On essaie Joey MacDonald pour 6 matchs, il ne gagne qu'une seule fois. Le 31 janvier, on envoie Jason Blake à Anaheim et on amène Giggy. Il gardera les buts 15 fois et ne perdre que 6 fois, enregistrant même 2 blanchissages. Il est déjà trop tard pour se qualifier en séries, mais on a peut-être notre gardien #1 pour l'an prochain.

2011:
On commence la saison avec Giguère et Gustavsson sur lequel on ne veut pas abandonner. Giggy garde une moyenne de .500 en 33 matchs. Toronto voudrait plus encore. On veut enfin faire les séries. Gustavsson ne livre déjà plus. Il ne gagne que 6 fois en 23 matchs. On va dans le club école à plusieurs reprises car Giggy et la pieuvre se blessent à deux occasions différentes. James Reimer devient la surprise de l'année. Il gagner 20 des 37 matchs dans lequel il est impliqué et conserve un brillante moyenne de 2,60 (C'est brillant avec un club pénible comme les Leafs). Il fait sensation, même si Toronto ne fait pas plus les séries.

2012:
Giggy n'est plus dans le décor. On mise sur Reimer et Gustavsson. Reimer commence la saison en lion avec 4 victoire et une défaite en surtemps à ses 5 premiers départs. Mais Brian Gionta entre en collision avec lui et Reimer tombe sur le rencart. Gustavsson gardera 42 matchs, obtenant 4 défaites de plus que de victoires. Reimer en gardera 34 et lui aussi aura 4 défaites de plus que de victoires, Dans les 2 cas en surtemps. Ben Scrivens est utilisé 12 fois et ne gagne que 4 fois. Jussi Rynnas accorde 7 buts en 2 matchs.   Toronto ne fera pas les séries. Burke renvoie Wilson et engage, son ami d'Anaheim, Randy Carlyle.

2013:
Avec Carlyle, les choses changent. Le club fera les séries. Mais il 'agit d'une saison de 48 matchs en raison du lock out. On mise sur le jeune tandem Reimer/Scrivens. Le premier est impliqué dans 33 matchs, le second dans 20. Reimer gagne 19 fois, Scrivens 7 fois. Jussi Rynnas gardera 10 minutes dans un seul match, en relève à un James Reimer qui ne filait pas. Toronto remonte un déficit de 1-3 dans sa série contre les Bruins et mènent 4-1 à Boston avec 10:45 à jouer en 3ème. Comme si on avait réuni toute la misère des Leafs de 2006 à nos jours, et qu'on le condenserait en 10 minutes, Boston revient dans le match et les envoie en vacances.

2014:
Les Kings envoient Jonathan Bernier aux Leafs durant l'été. Bernier inquiétera dès le départ hors glace mais livre sur glace. Il garde une fiche de .500 dans les victoires et les défaites, en 55 implications, et une moyenne de 2,70. Reimer a le succès de plus en plus modeste avec 12 victoires en 36 matchs. Drew McIntyre est impliqué dans 2 matchs. Toronto rerate les séries.

2015:
On mise toute la saison sur Bernier et Reimer. 21 victoires et 35 défaites pour Bernier, 9 v 17 d pour Reimer. Pas terrible. Toronto moisit dans les bas fonds et ne fait pas plus les séries. Son meilleur compteur (Kessel) n'aura que 61 pts.

2016:
On misera encore sur le tandem Bernier/Reimer. Jonathan ne gagne plus. 12 victoires et le double de défaites. Il n'est pas échangeable parce que personne n'en veut. Il est même envoyé le temps de 4 matchs dans les mineures. James Reimer gardera 32 matchs, gagnant seulement 11 fois, avant d'être envoyé aux Sharks. Garrett Sparks sera impliqué 17 fois. Gagnant 6 fois. Toronto ne fait bien entendu pas les séries. Refrain connu.

2017:
La saison commence avec deux nouveaux visages. Celui de Frederik Andersen. un des multiples transfuges d'Anaheim. Bernier fait le chemin inverse durant l'été. Andersen sera gardien #1 avec un généreux contrat de plusieurs années à la clé. Mais Andersen reste parfaitement inconsistant. Connait un match du tonnerre, puis laisse passer des buts faciles. Il ne fait pas penser à un gagnant du Jennings, ce qu'il a été l'an dernier, avec Gibson, à Anaheim. Il n'a pas plus de victoires qu'il n'a de défaites. Et son pourcentage d'arrêt est de .914. Jonas Enroth devait le seconder toute la saison, mais ne gagnant absolument rien en 6 matchs, Il a fallu se rendre à l'évidence qu'il devait se refaire la main avec les Marlies, le club-école.

Antoine Bibeau a joué dans la LHJMQ de 2011 à 2014. Lors de sa dernière saison Junior, avec les Foreurs de Val-d'Or, il les as aidé à obtenir la Coupe du Président en plus de se mériter le trophée Guy Lafleur du Joueur le Plus Utile des Séries Éliminatoires. Le 1er décembre 2015, quand bernier avait été envoyé dans les mineures pour 4 matchs, et que Reimer était blessé, Il était sur le banc pendant que Garret Sparks patrouillait le devant du filet pour Toronto. Mais il avait été retourné aux Marlies sans jouer ailleurs que du banc.

Bibeau a eu son premier départ dans la LNH dimanche après-midi dernier, face à l'Avalanche du Colorado. Moins de 24 heures avant, l'Avalanche avait été rudement humiliée par Montréal, se faisant démolir 10-1. Ça aurait pu être la même chose face aux Leafs qui ont lancé pas moins de 52 fois contre l'Avalanche, dont 21 fois en seule première période. Moins de 24 heures avant, Toronto gagnait de manière brillante contre Boston, réputé beaucoup plus forts, facilement 4-1.

Mais les Leafs étant les Leafs, ils ont trouvé le moyen de perdre 3-1, Bibeau n'accordant que 2 des 3 buts.

Et ne pouvant quand même pas scorer pour les boys, qui auront lancé 29 fois.

Dans le temps d'Harold Ballard, Toronto pouvait avoir une excuse pour sa misère: Harold lui-même.

Mais de nos jours...

Espérons que Bibeau aura un peu de support.

Peut-être devra-t-il faire quelques miracles comme avec Val-d'Or.

Hier, San Jose les as battu 3-2 en tirs de barrage. Honorable me diriez-vous? Mais Toronto menait 2-0 après 2 périodes.

C'était pas Bibeau, mais Andersen entre les poteaux.

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