mercredi 11 mars 2020

Joseph Henri Richard (1936-2020)

Né un rare 29 février, il sera aussi un être rare.

Petit frère très éloigné de Maurice Richard, quand celui-ci commence sa carrière à 21 ans, en 1942, avec les Canadiens de Montréal, Henri n'a que 6 ans. Ébloui comme tout le monde par son grand frère, il veut absolument suivre ses traces.

Il joint les Canadiens Junior dès ses 15 ans. Et gagne deux fois le championnat des marqueurs de la LJMHQ à ses 2 seules saison dans le circuit. C'est clair, en 1955, à 19 ans, il est près pour la LNH.

Les deux frères sont faciles à comparer. Toutefois, ils sont très différents. Maurice fonce brutalement dans les coins et au filet. Il se bat et est agressif. Henri est plus cérébral. A plus de finesse. Est un meilleur fabricant de jeu. Maurice est gaucher, Henri, droitier. Maurice est un marqueur, Henri un habile passeur qui a mené toute la Ligue 2 fois, en 1958 et en 1963. Maurice était fort. Henri surtout rapide. Ils ont toutefois aussi des choses en commun. Ils sont peu bavards, détestent perdre et sont très physiques sur la patinoire.

L'entraîneur Toe Blake n'insiste pas pour les faire jouer ensemble dans les premières années. Mais les blessures à d'autres coéquipiers le fait essayer les frères Richard ensemble. Il joindra Dickie Moore au duo et ne les séparera plus. Ses 5 premières saisons sont les cinq mythiques conquêtes de la Coupe Stanley des Canadiens de Montréal. Si le trophée Conn Smythe avait existé en 1960, il aurait pu le gagner terminant premier marqueur du club en séries. (le trophée naît 4 ans plus tard). Au début, le Rocket, protège le Pocket Rocket et se bat avec tout ceux qui ne lui portent pas respect. Mais une fois que Maurice est au banc des pénalités, et qu'Henri doit se défendre seul, et le fait très honorablement, Maurice ne le défendra plus. Henri peut faire ça tout seul. La présence d'Henri force Maurice à prolonger sa carrière et à devenir meilleur. En fin de carrière, quand Maurice est blessé et remplacé par Maurice Bonin, Henri fait toujours produire la ligne honorablement, prouvant que ce n'est pas son frère qui en fait toujours un bon joueur.

Il sera centre des équipes d'étoiles de 1958, 1959, 1961 et 1963.
En 1964-1965, il signe son nom une sixième fois sur la Coupe Stanley, une première fois sans son célèbre frère. Jean Béliveau se mérite le tout premier trophée Conn Smythe de l'histoire de la LNH.

En 1966, lors du 6ème match de la finale, à Detroit, Henri fait dévier de son ventre une passe de coéquipier derrière Roger Crozier, Crozier qui se sauvera tout de même avec le Conn Smtyhe dans une cause perdante, et fait gagner la Coupe Stanley aux Canadiens, en surtemps, sa 7ème personnelle.

En 1967-1968, il a une saison écourtée par les blessures mais revient à temps pour les séries et gagne sa 8ème Coupe Stanley.
L'année suivante, il gagne sa 9ème.

Au début de la saison 1970, Al MacNeil devient l'entraîneur des Canadiens. Henri et lui ne s'entendent pas bien du tout. Richard l'accuse même de ne pas traiter les anglophones et les francophones de la même manière. Montréal gagne la Coupe en 7 matchs contre les Black Hawks en finale. Au 5ème match, Richard est cloué au banc pas MacNeil. Ce dernier recevra des menaces de mort de la part de fans frustrés car Montréal perd aussi ce match 2-0 donnant une avance de 3-2 dans la série aux Hawks. Mais Henri marque le but égalisateur et le but gagnant du dernier match, et rafle sa 10ème Coupe Stanley. MacNeil ne sera plus derrière la banc des Canadiens et Richard devient même capitaine du club.

Ils se réconcilieront plus tard.

Il gagne une 11ème Coupe, n'a plus assez de doigts pour toutes ses bagues, en 1973, contre les mêmes Hawks. Ce record tient toujours pour un joueur. (Scotty Bowman en a 14: 9 comme entraîneur, 5 comme administrateur.) Dans tous les sports professionnels Nord-Américains, seul un basketteur, Bill Russell des Celtics de Boston, a autant de conquêtes ultimes que lui.

Henri, freiné par son docteur et les blessures, prend sa retraite après 16 matchs de 1975.

Il aura joué 1256 matchs dans l'uniforme du Canadiens (un record de franchise), marquant 358 buts, 688 mentions d'aides et 1046 pts.

Son #16 est retiré le 10 décembre 1975 et les recettes du match où on retire son gilet sont donné, à sa demande, pour la construction d'un gymnase pour les jeunes orphelins.

En 2015, on lui diagnostique la maladie d'Alzheimer.
Il en décède la semaine dernière.

Salut Pocket Rocket!

Amuses toi encore là-haut, en famille.


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