mercredi 16 mars 2016

Peut-on Encore Mettre en Échec Légalement Sans Avoir À Se Battre Dans la LNH?

La question se pose.

Mais encore faudrait-il savoir ce qu'est une mise en échec dite légale.

Brendan Shanahan avant d'être le directeur gérant des Maple Leafs était vice-président des opérations hockey de la LNH et directeur de la sécurité des joueurs. Une sous-division du comité de discipline auquel il participait aussi. La Ligue lui a fait mettre en ligne une proposition d'explication de ce qui est pur, solide et légal.  Il expliquait aussi ce qui était illégal et pourquoi.

Un bon coup d'épaule peut changer la direction d'un match. Animer une équipe inerte, réveiller une foule, dynamiser un spectacle.

Les matchs sont des spectacles. On traite les matchs comme une business. Chaque fois que le mot expansion est prononcé, on sort du monde du sport et parle business. Les dangereux matchs sur patinoire extérieure en sont la preuve. On a beau parler de sécurité chez les athlètes, tant que ça rapporte, on s'en moque un peu. Je suis personnellement allergique à l'idée d'une expansion puisque déjà, je considère que l'équivalent d'au moins 4 à 5 clubs complets de joueurs, n'ont pas leur place dans la LNH. Le talent y est nettement dilué. Alors quand on parle d'implanter un club à Las Vegas, je ne vois que des sous. Des sous perdus. Parce qu'à Las Vegas on perd surtout des sous. Mais aussi parce que les gens se calissent du hockey là-bas.

Ils voudront voir un spectacle. Et de la bataille. C'est ce qui a rendu le sport intéressant pour les Étastunien. Les broad street bullies, les big bad bruins, Bob Probert, Tie Domi et cette année, l'absurde année John Scott. Un gars de la ligue américaine, héros de l'absurde match des étoiles de la LNH...

Chaque type de progrès mérite ses choux et ses navets.

On a bien fait semblant d'éliminer les batailles quelques fois en en parlant entre décideurs de la LNH, mais bien franchement, on veut bien les garder. Certains ne se déplacent dans les arénas que pour ça. Et tel un accident sur le bord de la route, on ralentit tous pour y jeter un oeil curieux.

Ce que je proposerais, ce serait d'éliminer et de sortir du match complètement, les "combats sur rendez-vous". Ceci. Pire, cela.

Dans le feu de l'action je peux comprendre que l'intensité puisse se développer en agressivité, puis en coups vicieux et de fil en aiguille, une poussée, un gant tombe, puis l'autre, on prend l'autre au collet, et vlambam! Thank you m'am!

Mais bien souvent, des combats sur des mises au jeu, ça n'implique que deux joueurs qui ne savent pas du tout jouer au hockey et qui ne sont utiles qu'en se bagarrant. Vous savez, de placer John Scott dans la même ligue qu'un Pavel Datsyuk, un Jonathan Toews ou un Erik Karlsson, ça donne un drôle de show.

Un show. Mais un show légèrement dysfonctionnel.
Je ne suis pas contre les batailles. Dans le feu de l'action comme je vous dis.
Mais jamais sur rendez-vous. Rien à voir avec le hockey. Tout à voir avec les techniques d'intimidation

La mise en échec en revanche. a tout à voir avec le hockey. Et certains joueurs sont tout simplement brillants dans leur application du contact.

Vous remarquerez que sur ce lien, tous les joueurs des Oilers ont perdu la tête quand Niklas Kronwall applique une mise en échec parfaite sur Mark Letestu. PARFAITE, je vous dis. Non seulement parce que le timing était parfait, mais aussi parce qu'on bien voir qu'il pouvait atteindre la tête de ce Letestu, vulnérable, et qu'il a bien visé d'épaule à épaule.  Proprement.

Mais tout le monde et son frère des Oilers a voulu ensuite arracher la tête de Kronwall. Le commentateur dit le mot juste pendant l'escarmouche qui suit: garbage.

Je rajouterais le mot "ugly". Regardez maintenant ce clip de 2010. L'entièreté des Bruins vire maboul sur une mise en échec parfaitement légale du défenseur des Thrashers d'Atlanta, Meyer, un néophyte des animaux que seront les Bruins cette saison-là, les mêmes qui gagneront la Ugly Cup quelques mois plus tard, en usant d'intimidation sans arrêt.

Sur le jeu, c'est Milan Lucic qu'il fallait sortir du match, et peut-être même l'interdire du prochain contre les Thrashers, ou contre le pauvre Meyer, qui n'avait fait que son travail.

Je sais, pour avoir joué la game moi aussi, à grands coups d'épaules je l'avoue, que c'est plutôt facile de prétendre vouer respect à celui qui frappe votre coéquipier, quand on regarde cela froidement de son salon. Mais dans le feu de l'action, il semble tout à fait convenu maintenant de venir faire payer d'une bataille à coup de poings, celui qui a cogné, même si proprement, un coéquipier.

J'en ai pour exemple ces exemples récents.

Rinaldo victime de Clune.
Rinaldo frappe Gardiner derrière le filet. Rinaldo sait peu jouer au hockey. Son utilité c,est justement les épaules et les poings. Quelques fois, il sera même salaud, car il joue dans un club qui le permet dans ses rangs. Mais sur ce jeu, il est tout ce qu'il y a de plus légal. Une mise en échec pure et simple. Richard Clune des Leafs, un Marlies maintenant, (sa vraie ligue), le pourchasse dans le but très évident, celui de faire appel au talent de pugiliste de Rinaldo. Il le cloue au sol. Mais c'était peu justifié.

Mais comme Zac Rinaldo est surtout reconnu pour se battre, cet exemple pourrait être discuté longuement.

Alexei Emelin n'est pas un batailleur. Mais un excellent cogneur. Il doit presque toujours répondre d'une mise en échec parfaite. Comme ici contre les Blues cette saison.

Pas plus tard qu'hier soir, ce même Emelin se faisait planter tout aussi légalement par Garret Wilson des Panthers qui devra aussitôt répondre à McCarron qui vient le rappeler à l'ordre. Puisque le premier geste était légal. McCarron aurait à mon avis dû avoir un 2 de plus. Un bon cogneur n'est jamais obligé de laisser tomber les gants. Mais dans le monde machissimo du hockey, si on laisse tomber les gants, difficile probablement de ne pas répondre à l'invitation de danser le tango.

Boston/Philadelphie.
Les deux clubs probablement les plus violents de la LNH à travers l'histoire du circuit. Brayden Schenn frappe très très légalement un Torrey Krug qui pensait à sa blonde. Kevin Miller a aussiôt choisit de vouloir lui sonner les cloches à son tour. Il fallait lui donner une pénalité supplémentaire, le premier geste était parfait. Lève ta tête Torrey, this is the NHL.

Avant-hier, c'était presque un accident, mais un accident fortuit qui a fait passer Anders Lee des Islanders pour un parfait cogneur bien synchronisé quand il a assomé un Dimitri Kulikov qui était maintenant presque à reculons en zone adverse et la tête parfaitement entre les jambes, même si bien droit comme un bâton. Une cible hyper facile. Lee le déloge de ses patins et devra répondre à Reilly Smith pour son excellent contact.

Garbage de la part de Smith.

Sincèrement, je crois connaître la réponse à ma question. Même moi, si je rejouais, je laisserais probablement tomber les gants contre un joueur qui aurait trop bien frappé un des miens. Ne serais-ce que pour lui faire comprendre que si tu touches à mes coéquipiers de la sorte, tu m'aura toujours dans tes pattes après. Ça le fera peut-être ralentir ses ardeurs. Mais ça reste de l'intimidation.

Inacceptable partout sur terre.

La LNH devrait punir un gars qui ira se battre après une mise en échec légale d'un extra 2 minutes.

Sinon, on devrait commencer à inviter ceux qui marquent un but à se battre aussi.

Une bonne mise en échec peut être aussi importante qu'un but dans certains matchs.

Toute est une question de tempo.
Et du tempo, ça s'influence.

Éradiquons d'abord les batailles bêtes. Ça sera au moins ça de fait.

Mais si il faut se battre après chaque beau coup d'épaule, on freinera les bons cogneurs.

Et ça, ça donnerait du hockey plate.




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