En 1964, le repêchage de la LNH n'est pas un évènement public. Les clubs repêchent à huis clos et on avise par la suite, les joueurs choisis au téléphone. Après avoir gardé le buts dans le hockey mineur de l'Ontario, Ken est repêché par les Bruins de Boston au 14e rang, mais n'est jamais avisé de la chose. Avant même une présence dans l'uniforme noir et jaune, il est échangé aux Canadiens avec Alex Campbell, mon cousin (ben non, mais j'ai un cousin de cet exact nom) en retour de Paul Reid et Guy Allen. Son agent lui dit qu'il a été repêché par les Canadiens, il ne questionnera pas avant le milieu des années 70.
En 1964, il choisit de ne pas participer aux camps d'entrainement et de poursuivre ses études universitaires en histoire, à la Cornell University, de NY. Il y sera gardien de buts jusqu'à sa graduation, en 1969. Il y gagnera 3 championnats en 5 saisons et gagnera pas moins de 76 de ses 81 départs. Il sera du tournoi international des championnats du monde en 1969, représentant le Canada qui ne gagne que 4 fois, en 10 matchs, mais fera mieux que les États-Unis qui perdront leur 10 matchs, dont leur match contre la Russie, par le pointage épouvantable de 17-2. Le Canada atteint contre toute attente la finale et la perd contre cette Union Soviétique, raisonnablement 4-2. En septembre 1970, il commence la saison dans le club école des Canadiens, les Voyageurs de Montréal, y garde les buts pour 33 matchs. Gardant une moyenne de buts alloués de 2,68 par match. Rien pour tant impressionner. Dans le grand club, Rogation Vachon et Phil Myre se partagent la tâche assez équitablement devant les filet. Vachon gardant 17 matchs de plus que Phil. Mais Vachon se blesse en mars, et le 14, Ken, rappelé des mineurs, effectue son premier départ dans la LNH, face aux Penguins de Pittsburgh. Il repousse 35 des 36 lancers contre lui gagne ce premier match 5-1. 6 jours plus tard, on le fait démarrer le match contre les Sabres de Buffalo qui a comme partant, son frère Dave Dryden. Ce sera l'unique fois dans l'histoire de la LNH que 2 frères s'affrontent comme gardien de buts dans un match.Guy Lapointe marque l'unique but en première période. Bobby Sheehan et Jacques Lemaire donne une avance confortable à Dryden en 2e. Don Marshall et Reggie Flemming rétrécissent l'écart en 3e avant qu'Henri Richard ne marque. Guy Lapointe couronne une belle soirée de 3 points avec le but d'assurance dans un filet désert. Ken bat son frère Dave.
Ken ne gardera que 6 matchs en fin de saison, laissant les principaux départs à Phil Myre. Il garde toutefois une impressionnante moyenne de 1,65 buts accordés par match. En séries, c'est à lui qu'on donne les départs, contre Boston, Champions de la saison régulière. Montréal les élimine difficilement en 7 matchs. En 2e ronde, on bat les North Stars du Minnesota en 6. En finale (il n'y avait que 3 rondes alors), on affronte les Black Hawks, qui seront battus en 7 matchs. Ken, à 6'4, appelé La voleuse girafe par Phil Esposito des Bruins, sera choisi récipiendaire du trophée Conn Smythe remis au joueur le plus utile des séries pour la conquête. La saison suivante, il prend le départ 64 fois dans la saison, et conserve une brillante moyenne de 2,24 buts alloués par matchs. Il gagne le trophée Calder remis à la recrue de l'année, l'unique fois qu'un joueur gagner ce trophée APRÈS avoir gagné le trophée Conn Smythe. Mais Montréal est éliminé en séries, par les Rangers en première ronde.
À l'automne, il est non seulement choisi pour être un des deux gardiens partants du Canada dans la série du siècle, mais on le préfère à Tony Esposito pour le dernier match qui sera spectaculaire. L'extraordinaire expérience sera racontée par lui dans un livre, un livre lancé pendant sa carrière de joueur, phénomène encore rare. Dans son excellent livre The Game, que je recommande à tout ceux et celles qui aiment le hockey, il dira que le gardien de but est toujours "l'artiste du vestiaire". Celui dont on acceptera toutes les superstitions, les comportements étranges, les attitudes, tant que sa magie opère sur la patinoire.Il prend 54 départs en 1972-1973, et gagne la Coupe Stanley à nouveau, et le trophée Vézina avec sa moyenne de 2,26 buts accordés par match. Mais Montréal ne veut pas renouveler son contrat à la hauteur de ce qu'il croit devoir recevoir. Il boudera le début de la saison suivante et joint une firme de droit de Toronto, où il gagnera 135$ par semaine, plus que ce qu'il aurait, à Montréal. Absurde. Il en profite pour compléter ses formations en droit. à l'Université McGill de Montréal. Il est fameux francophile. Sans Dryden toute la saison, Montréal est éliminé en première ronde par les Rangers à nouveau. Montréal ayant accordé 56 buts avec Wayne Thomas, Bunny Larocque et Michel Plasse de plus qu'avec Dryden, ce dernier a de nouveau arguments pour revenir dans ses conditions à lui. Dans la saison suivante, on est surpris en demie finale par les Sabres au 6e match d'une série à 2-2, quand Craig Ramsay marque en supériorité numérique, tard en 3e pour mettre le pointage à 4-4 et que René Robert marque en surtemps pour donner l'avance 3-2 dans la série aux Sabres. Buffalo élimine Montréal au match suivant, le gagnant 4-3.Dryden gagnera le trophée Vézina les trois saisons suivantes, et la Coupe Stanley les 4 saisons suivantes. Se retirant à seulement 31 ans, voulant faire autre chose que du hockey, il est au sommet de son art, culminant avec une dernière parade sur la Rue Ste-Catherine, à Montréal, avec une Coupe sur laquelle son nom est signé 6 fois, en 7 saisons et 6 matchs. Dans cette courte carrière dans la LNH, il a accumulé un % de victoires de 74,3%, une moyenne de buts accordés de 2,24 par match, un % d'arrêt de 92%, obtenu 46 blanchissages, 258 victoires et seulement 57 défaites et 74 nulles dans la LNH.
Sa pose de repos traditionnelle a été la même que celle de George Vézina, dont il a eu le trophée 5 fois.
Élu au temple de la renommée en 1983, et son #29 retiré en janvier 2007, il a vu aussi son #1 à Cornell retiré et fût introduit au temple de la renommée de l'Ontario.Il a connu une carrière en droit et en politique par la suite.
Il a gagné la Coupe 6 fois en 7 ans. A pris un an de congé en étudiant. A gagné le Conn Smythe avant le Calder. A pris sa retraite à 31 ans pour gagner plus. Des choses qu'on en reverra jamais plus.Ce géant s'est éteint à 78 ans, ce week-end.
Un homme intelligent comme on en voit peu issu de la LNH.
Un vrai gagnant qui ne pouvait donc pas, être un Maple Leafs. ;)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les arbitres seront en contact avec Toronto afin de consulter la reprise vidéo en ce qui concerne votre commentaire. Vous serez publié bientôt n'ayez crainte (à moins d'être parfaitement incohérent).