Quand Vincent Lecavalier a voulu quitter Tampa Bay, c'était après 14 ans et une Coupe Stanley au sein de l'équipe qui en avait fait le premier choix de la Ligue en 1998.
En 2008, il était disponible comme joueur autonome sans compensation mais le Lightning le resignait pour un affreux contrat de 11 ans d'une valeur de 85 millions de dollars. Alors qu'il venait de se taper les deux meilleures saisons de sa carrière avec des totaux de 108 et de 92 points, ainsi que des saisons de 52 et de 40 buts, il ne fera jamais plus de 70 points dans la LNH.
Quand son contrat est racheté par Tampa Bay, c'est Philadelphie qui le signe, trois jours avant la date du début du marché des agents libres.
Sa première saison est affreuse. Il ne marque que 37 points mais affiche un horrible différentiel de -16. Il avait déjà fait pire 6 fois auparavant à ce niveau mais 4 de ses 6 fois, étaient ses 4 premières saisons, quand Tampa Bay croupissait dans les bas fonds. Philadelphie est défensivement affreux, mais l'arrivée de Vinnie n'améliore rien. En 7 matchs de séries, il ne fait que 2 pts. L'année dernière est pire. Il ne joue que 57 matchs et ne totalisera que 20 points. Son club reste loin des séries.
Cette année le nouvel entraîneur des Flyers, Dave Hakstol, ne le voit tout simplement pas dans sa soupe. Il ne jouera que 7 matchs avec l'équipe orange et noire et ne fera qu'un seul point, une passe. L'entraîneur le garde sur la passerelle la majeure partie de la première moitié de saison. Même si il est en parfaite santé. Il s'humilie encore un peu plus en se battant deux fois dans le même match contre une recrue de 22 ans.
Vincent a 35 ans, on sent que sa carrière se termine en queue de poisson.
Mais Lecavalier garde le moral et même si tout pointe vers le contraire, conserve une attitude de leader. Il est présent dans le vestiaire et se montre positif dans l'adversité.
Les Flyers l'échangent en compagnie de Luke Schenn aux Kings en retour de Jordan Weal et d'un choix de troisième ronde l'été prochain.
Depuis, avec les Kings, le joueur prétendument fini, a marqué 7 points en 12 matchs.
Il avait annoncé qu'il allait prendre sa retraite à la fin de la saison, mais parions que si il continue ainsi, il pourrait peut-être changer d'avis.
Pendant ce temps...à Tampa Bay...
Jonathan Drouin a demandé à être échangé. Ce qui n'était pas un geste irréfléchi de son point de vue. Ceci forçait alors l'attention sur son directeur gérant Steve Yzerman et l'aurait peut-être forcé à l'échanger rapidement au lieu d'attendre à la date limite des transactions ou encore à la fin de la saison. Depuis, Yzerman a plutôt choisi de rester ferme et a même suspendu Drouin, lorsqu'il a refusé de se présenter au Crunch de Syracuse, le club-école de Tampa.
Drouin devrait être dans un autre club de la LNH d'ici le 29 février, mais sa valeur diminue chaque jour qui passe. Une réputation de boudeur à la mauvaise attitude s'est formée autour de sa personne.
Ce qui me semble injuste. Revisitons ce qui a mené à divorce acrimonieux.
En 2013-2014, le Lightning renvoie Drouin dans son club junior afin qu'il joue un an au centre. Midget, Drouin évoluait au centre. Mais dans la Ligue Junior Majeur, il a joué 18 mois, en compagnie de Nathan McKinnon, à l'aile seulement. L'idée n'était pas mauvaise de la part de la direction, sans donner à Drouin, ne serais-ce que 9 matchs dans la LNH, l'année où il a été fait le troisième choix au repêchage de la Ligue, il était retourné dans la LHJMQ. Il y fera 108 points en 46 matchs. Mais lorsqu'il fait le club la saison suivante, on ne le fera jamais jouer au centre. Il ne prendra 1ue 39 mise au jeu au centre dans toute sa carrière. Et presque toujours comme ailier en remplacement d'un centre trop agité et renvoyé par le juge de ligne. Dès que le jeu reprend Drouin reprend son aile. Si le Lightning n'honore pas sa promesse de le faire jouer au centre, c'est fort probablement parce que les vraies raisons de son renvoie dans le junior étaient économiques. En le faisant commencer une année plus tard dans la LNH, à 19 ans, Tampa Bay pouvait ainsi le contrôler contractuellement jusqu'à 26 ans au lieu de 25.
Jon Cooper n'aimait probablement pas Drouin. Publiquement, en séries éliminatoires l'an dernier, quand on lui a demandé pourquoi il avait cloué Drouin au banc, il a répondu "Il y a deux filets sur la patinoire, vous devez être capables de jouer devant les deux". Ce qui est vrai. Mais parfaitement injuste dans le cas de Drouin. À 5 vs 5, Drouin a démontré qu'il était au-dessus de la moyenne de l'équipe en ce qui concerne le temps de possession de la rondelle dans sa propre zone, ce qui prouve qu'il devait s'y trouver assez souvent. Même chose en zone adverse. Il se classe facilement dans les meilleurs de son club pour la possession de la rondelle en zone offensive. Il ne prend peut-être pas les bonnes décisions avec la dite rondelle, mais l'allusion au fait qu'il y ait deux buts sur une patinoire, laisse plutôt croire qu'il ne reviendrait pas dans sa zone. Ce qui est totalement faux. Drouin porte donc injustement le chapeau du joueur qui ne fait pas les efforts nécessaires en défensive.
En deuxième ronde des séries contre Montréal l'an dernier, Drouin a été promptement remplacé par Jonathan Marchessault qui n'avait que deux matchs dans la LNH à son actif. Drouin en avait 76. Devant sa famille, puisque à moitié au Québec pendant la série, Drouin a assisté à la série contre les Canadiens du point de vue de la passerelle. Nouveau choc pour JD.
Dernier point, depuis 2014, outre Palat, Johnson et Kucherov, Jonathan Drouin a été le plus productif attaquant du Lightning par 60 minutes de jeu avec une moyenne de 52,82% de chances de faire un point par minute sur la glace. C'est une chance sur 2 à toute les minutes! Il se trouve DEVANT Stamkos. Jouant l'an dernier 13:14 par match et cette année 14:07, (8ème plus haut total chez les attaquants dans le club) il a de plus récolté 31 de ses 40 pts dans la LNH à 5 vs 5. Il n'a donc jamais sa chance en avantage numérique. Il a joué avec Stamkos en début de saison et a marqué 6 pts en 5 matchs, joué 15:55 par match, puis 17:54 avant d'être rétrogradé sur le troisième trio et ne jouer qu'une douzaine de minutes en compagnie de Boyle et Marchessault au lieu de Stamkos et Callahan.
Donc, lorsqu'on lui donne la chance, Drouin produit. Et d'un simple point de vue de hockey, il n'a tout simplement pas la chance qu'on devrait lui accorder. On l'affuble même en ce moment d'être faible en défensive et d'avoir une mauvaise attitude pour bouder comme il le fait.
Alors qu'il doit tout simplement trouver tout ça aussi injuste que la situation semble le décrire.
Nous devons déduire qu'il existe un lien acrimonieux entre Drouin et Cooper ou entre Drouin et Yzerman ou les deux, mais une chose est claire.
Plus personne ne veut avoir affaire à l'autre en ce moment.
Et ce n'est pas Yzerman qui a le gros bout du bâton pour réaliser un échange quand tout le monde sait que le joueur a échanger veut désespérément quitter, Qui rend service à qui dans ses moments?
Jonathan Drouin, à l'autre bout de sa carrière par rapport à Lecavalier, serait un méchant bon placement pour un club qui se chercherait un attaquant parmi les 6 premiers.
Anaheim, Chicago, New Jersey ou Montréal sembleraient de bons endroits pour voir atterrir le jeune garçon de Ste-Agathe.
Et Steven Stamkos? Signera? signera pas? Il s'attendait à un nouveau contrat l'an dernier, vous croyez que les rumeurs à son sujet ne le dérange pas? n'affecte pas son club? Toronto vient de libérez 7 millions, y aurait-il une place pour lui, là où l'envoie le plus selon les rumeurs?
Un but dans ses 10 derniers matchs, Steven.
Kopitar, Toews, Kane ont tous eu le tapis rouge quand ils ont fait leur demande, de la part de leur club. Pas Steven.
Killhorn, Kucherov, Brown, Coburn, Paquette, Ohlund et lui sont à (peut-être) resigner pour l'an prochain. Boyle, Drouin, Johnson, Palat, Hedman, Sustr, Bishop et Vasilevskiy la saison suivante.
Yzerman a peut-être déjà choisi de le larguer.
Stamkos quittera-t-il le club qui en avait fait le premier choix de la Ligue en 2008?
Et peu importe où il atterrirait, se péterait-il la gueule?
Ça semble la tradition quand on quitte Tampa Bay.
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