Les bureaux de la LNH sont à Toronto. Il est donc normal que la passion pour le hockey et pour les Leafs soient forte depuis toujours. Mais avec la passion vient aussi l'intensité.
Dans les années 70, les superstars et capitaines Dave Keon et Darryl Sittler avaient tous deux offerts de merveilleux services aux fans et au club.
Le premier avait gagné le trophée Calder à sa saison recrue. A marqué 20 buts ou plus à ses 6 premières saisons dans la LNH. A gagné le trophée Lady Bing 2 fois, les 2 fois ne se méritant qu'une seule pénalité dans toute la saison. Il a gagné la Coupe Stanley 4 fois, dont la dernière des Leafs, en 1967, où il a complètement menotté Jean Béliveau avec son superbe style défensif. Il l'a si bien fait qu'on lui a remis le trophée Conn Smtyhe, en faisant le récipiendaire avec le moins de points à se le mériter depuis 1964. En 1971-1972, il connait sa moins bonne saisons dans la LNH (avec aucune pénalité) mais en séries, qui ne durent que 5 matchs, il répond présent et fait 5 points. Le mentalement fragile Harold Ballard est devenu propriétaire en 1972 et tout de suite n'aime pas le tempérament du joueur de Rouyn-Noranda. Trop docile. Il trouve son leadership mou. Et préfèrerait un capitaine plus vocal. Il dit clairement qu'il n'aime pas Keon.
Merci, boss. Ballard s'organise même pour rendre la tâche à n'importe quel club le désirant, impossible. Merci, encore boss.
Keon est donc intéressé par l'offre des Nationals d'Ottawa de la naissante AMH. Mais tout juste avant la fin de la saison, l'offre de contrat avec Ottawa est trop incertaine dans cette nouvelle ligue, Keon restera un Leaf.
Mais Ballard sera toujours très vocal et très public sur son désavoeu de son capitaine. Même si Keon lui donne 37 buts dès sa première saisons complète avec lui comme patron.
En 1975, Ballard répète comme un imbécile que Keon ne livre pas le leadership souhaité au club. Keon fera donc ses bagages et partira dans l'AMH où il finira sa carrière en jouant pour les Fighting Saints du Minnesota, les Racers d'Indianapolis, les Whalers d'Hartford, qui ironiquement, apparaissent dans la LNH en 1979, devenant Hartford. Il termine sa carrière en 1982 avec les Whalers.
Mais le divorce d'avec le club avec lequel il avait tant brillé était plutôt amer.
Darryl Sittler a vécu la même tempête Ballard, dont la santé mentale s'effondrait peu à peu. Sittler, à sa troisième saison dans la LNH, marque 29 buts et obtient 77 points, en 1973. Il marque 38 buts et obtient 84 pts en 1973-1974, puis 36 buts et 80 points l'année suivante. Il est le leader que Ballard souhaitait. Il a de la gueule. Quand Keon quitte pour l'AMH, Sittler devient l'évident capitaine. À sa première saison comme capitaine, il connait, contre Boston, un match de 10 points, dont 6 buts, un record tenant toujours de nos jours. Sittler marque 41 fois et obtient 100 pts cette saisons-là, 38 fois pour 90 pts la saison suivante et 45 fois pour 117 points la saison d'après. Un sommet personnel. Blessé au genou, il marque tout de même encore 36 fois et obtient 87 pts, en 70 matchs, en 1978-1979.
Mais Bobby Orr a, depuis peu, introduit l'agent de joueur dans la LNH. Et Alan Eagleson représente une douzaine des joueurs des Leafs, dont les deux plus spectaculaires, Sittler et Lanny MacDonald. Les relations patrons/employés ne seront jamais plus les mêmes. En 1979, Ballard engage Punch Imlach comme directeur gérant. Imlach et Ballard ont de très mauvaises relations avec Eagleson. Donc Sittler devient aussi une roche dans leurs souliers. Quand Sittler (et Mike Palmateer) apparaissent dans un show télé sur le hockey (l'ancêtre des défis du match des étoiles de nos jours) Ballard tente de les en empêcher avec une injonction en cour (bataille que Ballard perd). Alors que les négociations de contrat achoppent, Ballard commande alors à Imlach d'échanger l'ami et partenaire de jeu Lanny MacDonald aux tristes Rockies du Colorado. MacDonald était aussi le représentant des joueurs des Leafs, ce qui en faisait une épine pour Imlach. MacDonald et Joel Quenneville partent pour le Colorado et Wilfrid Paiement et Pat Hickey arrivent à Toronto. MacDonald est dévasté, sa femme est à deux semaines d'avoir un second enfant. Sittler est si outré qu'il arrache le "C" de son chandail. Ballard dira que c'était aussi dur à voir que de voir le drapeau du Canada brûler sous ses yeux. Difficile de faire plus pénible comme relation. Sittler réparera le tout et ramènera le "C" sur son gilet pour la saison suivante.
Sittler marque 40 buts la saison suivante, et obtient un brillant 97 points. Il fera 43 buts et obtiendra 96 points aussi à sa dernière saison complète à Toronto. En 1981, il accepte de laisser tomber sa clause de non-échange. Mais on prend une éternité à l'échanger. Torturant mentalement Sittler. ne janvier 1982, il passe aux Flyers en retour de Rich Costello, un choix de deuxième ronde (qui deviendra Petr Ihnacak)et des considérations futures qui deviendront Ken Strong. Jamais "strong" nulle part dans la LNH.
Sittler marque 14 fois à Philadelphie en 35 matchs et 43 fois pour 83 gros points l'année suivante. Avant de passer aux Red Wings où il ne joue que 61 matchs et n'obtient que 27 pts, avant de prendre sa retraite.
Mais quand il a quitté les Leafs, il avait lui aussi un goût très amer laissé par le divorce.
Présentement, les Maple Leafs ont un fort joli club à suivre. Mais avec les nouvelles réalités économiques de la LNH, Toronto doit rebrasser les cartes régulièrement.
William Nylander a boudé le club longtemps l'an dernier et s'est fait peu d'amis chez les fans et dans l'état major du club quand il a finalement eu son contrat.
Cette saison à venir, c'est Mitch Marner qui menace de bouder le début de la saison. Marner est l'une des plus importantes pierre d'assise du futur des Maple Leafs. La plus importante selon moi. Le capitaine en devenir. Il voudrait le même contrat qu'Auston Matthews. Ce serait 33 millions sur trois joueurs, Matthews, Tavares et lui. Les mathématiques comptables des Leafs ne sont pas faciles à faire.
On a échangé au Colorado Nazem Kadri mais on libérait surtout de l'argent. On a aussi échangé Patrick Marleau en Caroline, mais on libérait là aussi un fortune. La Caroline a aussitôt racheté son contrat et Marleau se cherche un club.
Jake Gardiner est le meilleur défenseur actuellement sans contrat dans la LNH. Il a marqué 10 buts à sa première saison complète dans la LNH en 2012-2013. Il n'a fait qu'augmenter ses totaux de points dans les 3 dernières années (absent 20 matchs l'an dernier, il aurait fait encore autour de 52 pts sur 82 matchs). Offensivement il peut livrer. C'est défensivement qu'il est souvent le zoom du plan coupable sur un but adverse.
Si personne ne l'a encore signé c'est que, gourmand, il cherche un contrat à long terme la payant 7 millions par saison. Peu de clubs peuvent actuellement se le permettre.
Winnipeg, qui a perdu la moitié de sa ligne bleue, pourrait vouloir Gardiner, mais ils ont Kyle Connor à signer et Patrick Laine. Deux très gros morceaux. Auront-ils l'argent pour signer Gardiner?
New Jersey a été agressif en allant chercher PK Subban. Le club était -54 l'an dernier, ils ont besoin de meilleur défensive. Mais NJ a besoin de se garder des sous pour Taylor Hall qui sera sans contrat à la fin de la prochaine saison. Mais pour cette saison, ils en ont l'espace salarial. Mais Gardiner ne prendra pas un contrat d'un an.
L'Avalanche a une superbe ligne bleue, mais ils viennent de signer Samuel Girard. Peut-être ne veulent-ils pas d'un joueur de 7 millions à la ligne bleue. En auraient ils vraiment besoin. Leur défensive est jeune et impressionnante déjà. Gardiner a 29 ans. Long terme c'est quoi? Jusqu'à 35 ans?
Et est-ce que le brillant et indispensable Mitch Marner finira pas signer?
Quitter les Leafs, depuis les années 70, est un sport intense en soi.
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