mercredi 6 novembre 2013

Se Battre Dans la LNH

Je vous le dis tout de suite, quand une bataille prend part au hockey je suis le premier à me lever et à souhaiter que l'issue du combat soit en faveur de mon favori.

Une bataille au hockey, dans le feu de l'action, ça peut se comprendre. On dit d'ailleurs que deux joueurs se disputant la rondelle bagarrent le long de la rampe. Dans les disputes, il y a quelques fois des bagarres. Avec l'adrénaline d'un match, la testostérone dans le tapis, se bousculant quand l'enjeu est grand, il est parfaitement possible que deux gars en viennent à vouloir se taper dessus à poings nus.
Ça ne m'est jamais arrivé quand j'étais joueur et pourtant ça aurait pu. J'étais fatigant. Le type de joueur qui faisait perdre la tête aux autres de l'autre côté. Sans jamais jeter les gants (de toute façon nous avions des grilles...). Mais si un joueur avait vraiment voulu blesser un de mes coéquipiers avec un geste répréhensible, je n'aurais jamais hésité à m'attaquer à lui d'une quelconque façon.

Dans la LNH, l'horrible club des Sabres a commis un geste fort honorable il y a deux jours. Ils ont soumis au ballotage celui qui a été suspendu quatre matchs en 2011 pour un coup de tête à l’endroit de Jakub Voracek  (ce qui était sa troisième infraction du genre.) qui a écopé de cinq matchs pour une mise en échec par derrière sur Brad Richards en mars 2013 et de dix matchs il y a quelques semaines pour un coup à la tête de Jack Johnson: Patrick Kaleta.

Trois vedettes, trois tentatives graves de blessure par un gars sans grand talent réèl sinon un format (comme John Scott dans le même club). Bonne nouvelle les 29 autres club ne l'ont pas repris. Personne n'a voulu de ce type de merde dans son club. Les Sabres ont bravement annoncé qu'ils enverraient Kaleta dans la Ligue Américaine aussi longtemps qu'il ne changera pas son comportement.

Bravo.

De l'autre côté du spectre, Brian Burke, homme de hockey comme il devrait s'en trouver moins, a signé une colonne dans le USA Today se portant à la défense des batailles dans la LNH. Je suis en partie d'accord avec ce qu'il raconte. La bataille ne sera jamais complètement enrayée. Y en-a-t-il moins? je ne crois pas. Sont-elles plus dangereuses qu'avant? oui. Les bagarreurs ne sont plus Bobby Orr, Gordie Howe ou Brendan Shanahan. Ils ne sont même plus complètement des joueurs de hockey. Ils ne sont QUE bagarreurs. On l'a encore vu la semaine dernière avec les Canadiens, George Parros ne sait pas jouer au hockey. Il ne sait que se battre. Il n'a joué que 12 minutes avec les Canadiens cette année et à trouvé le moyen d'être -4. En plus de coûter un but à son propre coéquipier pour une bagarre inutile et perdue contre St-Louis.

À 30 équipes de professionnels dans la LNH, il existe l'équivalent de 3 à 4 équipes complètes de gars qui n'auraient jamais dû essuyé un seul coup de patin dans la LNH. Parmi eux, beaucoup de ce que l'on appelle des goons.

Depuis longtemps j'ai une idée toute simple sur le sujet qui me semble faire beaucoup de sens. Dans le feu de l'action, alors qu'un joueur vient d'en frapper un autre de manière illégale, brutale, trop intense, alors qu'on s'est trop rapproché du gardien ou peu importe, quand il y a eu un minimum de semblant de hockey au préalable, une bagarre peut bien se produire.
Toutefois, quand deux gars se confessent à la mise au jeu qu'ils vont s'en prendre l'un à l'autre (bien souvent deux jambons) dans ce qu'on appelle un appointment fight, là, je sortirais les deux gars du match.

Ça ce n'est plus du hockey, c'est du freak show.

Contrairement à ce que raconte Burke, les appointment fight existaient peu dans les années 70, 80 et au début des années 90. Il est donc impossible que le nombre de batailles ait diminué. La plupart des gars qui jetaient les gants avaient un minimum de hockey dans le corps. Il n'avaient pas le choix il y avait entre 16 et 21 clubs, fallait avoir du talent pour se rendre jouer parmi les grands.

Plus complètement maintenant.

Suffit d'avoir la taille et l'impact du poing bien placé pour se tailler un poste comme justicier sportif.

Ce que des gars comme Kaleta ne sont plus invités à faire parce trop limité niveau hockey et niveau jugement.
Mais que Brian Burke tente de circonscrire à des gens-qui-savent-mieux-que-quiconque-puisqu'ils-ont-joué-la-game, c'est de la merde.

J'ai aussi joué la game, la plupart des journalistes aussi.
Du Novice à la LNH, l'intensité change et pas toujours pour le mieux.
Bantam, Midget, oui, la testostérone fait faire bien des conneries.
Le niveau de frustrations se mêle à toute sorte de déception et la marmite explose.
Mais c'est aussi dans la LNH, parfois dans le Junior, souvent dans la Ligue Américaine que ça se gâte le plus.

Parce que les batailles y sont permises.
À tous les autres niveaux, elle amène des suspensions automatiques.

Si on expulse deux gladiateurs qui ne s'y trouvent que pour une seule mise au jeu et une bataille d'une minute, peut-être réaliseront-nous que ces gars-là ne sont plus complètement utiles. D'ailleurs ils le sont déjà que quand ça compte, en séries éliminatoires, ils disparaissent si ils ne savent pas contribuer à l'offensive.

Peut-être qu'un jour, les deux autres gars du 4ème trio ne seront plus puni de jouer avec des Patrick Kaleta ou des John Scott.

Si on fait le ménage dans les appointment fights.
Ce serait déjà un petit bout de chemin.

  

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