mercredi 26 janvier 2022

Clark Gillies (1954-2022)


Commencerons, peu à peu, à mourir les héros de ma jeunesse à suivre le hockey de la LNH. 

Mais 67 ans, maudit que c'est jeune pour partir.

Né et élevé à Moose Jaw, en Saskatchewan, il apprend à patiner à l'âge de 4 ans, et son père ne lui mettra jamais un bâton de hockey dans les mains avant qu'il n'ait appris à se tenir avec confiance en équilibre sur patins. Mais dans la LNH des années 70-80 tout le monde tombait (sauf les gardiens). Grand comme son père (6'3) il est poussé à imposer son physique et prend plaisir à se défendre quand le moment est venu. 


Mais à 16 ans, il est signé par les Astros de Houston, au baseball, où il évoluera comme receveur/premier but, battant pour une moyenne de .241, jusqu'à ses 19 ans. Au Canada, la tendance est souvent la même. L'hiver, on joue au hockey, l'été, au baseball. Je n'y ai pas échappé. Ceux qui se sont rendus dans la LNH et qui était ado dans les années 80, jouaient au hockey 12 mois par année. Bob Bourne, son futur coéquipier des Islanders, est coéquipier comme premier but, lui aussi, dans le même club-école et signé par les Astros. Gillies souffre du mal du pays et quitte la Virginie pour revenir au Canada et évoluer pour les Pats de Régina. Au hockey. Il a ses 6'3 et ses 210 livres. Il attire l'attention. Il obtiendra 570 minutes de pénalités en 201 matchs, avec eux. En 1974, sa dernière saison avec eux, il marque 46 buts et obtient 66 mentions d'aides. Il sera voté le plus populaire pour participer au match des étoiles et son club, avec Greg Joly à la défense, gagne la Coupe Memorial contre les Remparts de Québec qui comprennent Réal Cloutier. 

Clark Gillies impressionne, Junior. À cette époque, la LNH et l'AMH se concurrencent les joueurs professionnels. Clark sera repêché en première ronde dans les deux ligues. 7ème dans l'AMH par les Oilers d'Edmonton. 4ème dans la LNH, par les Islanders qui n'on que 2 ans d'existence dans la Ligue, derrière son coéquipier Greg Joly (Détroit), Wilfrid Paiement (Kansas City) et Rick Hampton (Californie). Vous imaginez si il avait choisi de jouer à Edmonton? Aux côtés de Greztky, Messier, Kurri?

Il aurait fait 50 buts, facilement. 


Gillies fait tout de suite le club. Pour la première fois de son histoire, les Islanders font les séries. En saison régulière, Gillies a marqué 25 buts et obtenu 22 mentions d'aides, terminant 6ème marqueur de son club. NYI élimine les Islanders en première ronde, et les Penguins, difficilement, en 7 matchs, en deuxième ronde. gagnant les 4 derniers matchs après avoir perdu les trois premiers. Rare fois que ceci se produit dans l'histoire de la LNH. La ronde de demie-finale sera contre les Flyers (qui gagneront leur première Coupe, cette année-là) et sera durement disputée. Philadelphie prendra 7 matchs pour éliminer les Islanders. Gillies s'impose physiquement et, à 20 ans, se mesure au dur Dave Schultz des Flyers. Son sang-froid séduit. 


Après une saison de 34 buts, il en marque 33 autres et est déjà nommé co-capitaine du club. Il est important sur glace comme dans le vestiaire et dans la communauté locale entourant les activités du club. Bien que dur sur glace, hors glace il est fort sympathique, aimable, et s'exprime même plutôt bien. Dès 1977, il termine 10ème dans les votes pour le trophée Hart remis au joueur le plus utile de toute la saison dans la LNH. Il ne se sent pas complètement à l'aise comme capitaine, mais performe assez merveilleusement même si le club déçoit, avec des saisons deux saisons de 35 buts. Il sera même l'ailier gauche recevant le plus de votes pour participer au match des étoiles en 1978 et en 1979.  


Avant la saison 1980, Gillies offre à Denis Potvin le plein rôle de capitaine et laisse tomber son co-capitanat. Ironie, Potvin sera tout de suite le premier Capitaine de la courte histoire des Islanders à soulever la Coupe Stanley. En effet cette saison-là, marque la première conquête, en finale, contre les Flyers. Gillies obtient 16 pts en 21 matchs, et 63 minutes de pénalités. Un fait saillant de ses séries reste plusieurs violents combats contre Terry O'Reilly, des Bruins, deuxième ronde, où Gillies a souvent le dessus sur le gros #24. Les Islanders gagnent les trois Coupes Stanley suivantes.  

  
 

Pour ses 25, 26, 27 et 28 ans, Clark Gillies signe son nom sur la Coupe Stanley. Il marque 33 buts en 1981-1982 et 38 en 1982-1983.  Lors de la finale perdue contre les Oilers de 1984, 5ème finale en autant de saisons, Gillies est l'un des phares de son club avec 19 pts en 21 matchs. Dont 12 buts. Il sera les bras autour de Bryan Trottier et Mike Bossy, sur le trio qu'on appelle, le trio grande. Il hérite du surnom de "Jethro" en référence au personnage de Jethro Bodine dans la série télé The Beverly Hillbillies


Son style physique affaiblit son corps et en 1984-1985, affecté par les blessures, il ne joue que 54 matchs, marquant 15 buts et obtenant 32 pts. L'année suivante, il est largement diminué et, bien que jouant un match de plus, ne marque que 4 fois en saison régulière et une autre fois dans les trois matchs de séries éliminatoires. Il sera laissé sans protection la saison suivante. 


Les Sabres de Buffalo le signent pour deux ans. Il y joue 61 matchs, marquant 10 buts et obtenant 17 mentions d'aide. Gilbert Perreault (35 ans), Bill Hajt (34), Phil Russell (34), Don Lever (33), Gillies (32), Lee Fogolin (31) et Wilfrid Paiemant font partie des Sabres d'alors, le club n'est pas tellement jeune. Mais de tout les joueurs nommés, Clark est celui qui joue le plus de matchs. Le virage jeunesse des sabres est entamé avec Shawn Andersson (18 ans), John Tucker, Adam Creighton, Joe Reekie,Uwe Krupp, Tom Barrasso (21) Dave Andreychuck  et Phil Housley (22) Gillies n'a plus complètement envie de jouer les guides. Il ne jouera que 25 matchs la saison 1987-1988, marquant 5 buts, obtenant 2 mentions d'aide,  encore une fois lourdement affecté par les blessures. En 5 matchs des séries, il n'a qu'une mention d'aide et 25 minutes de pénalités.


Il considère qu'il est temps de se retirer. Portant le #90 à Buffalo, il avait porté le #9 avec les Islanders, ces derniers retireront son # le 7 décembre 1996. Il y a 25 ans, en décembre dernier. 

Gillies et Bob Bourne, qui a aussi gagné les 4 Coupes consécutives des Islanders, sont amis depuis si longtemps, le fils de Bob et la fille de Clark se sont épousés. Son neveu Colton Gillies a joué dans la LNH de 2008 à 2013. Trevor Gillies, bien qu'Islanders, n'a aucun lien de parenté avec eux. 

La mort a fauché ce grand gaillard fort sympathique, quadruple champions de la Coupe Stanley, à l'âge de 67 ans, vendredi dernier. 

Le monde du hockey de la LNH est en deuil de cet excellent ambassadeur de la LNH.  

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