mercredi 5 juillet 2017

La Loyauté dans La LNH (ou son absence)

Drôle de semaine.

Dans le même sport, le même club, dans la même Ligue, un joueur allait resigner avec son équipe jusqu'à ses 37 ans. Tandis qu'un autre, adoré par fans et journalistes l'an dernier, alors que Montréal était le SEUL club à lui offrir un contrat de retour dans la LNH après sa défection illégale des Prédateurs il y a 9 ans, allait choisir, le lendemain, de jouer jusqu'à ses 35 ans, pour moins cher que ce que Montréal offrait*, au Texas.

Bon...techniquement un an de plus donc autour de 6 millions de plus. Mais vraiment? Radu?... il n'y a que l'argent dans ta sale vie?

Drôle de semaine car toute la semaine m'a parue un mélange de date limite des échanges et de baseball des années 80.

Date limite des échanges car jamais autant que maintenant n'avait-on senti à Montréal ce feeling de vente de feu avant même le début d'une saison automnale!

Même chose à San Jose. Et Chicago. Et Washington.

Voilà de très bons clubs de hockey qui menaçaient toute la semaine de se débarrasser (contre rien) de leurs meilleurs éléments.

San Jose avait Vlasic, Thornton et Marleau sur le coin de la table.
Chicago: Panarin, Hjarmarsson, Campbell.
Montreal: Price, Galchenyuk, Markov et Radulov.
Washington: Johansson, Kuznetsov, Oshie, Williams. Burakovsky.

Baseball parce que lorsque j'ai commencé à suivre sérieusement le hockey et le baseball (1979-1980) je constatais une chose frappante dès les trois premières années de fanatisme. Au hockey, les bons joueurs faisaient toute leurs carrière avec le même club, parfois deux, trois max. Mikita, Orr, Esposito, Dryden, Howe, Bossy, Goulet, etc. Tandis qu'au baseball, je pouvais voir le même bon joueur, une année avec les Reds, l'année suivante avec les Giants, deux ans après être un Phillies puis un A's ou un Oriole. La loyauté envers son organisation sportive semblait inexistante.

Au baseball, c'est la création d'un marché des agents libres en 1978 qui a, à la fois assassiné les Expos peu à peu, mais qui a aussi créé des égoïstes sans scrupules ne visant que l'argent et le succès facile qui a changé la face du sport de balle.

Les années 80 du baseball sont les années 90 du hockey. Dans les années 90 les salaires de la LNH, qui avaient tous été rendus publics, doublé de l'arrivée massive des européens, ont fait en sorte que tous les agents pouvaient maintenant tenir des comparaisons entre stats de l'un, fantaisies des autres et folie des démesures. C'est aussi pour ça que Brian Savage a pu être payé comme un compteur de 30 buts les 10 dernières années de sa carrière. Parce qu'il en avait marqué 26 en 1998, (lui qui n'en marquera jamais plus que 21 par la suite). Au sein de 4 équipes différentes.

Le plus grand joueur de l'histoire de la LNH, Wayne Gretzky, jouera entre 1988 et 1999, pour 4 formations du circuit. Tout le monde pouvait donc bouger comprenait-on alors.

San Jose a sécurisé Vlasic pour la vie, Coup de maître. Pavelski, Marleau, Thornton? ne cherchez plus le capitaine des années futures des Sharks, ce devrait être Marc-Edouard. Ils ont aussi réussi à garder Joe un an de plus. Marleau a préféré les Leafs. En faisant de Toronto un club encore plus intéressant. Si Kowalchuk se joint à Lamoriello...ouch!

Chicago, étouffé par la plafond salarial, a échangé son compteur de 30 buts qui n'aura joué que deux saisons avec les Hawks et ont ramené Brandon Saad qui pourrait retrouver sa touche magique. Columbus devient du coup toujours redoutable avec Panarin. Hjamarsson a pris la direction de Phoenix. Campbell cherche toujours preneur.

Montréal a sécurisé Price pour les 8 prochaines années. Il a du coup confirmé son amour du club, de ses fans, de la ville et de son sport. Il a cimenté son statut de Dieu du stade. Aucun joueur ne sera plus ovationné. Radulov l'a ainsi décidé à sa façon. Si il (re)signait à Montréal il devenait lui aussi un Dieu pour ses fans. Mais il n'y avait pas d'entre deux. Il a préféré les sous du Texas. Emelin parti, nous n'aurons même plus les épaules pour le crucifier dans les bandes. Juste nos huées. Qui n'ont jamais empêché P.K. ou Chara de quoi que ce soit. Chucky reste à négocier. Et Markov est ridicule avec ses demandes. Il est en baseball des années 80. T'auras 40 ans, komrad!

Washington, étouffé aussi par les contraintes salariales, ont échangé Johansson et Williams a signé avec la Caroline. Ainsi, ils ont trouvé les sous pour (re) signer Kuznestsov, Burakovsky et Oshie. Où devront-ils laisser tomber d'autres joueurs pour les garder?...

Quand Raymond Bourque avait demandé quitter Boston pour gagner la Coupe avec le Colorado, je m'étais trouvé l'un des seuls à avoir trouvé son geste légèrement dégoûtant.  Pour les fans et l'organisation des Bruins. Club que je n'aime pas d'ailleurs. C'était contre nature de les défendre, mais encore plus contre-nature que de saluer son geste ou d'en être ému.
Je l'avais écrit dans une lettre ouverte qui a été lue en ondes dans une émission de sports populaire à TQS dont j'oublie le nom.

Je trouvais le geste égoïste. Le hockey est pour moi l'un des plus beaux sports d'équipe qui soit.
D'ÉQUIPE.
Mais des gestes comme ça me rappelle le contraire du mot équipe.

Qui serait quelque chose comme Предатель

Qui voudrait dire traître.
En Russe.

Aussi contraire à héros.

Vlasic, Thornton, Price sont tous devenus phénoménales pour leurs équipes et leurs fans.

Pas Radulov.
Markov en a encore la chance.

Vanek, Iginla, Jagr crééront peut-être un nouveau genre de joueur cette année:
Le vétéran qu'on loue à partir de mars seulement, sans qu'ils n'aient joué dans la LNH avant.

*Montréal offrait 6,33 pendant 4 ans à l'origine, Bergevin a menti sur tout le reste pour faire mal paraître l'agent de Radu qu'ils ont dans le cul.


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