mercredi 26 mai 2021

L' Art de S'Effondrer

 


Vous vous rappelez cette scène dans le film Stand By Me de 1986 où, après avoir été humilié par à peu près tout le monde, un jeune mangeur de tartes, réussit à faire vomir tout le monde, même le public venu assister au concours qui se vomira les uns sur les autres? Un barforama. 

Heureusement qu'il n'y a pas de public dans les gradins impliquant des clubs canadiens encore. Sinon le barforama serait dans les gradins des fans des Oilers. 


En 1986, année de sortie du film Stand By Me, Jari Kurri aurait gagné le trophée Rocket Richard si il avait existé avec 68 buts. Wayne Gretzky obtenait 215 pts, 52 buts, 163 mentions d'aide. Paul Coffey terminait la saison à 2 buts de devenir l'unique défenseur à en marquer 50 en une seule saison. Mark Messier, blessé, ne jouant que 63 des 80 matchs, marquait quand même 35 fois et obtenait 84 pts. Glen Anderson marquerait 54 fois. Edmonton n'irait toutefois pas aussi loin qu'ils l'auraient souhaité en séries. 10 matchs seulement, éliminés en deuxième ronde par Calgary. C'était l'année du but de Steve Smtih, 22 ans, dans son propre filet, qui donnait l'avance dans la série aux Flames 3-2. C'était non seulement le triste anniversaire de naissance de Smith, mais le but avait été accordé à un joueur des Flames, alors sur le banc (Perry Berezan), qui avait été le dernier adversaire à toucher la rondelle avant Smith. Smith se ferait narguer toute sa carrière en entendant "shoot" de la part des joueurs des Flames (et autres adversaires). Ce serait le but gagnant pour éliminer les Oilers en 6 matchs. C'était très injuste d'en vouloir au jeune Smtih. Edmonton avait près de 15 minutes en troisième pour créer l'égalité ou encore marquer deux fois. 


Le fantastique Wayne Gretzky totaliserait quand même 19 pts en 10 matchs. Il n'avait que 24 ans. Et les fans des Oilers verraient leur club favori gagner la Coupe les deux années précédentes, les deux suivantes et encore une fois, en 1990, une dernière fois, en 1990 sans Gretzky, mais avec Messier, Kurri Anderson et Smith. 

Les fans des Oilers avaient le privilège d'être aux premières loges du plus formidable déploiement de talents sur glace de leur histoire. 


Cette dernière phrase, et cette dernière phrase seulement, s'applique encore aujourd'hui. 

Connor McDavid et Leon Draisatl, 35 ans plus tard, sont ce qu'il y a de plus beau à voir se déployer sur glace de nos jours dans la LNH. McDavid surtout qui combine absolument tout ce qu'on pourrait espérer d'un joueur de hockey, la vitesse, la vision du jeu et les mains. Mr.Hockey, c'est présentement lui. 


Mais depuis 2015, année du repêchage de McDavid et du début de sa première saison dans la LNH, Connor et son équipe n'ont fait les séries que 3 fois. À sa seconde saison dans la LNH, sa première complète et sa première de 100 pts ou plus, les Oilers feraient deux rondes. Ils éliminaient San Jose en 6 matchs en première ronde et étaient éliminés en 7 par les Ducks, en deuxième ronde. McDavid obtenant 9 pts en 13 matchs. Seulement trois ans plus tard, ce club, largement construit autour de 2 joueurs seulement, atteindrait les séries, une autre fois. Pour un rapide 4 matchs et l'an dernier, pour 3 défaites. Edmonton a maintenant officiellement perdu 12 de leurs 13 derniers matchs en séries éliminatoires.


En 2007, quand Kevin Lowe, directeur gérant des Oilers, avait fait une offre hostile à Dustin Penner, des Ducks, offre qu'il avait accepté et que Brian Burke, directeur-gérant d'Anaheim, n'avait pas égalée, frustré de la tactique, Burke s'exprimait partout avec mépris que ça ne lui dérangeait pas tant que ça au final, si les Oilers s'appliquaient à devenir le pire club de la LNH, ils étaient, selon lui sur la bonne voie. 


Les gens accueillaient ses propos avec un demi sourire, Burke est un aigri de nature, il faisait un numéro intéressant pour les journaux et la télé, mais on prenait ce qu'il disait avec un grain de sel. Pourtant, le temps lui donnerait raison. Les Oilers repêcherait premier de la ligue, trois ans plus tard (Taylor Hall), premier encore l'année suivante (Ryan Nugent-Hopkins), premier encore l'année d'après (Nail Yakupov), ont repêché 7ème en 2013 (Darnell Nurse), 3ème en 2014 (Leon Draisatl) et encore tout premier en 2015 (Connor McDavid). 

Ils étaient donc très poches ou carrément les plus poches pendant presque 10 ans. 


Mais avec l'un des plus beaux talents mondiaux en hockey à bord, tous les espoirs pouvaient être permis. Les bons joueurs peuvent transformer des joueurs ordinaires en superstar momentanée. Glen Anderson avec Wayne. Warren Young, Kevin Stevens ou Rob Brown avec Mario Lemieux. James Neal ou Pascal Dupuis pour Sidney Crosby. Alexander Semin Pour Alex Ovechkin. On dit McDavid déjà à la hauteur de ses quatre là.

so alone

Gretzky pouvait compter sur un fantastique Messier derrière. Lemieux, sur un formidable Jagr. Sid, sur Evgeny qui remportera avant lui, le Conn Smtyhe. Ovy sur le fort sous estimé Nicklas Backstrom. 

Connor a aussi son joueur d'importance pour l'accompagner dans les matchs, Leon Draisatl. Les deux dernières saisons ont donné le trophée Art Ross, remis au meilleur marquer de la Ligue, à Leon et à Connor. Ils ont encore terminé cette saison 1 et 2 au classement des marqueurs. Il ne fait aucun doute, ce sont d'extraordinaires joueurs. Il n'est donc pas anormal de penser, comme fan, avoir d'extraordinaires attentes.  

Mais voilà, passé ces deux là, pas de Jari Kurri, Ron Françis, Chris Kunitz ou T.J.Oshie. 


Du raisonnable comme Tyson Barrie, qui a connu la saison de sa vie, Darnell Nurse qui a joué 70 minutes au dernier match, Nugent-Hopkins, qui n'a jamais complètement performé comme un premier choix de Ligue, une année de repêchage où les Oilers pouvaient préférer prendre Landeskog, Huberdeau, Zibanedjad, Kucherov, Couturier, Gibson ou Palat. Y avait aussi Mark Scheiffele, qui se moque d'eux en première ronde. Et Adam Larson, qu'on est finalement allé chercher aussi, envoyant Taylor Hall, gagner le trophée remis au joueur le plus utile la Ligue aux Devils. Hall se repose en ce moment, avec ses frères des Bruins, attendant leurs prochains rivaux pour la deuxième ronde. Qu'Edmonton, pourtant favoris, avec 7 victoires contre deux revers et un épouvantable Connor Helleybuck contre eux, ne connaitra pas.


A-t-on toute la misère du monde à attirer des bons joueurs dans la ville d'Edmonton? Chris Pronger, Bill Guerin, plusieurs joueurs ont fait un tort immense à la réputation de la ville en souhaitant quitter principalement la ville plus que le club. Pour dissiper le doute, on a été chercher Ken Holland, directeur-gérant étoile de la dynastie des Red Wings des années 90. 

Il a créé du miracle cette année avec Mike Smith et T.J. Brodie. Mais ni l'un ni l'autre ne marquera tellement. Ils répondent à ce qu'Holland avait promis: du renfort à l'arrière. 


De toute évidence, Edmonton a besoin du renfort à l'avant aussi. De toute urgence. Le diminutif Yamamoto, Alex Chiasson ou l'étrange Pujujarvi ne sont pas assez. 

Connor et Leon non plus. 

Edmonton rejoue, cette saison, dans un film trop connu. Enfin pas tant connu, quand on y repense.

    
À voir la couverture médiatique de la formation des Maple Leafs avant que la saison ne débute, nous étions plusieurs à penser que la Ligue avait peut-être choisi ses "champions" d'avance.  Le calendrier de la saison leur était plus que favorable. Pendant la saison, plusieurs indices et décisions nous l'ont quelques fois suggéré davantage aussi. Puis, lors du second match opposant Montréal aux Leafs, Shea Weber pose un geste dans le feu de l'action qui est fait entre 12 et 13 fois par les deux équipes par match devant le filet. Il accroche le visage de Wayne Simmonds dans le processus. Il n'écope de rien sur le jeu parce que c'est justement, rien. À la fin de ce match dominé 5-1 par les Leafs. Le même Simmonds dès la mise au jeu, hache de deux mains très lâchement le mollet de Joel Edmundson, fonce ensuite au filet pour faire exactement ce qu'on reprochera à Weber quelques heures plus tard, mais très volontairement, au premier joueur en gilet blanc sur place. Son identité importe peu, même pour Simmonds, il est en mode Tom Wilson, il butera n'importe qui, n'importe où, tant qu'il démolit autrui. Mode psycho. Simmonds n'aura rien sur le jeu. Le match est presque fini, les arbitres, au gilet bleu et feuilledérabilisé ce soir-là, ont rangé leur sifflet. 


Quelques heures plus tard, le comité débilisant de projection protection des joueurs mets à l'amende...Shea Weber.  George Parros et Colin Campbell peinent à cacher leur mépris total pour Montréal.

Les réseaux sociaux se tordent de rire. Ça ne fait tellement pas sérieux.

C'est le film de cette année.      

Winnipeg, Boston, Colorado attendent de nouveaux adversaires. Edmonton, Washington et St-Louis sont en vacances. Montréal le sera demain. Toronto devrait éliminer un club qui marque 4 buts en 4 matchs. 


Les Islanders mènent 3-2 contre Pittsburgh et peuvent terminer cela ce soir. Tout comme Tampa Bay contre la Floride. Et Vegas, contre le Wild. Depuis hier, ce sont les Hurricanes qui mènent 3-2 contre Nashville grâce au bon Staal restant à l'attaque dans la LNH. 

J'ai beau appeler ceci L'Art de S'effondrer en parlant des Oilers, mais les Jets ont aussi été tout simplement formidables.

Paul Maurice, Connor Helleybuck, Jets, RESPECT.

J'aurais pu appeler cette chronique, en prenant leur angle à eux, L'Art de S'élever Au-Dessus De La Mêlée.

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