mercredi 10 décembre 2014

Grand Jean

Quand un joueur à lui seul fait changer un tel règlement pour que ce soit "plus juste", il faut qu'il soit véritablement au somment de son sport.

En 1955, lorsqu'une équipe écope d'une pénalité, le joueur puni passe deux minutes complètes sur le banc. Même si l'adversaire marque. Sauf que lors d'un match. Jean Béliveau marque trois fois sur la même pénalité en 44 secondes. Le nouveau règlement s'applique presqu'aussitôt: lorsqu'il y aura but, la pénalité prend fin.

En 1955, le grand Jean Béliveau en est à sa troisième saison avec les Canadiens de Montréal, sa première complète. Il aura une carrière fabuleuse, on la connait. Transportons nous à sa dernière.

8 Avril 1971.

Je suis un spermatzoïde à un mois de gagner ma plus grande bataille.

À Boston, les Canadiens de Montréal affrontent les Bruins pour le second match des séries de la première ronde. Montréal à perdu le premier, à Boston, 3-,1 la veille.
Boston est une redoutable machine. L'équipe de Tom Johnson a terminé au tout premier rang de la ligue, 12 pts devant les Rangers et 24 pts devant Montréal qui a terminé 4ème (derrière Chicago). Phil Esposito a établi une nouvelle marque avec ses 76 buts et ses 152 points, Bobby Orr aussi avec ses 102 passes et 139 points, Johnny Bucyk (51 buts) et Ken Hodge obtiendraient eux aussi plus de 100 points. 10 joueurs auraient plus de 20 buts (Esposito, Orr, Bucyk, Hodge, Cashman, McKenzie, Stanfield, Sanderson, Westfall et Carleton) . Dallas Smith et Ted Green à la ligne bleue obtiendraient plus de 40 pts chacun, le lourd Don Marcotte marquerait 15 buts et Gerry Cheevers et Ed Johnston se partageraient les matchs à part presque égales (Cheevers 2 de plus). Boston est largement favori pour gagner la coupe. Et lors de ce second match à Boston, le club en noir, jaune et blanc, roule carrément sur celui en bleu blanc rouge. C'est 5-1 en deuxième période quand Derek Sanderson marque. Le jeune Ken Dryden n'est peut-être pas l'homme de la situation.

Puis, les leaders se lèvent. Henri Richard marque et c'est maintenant 2-5. Le capitaine Jean Béliveau porte le pointage à 3-5 aidé de Ferguson et de Cournoyer. Moins de deux minutes plus tard, Béliveau remet ça et c'est maintenant 4-5. Jacques Lemaire déjoue Johnston pour faire 5-5. John Ferguson saisit une savante passe de Jean Béliveau et porte le poiintage à 6-5.

Un dernier but sera marqué dans un filet désert. Montréal l'emporte 7-5.

Une victoire inspirée de leur grand capitaine.

Montréal éliminera contre toute attente Boston en 7 matchs, gagnant le dernier match à Montréal 8-3 et le dernier à Boston 4-2. La suprématie psychologique Montréalaise s'installe déjà contre les Big Bad Bruins.

Montréal élimine les North Stars du Minnesota en 6 matchs en demie-finale.

Les Canadiens affronteront les puissants Black Hawks de Chicago de l'entraîneur Bill Reay en finale. Bobby Hull, Dennis Hull, Stan Mikita, Pit Martin, Pat Stapleton, Chico Maki, Jim Pappin, Bill White Keith Magnuson, Tony Esposito, le club est à craindre.

Chicago gagne le premier match en surtemps, à Chicago, 2-1. Il gagne aussi le second, toujours à Chicago, 5-3. Montréal gagne ses deux matchs à domicile 4-2 et 5-2 et la série est égale 2-2. Chicago gagne à domicile 2-0 et accule Montréal au pied du mur. Mais les Canadiens gagnent 4-3 au Forum. Ils arrachent ensuite la victoire à Chicago, la seule victoire sur une patinoire adverse de cette finale, par le pointage de 3-2.

Montréal soulève à Chicago une 17ème Coupe Stanley, cette fois à Chicago.

Jean Béliveau et Yvan Cournoyer ont tous deux obtenus 22 pts chacun, mais c'est Frank Mahovlich qui dominera la ligue en séries d'après saison avec ses 27 pts. Ken Dryden est l'homme de la situation puisqu'au terme de ses 20 premiers matchs avec les Canadiens, il obtient finalement le trophée Connie Smythe remis au joueur les plus utile des séries éliminatoires. Un trophée que leur capitaine, Jean Béliveau, fût le premier à remporter, 6 ans auparavant.

Pour Béliveau il s'agira d'un 10ème et dernière Coupe Stanley. La légendaire capitaine se retirera au terme de cette dernière conquête. Il sera le tout premier joueur à penser faire le tour de la glace avec la Coupe afin de la montrer au public, indispensable à ses yeux (et à Chicago!), une tradition qui ne mourra jamais plus dans la LNH.

Une fin magnifique pour un joueur qui l'était tout autant.

C'est une race en soi qui s'est éteinte mercredi dernier. Des gentlemans du genre ça ne se fait presque plus. La veille, Evander Kane, qui ne sait plus comment montrer qu'il veut quitter Winnipeg, avait publié sur le net la photo ci-contre. Il avait déjà publié une autre photo où il exhibait des liasses de cash tel un pimp...

Il n'a rien, mais rien du tout, en commun avec le type d'Homme qu'était Jean Béliveau.

Une race en voie de disparition.

Après deux jours de chapelle ardente au Centre Bell à Montréal,
aujourd'hui se tiendront les funérailles nationale du grand #4.

Salut Gros Bill!



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