mercredi 25 mars 2015

Le Conte de Fée des Sénateurs

"It's a simple cinderella story..."
                                                                 -Holmes/Galli/Steffler

Si les séries éliminatoires débutaient demain, les Bruins de Boston n'en feraient pas parti.
Les Sénateurs d'Ottawa, oui.

Relisez ces deux phrases:
Si les séries éliminatoires débutaient demain, les Bruins de Boston n'en feraient pas parti.
Les Sénateurs d'Ottawa, oui.

Après 6 matchs en début de saison vous n'auriez très certainement pas pensé ceci. Moi le premier. Ottawa avaient une fiche de 1-5 et se débarrassaient de leur entraîneur Paul Maclean pour le remplacer par Dave Cameron. Les Bruins étaient les pestes habituelles et on ne doutait pas du tout qu'ils se tailleraient une place en séries d'après saison.

Puis, contre toute attente, le départ de Johnny Boychuk, combiné à une série de blessures à la ligne bleue ont semblé créer de sérieux trous en défensive et Tukka Rask a failli plus souvent que prévu et Boston est en position de rater son tour de danse de fin de saison.

Ottawa en revanche, est tout simplement magique.

Quand Craig Anderson s'est blessé (encore) le jeune Robin Lehner a pris la relève. Toutefois il a éprouvé de sérieux problèmes de confiance devant le filet.  Par pur dépit, car ses statistiques dans la ligue américaine, tout comme dans la NCAA étaient tout ce qu'il y a de plus médiocres, on a rappelé le carriéristes des ligues mineures de 27 ans, Andrew Hammond.

Tout le vestiaire a paniqué et a resserré les rangs. On a pas voulu que le gardien étiquetté "des mineures" ne rendent les pointages humiliants. Mais au contraire,
Hammond s'est mis à gagner. Ottawa s'est mise à gagner. Hammond a gagné tous ses matchs, en perdant un seul en tirs de barrage. Puis Craig Anderson s'est rétabli de sa blessure. Par respect d'ancienneté, on lui a accordé un match de retour. Il l'a perdu. Ottawa a relâché la pression, c'est le bon vieux Craig qui peut nous voler des matchs à lui seul, on lève le pied, ont-ils pensé. À tort. Craig pouvait, il ne peut plus. On a remis Hammond devant la cage des Sénateurs et voilà que les Sénateurs ne perdent tout simplement plus.

Hammond et les Sénateurs ont une fiche de 15-0-1 quand il officie devant le filet.

Wow!
Chapeau à l'instructeur des gardiens Rick Wamsley qui n'est certainement pas étranger à tout ça*

Quand Montréal affronte Ottawa à Ottawa, les matchs me laissent toujours très mal à l'aise. La foule est nettement en faveur des Canadiens. J'ai plusieurs amis qui achètent leurs billets pour ces matchs car ils sont beaucoup moins chers qu'à Montréal, pour de meilleures places, la distance peut se faire en une seule soirée et les nombreux fans des Canadiens sont toujours présents dans cette ville bilingue. Je deviens mal à l'aise car quand Ottawa écope d'une pénalité, la foule applaudit. Quand Montréal tue un avantage numérique des Sens, la foule applaudit encore. Que Montréal marque ou Ottawa, la foule criera d'un même rugissement. On oublie qu'on est à Ottawa. Les pauvres joueurs doivent à l'occasion se sentir abandonnés.

Toutefois, lors du match du 19 mars dernier, opposant Ottawa et Boston à Ottawa, à la 19ème seconde, quand Kyle Turris ouvre le pointage, il n'y a aucun doute: Ottawa et ses fans sont sur un "high". Ottawa gagnera ce match 6-4 contre un adversaire qu'il FAUT tasser pour accéder aux ésries et passera le message autour: nous sommes sérieux.

Quand Bryan Murray fût l'un de rares directeur général à ne pas bouger alors que la date limite des transactions approchait, j'étais le premier à penser que Murray, et la terrible maladie fatale qui l'afflige, nuisait à son club. L'autre DG qui n'a presque pas bougé du tout c'est Doug Wilson à San Jose. Dans les deux cas, les clubs étaient à quelques gains successifs d'une place en série. Il est toujours plus risqué de brasser la chimie d'un vestiaire quand vous êtes en plein sprint final. Si San Jose perd complètement son pari et devra se préparer à un sérieux ménage, Ottawa est en train de gagner le sien, alors qu'on ne savait même pas qu'ils pariaient!

Anderson s'est reblessé depuis. Lehner aussi. On a donc rappelé le jeune Chris Driedger, 20 ans.
Mais avec les performances du Hamburglar, pas question qu'il garde les buts bientôt.

Lehner, MacArthur, Neil, Anderson (encore) et Michalek sont blessés.
Alfredsson, Spezza, Foligno, Gonchar, Kuba, Vermette,  Ben Bishop ne sont plus des Sénateurs depuis peu.

Hoffman/Zibanejad/Ryan
Chiasson/Turris/Stone
Condra/Pageau/Lazar
Greening/Legwand/Smith

Methot/Karlsson
Wiercioch/Ceci
Borowiecki/Gryba

Hammond/Driedger

Un coach recrue.

Vous auriez mis ça en séries vous?

Rien n'est encore fait, mais ce que les Sénateurs offrent comme spectacle c'est de la grande qualité de hockey.
De l'inspirant et de l'inspiré.

De la magie des séries avant l'heure.

Anderson coûte 3.5 millions par année aux Sens. Il semble un sacrifice évident pour l'an prochain.
Zibanejad, Chiasson, Stone, Hoffman et Pageau seront à resigner cet été.

Hammond et Lehner pour l'an prochain et Marcus Hogberg qui devrait se joindre au club-école la saison prochaine.

Ottawa a un match en main sur Boston, avec 10 matchs à jouer: Ils recevront les Rangers (demain), la Floride (dimanche), Tampa Bay, Washinton et Pittsburgh. Ils seront à Toronto samedi et à Détroit mardi prochain puis à Toronto encore avant de terminer sur la route en passant par le Madison Square Garden et Philadelphie.
Pour Boston il reste 9 matchs, 5 sur la route, en Caroline et à Detroit et les trois derniers à Washinton, en Floride et à Tampa Bay. Les 4 à la maison seront contre Anaheim (demain) les Rangers samedi et la Floride mardi prochain. Rien n'est encore fait.

L'avenir est splendide pour un club qu'on croyait complètement désossé depuis trois ans.

Semblerait qu'il y ait un peu de bonne viande au Canadian Tire Centre.
Un maudit show pour la faire cuire en tout cas.

Il pleut des Hamburgers au Canadian Tire Centre.

*À quand un trophée pour ces travailleurs de l'ombre? il me semble que, cette année en particulier, ceux qui entourent Carey Price, Rinne, Hammond et Devan Dubnyk méritent tous un sérieux hommage.



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