Depuis les années 70, depuis l'arrivée des agents de joueurs dans la LNH, et surtout depuis la divulgation des salaires, le mouvement de personnel est le sang dans les veines des sports importants comme le hockey de la LNH.
C'est entre autre pour ça qu'une station des États-Unis comme ESPN accorde quelque 95% de sa programmation autour des Lakers de Los Angeles dans la NBA, au lieu de le faire avec un club qui, disons...gagne un peu, des fois. Les Lakers (comme les Canadiens de Montréal) ne méritent pas toute cette attention. Mais ils sont continuellement sous les projecteurs parce qu'ils sont un véritable fouillis. Ils ont aussi le pouvoir d'échanger tout joueur qui ne soit pas LeBron James en retour d'une série de vétérans quand ils le souhaitent. Venant fucker toutes les chimies et donner un maudit bon show. Sur et hors terrain.
Le menace constante d'un mouvement de personnel a un effet sismique sur toutes les équipes parce que la spéculation est constante à ton sujet. Et la rumeur nourrit le public, c'est connu.
En d'autres mots: entre fans de sports, n'est-ce pas toujours intéressant de parler transactions? Sweet trades of mine.
La LNH ne bénéficie plus du même enchantement/désenchantement, par rapport à l'intensité d'une transaction que ses sports cousins comme le baseball, le football, le soccer ou le basket. La LNH a bien une date limite de transactions, comme les autres Ligues, mais pas de fénêtre de rachat de contrats. Le côté conservateur de le LNH, l'imposition du cap salarial, garde les hors d'oeuvres au chaud, mais ça ne reste toujours que des hors-d'oeuvres. La mine d'or qu'est la spéculation fait mourir son canari très vite, au fond de la grotte qu'on garde mal éclairée.
Cette semaine, on parlait d'un "blockbuster trade" quand Tyler Toffoli a été échangé aux Flames de Calgary.
Ouh! Un pet étouffé dans l'orchestre. Il n'y a que Toffoli qui avait une vraie valeur dans l'échange, et encore. Pas tant non plus. 4 joueurs, deux non connus avant un repêchage et un autre, pas connu vraiment, sinon qu'il était le 43ème choix de sélection dans son année de repêchage et qu'il patine vite et le cousin d'un joueur de troisième/quatrième ligne qu'on a déjà en plusieurs versions, à Montréal.
Ouh! Sentait-on le frisson que personne n'a eu ?
Blockbuster trade.
Sans imposer une taxe de luxe, comme dans la NBA, on pourrait ne revanche copier une autre page du livre de recettes. Une fenêtre de rachat.
Voici ce que c'est, au basketball de la NBA:
Disons que tu es une pas pire star dans ton club, mais pas assez jeune pour qu'on construise autour de toi, et trop vieux pour espérer tant mieux, dans un club qui ne gagne pas souvent, ne gagnera jamais, n'est pas souvent parti pour gagner encore cette année. Que faites-vous ? Vous continuez à jouer vos dernières années pro, où vous en avez encore dedans, dans le bateau qui coule ? Est-ce que ton équipe,
Personne ne veut ça. Mais c'est souvent ce qui arrive, dans la LNH
Votre ancienne équipe est aussi contente de pouvoir rebâtir. Win-win.
Claude Giroux par exemple. Il est encore un joueur de grande qualité parmi les 6 premiers, mais n'est plus le maillon fort de ses débuts. Il est à 8,25 millions. Il sera agent libre en fin de saison. Philadelphie perd son capitaine pour rien, en fin de saison, si on ne réussit pas à l'échanger. Et son salaire n'est pas attrayant pour personne. Les équipes intéressées n'ont surement pas l'espace salarial pour lui faire une place dans leurs 6 premiers.
C'est pas win-win. C'est une impasse. Giroux terminera la saison un Flyers, dans un club moribond, et les clubs qui auraient pu l'avoir pour gagner la Coupe, ne l'auront jamais à moins de se déshabiller l'alignement.
Dans la réalité réfléchie de la NBA, Giroux pourrait se faire racheter son contrat, les Flyers se gardant 2 à 3.5 millions impayées à Claude, mais la Coupe Stanley, comme Bruins de Boston, Avalanche du Colorado ou Panthers de la Floride, ça vaut bien ça, non ?
La fenêtre de rachat serait bénéfique pour les petits marchés. Pour Philadelphie, une économie de 2-3,5 millions n'est pas la lune, mais pour un marché comme l'Arizona, ça ferait une grosse différence.
Quand j'étais plus jeune (1980) je collectionnais cartes de hockey ET les cartes de baseball. J'ai les deux collections complètes O-Pee-Chee de 1980. J'étais impressionné par le fait que dans la LNH, les joueurs restaient majoritairement avec leur même club. Je la trouvais stable. Je regardais mes joueurs des Red Sox de Boston et des Angels de la Californie et tous les joueurs de chaque club arrivaient d'ailleurs. Même les superstars! On faisait même souvent des gros plans sur les visages, dans les cartes, afin de ne pas montrer le chandail, ni la casquette, parce que ça bougeait trop.
Ça m'agaçait, alors. Aucune fidélité, aucun sentiment d'appartenance. Les Expos étaient une catastrophe de formation de talents qui allaient aller gagner ailleurs par la suite.
J'avoue désormais souhaiter du mouvement.
Les amateurs de sports aiment, par définition, le mouvement.
Que la LNH bouge.
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