mercredi 28 décembre 2022

Bill Goldthorpe

Le film culte Slap Shot, lancé en 1975, était inspiré des Jets de Johnstown  un club professionnel de hockey dans la North American Hockey League, dans les années 70. 

Dans ce film, le gros vilain joueur adversaire accompagné par sa légende se nommait Ogie Ogilthorpe. Celui-là était inspiré de Bill Goldthorpe. Qui accotait facilement la légende. 

"a criminal element, the worst goon in hockey today" était la manière de le présenter dans le film. "Pour le bien du hockey, il faudrait l'envoyer en prison à San Quentin." renchérissait-on. Ce à quoi le gardien Québécois répond "Je le croyais banni à vie, celui-là..."

À 17 ans, chez le Juniors, Bill Goldthorpe battait son propre coéquipier à l'aéroport de Green Bay. Le club le laissait donc en prison le temps de jouer sa partie au Canada. Goldthorpe est resté coincé à la frontière moins de 24 heures plus tard car les papiers bureaucratiques signant sa libération n'avaient pas tous été complétés. Une ligne dans le film y fait allusion en disant qu'Ogilthorpe avait eu des problèmes de déportation, à sa saison recrue. 

Arborant effectivement "une grosse tête à four", avec ses cheveux frisés en boule, il a joué pour dit 10 clubs différents, dont la World Hockey Association (L'AMH), entre 1973 et 1979. Il a accumulé 1132 minutes de pénalité en 194 matchs. N'a jamais joué plus que 55 matchs, c'était sa saison recrue. La North American League (qui était celle qui inspiré Slap Shot) l'a effectivement banni à vie de sa Ligue. Pas moins de 30 fois, il a dû négocier non pas avec les arbitres, mais avec la prison, hors glace. 

À 69 ans, maintenant, il est reconnu pour les évènements rappelant le 45ème anniversaire du film. Il en est une couleur amusante. Mais à l'époque, il était terreur. Dans un match contre les Blazers de Syracuse, Bart Buetow, un colosse de 6'5 s'était battu avec Goldthorpe qui ne fait que 5'11. Une fois au banc des pénalités, entre deux invectives, Goldthorpe a dit à l'autre que ce qu'il détestait plus que les joueurs adverses, était les fans. Au même moment survoltés et les haranguant tous les deux. Ils ont donc pris au collet quelques fans, les ont amener avec eux au banc et ont poursuivi les agressions physiques. Réussissant tous les deux à s'en sortir et à se cacher ensemble dans une chambre, le temps que la police n'arrive. Devenant bons amis. Quittant les lieux. l'autobus des joueurs avait vu une de ses vitres se faire briser par une brique lancé par un fan de l'autre équipe. 

Ogie Ogilthorpe dans Slap Shot
À Rochester, les combats s'étaient poursuivis dans les corridors de l'aréna. La police arrêterait 4 joueurs, tous amenés au commissariat, en équipement. Goldthorpe se battait contre les adversaires, les fans, ses coéquipiers, les patrouilleurs de la route, les policiers, les arbitres, les instructeurs. 

Enfant, il avait sauté sur un arbitre qui avait frappé un fan. Le fan en question était un entraineur qui allait ensuite lui offrir un poste dans son club, quelques années plus tard. À Hornepayne, en Ontario, se battant contre 5 "druggies" qui se moquaient de moi, dans un bar, Bill allait écoper de 15 jours de prison pour chaque victime, qu'il aurait franchement trop tabassé, ce qui allait devenir 75 jours de prison, à 500 miles de Thunder Bay, là où était son club. Mais à ce moment, il était déjà suspendu pour avoir frappé un juge de ligne. On avait réussi à le faire transférer dans un centre correctionnel de Thunder Bay. Pour les pratiques, on lui accordait des droits de sortie, ces coéquipiers allant le chercher et le reporter...en prison.

Arrêté facilement 50 fois et emprisonné facilement 30 fois, un ami à lui a un jour lancé l'idée d'organiser la Bill Goldthorpe North-American jail tour (visite fictive) et d'en imprimer des t-shirts dans 18 villes et avec des dates où il a réellement été incarcéré. Dans ses 9 saisons, et ses 16 villes, il a toujours fait un séjour en prison sauf avec les FIGHTING Saints du Minnesota... Ironique. 

Bien entendu ça devait aussi se retourner contre lui. Dans une bataille avec un homme dangereux, hors glace, il a été atteint d'une balle dans le ventre. Un autre, près d'une plage, l'a tranché de sa lame de couteau. 

Son plus grand regret restant un but qu'il n'avait pas marqué à sa saison recrue, sa meilleure, une saison de 20 buts, 26 mentions d'aide et 46 pts en 55 matchs, et 287 minutes de pénalités. Il aurait, bien entendu adorer jouer dans la LNH. Les Maple Leafs lui ont fait faire un essai, au camp d'entrainement de 1976, y jouant 2 matchs d'exébition. 

Voulant se sortir d'un cas de contraventions impayées, il avait expliqué au juge, habillé en joueur de hockey, qu'il s'était servi des billets d'infractions afin d'offrir aux jeunes des autographes qu'ils réclamaient. Le juge avait bien ri, sans jamais le croire. 

Sa seconde meilleure saison est l'une de ses dernières. En 1978-1979, avec les Hawks de San Diego, dans la Pacific League, où il avait marqué 13 buts en 39 matchs, obtenant 267 minutes de pénalités. Il jouera 12 matchs la saison suivante pour les Flyers de Spokane avant d'en être expulsé pour avoir agressé le propriétaire qui était frustré que Goldthorpe soit suspendu pour un coup de genou. 

À l'été de 1980, agacé par un dealer de drogue qui trainait autour de sa copine, il s'en est pris à lui qui lui a tiré une balle qui a tout juste raté son foie, mais a lacéré son canal urinaire et réduit son petit intestin de 7 pouces. Le stress causé par cet incident a fait mourir son père d'une attaque cardiaque. 

Bill a alors changé de vie. Il a abandonné son style de jeu. A aussi quitté le hockey qui n'en voulait pas tant. Il a étudié l'informatique naissant au début des années 80, et y a travaillé le reste de ses jours dans le domaine. 

Voulant sauver une femme violée devant tout le monde alors que personne ne réagissait, il allait être victime de coupures au bras servies par l'agresseur, au couteau. Fallait arrêter tout ça. 

Il fait un retour sur glace à Riverview, au Nouveau-Brunswick, en 1983-1984, mais la passion n'y est plus. Le père de Mark Messier est entraineur du club et cette Ligue fait sa publicité sur les bagarres. Bill  y fera un dernier tour de piste devant de salles combles.   

Il fait de nos jours partie d'une tournée anniversaire rappelant Slap Shot, et de matchs amicaux et activités brodés autour du film.  

Rarement les faits sont plus impressionnants que la fiction. 

Bill était un de ces cas spectaculaire.

Que ce temps des fêtes vous soit spectaculaire. 

Et plus sain.

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