mercredi 7 juin 2023

Du Spectacle

Une certaine agressivité en sports, en général est toujours nécessaire. Une violence. Dans la vie, aussi. Figurée idéalement (dans la vie) et non physique. Équilibrée, toujours.

Je dois avouer que depuis je suis le hockey de la LNH plus attentivement, depuis 1979, je n'avais pas vu de séries éliminatoires aussi sales que celles de cette année. Ce que j'ai vu d'Evander Kane, Sam Bennett, Alex Pietrangelo, qui sont les premiers exemples qui me naissent en tête, m'a passablement écoeuré. Kane chargeant Pietrangelo, le jeu fini. Bennett commotionant pleinement Knies. Pietrangelo cinglant le poignet du meilleur buteur des séries, Draisatl. Des gestes d'absolus rats. 

Les arbitres ont leur part du blâme dans la qualité des matchs présentés. Sur les trois jeux dont je vous parles, il y a eu punition mais Bennett n'a pas été puni pour avoir, à deux mains, catapulté Knies sur la patinoire, le long de la rampe en "complétant sa mise en échec". Toujours un aveu de crime. On a laissé passer. Il est beaucoup là le problème. Tu laisses passer ceci ? je ferai juste un peu plus, la prochaine fois, au pire, j'ai un 2. Au mieux, on intimide davantage. 

J'avoue m'ennuyer du meilleur type d'intimidation qui soit: un revers de Joe Sakic top net, un lancer frapper de Steve Yzerman en OT ou une échappée de Mario Lemieux.

Oui, c'est du passé, oui le hockey change. Doit changer. A beaucoup changé. La valeur d'un temps d'arrêt a été altérée avec la prise de contrôle absolue du monde du marketing de la LNH. J'ai connu les bandes blanches noircies seulement par les rondelles et les publicités de 10-15 secondes à la télévision qui nous faisait parfois manquer un but ou reprenait l'action en cours parce qu'on attendait pas. Ces changements ne sont pas anormaux. 

Mais je ne suis pas encore convaincu de la saine évolution de la LNH. 

Deux des trois joueurs mentionnés plus haut, Bennett et Pietrangelo, ont atteint leur but. Leur club ne peut pas se rendre plus loin que cette brutale finale. Il est convenu, chaque année, de tenter d'imiter la recette qui fait gagner les clubs finalistes. On promettrais donc fort brutal pour l'an prochain, déjà. 

L'année de la conquête des Ducks de Brian Burke d'Anaheim, en demie-finale, Anaheim devait d'abord vaincre les Red Wings. J'étais resté impréssionné, lire déçu, de voir Scott Niedermayer, un joueur qui avait été victime d'une vicieuse lâcheté de la part de Tie Domi quelques années avant que personne (sinon Scott Stevens) n'avait vu, essayer à plusieurs reprises d'intimider physiquement Pavel Datsyuk. Lâchant même les gants contre le Russe qui ne le voulait absolument pas. Corey Perry le forcerait aussi à se battre. Sale. 

Pavel Datsyuk, calisse. Étais-ce l'influence d'un crotté comme Chris Pronger, dans le même uniforme que celui de Niedermayer ?  Datsyuk n'était que talent. Il n'y avait pas une once de vil dans ce joueur. Anaheim avait aussi atteint son but. Gagnant la série, ensuite, la Coupe en 2007. Niedermayer gagnant aussi le Conn Smythe. Brian Burke scandant fièrement que son plan avait été de faire de ce club, un club principalement composé de Canadians Boys. Brutal et fier raciste. 

Je ne doute aucunement, mais aucunement, que le hockey du passé, loin des caméras, devait être beaucoup plus violent. Et immoral. La triste histoire d'Henry Boucha est un de ces nombreux exemples. 

Mais encore lundi, alors que Vegas forçait mon admiration par un jeu défensif assez parfait, la Floride n'arrivant jamais non seulement à se rendre au but, se faisant bloquer la plupart de ses lancers et si on se rendait au but, Adin Hill, ce gardien sans contrat qui n'était pas dans les plans en début de saison, faisant amplement le travail de les stopper; alors que j'étais obligé de constater que Vegas, dis-je, prenait les moyens pour gagner habilement, les moyens ont changé.

C'était 3-0 Vegas. Matthew Tkachuk, un joueur d'impact qui peut changer la direction d'un match de toute sortes de manières, a été poussé dans le filet d'Adin Hill. Tkachuk, étant la peste habituelle, s'est volontairement déplacé dans le filet afin d'obstruer le plus possible et déranger Hill quand venait le moment de sortir du filet. Ce qu'il a fait, efficacement. Au point que Hill s'est choqué et lui a envoyé un coup de bâton bien senti dans les côtes ou le ventre.

Tout ça sous le regard d'un arbitre qui n'allait pas sévir. Et laisserait jouer.

Mais comment jouent-on ? Il y avait deux punitions sur le jeu. On apprends pas, dans les pratiques, à "compléter une mise en échec" en prenant à deux mains le corps de l'adversaire et en le tirant contre la glace. On apprend pas non plus à bousculer un gardien par derrière. On ne pratique jamais non plus le coup de bâton dans le ventre. 

J'ai compris que le reste du match serait probablement pas regardable. Je ne me trompais pas. Ce serait 4-0, puis 6-1 Vegas.  Avec moins de trois minutes à jouer, en deuxième, une mise en échec (légale) de Matthew Tkachuk contre Jack Eichel provoquait une échafourrée qui allait distribuer 28 minutes de punitions entre Tkachuk, Forsling, Barbashev et Pietrangelo. 10 autres 10 minutes seraient distribuées en troisième à Tkachuk, Fitzgerald, Eric Staal, Duclair, Cousins, Reinhart, Kolesar, Whitecloud, Smith et Howden. 

100 minutes de punitions pour mauvaise conduite dans notre spectacle.

J'étais un énorme fan de Scott Stevens qui frappait légalement et très habilement. Deux des faits marquant du match d'avant hier ont été la mise en échec (légale) de Barbashev contre Gudas qui a sorti ce dernier du match. Gudas jouait blessé (voilà pourquoi on avait aussi habillé Fitzgerald). Ce jeu, d'un joueur reconnu pour son talent contre un joueur reconnu pour sa robustesse (qui est aussi un talent) a inspiré les Golden Knights. Et la mise en échec de Tkachuk (légale) contre Jack Eichel, un joueur d'impact pour Vegas, qui en a perdu son casque, et qui avait été opéré au cou par le passé, l'a aussi envoyé au vestiaire et pourrait faire tourner la série, menée 2-0 par les Golden Knights, si Eichel ne revient pas au jeu de la finale. 

Si tel était le cas, si le vent tournait à partir du moment où la Floride, dès demain, reprenait du gallon en profitant de l'absence d'un de leur deux premiers centres, Tkachuk se confirmerait à nouveau comme de la trempe d'un Conn Smythe. 

Capable d'inspirer de buts, de passes de points, d'épaule. 

C'est le spectacle du hockey de 2023.

Les Panthers imitent presqu'à 100% le parcours des Canadiens de 2021, en finale, en se faisant présentement déclasser 12-4 en deux matchs. Ça prend 4 gains pour signer la Coupe. Rien n'est fini.

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