En 1984, la division Adams est très forte. Elle comprend alors, les Bruins de Boston (104 pts), les Sabres de Buffalo (103), les Nordiques de Québec (94) et les Canadiens de Montréal. Ces derniers ne jouent pas pour .500 et n'ont que 75 pts, mais ont 21 Coupes Stanley. Le fait de simplement faire les séries est un terrain connu pour les fans, l'équipe et l'organisation. 5 ans auparavant, Montréal soulevait sa dernière Coupe.
La première ronde des séries était alors une série de 3 de 5. L'avantage psychologique légendaire de Montréal contre Boston les feront évincer les Bruins qui avaient fini premier de la division en seulement trois matchs. Dont le dernier est une correction de 5-0.
Québec devait aussi perdre contre Buffalo, meilleur qu'eux en saison régulière. Mais les Nordiques gagnent le premier match 3-2 grâce à des buts tardifs en moins d'une minute en troisième de Bo Berglund et Marian Stastny. Ils gagnent aussi le second match à Buffalo, mais cette fois, de manière sans appel, par le pointage de 6-2. À Québec, le moral des Sabres n'y est plus, les Nordiques éliminent Buffalo en les battant 4-1.
Ce sera donc une deuxième ronde opposant des ennemis de toujours: Montréal et Québec.
Le premier match est une victoire à Québec de 4-2. Montréal gagne le second 4-1. À Montréal, les Canadiens se sauvent avec le troisième match gagnant 2-1. Mais au match suivant, au Forum, Québec rattrape un pointage de 1-3, André Savard et Randy Moller créant alors l'égalité dans le match. En surtemps, Bo Berglund scelle l'issu du match et la série est égale 2-2. Mais de retour à Québec Montréal pulvérise Québec 4-0. On se retrouve alors au Forum, Montréal, en position d'éliminer Québec et Québec devant sauver sa peau, coûte que coûte.
La match commence bien pour Québec alors que Peter Stastny leur donne les devants 1-0. Mais les deux clubs s'haïssent. Leurs clubs sont bourrés de sales types. Québec a Gord Donnelly, Jimmy Mann, Dale Hunter, Wilf Paiement, Louis Sleigher. Pat Price, Paul Gillis, tous des joueurs capables de coups salauds. Montréal a Chris Nilan, Perry Turnbull, Guy Carbonneau Mario Tremblay, Chris Chelios, autant de face à claques que de joueurs cochons ou lâches.
À la fin de la toute première période, deux de ces joueurs sont tricotés ensemble. Hunter ne lâche pas Carbonneau (ou vice-versa) et les deux joueurs dansent le tango inutilement jusqu'au gardien Daniel Bouchard. Carbo, advienne que pourira, envoie un crochet à la tête de Bouchard.
Il ne s'en doute pas encore, mais ce geste éliminera Québec.
Comme c'est la fin de la période, il est naturel pour les deux clubs de tous embarquer sur la patinoire. Mais Hunter et Carbo font encore de la bisbille ensemble. Alors une mêlée s'en suit. On se bouscule. Fameusement lâche. Chris Nilan attaque vicieusement Randy Moller par derrière et lui fend le front. Le plan était clair. On le voyait avec 7 secondes à jouer. Chelios retient la pallette de Pat Price dès la mise au jeu, sans but réel autre que de lui faire perdre les pédales. Mario Tremblay, autre parfait lâche, en fin de carrière, choisit de s'en prendre à "l'agressif " Peter Stastny. Le meilleur joueur des deux clubs sur la glace. John Chabot, grand inutile devant l'internel, essaie de se mêler au combat quand Tremblay est couché comme le minus qu'il est sur la glace. Mais Daniel Doré le garde hors de portée.
14 combats différents prennent alors place. Moller et Nilan valsent. Chelios s'en prend à aussi fort que lui (Goulet), Louis Sleigher corrige Jean Hamel, pendant que Pierre Mondou suit le couple aves ses gants, sans trop savoir quoi faire. Les arbitres ne savent absolument pas où donner de la tête. L'organiste du Forum joue un air pour l'agressivité se change les idées. Les deux gardiens substituts Sévigny pour Montréal et Malarchuk pour Québec se tiennent. Sleigher et Hamel sont emmêlés le long de la rampe, à bout de souffle. Le juge de ligne John D'Amico leur suggère de retraiter au vestiaire. Dale Hunter y est depuis le début. Peter Stastny y est aussi retourné. Anton Stastny est depuis le début aussi, au banc. Mats Naslund et Guy Lafleur se garderont aussi intelligemment loin de tout ça. Goulet tente de mettre du plomb dans la tête d'eau de Mario Tremblay
Mais celui-ci est parfait paquet de nerfs, court partout. Il prend Jean Hamel par les épaules et attire son attention pour lui suggérer de lâcher son emprise. Sleigher en profite alors pour amener Hamel le long de la rampe et lui inflige un knock out vicieux. La carrière de Jean Hamel en sera compromise. Il croule au sol et met de très longues minutes à se relever. L'automne suivant, une autre blessure à l'oeil le force à la retraite dès les matchs pré-saison.
Les deux clubs retraiteront au vestiaire, mais Bruce Hood commet une première erreur qui sera fatale à sa carrière. Il omet de préciser aux deux organisations, tandis que les joueurs sont dans le vestiaire, qui sera expulsé du match. Si bien que tout le monde revient sur la glace à la fin de l'intermission. Les joueurs apprennent donc sur la glace qui sera expulsé. Ceux qui le sont se disent, "tant qu'à être expulsé, sortons certains de leurs joueurs" Mark Hunter en tête. On fonce encore les uns sur les autres. Montréal vise surtout Sleigher. Wally Weir renverse Mike McPhee. Sévigny fonce sur le meilleur Hunter, Dale. Chelios et Chabot en double lâches encerclent aussi Dale Hunter. Lemaire en a plein le cul et du banc, l'instructeur accroche Carbonneau par le chandail pour le ramener au banc. Le cirque est ignoble. Le hockey, tellement loin.
Mark Hunter et Mario Tremblay sont à surveiller. Louis Sleigher, clairement ciblé. Dale Hunter aussi. Richard Sévigny, inutile gardien pour ce match s'en prend à lui. Alors que Dale Hunter s'est fait déchirer son gilet, Mario Tremblay lui fait une corde à linge par le côté. Daniel Doré le corrige. Dale Hunter, le gilet en lambeaux, monte sur un Tremblay en mode défensif. Son propre frère, Mark, lui saute dans le dos. On a réussi à sortir Sleigher des lieux. Malarchuck immobilise Sévigny et le garde la tête bien basse.
L'absurde prend de nouvelles dimensions. Alors qu'on se bat, les joueurs entendent les punitions qu'ils se sont mérités dans les altercations du premier engagement. Un crime est commis. On expulse Peter Stastny et Dale Hunter. Pour Dale Hunter, c'est plus naturel. Mais il reste qu'il s'est surtout défendu d'agressions. Pour Peter c'est inexplicable. Il ne s'est QUE défendu de l'agression de Tremblay. Québec finira le match sans ses 2 centres #1. Ne reste qu'André Savard et Pierre Aubry.
11 joueurs seront expulsés: Chris Nilan, Randy Moller, Jean Hamel, Louis Sleigher, Mike McPhee, Wally Weir, Mario Tremblay, Peter Stastny, Richard Sévigny, Clint Malarchuk et Dale Hunter. Un joueur de plus pour les Nordiques. Probablement responsable de cette orgie. Heureusement que Gord Donnelly, Jimmy Mann et Paul Gillis n'étaient pas en uniforme pour ce match pour Québec! 252 minutes de pénalités seront décernées.
L'arbitre Bruce Hood sera forcé à la retraite après ce match pour sa terrible gestion de la situation.
Si Québec reprend aussitôt les devants 2-0 sur un but de Michel Goulet, Montréal marquera 5 fois, dont Guy Carbonneau, mort de rire, ne souffrant que de 2 minutes au cachot dans toute cette foire et marquant le 5ème but des Habs. Wilf Paiement marquant le dernier but de la saison des Nordiques.
Montréal est ensuite éliminé dans le Carré d'As par les Islanders.
En partie parce qu'ils n'avaient pas d'affaires là.
Ça se passait vendredi cette semaine, il y a 34 ans.
Dans la LNH actuelle, je suis surpris du retour aux enfantillages de fin de match lorsque le match est hors de portée. Subban sur MacKinnon. Marchand et Reilly, Getzlaf et Perry contre tout le monde, Le Wild haïssable par que Winnipeg est meilleur, Hedman qui s'en tire avec un coup vicieux sur le jeune Hischier et Boyle qui veut tuer Sergachev... ne sait-on pas perdre dignement, les enfants?
Voilà ce qui m'a inspiré cette chronique.
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