mercredi 13 novembre 2013

La Vraie Cicatrice de Guy Boucher

Dans les pratiques de tirs de barrage, vous pouvez rater vos 3 premiers lancers, si vous réussissez vos 3 derniers avec brio, c'est des 3 derniers qu'on se rappellera.

Il en va de même avec vos présences sur la glace. Si vous terminez chacune de vos présences avec force et impact, on ne se rappellera pas que vous trainiez de la patte en début de présence.

L'inverse est aussi vrai.

Tout le monde se rappelle de l'arrêt miraculeux de José Théodore sur Bill Guérin en 2002 et je crois que cet arrêt à lui seul, qui a fait le tour de la planète hockey, a valu à Théo le trophée de joueur le plus utile à la LNH cette année-là. Mais tout le monde se rappelle aussi son horrible série contre les Canadiens alors qu'il défendait le filet des Capitals de Washinton quelques années plus tard quand Halak avait littéralement volé le spectacle.

Théo n'a jamais été complètement réhabilité.

Patrik Stefan a mis fin à sa carrière, déjà décevante, sur un jeu qui a fait le tour de monde.

Pierre Pagé a mis fin à sa carrière d'entraineur en un seul clip.

L'ancien entraineur-chef du Lightning de Tampa Bay Guy Boucher n'a pas de clip du genre.

Commençant sa carrière comme assistant entraineur des Redmen de McGill en 1996-1997, il allait aussi occuper le même poste avec les Huskies de Rouyn-Noranda et l'Océanic de Rimouski, club qui allait rafler le trophée du Président (le trophée des champions des séries) et le trophée Jean-Rougeau (le trophée des champions de la saison) , avec un certain Sidney Crosby parmi ses rangs.
Son premier poste d'entraineur-chef sera derrière le banc des Lions du Lac-St-Louis dans le Midget AAA avant de devenir l'entraineur-chef des Voltigeurs de Drummondville de 2006 à 2009. À sa dernière saison avec Drummondville, il a guidé le club vers sa meilleure saison à vie, raflant le trophée du Président et faisant participer le club au tournoi de la Coupe Memorial, les menant à la grande finale.

L'année suivante, les Canadiens de Montréal lui faisaient une place comme entraineur-chef des Bulldogs d'Hamilton, leur club-école dans la Ligue Américaine. Malgré le fait que ses meilleurs joueurs (Desharnais, Subban, Maxwell, Pyatt, White, Weber, Darche, Sergei Kostitsyn, Bergeron, D'agostini) allaient passer la saison à faire la navette entre Hamilton et la LNH, il a maintenu une impressionnante fiche de 52-17-11 ce qui lui a valu le trophée de l'entraineur de l'année et une présence en demi-finale pour les Bulldogs. L'année suivante allait être tout aussi brillante, le club terminant à nouveau premier et se rendant à nouveau dans le carré d'as, perdant encore honorablement en 7 matchs.

Les Bluejackets de Columbus, flairant le bon candidat lui avaient offert un contrat mais Boucher acceptera finalement l'offre du Lightning de Tampa Bay qui comptait parmi ses rangs un important ancien joueur de l'Océanic de Rimouski comme capitaine.

Boucher y sera entraineur-chef pendant deux ans et demi. La toute première sera sa meilleure. Avec sa seule participation aux séries éliminatoires, Tampa Bay perdant en 7 matchs contre Boston en demi-finale à un but de la grande finale. La saison suivante sera déjà une catastrophe avec une absence des séries éliminatoires. Puis la suivante, de septembre à mars, une horreur, le club étant bon dernier de la conférence avant qu'on ne lui montre la porte.

Je disais qu'aucun clip ne pouvait vraiment faire de dommage à la suite de la carrière de Boucher mais c'est faux. Le souvenir gardé par sa dernière saison en est un d'un système 1-3-1 qui ne faisait pas l'unanimité autant chez les joueurs que dans le public, qu'auprès des arbitres. Martin St-Louis a tout de même remporté le championnat des marqueurs dans cette saison écourtée l'an dernier.

Boucher s'est tenu discret depuis mars 2013, souhaitant ne revenir QUE dans la LNH. Entretemps, Dallas, Edmonton, New York, Vancouver, Colorado, Philadelphie et maintenant la Floride ont changé d'entraineur. Ne considérant pas Boucher. Peut-être l'ont-ils interviewé, mais là-dessus, Boucher reste secret.

Ce qui est affreusement dommageable pour lui cette saison est que le club, maintenant dirigé par Jon Cooper, a un excellent début de saison, et ce, malgré la perte de Vincent Lecavalier, dont le salaire ne cadrait plus dans le budget de la concession. Vous direz que Lecavalier ne casse rien (sinon sa gueule) à Philadelphie cette année mais les problèmes des Flyers ne peuvent pas être placés simplement sur ses épaules. La ligne bleue, les gardiens, bref la défensive en général, serait le vrai cancer à Philadelphie.

Cet excellent début de saison du Lightning laisse croire que Boucher faisait peut-être parti du problème de l'an dernier. Le Lightning est même au sommet du classement dans toute la conférence de l'Est.

La question se pose: Existe-t-il un avenir dans la LNH pour Boucher?

Mon opinion: oui.
Pas prochainement, après tout il est encore payé par Tampa Bay toute cette année, il a toute les raisons de se faire oublier.
Et Montréal, avec cette règle morale stupide de prioriser un entraineur francophone avant n'importe quel autre, lui réservera surement une place si Therrien fait patate d'ici un an ou deux.

À moins qu'un autre club ne lui fasse une offre.

Mais cette saison-ci ne fait pas bien paraitre Boucher.

Alors aussi bien oublier un retour hâtif pour ce gars capable de beaucoup de bien.

Il l'a prouvé dans le passé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les arbitres seront en contact avec Toronto afin de consulter la reprise vidéo en ce qui concerne votre commentaire. Vous serez publié bientôt n'ayez crainte (à moins d'être parfaitement incohérent).