mercredi 2 novembre 2022

Sois Stimulé, Mon Petit Joueur de Hockey

J'ai tout juste 50 ans.

Mais suis passionné de hockey depuis plus de 40. 42-43 je dirais. La première fois que mon père m'a inscrit au hockey, contre mon gré, je ne voulais tellement pas jouer que tôt, dans la première pratique, je suis tombé et j'ai feint d'être blessé. Afin de pouvoir ensuite rester sur le banc et passer le reste du temps a attendre la fin. 

"es-tu correct pour revenir au jeu?" venait ponctuellement me demander un entraineur.

"Oh! non, ça fait trop mal" disais-je alors, sans préciser où ni quoi puisque j'inventais. J'avais 6 ans. Deux ans plus tard, peut-être moins, je ne me passais plus de hockey. Une journée était toujours un lent décompte en direction du match de fin de soirée. Je revisitais les joueurs, les alignements, les stats, les #, les (alors) 21 clubs. Je tombais dans mes cartes de hockey dès que je le pouvais et dont j'aurai, 3 ans de suite, des collections complètes, O-Pee-Chee (toujours dans mon garage). Je ne vivais que pour le hockey. Jusqu'a mes 17 ans où j'effleurerai les repêchages Junior. Un de mes ailiers gauches, Patrick Poulin, se rendra dans la LNH. Jouera même, un temps, pour les Canadiens.  

Ce qui a changé mon total désintérêt pour le hockey pour une passion pas encore morte? Le fait que mon père eut fait une patinoire sur le côté de la maison. Voila qu'en revenant de l'école, tout seul, j'enfilais mes patins et tout ce que je rejouais avec mes cartes de hockey, je l'incarnais sur patins. Tout le temps. C'est là que je suis devenu un pas pire habile patineur/joueur. Et les initiatives étaient miennes. Mon père avait été assez habile pour me ramener au hockey en amenant le hockey sur le côté de la maison. Toute la rue venait jouer sur notre patinoire et on en brulait de la calorie. Avec un spot pour jouer même la nuit où tôt le matin. Après avoir fait chier les chiens. J'y ai passé de milliers d'heures. Seul ou en groupe.

Les matchs de la LNH qu'on suivaient étaient les Nordiques le mardi, parfois le mercredi ou le dimanche, les Canadiens les jeudi, samedi. Le Québec avait deux clubs. Ça donnait des soirées épiques entre amis/ennemis. Les bandes étaient tout ce qu'il y avait de plus blanc. Noircies seulement par la rondelle. Les publicités de matchs télévisés ne pouvait pas durer plus de 15 secondes, parce que le match n'attendait pas. Parfois, souvent, on manquait un peu d'action pendant la pause, au retour de celle-ci. Parfois même, un but! D'autres fois, une bagarre était en cours. 

Le rapport de force avec l'argent a beaucoup changé depuis. C'est au pas des publicitaires que l'on règle la bonne marche des matchs de nos jours. Plusieurs fois par match, le rythme est brisé et altéré par l'intervention de multiples gratteux de glace, et comme si nous étions des amateurs de soccer qui avaient besoin d'être animés, des charmeurs de serpent et danseuses du ventre nous abrutissent de jeux de camps de vacances afin de justifier les pauses publicitaires, et nous faire oublier les détournement de l'action. 

Money Rules.  

Nous ne sommes qu'à une dizaine de matchs pour chaque club et présentement, c'est pas complètement enchanteur pour tout le monde, ce début de saison. 

Pour les sempiternels perdants de Toronto, entre autres. 

Au moment d'écrire ceci, les Leafs sont 7ème de la division Atlantic, derrière Montréal, et sur le même pied d'égalité que les Sénateurs d'Ottawa, derniers, mais qu'on ne voit aussi que progresser. 

Dans l'Atlantic, on peut franchement dire qu'à Boston. en Floride, à Buffalo, à Detroit, à Montréal et Ottawa, c'est plein de signes très très très intéressants, encourageants et rassurants non seulement pour la saison en cours, mais pour l'avenir des concessions. Tampa Bay a un début de saison moyen, mais est composé de tant de talent qu'il y aurait peu à s'inquiéter, à long terme. 

Mais pour les Leafs, non dégarnis de talents, c'est un peu la catastrophe appréhendée.  

Le club joue techniquement sous la barre des .500 avec sa fiche de 4-6 en 10 matchs. Mais comme il a aussi perdu deux matchs en surtemps, il a récolté deux fois 1 pt dans des défaites. La fiche est donc officiellement à 4-4-2, donc .500. La saison est très jeune mais ce qui inquiète passablement c'est que Toronto a un calendrier relativement "facile" en début de saison. Tous les clubs qui les ont battus n'ont ou bien pas faits les séries l'an dernier, ou encore n'ont pas passé la première ronde. Montréal, Arizona, Vegas, San Jose et Anaheim n'ont pas fait les séries l'an dernier. Et Los Angeles a été sorti en première ronde. Comme les Leafs depuis toujours. 

Mais on arrive à battre Washington ou Dallas, alors où est le problème ?

Comme toujours avec les Leafs: dans la tête. Et on arrive pas à comprendre les têtes des Leafs. Celle de l'entraineur entre autre. Dans le match de dimanche, Mitch Marner se rend coupable des premiers 2 buts des Ducks. Alors que c'est 3-1, Leafs, c'est la palette de Marner qui finit par créer le revirement qui réduira l'écart à un seul but.

Sheldon Keefe, l'entraineur, choisit alors très justement, de garder Marner sur le banc pour les 7 minutes qui restent à jouer. Marner, baboune, choisit de prendre le chemin du vestiaire pour ventiler sa colère face à la décision de Keefe. Mais en période supplémentaire, tout semble pardonné. Il dépose même presque la rondelle au fond du filet mais un beau jeu combiné du défenseur Klingberg et du gardien Gibson l'empêche de compléter totalement et de racheter son match.

Toronto perdra. Encore une fois après avoir mené 3-1. 

Plusieurs se sont demandé pourquoi, mais bon dieu, pourquoi l'entraineur n'a pas fermé le vestiaire à clé avec le #16 dedans quand Marner a choisi d'y aller bouder ? Quand il a emprunté le tunnel jusqu'au vestiaire, il n'aurait jamais dû en sortir. C'est ce que plusieurs ont dit. 

Mais de nos jours, les rapports de force sont différents. Le dernier mot, c'est toujours le joueur qui l'a. Le pouvoir a, là aussi, changé. Il est plus facile de congédier un entraineur que de congédier un joueur. 

Marner a emprunté le tunnel de l'enfant qui veut faire comprendre à son papa qu'il n'a pas envie de jouer (sur le banc). Mais c'est aussi le tunnel du pouvoir des joueurs. Ce sont eux qui font entrer le foules. Ce sont eux qui font entrer l'argent. Ce sont eux qui font gagner et perdre. 

Faudra que les Leafs trouvent le moyen de faire une patinoire extérieure sur le côté de la maison. 

Parce qu'au niveau stimulation, c'est de loin le club le plus décevant de la division Atlantique en ce moment.

Et leur meilleur joueur n'est pas le parfait exemple du sacrifice, leadership, échec avant, jouer dans le trafic, qui soit.  

Il en est même disqualifié. 

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