Il y aura repêchage cette année. On ne sait trop comment encore, mais ça devra se faire.
Si la saison se terminait maintenant, et qu'il n'y avait pas de pige, Montréal repêcherait 8ème. Le 8ème espoir actuellement en lice est un joueur Suédois, Alexander Holtz. Mais bon, on dira ce qu'on voudra sur ce qui s'en vient, Covid-19 ou pas, ça ne se passera jamais comme on l'anticipait.
Pour les premiers choix des Canadiens, ça ne s'est pas toujours bien passé non plus. Parfois oui. Parfois non.
Concentrons-nous sur 1971. Où Montréal allait réussir à endormir quelques têtes de hockey pour mettre la main sur un talent brut de Thurso, faisant lever les foules à Québec, avec les Remparts de Québec.
Sam Pollock était un petit génie de la passe-passe dans la LNH. Pollock sera directeur gérant des Canadiens pendant 14 ans, gravant son nom 9 fois sur la Coupe. En 1970-1971, deux légendes à venir devenaient disponibles afin d'être repêchés dans la LNH: Guy Lafleur et Marcel Dionne. Dionne marque 143 pts avec les Black Hawks de St-Catharines dans la Ontario Hockey Association. C'était précédé de saisons de 132 et de 100 pts. Lafleur, pour sa part, en deux saisons, totalise des saisons de 170 pts en 56 matchs et 209 en 62 matchs, avec les Remparts de Québec dans la la Ligue Junior Majeur du Québec. Pollock a les yeux sur Lafleur depuis longtemps.
Mais Montréal est dans la pire des positions pour repêcher premier. Ils sont non seulement une puissance de la LNH, mais ils viennent de gagner la Coupe Stanley. Leur 5ème des 7 dernières années.
Mais bien que Montréal soit formidablement bon, son as capitaine, Jean Béliveau a 39 ans, et mettar un terme à sa carrière avec la Coupe de 1971. Il faut quelqu'un pour remplacer son talent et Lafleur, avec sa vitesse, son lancer, et sa frange blonde, est tout désigné pour enfiler ce rôle. Avant même le repêchage, Pollock tente donc de s'assurer du premier choix de la Ligue.
Les Golden Seals de la Californie sont tout simplement abominables. Il semble certain qu'ils termineront dernier. Pollock convainc donc leur gérant, Charlie Finley d'échanger leur premier choix et François Lacombe, contre le premier choix de Montréal et Ernie Hicke. Tout le monde s'entend alors, avec ce seul échange, pour dire que Pollock vient de profiter de l'inexpérience d'un directeur-gérant inexpérimenté en Californie. Rien de plus vrai.
Toutefois, les Kings de Los Angeles commençaient à devenir nettement plus poches que la Californie. Menaçant le plan de Pollock de "gagner" le premier choix au repêchage prochain. On s'échange la dernière position régulièrement entre L.A. et Cal. Dans le but de "renforcer" les Kings, Pollock, malin, choisit alors de conclure une transaction, volontairement à l'avantage des Kings, envoyant Ralph Backstrom en retour de Gord Labossière et Ray Fortin, tous deux biens connus dans leurs familles, jamais dans la LNH.
L.A. recommencera à gagner, et Pittsburgh, Buffalo, Vancouver et Detroit seront même pires qu'eux au final.
Le plan de Pollock fonctionne à merveille, même si, à la dernière minute, il a soudainement très envie du centre de Drummondville au lieu de l'ailier droit de Thurso.
Il choisira tout de même le Démon Blond, qui ne le décevra pas. Detroit choisissant deuxième, choisit bien entendu l'autre perle de ce repêchage, Marcel Dionne, qui y passera ses 4 premières saisons, dont sa dernière à Detroit de 121 fameux points, 2 pts devant Lafleur, 6 derrière Phil Esposito et 14 derrière Bobby Orr. Frustré d'être toujours meilleur et de ne jamais faire les séries, il s'arrange, avec son agent Alan Eagleson, pour se faire échanger aux Kings en retour de Terry Harper, Dan Maloney, de l'argent et des choix au repêchage. Il sera encore plus formidable avec les Kings, pendant 11 ans et 67 matchs.
Au final, Dionne aura presque 400 pts de plus que Lafleur dans sa carrière. On ne saura jamais tout le dommage qu'aurai pu faire Dionne au centre, à Montréal, entouré de meilleurs joueurs qu'à Los Angeles. On peut légitimement dire que Dionne a fait de joueurs moyens comme Charlie Simmer et Dave Taylor, des marqueurs de 50 buts. Mais on peut aussi prétendre que Lafleur a fait d'un Steve Shutt, un marqueur de 60 buts et de Jacques Lemaire, un joueur toujours en mesure de le nourrir au bon moment, et vice-versa.
Lafleur et Dionne étaient tous deux magiciens.
Lafleur terminera sa carrière en 1991 avec 560 buts, 793 passes et 1353 pts, entre Montréal, les Rangers et Québec.
Dionne terminera sa carrière en 1989 avec 731 buts, 1040 passes et 1771 pts, entre Detroit, L.A. et les Rangers.
C'est dur d'anticiper la fin de la présente saison. La Floride, avec un match en main sur Toronto, était hors des séries, mais à 3 pts des Leafs. Le club, ironiquement, avait encore des chances de survie pour les séries, chances de survie qui ne semblent presque plus exister pour la concession même.
La Floride, les Islanders, la Caroline, Arizona, Ottawa et New Jersey sont en position de possibles faillites. On ne le crie pas mais leurs chiffres étaient abominables d'emblée, avant suspension des activités.
Impossible qu'ils soient maintenant plus riches.
C'est aussi dur d'imaginer le prochain repêchage si la LNH ne reprend pas ses activités pour les 11 à 15 matchs restants aux différents clubs du circuit.
Bien des choses pouvaient alors se passer.
Comme des tours de passe passe négociés à même le plancher des vaches le jour du repêchage.
Un jour qui serait virtuel, et sans murmures de plancher.
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