La chose la plus facile pour le spectateur/le fan/le parent/le joueur, du hockey mineur à la Ligue Nationale, est de blâmer l'instructeur.
Parfois, cet amateur de hockey a raison. Souvent non.
Le rôle de l'instructeur en est un beaucoup plus important que l'on croit en général. Bien entendu, une fois derrière le banc, il ne peut pas aller marquer pour les joueurs. Il est toutefois archi responsable de ce qu'y s'y passe, encore plus dans le vestiaire. Il est responsable de la chimie entre les différents coéquipiers. De l'attitude générale, de l'état d'esprit du groupe. Plus âgé, il répond aussi de leur comportement. Il se doit de les réenligner quand ils font des ânneries (sauf à Boston la LNH vous aide à faire les cons et vous donne une Coupe Stanley par envie de virilité).
Un entraîneur est un guide. Mais c'est aussi le premier sacrifié quand les choses vont mal. Il coûte beaucoup moins cher que le multimillionaire récemment signé pour 7 ans qui se pogne le beigne.
Les instructeurs de nos jours doivent aussi être des dompteurs d'égo.
Déjà cette saison, 4 instructeurs ont perdu leur emploi:
Peter Laviolette à Philadelphie
Ron Rolston à Buffalo
Kevin Dineen en Floride
Claude Noel à Winnipeg
Le premier a été limogé après seulement 3 matchs. 3 défaites. Le cancer rongeait donc déjà le vestiaire depuis probablement l'an dernier. Le capitaine, Claude Giroux a mis une éternité à débloquer et ça lui a probablement coûté un poste au sein de l'équipe Olympique. Philadelphie confirmait aussi par 1000 qu'ils n'avaient aucune défensive et encore moins de gardiens fiables.
Depuis, l'ancienne brute Craig Bérubé, a non seulement réussi à faire démarrer Giroux qui est maintenant le 11ème marqueur du circuit avec 57 pts en 59 matchs, mais Philadelphie, qui menaçait encore de terminer loin d'une place en séries éliminatoires, ferait les séries éliminatoires si elles commençaient maintenant.
Bérubé était assistant-entraineur et avait été deux fois entraineur-chef des Phantoms de Philadelphie avec lesquels il avait connu du succès. John Paddock et Ian Lapperrière ont été nommés assistants et Joe Mullen, qui était déjà, a conservé son poste d'assistant-entraineur aussi.
Depuis l'arrivée de Bérubé, les Flyers ont une fiche de 30 victoires, 20 défaites et 6 défaites en fusillade ou en surtemps.
On peut dire sans se tromper que son arrivée (et celle de deux nouveaux assistants) à eu un impact sur le club.
Ron Rolston à Buffalo a perdu son emploi le même jour que son gérant qui lui donnait de véritables deux de pique avec lesquels composer. Les Sabres possèdent l'équipe la plus abrutissante qui soit depuis longtemps et misent sur une brutalité toute Bostonienne pour se construire une identité.
Ils sont aussi tout à fait dernier de la ligue et méritent d'y rester. Surtout en raison du club qu'a bâti pour Rolston, Darcy Regier, le directeur gérant congédié. Après avoir offert une abominable fiche de 4 victoires, 15 défaites et une autre en surtemps ou en fusillade, mais après avoir surtout offert des spectacles plus-que-désolants, Ted Nolan, a effectué un retour dans la LNH.
Nolan avait été entraineur dans le passé à Buffalo et avait quitté à la conclusion d'une excellente saison où le club, qui n'avait que Dominik Hasek à offrir comme star, s'était tout de même rendu dans le carré d'as en séries éliminatoires.
Depuis l'arrivée de Nolan, Buffalo est toujours bon dernier de la ligue, 9 pts derrière la 29ème position, mais le club compétitionne pas mal mieux avec une fiche de 9 victoires, 12 défaites et 6 défaites en surtemps ou en fusillade. Et ce, toujours avec leurs morons dans l'alignement.
Intérressant de noter que Nolan et Bérubé sont les deux seuls entraineurs d'origine amérindienne du circuit.
Les amérindiens, c'est connu, ont l'esprit de communauté fort aiguisé.
Kevin Dineen, avant de devenir entraineur de l'équipe féminine canadienne de hockey sur glace, était derrière le banc des Panthers de la Floride. Après trois saisons et une fiche plutôt honorable de 56-62-28 (considérant qu'ils ne construisent autour de rien depuis leur arrivée dans la LNH) a perdu son emploi dans la LNH le 7 novembre dernier. Les assistants Gord Murphy et Craig Ramsay ont aussi eût leur 4%. Peter Horachek a pris la relève de Dineen et Brian Skrudland et John Madden ont pris la place des deux autres.
Horachek a mené son club depuis à une fiche de 4 victoires, 5 défaites et une autre en surtemps ou en fusillade. Il est encore tôt pour savoir si Horachek fera une différence en Floride, le club reste assez maigre de ressource, mais pour le moment, sous la direction d'Horachek, il se débrouille mieux que la fiche de 3 victoires en 16 matchs sous la direction de Dineen.
Finalement à Winnipeg, et c'est ce qui a inspiré cette chronique, l'arrivée de Paul Maurice a complètement réorienté la saison des Jets.
Claude Noël avait été l'entraineur des Jets depuis leur retour dans la LNH et avait failli à la tâche d'amener le club en séries lors des deux premières saisons. Cette année étant la troisième, le club présentait une fiche de 19 victoires, 23 défaites et 5 autres en surtemps ou en fusillade. Quand Noël a perdu son emploi le 12 janvier dernier, tout le monde était à peu près d'accord que les Jets ne feraient pas les séries.
Mais Paul Maurice est entré dans le vestiaire des Jets.
Et depuis, le club est littéralement transformé.
9 matchs, 7 victoires.
Et surtout une drive incroyable.
L'énergie d'un club qui ferait les séries.
Ils n'en seraient qu'à 2 pts si ça commençait aujourd'hui.
Comme quoi l'instructeur peut vraiment faire la différence.
Comme le cuisinier sait composer ses meilleures recettes en mixant les bons ingrédients.
Au bon moment.
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