mercredi 6 avril 2022

Toronto, Discrètement, Pression ou Pas ?


Dans la victoire de 7-4 des Maple Leafs contre les Jets, la semaine dernier, l'Étatsunien Auston Matthews  a marqué, dans un filet désert, son 50ème but de la saison. 

Il est le premier joueur de la LNH à le faire cette saison. 


À domicile, il devenait le 4ème joueur de la longue histoire des Maple Leafs à marquer 50 buts ou plus. Ce n'est pas si fréquent, Montréal, qui a une histoire aussi longue, n'a eu que 5 joueurs ayant réussi le même exploit (Le rocket, Boom-Boom, Lafleur, Shutt et Richer). Le premier à le faire pour les Leafs, fût Rick Vaive, 65 ans après la création du club, en 1917. Vaive le fera trois fois. 54 buts en 77 matchs, en 1981-1982, 51 en 78 matchs, l'année suivante, 52 buts en 76 matchs, l'année d'après. 

Vaive avait été repêché par les Canucks de Vancouver, en 1979, il avait été acquis par les Leafs, avec Bill Derlago, les Canucks recevant Jerry Butler et Dave Tiger Williams en retour, en 1980. Vaive avait été terrassé par l'échange. 5ème choix de Ligue, il n'avait que 20 ans et ne s'attendait pas du tout à être échangé. Il se croyait "fini". Au contraire, il connaîtra personnellement les meilleures années de sa carrière. Collectivement...ben c'était les Leafs. Vaive ne jouera jamais pour un club gagnant. 


En 1989-1990, Gary Leeman étonnait tout le monde. Après trois saisons dans la LNH à la défense, (et la majorité de sa carrière avant), l'entraineur Dan Maloney, voulant ajouter un peu de changement à son offensive anémique, en faisant un attaquant qui, sur le trio de Ed Olczyk et Mark Osborne, allait faire flèche de tout bois. Il ne marquera jamais plus que 17 buts pas la suite dans une saison de la LNH. 6  en saison régulière et 1 en séries, l'année où il gagne la Coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal, en 1993. Il deviendra l'unique défenseur (repêché ainsi) à marquer 50 buts ou plus dans la LNH. Mais l'aura fait, à l'aile droite. 


Dave Andreychuk l'a fait deux fois. En 1992-1993 et en 1993-1994. 54 buts en 83 matchs et 53 en 83 matchs. Il était le dernier à l'avoir fait chez les Leafs. Mais étrangement, les gens se rappellent assez peu que Andreychuk ne jouera que 223 matchs (de ses 1639 dans la LNH) avec les Leafs. Le 4ème plus faible nombre de matchs des 6 clubs qu'il fera. Repêché par les Sabres où il évolue 10 ans et demi, il sentira un peu ce que ça devait être d'être un Oilers d'Edmonton, avec Pat Lafontaine au centre et Alexander Mogilny, à l'aile droite qui marquera 76 buts, en 77 matchs, en 1991-1992. "Uncle Dave" en avait marqué 41 cette année-là. Il est encore aujourd'hui l'unique attaquant à marquer 25 buts ou plus dans deux équipes (Buffalo-29, Toronto-25 en 1992-1993). Il passe aux Leafs, en février 1993, avec Darren Puppa et un premier choix au repêchage qui deviendra Kenny Jönsson envoyant Grant Fhur et un 5ème choix conditionnel au repêchage de 1995. 

Même Doug Gilmour, qui a littéralement brillé à Toronto, détenant la marque du plus grand nombre de points pour un joueur des Leafs en une seule saison (127, en 1992-1993), n'aura joué que 393 matchs avec les Leafs. Ces deux-là ont été étincelants pour ce club au succès rare, brièvement, mais tout à fait lumineux. 1993 est la dernière vraie lueur d'espoir Torontois alors qu'en demie-finale, il n'était qu'à deux buts d'atteindre une finale qui aurait été toute canadienne, contre les canadiens, perdant à domicile le 7ème match, 5-4, contre les Kings de Wayne Gretzky. 


Andreychuk se retire au sommet de la pyramide en soulevant la Coupe Stanley le premier, comme capitaine du Lightning de Tampa Bay, en 2004, devenant le joueur ayant joué le plus de matchs dans la LNH avant de signer son nom sur la Coupe, 27 matchs de plus que Raymond Bourque.

 Pour un club qui a plus de 100 ans, l'histoire des joueurs repêchés et formés par l'organisation ayant connu de grandes saisons/carrière avec les Leafs reste étonnamment petite. 


Auston Matthews représente la belle exception. On peut dire la même chose de Mitch Marner, que je préfère, personnellement. Le trouvant plus complet. Matthews, il faut lui accorder, a un lancer du tonnerre. Quand il lance, ça entre dans le but. Aussi souvent que le lancer frappé d'Alex Ovechkin entre dans le but et presque de la même manière. Matthews, c'est son tir du poignet qui est magique. 


On a tendance à ne visiter l'histoire des Leafs que depuis 1967. Depuis leur dernière conquête de la précieuse Coupe. Mais Toronto avait gagné 4 des 10 Coupes Stanley remises dans les années 60. Avaient atteint la finale une autre de ces fois. Dans les années 50, une seule, mais une finale aussi, dans une cause perdante. Et dans les années 40, ils atteignent la finale 6 fois et gagnent la Coupe 5 fois. 


Dans les années 30, il atteignent la finale 6 fois, mais ne gagnent la Coupe qu'une seule fois.

Dans les années 20, les Pats de Toronto gagnent la Coupe en 1922, atteignant la finale dans des causes perdantes 2 autres fois et la toute première Coupe Stanley de l'histoire est remise aux Arenas de Toronto, en 1918. 

Les problèmes des Leafs commencent donc à partir du moment où il y a plus que 10 équipes dans la LNH. 

Mais avec les insuccès des années 2000-2010, la concession a obtenu de bons rangs pour repêcher, réussi de fameux repêchages en Morgan Rielly, Auston Matthews, William Nylander et Mitch Marner. L'ajout de John Tavares laisse fantasmer de belles choses. 

Mais si le fait de lutter contre 31 autres clubs rend la tâche plus ardue pour les Leafs, (et pour tout le monde), en ce moment, un portrait des séries dans l'Est, en ce qui concerne les participants, du moins, est maintenant assez clair. 

Même très certain dans l'Est.

On sait déjà que Montréal, New Jersey, Philadelphie, Ottawa, Buffalo, Detroit, Columbus et les Islanders n'ont pas de chances de faire les séries éliminatoires. On peut déjà commencer à préparer la saison prochaine. Ce que ces clubs font, d'ailleurs. On sait donc aussi que les deux clubs de la Floride, Pittsburgh, Washington, Boston, la Caroline, les Rangers et Toronto les feront. On ne sait juste pas dans quel ordre final. Ce qui reste important. 


La pression était sur Washington (et leur sensation Ovechkin) depuis plus, de 10 ans quand ils ont enfin gagné leur unique Coupe Stanley, en 2018. Washington la trouvait particulièrement dure de connaître de si formidables saisons, particulièrement depuis 2016, où le club remportait le trophée du Président remis au club terminant au premier rang du classement de la saison régulière, et ne même pas atteindre la finale par la suite. 

Quand ils ont enfin gagné leur Coupe, c'était après une saison terminée au 6ème rang. 

Discrètement, au 6ème rang.

L'année suivante, St-Louis gagnait l'unique de sa concession, terminant 12ème.

Discrètement.

Tampa Bay était sagement oublié au 8ème rang après avoir connu une saison presque record et étant éliminé en 4 matchs en première ronde, et d'avoir gagné la Coupe Stanley aux séries les plus longues de l'histoire de la LNH. Peu les voyait répéter la chose après avoir gagné la plus dure à rafler l'an dernier. Encore cette année, on suspecte l'usure des nombreux matchs supplémentaires à jouer pendant plusieurs semaines et les plus courts repos avant les débuts de saison suivante d'avoir raison de l'endurance des athlètes portant le gilet du Lightning.


Toronto est, au moment d'écrire ceci, au 7ème rang de la LNH. Discrètement. Ça a peu d'importance me direz-vous puisque les séries ne tiennent compte que du classement par division/conférence. Et vous aurez raison.

Il y a de bonnes chances que le premier opposant des Leafs soit le Lightning de Tampa Bay. Si ça commençait demain, ce serait ceci:

"Talking pressure or not, Jones?"

Flo ou Car vs Was, Flo ou Car vs Bos

TB vs Tor, NYR vs Pit

Sinon Boston rattrape les Leafs, les Leafs deviennent la "wild card" et affrontent la Caroline ou les Panthers. Tampa Bay, Floride, Caroline. S'attend-on vraiment à une deuxième ronde pour les Leafs ? La pression n'y est pas. Cynisme oblige. 


Matthews a 24 ans. Wayne Gretzky marquait 52 fois, obtenait 163 mentions d'aide et 215 points, à 24 ans. Mario Lemieux gagnait sa première Coupe Stanley de deux de suite et le premier Conn Smythe de deux de suite au même âge. Matthews est-il de cette trempe ? 

La pression n'était pas la même pour Washington, au 6ème rang du classement de la saison régulière, en 2018, après plusieurs insuccès en séries. Pas plus qu'elle ne l'était pour St-Louis qui n'était que ravi d'être en séries après avoir été 32ème sur 32, le 1er janvier précédent. Un exploit que Montréal n'a pas fait cette saison. La pression sur les Blues était nulle. Le train n'était qu'en marche depuis longtemps. Et Tampa, après l'humiliation de la première ronde suite à une saison parfaite, n'avait pas cette pression non plus pour la première des deux dernières conquêtes. 


On s'attend tant à ce que Toronto ne fasse pas plus qu'une première ronde. Ils nous y ont habitués.

Ils pourraient aussi très bien la passer cette première ronde, à bien y penser.

Discrètement. Sans la pression mentale habituelle. 

Ils ont le talent à bord pour. Mais ils ont aussi cette historique faiblesse mentale...

...Hier, Tor menait 5-1 contre le 2ème meilleur club de la LNH, les Panthers. 

Ont perdu 7-6. Auston fera probablement 60 buts cette saison. Il en a 54. Et plus de 100 pts. 

Personnellement, ce sera une immense saison pour lui. Collectivement, Tor peut enfin faire quelque chose?


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