mercredi 11 septembre 2019

La Lente Mort des Sénateurs d'Ottawa

En 2005-2006, les Sénateurs, fiers de leur super trio Heatley/Spezza/Alfredsson, de leur second centre Mike Fisher, de leurs intenses Chris Neil et Antoine Vermette, de leur parfait troisième centre Bryan Smolinski, de leur défensive articulée autour de Zdeno Chara, Wade Redden, Chris Phillips et Anton Volchenkov, avec Martin Havlat sur une demie jambe et présentant Domink Hasek devant le filet, (mais blessé avant les séries) terminaient premiers de la Division Nord-Est, et deuxièmes de toute la Ligue.

On fondait beaucoup d'espoir sur les séries éliminatoires et comptaient affronter ceux qui avaient terminé premier au classement général, les Red Wings, rien de moins qu'en finale.

Mais tous les favoris étaient éliminés cette année-là et la finale offrirait ces deux plus faibles adversaires à vie avec les Oilers d'Edmonton et les Hurricanes de la Caroline.
Ottawa éliminait assez facilement et en 5 matchs Tampa Bay en première ronde, mais en deuxième ronde, pour la troisième fois dans les 8 dernières années, Ottawa et Buffalo se faisaient face. Les Sabres ayant gagné le deux séries précédentes.

Dans le premier match, avec 10,7 secondes à faire, Tim Connolly faisait 6-6 et à 18 secondes du début de la supplémentaire, Chris Drury ramenait tout le monde au vestiaire, Buffalo menait la série 1-0. Ryan Miller serait brillant pour voler aussi le second match en faisant gagner son club 2-1. Dans le troisième match, Jason Spezza créait l'égalité tard en troisième et en surtemps, c'est Jean-Pierre Dumont qui donnerait une avance de 3-0 aux Sabres dans la série. Même si Ottawa gagnant le match suivant et offrait un excellent spectacle au 5ème match, Jason Pominville, devenait la première recrue à marquer en surtemps, en désavantage numérique de l'histoire de la LNH et éliminait dramatiquement les puissants Senators.

La déception était amère.

L'année suivante, Hasek, Chara, Havlat, Smolinski, Varada, Pothier levaient les feutres et étaient remplacés par Dean McAmmond, Mike Comrie, Oleg Saprykin, Tom Preissing et Joe Corvo. Ce changement de personnel secouait trop les troupes et la club aurait un lamentable début de saison suivi d'une si solide relance qu'il terminerait second de la division Nord-Est (derrière Buffalo) et 9ème de la Ligue. Pour la 9ème saison de suite Ottawa serait en série.

Et ils iraient au plus loin qu'ils pourraient se rendre. En éliminant Pittsburgh, New Jersey et se vengeant enfin des Sabres pour atteindre la finale contre la Caroline. Pour la première fois en 80 ans, la ville d'Ottawa vibrerait au rythme d'un de ses clubs en finale. Anaheim serait leur adversaire.

Dans le premier match, le sale Chris Pronger blessait Danny Heatley qui gardera la blessure secrète et ne sera plus le même pour le reste de la série. Anaheim gagnait ce match 3-2. Ray Emery et Jean-Sebastien Giguère seraient formidables dans le second match qui se solderait par le pointage de 1-0, toujours pour les Ducks. Ottawa revient dans la série en gagnant le match suivant 5-3, à domicile. Anaheim arrache toutefois le quatrième match 3-2 et mène la série 3-1. Anaheim fermera les livres et soulèvera son unique Coupe au match suivant, le gagnant 6-2.

Les Sénateurs auraient dû avoir toujours un bel avenir avec seulement Dean McAmmond. Martin Gerber et Alfie au dessus de 30 ans. Et c'est sur ce chiffre illusoire qu'on s'est trompé. Le contrat de l'entraîneur Bryan Murray arrivant à expiration, le proprio Eugène Melnyk l'a alors promu au poste de directeur gérant, de peur de le perdre. Murray a alors engagé son adjoint, John Paddock à sa place.

Mais les éléments de 29 ans et moins du club n'étaient pas les bons. À partir de 2008, Ottawa ne fera plus les séries que 5 fois en 11 ans, ne se rendant pas plus loin que la deuxième ronde. Il y a bien eu Guy Boucher qui a causé la surprise en 2017 avec une spectaculaire après-saison les menant à un but de la finale, mais c'était l'exception qui confirmait la règle, Ottawa resterait ridiculement mauvais.

Surtout l'an dernier.

Fisher, un grand favori de la foule, serait le premier à partir. Pour Nashville, rejoignant sa jolie épouse. Ça ne passera pas auprès des fans. Chris Kelly prendrait la direction des rivaux Bruins. Danny Heatley s'écraserait. Peu ne serait obtenu d'aide directe en retour sinon des choix, à part peut-être Craig Anderson de l'Avalanche, qui tiendra longtemps le club à bout de bras.

Des disputes contractuelles avec les stars Alfredsson et Jason Spezza les amèneraient ailleurs. N'obtenant jamais rien de vraiment solide en retour. Bobby Ryan étant le plus intéressant joueur obtenu en retour d'un échange. Et la pression sur lui est titanesque.

Atteint d'un cancer qui le faisait dépérir à vue d'oeil, il devenait difficile de blâmer Bryan Murray. Les blessures à des joueurs clés ont aussi gangréné le club sans arrêt.

Murray se placerait sur les lignes de côtés en 2016 et laisserait son poste à Pierre Dorion, mais ses débuts n'ont pas été faciles. Marc Methot a été perdu au repêchage d'expansion à Vegas. On a été cherché Matt Duchene en retour d'une fortune soit Kyle Turris, Shane Bowers, Andrew Hammond, un premier choix conditionnel en 2018 ou 2019, un choix de troisième ronde en 2019. Mais avec l'arrivée de Duchene a commencé une plongée dans la défaite perpétuelle. Derrick Brassard et Dion Phaneuf ont été envoyés ailleurs en retour d'assez peu.

Reine des monstres
L'an dernier a été un gong show pour Ottawa. Risée de la LNH.

Une histoire atroce hors glace a forcé l'organisation à échanger Mike Hoffman. Une histoire horrifiante impliquant la femme d'Hoffman, un monstre, qui avait créé des faux comptes sur les réseaux sociaux pour harceler et intimider l'épouse d'Erik Karlsson, souhaitant que celui-ci se blesse et que sa carrière soit anéantie et que le bébé de son épouse soit mort. Ce qui s'est avéré vrai au final rendant la chose abominablement terrifiante et invivable.

Ça leur a tout de même donné le très utile en ce moment Brady Tkachuk.

Mais Erik Karlsson, Mark Stone et Ryan Dzingel ont aussi quitté le club l'an dernier. Donc le coeur, l'âme et les jambes. Ottawa est cul-de-jatte sans coeur.
Karlsson en retour de très peu d'aide directe, même chose pour Stone et Dzingel, ce dernier obtenu en retour de "suitcase" Duclair et Matt Duchene a été envoyé aux Bluejackets (Dzingel 2 jours après) pour aucune aide directe non plus.

Les confirmant pour les fans, en constante attente de réanimation.

Pour ajouter à l'annus horriblis, Ray Emery, associé aux gloires du passé du second passage de l'organisation dans la LNH, perdait la vie beaucoup trop jeune.

La bonne nouvelle, sans attente réelle, pour tout fan des Sens est que toute victoire ou bonne séquence ne pourra qu'être une bonne surprise dans la saison qui commence dans un mois.

Déjà.

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