mercredi 7 avril 2021

Sabrer Dans L' Eau


 Dans le sport, les affaires, la politique, la vie, peu de choses graves peuvent être pires que la mauvaise gestion d'entreprise. 

Vous avez beau avoir le meilleur entraineur, la meilleure équipe autour du meilleur directeur-gérant, la mauvaise gestion d'une organisation fera toujours couler celle-ci. 


Les Nordiques de Marcel Aubut en ont été un criant exemple. 

Sans faire couler les Sabres de Buffalo, leurs propriétaires sont dans le chemin qui bloque la voie à la victoire. Ils ont tout juste évité plus grande humiliation la semaine dernière que leur saison déjà largement humiliante, en battant les tristes Flyers de Philadelphie et brisant ainsi leur séquence de 18 matchs sans victoire. Eugene Melnyk a été un léger handicap aux Sénateurs dans les dernières années, mais son club, bien que mauvais, montre des signes d'encouragement. 


Terry et Kim Pegula sont arrivés chez les Sabres il y a une dizaine d'années comme les sauveurs d'une franchise en banqueroute. La faillite menaçait gravement la franchise des Sabres. Mais leur arrivée à ravi les fans des Sabres, la concession pouvait être gardée en vie. Avec des promesses d'investissements et l'objectif clair de gagner la Coupe Stanley, il semblait des jours heureux pouvaient se dessiner pour Buffalo. Malheureusement, la saison actuelle ne peut pas les éloigner davantage d'une telle réalité. Et à nouveau, on semble forcer, pour la 10ème fois en 10 ans, de dépouiller l'équipe de ses joueurs de plus en plus malheureux, leur capitaine en tête, afin d'encore reconstruire. Ils ont actuellement la pire séquence d'années sans faire les séries, 9, et la 10ème semble maintenant certaine. Leurs directeurs gérants ne durent pas, leur capitaine de 23 ans, veut quitter le navire, leur supertalent de Taylor Hall est une catastrophe devenue un mauvais karma pour tout club qui voudrait faire les séries, bref, la patience de tout le monde les place dorénavant dans la catégorie des risées, comme les Maple Leafs ont pu l'être dans les années 80, les Islanders dans les années 90, les Oilers des années 2000 et maintenant les Sabres de 10 dernières années. 

Quand les Pegulas sont devenus proprìétaires des Sabres en 2011, Darcy Regier en était à sa 14ème année comme directeur gérant. Il avait amené le club à la finale de la Coupe Stanley en 1999, les avait fait terminer premier de la Ligue Nationale en 2007, avait vu son club faire les séries 8 fois. Il avait d'abord été conservé en poste par les Pegulas, mais pas longtemps. Quand est venu le moment de le remplacer, le choix des Pegulas a été d'offrir un poste de directeur des opérations hockey à Pat Lafontaine, un spectaculaire joueur pour l'organisation à l'époque, mais avec aucune expérience de gestion nulle part ailleurs qu'au centre d'un trio et Tim Murray, comme directeur-gérant, dont c'était aussi la première expérience. 


Un pari du genre se défend toujours. Il faut bien commencer quelque part. Mais Murray, un ancien recruteur, a vite trouvé Lafontaine épouvantable dans son rôle et la forcé à quitter son poste. La goutte faisant déborder le vase étant Lafontaine insistant pour offrir une extension de contrat à Ryan Miller pendant que Murray ne voulait qu'échanger Miller. 


Murray a vite transigé tout ce qu'il avait de mieux dans l'équipe afin de tenter de terminer dernier et de mettre la main sur le premier choix de la Ligue qui avait pour nom cette année-là, Connor McDavid. Un autre pari, qui a presque marché celui-là, ils ont mis la main sur le second choix derrière Connor, leur capitaine actuel, Jack Eichel. 


Afin d'accélérer la reconstruction, Murray a échangé une tonne de choix au repêchage, contre du talent qui n'offrait jamais ce qui était désiré, des victoires, et Murray s'est fait montrer la porte en 2017. 

Le directeur gérant suivant serait la plus courte tenure à ce poste de l'histoire de l'organisation. Jason Boterill, engagé par les Pegulas. n'avait été gérant nulle part ailleurs non plus. Ses échanges terribles (le pire étant celui envoyant Ryan O'Reilly aux Blues) et les contrats affreux, dont celui de Jeff Skinner qui hante encore le club, le feront se faire virer seulement trois ans après avoir été engagé. On ne peut pas complètement le blâmer, il a fait ce qu'il a pu avec ce qu'il avait comme expérience. C'est-à-dire, rien. 


Kevyn Adams, le directeur gérant actuel a alors été engagé, et devinez quoi? C'est aussi sa toute première expérience à vie à un tel poste. Quand l'équipe de The Athletic a souligné que dans leurs entreprises (ils sont aussi propriétaires de toutes sortes de commerces liées au sport et des Bills de Buffalo), les Pegulas engageaient principalement leurs familles et leurs amis, ils s'en sont défendu en disant qu'il était normal qu'ils engagent les gens qu'ils connaissent le mieux sur terre. On a aussi entendu depuis janvier que l'atmosphère de travail était maintenant toxique sous la gouverne des Pegulas. 


Aucun directeur/directrice ou président/présidente n'a été nommé(e) dans leur compagnies ou leurs franchises. Les laissant donc capitaines de chaque navire, sans adjoints réels. Kim est la présidente de toutes les possessions. Et elle n'est pas dans la région de Buffalo, elle gère tout ça...de la Floride!


Toutes leurs embauches ont été des échecs. Au mieux, suspectes. Au point que leur nom est désormais synonyme d'échec. 6 entraineurs en 10 ans et 4 directeurs gérants plus loin, leur bilan avec les Sabres est catastrophique. Tous les gérants limogés l'ont été avec au moins un an à faire encore sous contrat. Dans le cas de Tim Murray, les Pegulas le paieront encore jusqu'au 1er juillet prochain. Trois ans après avoir perdu son emploi. Ils ont en ce moment trois directeurs gérants qu'ils paient dont 2 pour ne PAS être directeur gérant. Le contrat de Darcy Regier avait été extentionné en janvier 2013 avant qu'il ne soit viré en Novembre de la même année. Tim Murray avait aussi été extentionné avant d'être viré. 


On disait que Boterrill resterait en poste pour une 4ème saison en plaçant un peu d'arrogance envers les fans disant "Qu'ils en savaient un peu plus qu'eux sur lui". Trois semaines après, Boterill était viré. Ce terrible jour, plus de 30 employés de l'organisation des Sabres étaient aussi virés, dont presque toute l'équipe de recruteurs. Les Pegulas, qui avaient extentionné plusieurs d'entre eux, les paient toujours pour ne PAS travailler pour eux. 

Outre dans des circonstances extrêmes, les propriétaires d'un club sportif ne devraient jamais envahir et contrôler la plupart des décisions concernant le club en question. Ça ne se termine jamais bien puisque les premiers pensent affaires et les gens plus près des joueurs pensent victoires. Les Pegulas savent qu'en choisissant des novices dans la profession, ils seront toujours la voix la plus forte dans l'organisation. John Tortorella, Lou Lamoriello, Joel Quenneville, Pete Laviolette, personne d'entre eux ne pourraient se tailler une place à Buffalo. Pas avec les Pegulas. 


Qui sont les véritables problèmes des Sabres? O'Reilly ne voulait pas quitter Buffalo. Il habitait tout près et voulait faire partie de la solution de relance. Les Pegulas ne voulaient pas payer le 7,5 millions qui s'en venait pour lui. Ils ont donc demander à Botterill d'accepter le meilleur deal qu'on lui offrait, tant qu'il quitte. Quelques heures avant le 1er juillet, il devenait um Blues et moins d'un an après, champion de la Coupe Stanley et récipiendaire du Conn Smythe. Boterill ne voulait pas signer Eichel à long terme. Les Pegulas ont choisi pour lui et l'on forcé àle faire signer long terme. On ne sait pas encore complètement c'est une bonne décision, mais Jeff Skinner, et son contrat de marde pour jouer comme une marde, alors que Boterill voulait encore signer court terme et que les Pegulas ont dit; "Non! long terme"...ben c'est la gangraine du club actuel.


L'ingérence dans le travail de Boterill l'a forcé à être tenu responsable de terribles décisions qui le hanteront encore longtemps. 

La Covid a lourdement affecté les affaires des Pegulas, il n'y a aucun doute. Toutes les franchises sont affectées. Les Canucks deviennent en ce moment même fous avec leur plus de 20 cas. Comme tout le monde, ils ont, eux aussi, limogé des centaines d'employés. Plus ou moins temporairement. Mais on remarque que ceux qui ont été embauchés depuis sont des amis ou des membres de la famille. Ralph Krueger, l'entraineur des Sabres au début de la saison, était UN SPÉCIALISTE DE SOCCER!


Ça ne s'invente pas. On l'a limogé après une saison et 28 matchs cette année. Mais il n'était pas le problème. Vous commencez à le comprendre le problème, non?

Étrangement, les Bills, au football, ne subissent aucune ingérence de leur part, et ils obtiennent non seulement beaucoup de succès, mais les revenus de la NFL sont très très bons.


Il y a donc aussi une certaine arrogance dans le regard qu'on porte sur le sport qu'est le hockey de leur part.

De toute évidence, ils ne connaissent absolument rien de ce sport. Mais s'entête à mener la barque. De la Floride!

Tout en sabrant dans l'eau. Pensant vaincre autrui. 

Le problème à Buffalo est une baleine.

Mais avec un "P" au début. Comme dans Poche

Idéalement comme dans Poussez-vous!

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