mercredi 18 novembre 2020

Reggie Leach


 Puisque le futur de la LNH n'est qu'anticipé et que rien n'est encore confirmé pour janvier, laissez moi vous parler du passé.

J'ai beaucoup aimé les Flyers des jeunes années 80. J'adorais leur gilet. Leur capitaine aussi, Bobby Clarke, en lequel je reconnaissais mon style de jeu, centre hargneux, mais prolifique. Un des joueurs qui attirait mon attention, alors que j'apprenais que nous étions d'origine Atikemekw, était leur #27. Cette grosse tête frisée aux traits de ma grand-mère maternelle. Leach est originaire du Manitoba. Et de la communauté autochtone des Ojibwés


Il fera son hockey mineur au Manitoba et jouera junior pour les Bombers de Flin Flon dans la Manitoba Junior Hockey League. Reg a alors 16 ans lors de sa première saison dans cette Ligue. Il marquera 67 buts et obtiendra 113 pts. Il a alors comme centre, un jeune homme qui n'a qu'un a de plus que lui...Bobby Clarke, originaire de Flin Flon. Clarke obtient cette même saison 183 points, 71 buts et 112 mentions d'aides. Les deux jeunes joueurs dominent. Le club gagnera tout, n'obtenant que 6 défaites en 48 matchs.

La Western Canadian Junior Hockey League importe les Bombers dans leur circuit la saison suivante, avant de devenir la Western Canadian Hockey League. Toujours avec Clarke comme centre, Leach marquera 87 buts et obtiendra 131 pts tandis que son centre en aura 168, 51 buts et 117 aides. Mais le club perd en finale contre les Bruins de Estevan qui comprennent Gregg Sheppard et Dale Hoganson.La saison suivante, il se blesse. C'est qu'il joue durement. Il se bat beaucoup. A obtenu 208 minutes de pénalités la saison de ses 87 buts. En 1968-1969, il ne joue que 22 matchs, mais obtient 46 pts, dont 36 buts. 


Bobby Clarke, lui, est éligible au repêchage et un nouveau club qui n'a que deux ans dans la LNH , les Flyers de Philadelphie le prennent au 17ème rang. Il fera tout de suite le saut dans la LNH. Reg reste un Bombers de Flin Flon. À sa dernière saison junior, il marque 65 buts et obtient 111 pts. Obtient aussi 168 minutes de pénalités. Il n'a rien perdu de son chien. Les Bruins le repêcheront au 3ème range du repêchage de 1970. 


Il commence la saison suivante avec les Blazers de l'Oklahoma dans la Canadian Hockey League le temps de 41 matchs. Il y fera 42 pts. Il y reviendra pour boucler sa carrière. Mais pour l'instant, elle débute, et les Bruins le feront jouer 23 matchs. Il obtient 6 pts. Et joue 7 matchs en séries éliminatoires sans marquer de point. L'année suivante, il perce l'alignement, mais ne jouera que 56 matchs à Boston alors qu'il est impliqué, en cours de saison, dans une transaction qui le fait passer de Boston, en compagnie de Rick Smith et Bob Stewart, aux Golden Seals de la Californie en retour de Carol Vadnais et Don  Donaghue. Dans les 17 matchs suivants, il marque 13 pts, dont 6 buts. Les Golden Seals sont un terrible club de hockey. Il obtiendra d'horribles fiches de -42 et -62 dans les deux saisons suivantes où il marque 23 et 22 buts et obtient 35 et 46 pts. 

Bobby, enfant chéri des Flyers, glisse un mot aux dirigeants du club et demande si on ne pourrait pas aller chercher son ami Reggie. Ce sera chose faite le 24 mai 1974 quand Leach passe aux Flyers contre trois joueurs (on lui reconnaît donc un vrai talent), Larry Wright, Al MacAdam et un premier choix dès 1974, qui deviendra Ron Chipperfield. 

Dès sa première saison comme Flyers, il marque 45 buts, obtient 78 pts, est réuni avec son ami d'enfance et gagne la seconde Coupe Stanley en autant d'années de Philadelphie. Ce seront les deux seules conquêtes jusqu'à ce jour. 


Leach devient lourd sur la bouteille. Il jouera beaucoup BEAUCOUP de ses matchs intoxiqués à l'alcool. Ça lui sert bien, il connaît sa meilleure saison à vie, la suivante. Avec 61 buts et 91 pts. Une défaite en finale contre Montréal, mais un trophée Conn Smythe remis à Reggie Leach qui marque 19 buts en 16 matchs. Dont 5 dans un même match. Il reste encore aujourd'hui l'unique joueur qui ne soit pas un gardien à avoir gagné le trophée Conn Smythe dans une cause perdante. Il battait alors le record de Newsy Lalonde qui en avait marqué 17, en 1919. Ce record de buts sera égalisé par Jari Kurri en 1985, mais Kurri aura pris 2 matchs de plus pour le faire. 

Leach détient le record du plus de matchs consécutifs avec au moins un but en séries, soit 10. Avec ses 61 buts, il détient toujours le record de franchise pour le plus de buts en une seule saison. Seuls Newsy Lalonde, Maurice Richard, Darryl Sittler et Mario Lemieux ont aussi déjà marqué 5 buts dans un match de séries éliminatoires. 

Ses 61 buts, avec ceux des séries, totalisaient 80 buts. Ce qui était aussi un record jusqu'à ce que Mike Bossy, en 1980-1981, n'en marquent 85 de la même manière. 


Il marquera 32 fois en 1977-1978, jouera deux autres saison plus modestes, affecté lourdement par son alcoolisme, avant de marquer 50 buts en 1979-1980. L'année où le club établit une marque jamais égalée de 35 matchs consécutifs sans défaite. Il marque 34 et 26 buts les 2 saisons suivantes. Les Flyers ne font pas les séries pour la première fois depuis qu'il en est membre, en 1982. Il est signé comme agent libre durant l'été 1982 pour les Red Wings de Détroit. Mais n'y jouera qu'une seule saison. Il est beaucoup trop pesant sur l'alcool et ça le rattrape. Il ne marque que 15 fois et n'obtient que 32 pts en 78 matchs. Il a 33 ans, mais son corps, abusé par l'alcool, en a peut-être 56. 

Il jouera 76 matchs dans la CHL avec le Magic de Montana. Il y obtient 50 pts dont 21 buts. Il se retire ensuite et entre en cure de désintoxication en 1985. Il est fièrement sobre depuis. 

Celui qu'on appelait "The Riverton Riffle" ou "The Chief" n'est pas le seul Leach a avoir gagné gros. Son fils Jamie a gagné sa Coupe à lui avec les Penguins de 1992. Ils sont trois à avoir représenté le Canada sur la scène mondiale, lui, en 1976, Jamie, avec Canada Junior, en 1989, et sa fille, Brandie, dans l'équipe championne de crosse de 1991-1992.

Avec la mort de Max Gros-Louis, j'ai pensé aux joueurs autochtones importants. Bryan Trottier, Stan Jonathan, Carey Price.

Leach était un de ses joueurs "avec pas d'casque" préféré pour moi.

Un frère. 

Dont la tête m'est toujours revenue.  

En 934 matchs, il marquera 381 buts, totalisera 285 mentions d'aide ce qui donnera 666 pts.  Devil chief. Il cumulera aussi 387 minutes de pénalités en carrière dans la LNH, ce qui n'accote même pas la saison de son coéquipier Dave Schultz, dans la période des Broadstreet Bullies, en 1974-1975, qui avait totalisé 472 minutes de pénalités, en seulement...76 matchs. Leach était un dur, mais de plus en plus mou avec le temps, alcool aidant. 

Il sera membre de l'équipe canadienne gagnante de 1976, et des équipes d'étoiles de 1976 et de 1980. 

Il sera toujours grand chef indien. 

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