mercredi 10 août 2016

Des Records de Wayne qui ne Seront Jamais Battus

Il y a 28 ans hier, la planète Hockey était ébranlée à jamais.

Wayne Gretzky, par amour pour Janet, passait des Oilers d'Edmonton aux Kings de Los Angeles en retour de 4 jeunes talents, de choix au repêchage et de 15 millions de dollars. Wayne était au centre d'une dynastie qui avait gagné 4 des 5 dernières Coupes Stanley et avait surtout pulvériser à peu près tous les records de la LNH. Il avait 27 ans.

Gretzky avait établi de nouvelles balises pour le nombre de buts en une saison, le nombre de passes et de points, mais il avait aussi créé, de son instinct magique, une offensive dans la LNH comme il ne s'en ferait jamais plus. Des pointages de 8-7, 10-6 ou 7-5 étaient chose courante. L'échange avait suscité un intérêt certain à la ville de Los Angeles qui avait toujours peiné à attirer l'attention dans le bruit de la Côte Ouest, tandis qu'au Canada, les amateurs seraient sous le choc pendant un bon bout de temps. 

Wayne jouera 11 saisons de plus et prendra sa retraite honorablement en tant que Rangers, en 1999. Avec pas moins de 60 records signés de son nom.

Voici des records de la merveille qui ne seront jamais battus selon moi:

Plus de points en carrière: 2857
Le dernier joueur à faire plus de 140 pts en une seule saison est Mario Lemieux en 1995-1996. 20 saisons de plus de 140 pts seraient encore insuffisant afin d'atteindre les chiffres du #99. Mark Messier est second, 970 pts derrière son ancien coéquipier. Au 20ème pt de Jaromir Jagr cette saison, il se classera second de tous les temps dans la LNH.

Plus de buts dans la LNH: 894
Gordie Howe était 93 buts derrière. Jaromir Jagr se classe encore 3ème avec 749. Le seul autre joueur actif de la LNH parmi les 25 premiers est Jarome Iginla avec 611 buts. Ovechkin, en 839 matchs, a 525 buts. Et il a 30 ans...

Plus de mentions d'assistances dans la LNH: 1963
Comme fabriquant de jeu, Wayne était tout simplement extraordinaire. Il semblait parfois que le flair de Wayne lui avait donné des yeux derrière la tête. Il rendait tous ses ailiers meilleurs en leur rendant la vie facile. Son plus proche rival a été Ron Françis, 714 passes derrière lui. Et les seules mentions d'aide de Wayne sont un plus haut total que le meilleur nombre de pts de quiconque ayant déjà joué dans la LNH (Messier: 1887). 

Plus de buts en une seule saison: 92 
Quand Phil Esposito marque 76 buts en 1970-1971, on parlait d'un record imbattable. Mais un peu plus de 10 ans plus tard, à seulement 21 ans, Gretzky battait ce record, et ce, dès le 24 février 1982. Il était même déçu de ne pas avoir atteint 100. Wayne se classe aussi second avec 87 buts en 1983-1984. Suivent ensuite Brett Hull avec 86 en 1990-1991 et Mario Lemieux avec 85 en 1988-1989. Le seul autre joueur ayant marqué plus de 60 buts depuis fût Ovy en 2007-2008 avec 65.

50 buts en le moins de matchs possible: 39
Sans surprise c'est arrivé le 30 décembre 1981. Les Oilers affrontaient les Flyers de Philadelphie. Wayne avait marqué 45 buts en 38 matchs. Wayne a battu ce soir là Pete Peeters 4 fois pour donner les devants aux Oilers 6-5 avant de faire sauter le plafond du Northern Coliseum d'Edmonton avec un 5ème but (un 50 ème aussi) dans un filet désert. Seuls Maurice Richard et Mike Bossy avaient alors marqués 50 buts...mais en 50 matchs! ce qui était considéré comme un rare exploit. Gretz se classe aussi second avec 50 buts en 42 matchs en 1983-1984 et Mario Lemieux suit avec 50 buts en 44 en 1988-1989. 

Plus longue séquence avec au moins un point: 51 matchs.
La saison 1981-1982 était magique mais sa saison de 1983-1984 était tout aussi fameuse, On connaissait alors son talent, et la manière de le contrer restait un mystère. Wayne commence cette saison avec 51 matchs consécutifs avec au moins un pt. Ce qui étonne c'est que ce qui a arrêté Wayne ce sont les faibles Kings et leur gardien Markus Mattson, qui avaient non seulement battu les Oilers 4-2 le 28 janvier 1984, mais avaient aussi accordé 376 buts à l'adversaire et raté les séries...Si Wayne se retirait du jeu ce 28 janvier, avec sa moyenne de 3 pts par matchs, il terminait encore premier marqueur de la Ligue. Mario Lemieux a menacé ce record en 1988-1989 avec 46 matchs avec au moins un pt, Après on tombe à 39, Wayne encore.

Plus de pts en une saison: 215
Non, pas en 1981-1982, pas plus qu'en 1983-1984, en 1985-1986, il participe à 215 des 426 buts des Oilers. C'est plus que la moitié! Ce serait le 4ème et dernière saison de plus de 200 pts pour la merveille. Dans les 13 saisons où un joueur a obtenu 160 pts ou plus, 9 de ses totaux appartiennent à Wayne et les 4 autres à Lemieux. Dont un fort honorable (et probablement décevant) 199 pts en 1988-1989.

Plus de mentions d'aide en une saison: 163 
Alimenter ses coéquipiers était la spécialité du #99. Il ne l'a jamais fait mieux qu'en 1985-1986, brisant son propre record de 135 la saison précédente. En fait Wayne détient les 7 premières positions dans cette catégorie (un autre record en soi).

Plus de saisons consécutives avec plus de 40 buts: 12.
C'est vrai, il est plus difficile de nos jours de marquer des buts que dans les années 80, voire, les années 90. Mike Bossy l'a fait 9 fois. Ilya Kovalchuk 6 fois, Ovy, 5 fois.

Plus de saisons de 100 pts: 15
Mario Lemieux est second avec 10. Dans toute ses saisons, sauf une seule, sa première chez les Pros (104), il a obtenu 120 pts ou davantage. Dans 11 de ces saisons, il aurait atteint la marque des 100 pts sans marquer un seul but!

Plus de saisons consécutives d'au moins 100 pts: 13
C'est une blessure au dos en 1992-1993 qui l'a contraint à seulement 45 matchs cette saison-là (et 65 pts) mais ironiquement, ce sera la saison de la première participation à la Finale de la Coupe Stanley des Kings. Bobby Orr en a obtenu 6 de suite et se retrouve second.

Plus de matchs en carrière avec 3 buts ou plus: 50
37 tours du chapeau, 9 matchs de 4 buts, 4 autres où il en marqué 5. Lemieux suit avec 40 matchs de trois buts ou plus, un de plus que Mike Bossy. Un joueur devrait connaitre 17 saisons d'au moins 3 tours du chapeau pour accoter ces chiffres.

Plus de matchs avec trois buts ou plus en une saison: 10 
En 1981-1982. Vous aviez une chance sur 8 de voir Wayne faire au moins un tour du chapeau cette saison-là. Il a égalisé son propre record deux ans plus tard. Bossy et Lemieux en ont eu 9 chacun en une seule saison. Alexander Mogilny 8 en 1992-1993.

Le moins de matchs pour atteindre 500 buts: 575
Seulement 43 joueurs ont un jour atteint cette marque Jagr (749), Iginla (611) et Ovechkin (525) sont les seuls joueurs actifs à avoir atteint ce rare statut.

Le moins de matchs pour atteindre 1000 pts: 424
Le 19 décembre 1984, à 23 ans, Wayne atteignait cette marque. 

Plus de points en séries éliminatoires: 382
Mark Messier suit avec 295, Jari Kurri, 233 et Glen Anderson, 214. Tiens! Tous des coéquipiers de Wayne...

Plus de buts en séries: 122
Messier est second avec 109. Brett Hull, 103. mais quand votre club ne se rend pas loin en séries...

Plus de mentions d'aide en séries éliminatoires en carrière: 260
Messier est loin derrière avec 186, Raymond Bourque n'a "que" 139 pts. Wayne détient aussi les records de passes en séries pendant une seule saison (31 en 1988), en une seule finale (1988 aussi) et le record du plus grand nombre de fois où il a obtenu 3 passes ou plus en une seule période (5 fois).

Plus de pts en séries éliminatoires (une saison): 47
Wayne bat le record de Mike Bossy par trois pts en 1983 mais ce sont les Islanders qui balaient les Oilers en finale. Mais deux ans plus tard, en 18 matchs, il totalise 47 impressionnants points. Lemieux atteindra 44 pts en 1992. 

Plus de matchs avec trois buts ou plus en séries: 10

Plus de championnat des compteurs consécutifs: 7
Presque 8 puisque en 1980, il y avait égalité avec Marcel Dionne au sommet de marqueurs, mais comme Dionne avait 2 buts de plus que Wayne, on lui a accordé le trophée Hart. À partir de 1981, le roi est clair.

Le plus de titre de joueur le plus utile consécutifs: 8
Wayne gagne le trophée Hart à ses 8 premières saisons. La séquence sera brisée par un joueur portant son #...à l'envers...Mario Lemieux en 1988. 

Wayne Gretzky a bouleversé son sport et l'a rendu formidable.

Faisant naître des milliers de hockeyeurs sur la planète.

Ces chiffres l'immortaliseront à jamais.

Et j'aurai été assez chanceux pour avoir vécu ça en direct à l'époque.

Entre mes 8 et 27 ans.





  



  

mercredi 3 août 2016

4 Clubs qui Feront/Feront Pas Les Séries L'an Prochain

À l'ère du cap salarial, il n'est pas rare que des clubs changent radicalement du jour au lendemain dans leur statut. Si vous êtes fort une année, vous pourriez être très faibles si vos blessés vous coulent ou si vos agents libres vous ont quittés. De manière inverse, si vous placer intelligemment, ne serais-ce que pour un an, votre club sera fort.

5 clubs canadiens sur autant dans la LNH ont fait les séries en 2014-2015.
Les 5 mêmes n'ont pas fait les séries l'an dernier, remplacés par les Kings, les Sharks (dignement), les Panthers et les Stars.

Les chances sont bonnes pour qu'encore cette saison, des clubs qui avaient fait les séries ne le fassent pas et que certains clubs, écartés l'an dernier, ne le soient plus cette saison.

Je vous offre cette semaine mon humble avis sur 4 de ces clubs, deux qui passeront en séries contre deux autres qui céderont leur place.

NE FERONT PAS LES SÉRIES:

Les Flyers de Philadelphie.
Non, je ne les vois tout simplement pas faire les séries. Leur problème devant le filet et èa la ligne bleue est nettement trop persistent depuis des décennies. OUI, Shayne Gostibehere a été fabuleux l'an dernier, TOUS les Flyers étaient inspirés dans les 45 derniers matchs. Ils ont obtenu une fiche de 26-12-7 pour faire oublier leur fiche de 15-15-7 de première moitié de saison. Ils ont réussi à faire les séries arrachant tout juste la 8ème place, malgré une saison en dent de scie pour leur as Jakub Voracek. Ceci a profité à Brayden Schenn qui a connu une seconde moitié de saison excellente à tous les niveaux. Wayne Simmonds et Claude Giroux sont encore de grands atouts mais ensuite, il faut user de créativité mentale et visuelle. Les acquisitions de Dale Weise et de Boyd Gordon font encore de l'offensive quelque chose de beige après leur première ligne.
À la ligne bleue, outre "Ghost Bear", on compte sur...Mark Streit...qui a 38 ans. Michael Del Zotto revient d'une opération au poignet et Andrew MacDonald a été un problème l'an dernier car le 5 millions qu'on lui accordait a forcé le club a momentanément le placer dans les mineures afin de respecter l'espace salarial, mais quand Del Zotto est tombé au combat, on a dû le ramener. On a été cherche T.J. Brennan cet été, mais il jouera surement sur la troisième paire avec le rude Radko Gudas. Sinon il sera 7ème défenseur.
L'avenir est intéressant à la ligne bleue pour Philadelphie avec Travis Sanheim, Samuel Morin et Ivan Provorov, mais est-ce que ces jeunes seront prêts dès l'an prochain? Celui qui semble le plus prêt est Provorov (19 ans) et il n'a pas joué un seul match pro encore, pas même dans la AHL.

Et devant le filet, Neuvirth ou Mason, same shit. Si en avant on est fort comme Pittsburgh ou Dallas, peu importe le gardien, on y arrivera, mais sans talent hors de la première ligne. No chance.

FERONT LES SÉRIES

Les Canadiens de Montréal
La place laissée par les Flyers devra être prise par un autre club. Un club qui aura probablement exactement ce qui manque à Philadelphie: un excellent gardien. Moyennant qu'il soit en santé, ce qu'il semble être au moment d'écrire ses lignes. À 28 ans, il peut encore, même avec une année de moins dans le corps, redevenir le meilleur au monde dans son sport.
L'ajout de Andrew Shaw-le-chien et Alexander Radulov parmi les 6 premiers attaquants fera de cette offensive quelque chose de nettement différent. De plus coloré assuré mais à la ligne bleue, on perd la personnalité et le côté spectaculaire d'un PK, mais on y ajoute le professionnalisme, la stabilité et la solidité d'un Shea Weber. Si Therrien finit par comprendre que Galchenyuk est un joueur de centre et que Desharnais est un joueur de troisième ligne, le Bleu Blanc Rouge performera dans ce qui reste la division la plus faible du circuit. Je crois non seulement qu'ils feront les séries et que ce ne sera même pas de justesse.

Boston, depuis deux ans, a le club pour faire les séries mais pas l'instructeur. Qui est le même cette année, Dieu merci.

NE FERONT PAS LES SÉRIES

Le Wild du Minnesota
La vie a été dure pour le Wild dans la division la plus forte l'an dernier. Mike Yeo a quitté et le club a arraché tout juste la 8ème place pour faire les séries. des séries qui n'auront duré que 6 matchs. Bruce Boudreau, nouvel entraîneur derrière le banc a une bonne réputation de rendre des clubs médiocres en bons clubs par le passé, mais voilà, le Wild ÉTAIT un bon club. Ils ont fait les séries. Et à Washington, il pouvait compter sur un Ovechkin, Green ou un Backstrom tandis qu'à Anaheim, il comptait sur un tandem redoutable en Getzlaf et Perry. Mais au Minnesota, les vedettes ont 30 ans et plus. Suter, Parise, Pominville, Koivu et maintenant Staal... Parise peine a rester en santé et les jeunes Granlund, Coyle, Niderreiter, Brodin, Dumba ne sont pas encore grands tireurs de locomotive. Le Wild était un des pires clubs en ce qui concerne le temps de possession de rondelle. Seront-ils meilleurs l'an prochain? J'en doute. Et même si ils se qualifiaient pour les séries...ils ont Bruce derrière le banc!

FERONT LES SÉRIES

Les Jets de Winnipeg
On pourra me reprocher de surévaluer la jeunesse des Jets alors que je dévalue celle du Wild. et on aura raison, Je crois davantage en Patrick Laine, Mark Scheifele, Jacob Trouba, Kyle Connor et Connor Hellebuyck qu'en les jeunes du Wild. Laine a ce pouvoir qu'avait Ovy en arrivant à Washington. Scheifele a été fantastique avec 32 gros points à ses 25 derniers matchs l'an dernier. Il sera le centre #1. Bryan Little sera le centre #2. Nikolaj Ehlers l'excellent centre #3 (ou #2 et Little #3). Kyle Connor pourrait faire le club dès cette saison.
Mais Ondrej Pavelec doit quitter le club en cours de saison. Micheal Huntchinson a gardé 30 matchs l'an dernier et Connor Helleybuck, 26. Ce dernier a conservé la meilleure moyenne des trois et fût le seul à conserver une fiche gagnante. Helleybuck est aussi là pour longtemps. Myers, Mark Stuart et Dustin Byfuglien forment un big 3 pas mal du tout pour encadrer la jeunesse à la ligne bleue et Paul Maurice derrière le banc est aimé de clubs modestes soudainement capables de grandes choses.

Je crois les Jets de cette eau-là.

Tout ça, si tout le monde reste en santé.

Ce qui n'est jamais une garantie.

Connor McDavid & Carey Price, l'an dernier, nous l'ont aussi appris.

 

mercredi 27 juillet 2016

Capitanat Vacant

Le capitaine dans un club de la LNH est une denrée importante.

Son exemple, son leadership, son influence et le respect qui lui sont accordé sont souvent directement reliés au succès que le club aura en séries.

Aucun capitaine, gagnant de la Coupe Stanley, depuis 1961 (parce qu'avant ça, je ne les connais pas assez!) n'était un choix discutable.

Les Kings n'étaient pas d'accord avec moi et on enlevé le "C" a Dustin Brown pour la prochaine saison et le donneront à Anze Kopitar. Geste idiot en ce qui me concerne. Pas que Kopitar ne le mérite pas, mais décapitaniser un joueur qui se donne comme Brown, à moins qu'il n'ait fait de grosses et impardonnables conneries ou encore qu'il ait lui-même demandé de ne plus porter le "C" ne se fait pas en ce qui me concerne.

Mais un bon leader (Scott Steevens & Niedermayer, Joe Sakic, Mark Messier, Wayen Gretzky, Mario Lemieux, Sidney Crosby, Jonathan Toews, Niklas Lidstrom, Steve Yzerman) sont toujours inspirants et inspirés au bon moment.

Il est impossible d'épeler Coupe Stanley sans le "C"...

4 clubs l'an dernier commençaient la saison avec un nouveau capitaine:

À San Jose, après avoir décapitanisé ET Patrick Marleau ET Joe Thornton, on y allait cette fois avec Joe Pavelski, et les deux autres étaient encore avec le club. Ils ont la plus belle run en séries à vie, la finale, mais l'on perdue. Et les trois capitaines et ancien capitaines étaient éteints en fin de parcours. Mais Joe P. était tout de même le plus étincelant des Requins en séries.

Max Pacioretty a eu une année de leadership difficile avec les Canadiens. Mais une voix plus forte dans le vestiaire vient de changer de ville.

Nick Foligno à Columbus et Andy Greene au New Jersey ont connu de bonnes saisons, mais pas leur club, qui n'ont pas fait les séries.

6 clubs cette saison sont sans capitaines. Du moins, à ce jour.

En Caroline, Eric Staal était le capitaine l'an dernier et il l'était depuis 2010. Mais à la date limite des transactions il est passé aux Rangers. Les Hurricanes n'ont pas remplacé le champion de la Coupe Stanley 2006 pour la quinzaine de matchs en fin de saison. Justin Faulk et Jordan Staal ont porté le "A" de l'assistant capitaine toute la saison passée. Faulk pourrait le troquer pour le "C". Il n'a que 24 ans, oui, mais est déjà solidement établi à la ligne bleue des Cannes. Une ligne bleue très jeune qui, outre Ron Hainsey à 35 ans et Matt Tennyson à 26 ans, ne compte personne de plus vieux que Faulk. Faulk a été resigné pour 4 ans. Jordan Staal pourrait aussi suivre les traces de son grand frère, lui, il a été resigné pour 6 autres saisons. Ce fût justement, 6 ans, la durée du capitanat d'Eric.

À Edmonton, la saison dernière fût misérable. On avait d'ailleurs un capitaine misérable. Andrew Ference. Personne n'a voulu de ce détestable agent libre cette saison. Dès octobre, Ference, blessé, ne voulait plus de son capitanat. On a donc alterné entre trois co-capitaines ne portant que le "A" Taylor Hall, Ryan Nugent-Hopkins et Jordan Eberle. Hall était selon moi le leader naturel pour cette saison, mais leur gérant a choisi d'en faire un Devils. Connor McDavid est déjà, à 19 ans, le visage de la franchise. Aura-t-il tout de suite le "C" qui devrait lui revenir d'ici quelques années? Si il héritait du "C" il joindrait les rares Jonathan Toews et Gabriel Landeskog comme capitaines-dès-leur-seconde-saison. On l'avait offert à Sidney Crosby dès sa seconde saison, mais il ne s'était pas senti prêt et avait choisi d'attendre un an de plus. McDavid, mature et intelligent comme Sid, pourrait choisir la même chose. Jordan Eberle, le plus expérimenté de Nugent-Hopkins et McDavid serait mon choix. Le "A" aux deux autres bien entendu.

À Nashville Shea Weber portera cette année son #6 avec le Canadien de Montréal. Son ombre, Roman Josi, est un joueur formidable. On a pas la chance de beaucoup le voir car il joue dans un marché sans visibilité, mais quelque chose me dit que la ville de Montréal s'intéressera cette année aux Prédateurs. Le défenseur suisse de 26 ans ne cesse d'être meilleur année après année. Peut-être aussi que Nashville ira d'audace en y allant avec la voix et l'aura la plus forte et là-dessus, PK dominera. Mon choix personnel s'arrêterait sur Mike Fisher, un sain vétéran, très attaché (ne serais-ce que dans son couple) à la ville de Nashville et qui a connu la finale de la Coupe Stanley.

À St-Louis, David Backes est devenu un Bruins. Alex Pietrangelo et Alex Steen étaient les assistants de l'an dernier. Pietrangelo est un solide colosse à la ligne bleue et ne se gêne pas pour aller défendre ses coéquipiers, ce qui amène beaucoup de respect dans le vestiaire. Il est signé pour les 4 prochaines saisons. Steen pour sa part sera peut-être de la bonne monnaie d'échange si St-Louis n'obtient pas les résultats qu'ils veulent sans Backes. Vladimir Tarasenko est de loin le joueur le plus spectaculaire des Blues, mais il a eu sa part d'accrochages avec Ken Hitchcock, qui ne le nommerait pas responsable du vestiaire avec le sourire. Pietrangelo risque de porter le "C" selon moi.

À Toronto, Dion Phaneuf, devenu Mike Komisarek, a fait honte à tout le monde la saison dernière. Il a terminé la saison et la commencera cette année avec les Sénateurs. Si il n'est pas rééchangé ou racheté, il sera un Sénateur jusqu'en 2021. Les Leafs n'ont pas remplacé le "C" de l'an dernier. Tyler Bozak, James van Riemsdyk, Joffrey Lupul, Stéphane Robidas et Matt Hunwick ont tous porté le "A" l'an dernier. Robidas, Van Riemsdyk et Lupul ont tous trois été blessés mais reviendront au jeu à l'automne. Mon choix s'arrêterait sur Lupul qui est le seul à avoir déjà gagné la Coupe (avec Anaheim). Certains pensent toutefois que Toronto aimerait que le "C" soit le visage de l'équipe comme l'était les Wendell Clark, Doug Gilmour Mats Sundin et autres Darryl Sittler. On penserait alors Kadri ou Rielly ou même Matthews. Mais calmons nous. Ces jeunes sont encore bien vert.

À Winnipeg l'avenir est superbe avec Eric Comrie, Brendan Lemieux, Marko Dano, Connor Heelebuyck, Kyle Connor et surtout Patrick Laine. Andrew Ladd a quitté pour Chicago à la limite des transactions et sera un Islanders cette saison. Blake Wheeler a été très bruyant sur les succès et insuccès de l'équipe l'an dernier. Il portait le "A" et se comportait en total "C" sur et hors de la glace. Dustin Byfluglien, l'autre "A", pouvait changer de club en étant agent libre sans restriction mais a CHOISI de rester à Winnipeg. Quiconque choisit de rester à Winnipeg mérite non seulement d'être glorifié, mais on devrait aussi lui faire une statue. Big Buff a été aimé partout où il est passé chez les amateurs comme chez les pros. Mark Scheifele, avec son nouveau contrat de 8 ans, serait un logique nouvel assistant. Ou Jacob Trouba. Déjà impressionnant à sa troisième saison dans la LNH et toujours au rendement positif (+4, +2, +10) malgré des saisons pénibles pour son club.

Un club est bien souvent à l'image de son capitaine.

Voilà pourquoi les premiers à soulever la Coupe Stanley ne semblent jamais déplacés.


mercredi 20 juillet 2016

Échanger un Seul Joueur Contre Un Seul Autre (à l'ère du cap de la masse salariale)

La poussière est retombée.

La semaine des signatures d'agents libres de cette année passera à l'histoire.

Et pas pour des signatures.

Pour deux gros échanges.

Est-ce que l'échange envoyant PK Subban à Nashville est l'un des plus importants des 30 dernières années? Ça se défend. En 1995, les Blues envoyaient Brendan Shanahan aux Whalers en retour d'un très jeune Chris Pronger. Ça parait big comme ça, mais au moment de faire l'échange, Pronger n'était pas le candidat au trophée Norris encore et il était aussi vert que le gilet des Whalers. Shanahan venait de passer 4 sensationnelles saisons avec St-Louis une de 94 pts (51 buts) et une autre de 102 pts (52 buts). Avec le recul, on pourrait dire qu'il s'agit d'un échange d'envergure, deux capitaines, 4 futures coupes stanley, mais au moment des faits,  Pronger était beaucoup moins accompli que Shanahan qui était au sommet de sa forme.

Un échange aussi big que Weber contre Subban? Oh! Il y en a surement quelques uns, mais ils impliquaient toujours plusieurs noms. Comme si on voulait désamorcer la bombe en la décorant de flafla.

Pierre Turgeon contre Pat Lafontaine, big, mais ça impliquait 6 joueurs et un choix.
Lindros contre Forsberg? Québec a obtenu la moitié d'une équipe et quelques millions en plus de Peter Forsberg.
Luc Robitaille contre Rick Tochett? Un choix est aussi allé à L.A.
Dany Heatley aux Sénateurs contre Marian Hossa? Non,  Greg DeVries avait aussi été envoyé aux Thrashers.
Même Marty St-Louis n'a pas simplement été échangé aux Rangers contre Ryan Callahan. Des choix au repêchage étaient impliqués.

Un contre un?
Rare.
Et le sera de plus en plus (impliquant des joueurs et non des choix)

Scott Stevens avait été signé aux Blues mais donné dès l'année suivante aux Devils à cause du même Brendan Shanahan,, mais ça ce n'était pas un échange en soi, mais plutôt une compensation. Les Devils (de Lou Lamoriello) et les Blues (du prof Caron) sont deux clubs qui n'ont jamais fait les choses comme tout le monde, mais ça ce sera pour une autre chronique.

Revisitons quelques échanges qui ont secoué la Ligue à l'ère du cap salarial.

2006
Les Bruins envoient Andrew Raycroft aux Maple Leafs contre Tukka Rask.
Aaah! ces Leafs... Ils pourraient être le sujet d'une nouvelle chronique sur les pires échanges ever. Cette fois ce n'est pas Noonis qui se compromet, mais plutôt John Ferguson Jr. Rask était un giga-projet et promettait beaucoup. Ce qu'il livre aujourd'hui en fait. Il venait même d'être nommé meilleur gardien junior quand on lui a préféré Raycroft. Raycroft n'aura été que chute libre passé Boston.

2008
Andrew Ladd aux Hawks et Tuomo Ruutu aux Hurricanes.
Cet échange changeait beaucoup le style d'échange que l'ère du cap salarial offrait. Deux agents libres avec restriction et deux chois de première ronde n'ayant pas encore fait fleurir leur plein potentiel. Ladd a été très important dans la conquête de 2009 de la Coupe Stanley des Hawks.

2008
La Caroline envoie Erik Cole aux Oilers contre Joni Pitkanen.
Cole avait ébloui tout le monde lors de la conquête des Hurricanes en 2006. Il ne sera jamais aussi étincelant. À Edmonton, il n'est que de passage puisque les Hurricanes vont le rechercher dès l'année suivante. Pitkanen était jeune et inépuisable à la ligne bleue des Oilers. Mais une fois un Hurricane, les blessures le freine. Personne n'a gagné cet échange. Sinon Montréal qui le signe pour une saison de 61 pts en 2012. Mais il ne s'agit pas d'un échange.

2011
Dany Heatley est envoyé au Wild et Martin Havlat aux Sharks.
Il est très facile de rire de cet échange maintenant puisque les deux joueurs n'ont cessé de faire patate depuis cet échange,mais en 2011, c'était BIG. Heatley sortait d'une saison de 26 buts (64 pts) et d'une présence en demie-finale avec les Sharks et Havlat était le meilleur marqueur du Wild.

2012
Les Sénateurs échangent Nick Foligno aux Bluejackets en retour de Marc Methot.
Bon échange pour les deux clubs. Columbus se munit d'un capitaine et Ottawa offre un partenaire solide pour Erik Karlsson.

2012
Philadelphie envoie James Van Riemsdyk aux Leafs contre Luke Schenn.
Brian Burke a mangé des tomates pour plusieurs de ses échanges, mais sur celui-là, il a fait mouche. Schenn promène ses valises depuis et s'établit difficilement comme un défenseur du top 4, tandis que Van Riemsdyk pourrait bien être le prochain capitaine de Toronto.

2015
Les Bluejackets envoient Nathan Horton aux Maple Leafs contre David Clarkson. David Nonis et Jarmo Kekalainen se sont tous deux échangé en 2015 principalement des contrats. De très mauvais contrats. Toronto a payé 5,3 million pour Horton qui ne jouera probablement plus jamais dans la LNH parce blessé avec une permanence qui le rapproche plus de Marc Savard que d'une seule pratique avec les Leafs. Clarkson avait signé un contrat d'ivrogne offert par Nonis qui avait, dans le délire accepté de le payer une moyenne de 5,25 millions pour qu'il répète sa saison de rêve où il avait marqué 30 buts. Mais ce que Nonis ne réfléchissait pas, c'est que les Leafs n'avait pas de Illya Kowalchuk pour l'aider sur le premier avantage numérique.

2016
Ryan Johansen passe des Bluejackets aux Prédateurs en retour de Seth Jones.
Deux amis échangés l'un contre l'autre. Plusieurs voient les Jackets gagner cet échange à long terme. Nashville est un club redoutable maintenant avec ses centres Forsberg, Johansen, Fisher et Ribeiro. Jones est une valeur sur si il reste en santé pour Columbus. Très bon échange, mais quand innatendu puisque Jones n'avait deux saisons et demi dans le corps dans la LNH.

2016
Taylor Hall passe des Oilers aux Devils en retour de Adam Larsson.
Plusieurs voyaient Hall comme le futur capitaine du club avec les départ d'Andrew Ference. Hall a tout de même été le 3ème meilleur attaquant de la ligue à sa position derrière de prestigieux noms comme Ovechkin et Benn l'an dernier. Il se comportait très certainement en leader. On pensait qu'Eberle, Yakupov ou Nugent-Hopkins allaient partir, mais Hall? innatendu ça aussi. Et assuréement payant tout de suite pour les Diables Rouges. Larsson n'est pas fâcheux non plus. Mais en moins spectaculaire et à plus long terme. Il s'agit de l'échange d'une vedette contre une future vedette. Comme Johansen et Jones. Mais la pression est Larsson, il devra faire oublier l'autre au plus vite. Les fans d'Edmonton attendent depuis trop longtemps.

2016
PK Subban passe aux Prédateurs et Shea Weber devient un Canadien.
Assez parlé de ceux-là, à eux de faire parler leur talent maintenant. Court terme; avantage Montréal, long terme, avantage Nashville. Mais dans 3-4 ans, Montréal et Nashville ne ressembleront plus aux clubs d'aujourd'hui de toute manière, alors peut-être avantage, les deux clubs.

C'est ça la nouvelle réalité de la LNH à l'ère du cap salarial.

Un club peut se défigurer d'une année à l'autre assez rapidement.

On vivra encore de ces moments chocs, c'est évident.